N°22. (2e
Série)
h croissant le 15 de chaque mois. 15 Oetobre 1931.Abonnement auBulletin (unanj
France... 35 fr.
Etranger. 50 fr,
Le Numéro.
Adresserlemontant desAbonnementsk l'Institut
duPin.— C.C.Bordeaux 9237
BULLETIN
DE
France... 3f 50 Étranger. 5f >
L'INSTITUT DU PIN
Sous le contrôle de l'Institut des Recherches
agronomiques
et rattaché à la Faculté des Sciences de
Bordeaux
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SOMMAIREI. Articles oriqinau:c
Pages A I 47 La Forêt Nord Africaine, parM. P. Dutil-
loy(à suivre) 217
C I 90 Contribution à l'étude des dipinènes, par
R. Dulou (fin) 219
C I 92 Essai de séparation des Terpinéolsa, Ç>, y,
parM. Ransac(fin). 223
F I 25 La fabrication des pâtes à papier, par
M. G. Dupont (à suivre). 231
Pages IL Petite Documentation
0 II 117-151 PetiteDocumentation 221
C II 152Diluantspourpeintures parM. F.S.Browne
{à suivre) 236
D II 207 213 PetiteDocumentation 238
E II 92 Recherches sur le poids spécifique, et la
teneurenrésinebrutedesessences,pinus nigra arn et pinus silvestris L, par AleksandarUgrenovicetRogdan Solaja. 239
F II 78-80 Petite Documentation 240
J^ODH DE CLASSIFICATION DE NOS DOCUMENTS
A. Généralités.
B. Récolte et traitement des résines.
C. Essences de térébenthine, terpènes et dérivés.
D. Constituants solides des
résines et leurs dérivés.
I Articles originaux. — II Documentation.
E. Dérivés chimiquesdubois.
F. Cellulose de bois.
G. Documents divers.
Adresser la Correspondance :
iN5i 1TLii DO FIN, FsCllltS ÔSS $CÎ(2!IK2$, 20, Cour$ FâStCUT, KORDEJîliX
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pourla'préparation g despâtes térébenthines etle s
Distillation à feu nu traitement des colophanes
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a Distillation à vapeur «
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lDistillation Cuves de décantation £
gen marche continue par le vide Sécheurs ■
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n° 22 (2e Sériel Paraissant le 15 dechaquemois. 15 Oetobpe 1931
BULLETIN
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Sous Se contrôle de l'Institut des Recherches agronomiques
et rattaché à la Faculté des Sciences de Bordeaux
essais s eu si sac
A i 47
La Forêt Nord Africaine
par M. P. DUTILLOY Ingénieur des Eauxet Forêts,
directeur général de l'Association Nationale du Bois
Communication faite
au Congrès de la Production forestière coloniale
et NordAfricaine, Paris 1931.
L — Les Essences principales.
Par rétendue des zones qu'elles occupent, com¬
me par leurs utilisations, deux essences tiennent
le premier rang dans la flore forestière nord-afri¬
caine : le chêne-liège et le pin d'Alep, ainsi que le
montre le tableau suivant (surface en hectares) : Essence Tunisie Algérie Maroc1 Total
Chêne-liège (pur)2. 120.000 446.000 300.000 866.000
Cèdre (pur) néant 39.600 200.000 239.600 Pin d'Alep (pur) .. 400.000 685.000 50.000 1.135.000 Chêne-vert 20.000 659.000 650.000 1,329.000 ChênezenetAfarès 21.000 57.600 20.000 98.600 Thuya 15.000 124.000 650.000 789.000 Genévrier 50 000 305.600 100.000 455.6C0 Cyprès néant sporadiq. 5.000 5 000
Chêne-Kermès. . . 7.000 44.200 néant 51.200 Gommier(pur).... 30.000 néant tracés 30.000 Arganier néant néant 550.000 550.000 Diversethroussail. 353.000 813.000 1.166.000 1 016 000 3 174 000 2 525 000 6.715.000 (1) Ce rapport a été établi pour sa majeure partie, grâce aux ren¬
seignements très complets qui ont été fournis par M. Boutilly, Ins¬
pecteur général ries Eaux et Forêts, Directeur des Forêts d'Algérie;
M. Boudy, Inspecteur Général des Eaux et Forêts, Directeur des Forêts du Maroc-; M. Debierre, Conservateur des Eaux et Fcrêts, Directeur des Forêts de Tunisie; M. le Docteur René Maire, Pro¬
fesseur à la Faculté des Sciences d'Alger; et le Syndicat des Pro¬
ducteurs de Liège.
(2) Nous entendons par le qualificatif «pur» qu'il ne s'agit que des surfaces réellement occupées par l'essence indiquée.
Viennent ensuite le chêne-vert, les genévriers, le thuya; puis sur de bien moindres surfaces, deux espèces très intéressantes à divers points de vue : le cèdre et le chêne zen.
L'arganier du Maroc mérite enfin d'être cité,
comme le gommier de Tunisie, le premier d'impor¬
tance sociale capitale, le second simple curiosité,
tous deux reliques -des temps géologiques.
La densité des peuplements. — Il y a en Afrique
du Nord tous les stades de la forêt, depuis l'épaisse
futaie d'ormes et de frênes sur des terrains humi¬
des et fertiles, jusqu'aux peuplements disséminés
de thuya, de genévrier ou d'arganier.
Il ne faudrait donc pas chercher à se baser pour
se rendre compte de l'importance du manteau fo¬
restier, sur la simple étude du taux de boisement;
car, si ce taux peut indiquer très utilement le champ d'action des forestiers, s'il donne en quel¬
que sorte la limite maximum de l'effort qui peut
être fait actuellement au point de vue de la restau¬
ration des massifs, il ne fournit aucune indication valable quant à la possibilité des forêts Nord-afri¬
caines.
En résumé, toute cette immense région est fort
pauvre en bois et ceux-ci groupés dans la
région
littorale ou aux flancs de massifs montagneux lais¬
sent dénudés d'immenses espaces où les phénomè¬
nes d'érosion par le vent comme par les précipita¬
tions atmosphériques déréglées ne sont soumis
à
aucun frein.
Répartition des essences. — Bien que l'action de
l'homme et des animaux domestiques ait parfois profondément bouleversé l'ordre naturel des choses,
on retrouve sur d'importantes étendues, dans leurs
218 BULLETIN LE L'INSTITUT LU PIN — N° 22 - Octobre 1931
circonscriptions respectives, les essences forestières qui les caractérisent.
A des conditions très variables .de sol, d'altitude, de latitude et de pluviosité, correspond une flore
forestière d'une pauvreté qui surprend et dont la
rusticité est le plus souvent la qualité prépondé¬
rante.
Lepin d'Alep. —Essence termophile et xérophile,
le Pin d'Alep s'étale sur des sols infiniment variés
dans les régions à faible pluviosité (300*à 500 mm.).
Il se cantonne au contraire sur les calcaires les plus
secs de la zone littorale où la chute de pluie dépasse
600 mm.
Très abondant en Tunisie, il devient plus rare
vers l'Orient et ne se rencontre au Maroc, au-delà du Moyen Atlas, qu'en quelques points du versant
nord du Grand Atlas.
La plupart du temps, il ne constitue que des mas¬
sifs clairs et même clairières, par suite d'incendies
et d'abroutissements. Son fut atteint de 10 à 12 mè¬
tres dans les massifs serrés des hauts plateaux; il
ne dépasse guère ailleurs 6 à 8 mètres, et des peu¬
plements entiers, branches et rabougris, sont sans
aucune valeur commerciale.
Fertile dès l'âge de 7 à 8 ans, le pin d'Alep se resème très abondamment après les incendies et doit à cela d'occuper encore de vastes surfaces.
Le Thuya. — Essence xérophile, peu résistante
au froid. En Algérie et Tunisie, il est en général mélangé au Pin d'Alep dans ses stations basses; il
occupe un très grande place au Maroc, dans toute
la région sud du Moyen Atlas et Sud de Marra¬
kech.
Il se resème très facilement et de plus rejette de souche; il résiste donc mieux encore que le pin d'Alep aux incendies et aux mutilations.
Sa croissance est des plus lentes.
«
Le Chêne-vert. -— Tout aussi frugal que le pin d'Alep, il résiste mieux au froid et doit à cela d'oc¬
cuper un domaine considérable. C'est l'essence du remplissage par excellence; il prospère jusqu'à
1.500 mètres environ dans l'Atlas tellien et jusqu'à plus de 2.000 mètres dans le Grand Atlas. Il est par contre exclu des régions où la pluviosité s'abaisse
au-dessous de 300 mm.
On le rencontre le plus souvent à l'état de futaie basse, droite ou rabougrie, dense ou clairiérée, sui¬
vantla fertilitédu sol et la pluviosité plus ou moins forte, suivant aussi surtout l'absence ou l'excès de
pâturage, et les passages plus ou moins fréquents
de l'incendie.
Nettement envahissant, il se défend fort bien par
ses rejets vigoureux et ses drageons; il a tendance
à repousser sur ses lisières les essences moins rus¬
tiques lorsqu'apparaissent des conditions défavora¬
bles.
Les Genévriers. — Le génévrier de Phénicie oc¬
cupe de très vastes surfaces en Algérie et en Tuni¬
sie; au Maroc, il est remplacé par le génévrier thu-
» rifère.
Ces essences extrêmement frugales et xérophiles
s'élèvent jusqu'aux limites de la végétation fores¬
tière, et se retrouvent dans les dunes littorales sèches.
Elles constituent des peuplements le plus sou¬
vent très clairiérés et décimés par le pâturage; elles atteignent au maximum 5 à 7 mètres de haut.
Elles ne rejettent pas de souche et leur régénéra¬
tion par graine est difficile.
Le Cyprès. — Il est associé aux genévriers dans
certaines de leurs stations basses de Tunisie et du Maroc.
Le Cèdre. — Essence forestière de première gran¬
deur pouvant atteindre jusqu'à 45 mètres de hau¬
teur, le cèdre, bien que peu exigeant, l'est encore souvent trop pour se plier au climat difficile de l'Afrique du Nord, car non seulement une pluvio¬
sité de 600 à 700 mm. minimum, mais aussi une certaine humidité de l'atmosphère, lui sont indis¬
pensables. Il ne descend guère au-dessous de 1.200
mètres en Algérie, et de 1.600 mètres au Maroc pour s'élever à 2.5i00 mètres dans le Moyen Atlas
et le Grand Atlas oriental; on ne le trouve ni dans le Grand Atlas central et occidental ni en Tunisie.
En fait, son aire naturelle est peu développée en
Algérie; les peuplements qui s'y sont maintenus, et qui s'y trouvent dans un état fort dégradé, sont
maintenant l'objet de grands soins et en voie de
restauration.
Au Maroc, la reconnaissance des peuplements si¬
tués dans les zones récemment pacifiées n'a pu être
encore qu'amorcée; mais il s'avère déjà qu'il y a là
une aire du cèdre bien plus étendue qu'en Algérie
et de nombreux massifs d'une belle végétation.
(à suivre.)
BULLETIN DE L'INSTITUT BU PIN — N°22 - Octobre 1031 219 C i 90
CONTRIBUTION
A Ï/ETUPE PES MPINÈNES
par R. DULOUff) (fm-)
Spectre Ram-an du Dipinène P
Nous avons utilisé le montage décrit par G. Du¬
pont et Daure (1), en prenant comme raie excita- nrice, la raie 4358,3 A" de l'arc au mercure.
Rappelons que l'on appelle fréquence Raman,
la différence en nombre d'ondes au cm de la raie excitatrice et de la raie observée. Cette fréquence
est indépendante de la raie excitatrice.
Sur le spectre Raman du dipinène nous remar¬
quons :
1 bande entre 4647,4 A0 et 4654,5 A0 de fré¬
quence Raman 1448;
1 bande entre 4691,2 A0 et 4707,5 A° de fré¬
quence Raman 1630.
Ces deux, bandes ont une intensité moyenne.
"Dijune^i-L[i
(Co,,;Spo„,Ujd- aux.-
mrnmsasmmmmm. - ,
i-iWiS~,2
4 ?57,G
G. Dupont a montré que dans les terpènes bicy-
(*) Voir Bulletin 18, 1!), 20, 21 (2e série).
(1) Communication faite au 11e Congrès de Chimie industrielle, 1931.
cliques, la double liaison était caractérisée par une raie nette de fréquence d'environ 1600, mais ici le
mélange de carbures éthyléniques étale les raies de doubles liaisons.
La raie 1448 caractérise les groupements C—C
des différents carbones des noyaux.
ETUDE CHSR/1SQUE DES DIPI^EÏ^ES Le dipinène fixe HC1, HBr, mais ne donne pas de dérivés cistallisés. Il se combine aux halogènes
et ne donne pas non plus de dérivés parfaitement définis, et cela se conçoit, puisque nous avons un
mélange de carbures.
Le dipinène ne donne ni nitrosochlorure, ni ni- trosite, ni nitrosate cristallisés.
a) Hydrogénation,
L'hydrogénation du dipinène a par le palladium
colloïdal n'a permis qu'une absorption minime d'hydrogène.
Par le noir de platine, préparé suivant la tech¬
nique de Vavon, l'absorption est de l'ordre de 1%, c'est-à-dire pratiquement nulle.
b) Déshydrogénation.
Nous avons déshydrogéné le dipinène a par le
soufre.
136 gr, de dipinène sont chauffés dans un ballon de pyrex avec 64 gr. de soufre pulvérisé. On chauffe
au bain d'huile à 170°. Un dégagement gazeux se
produit (H-S, mercaptans). Puis on porte la tempé¬
rature du bain à 250° pendant 4 heures. Les gaz sont reçus dans une solution de soude à 30 %. Le
contenu du ballon est ensuite distillé dans le vide,
avec 25 gr. de limaille de fer.
On recueille environ 80 gr. de produit brut. La
redistillation sur une colonne Vigreux de 20 cm a donné :
Frac¬
tions Poids
Point d'ébul- lition (H=:760rtim)
Observations
1 4 gr. 190° Très mobile
2 10 190° —
8 10 195°-200° Mobile
4 11 200°
5 9 225°-230° Visqueux
6 8 2300-238° Très visqueux
7 5 >240°
8 Queues — Solide
— 11 -
220 BULLETIN LE L'INSTITUT LU PIN— N° 22 - Octobre 1931
Picrate des fractions 5 et 6.
Des essais préliminaires nous ont permis de voir que seules les fractions 5' et 6 donnaient un picrate.
15 gr. de ces fractions en solution alcoolique
bouillante sont traités par une solution saturée chaude d'acide picrique contenant 20 gr. d'acide.
Après refroidissement, il se dépose un précipité
rouge brique de picrate. Poids du picrate : 2 gr.;
point de fusion : 132°.
1 gr. de ce produit a été décomposé à chaud par de l'ammoniaque diluée. Le ca'rbufe libéré est re¬
cueilli à l'éther.' Ce dernier séché sur du sulfate de solide est évaporé et le résidu repris à l'alcool
donne des cristaux assez gros fondant à 64-65".
Mais ce composé cristallisé a été recueilli en trop petite quantité pour être analysé et étudié.
Nous pensons cependant avoir obtenu du diiso- propyldiphényle correspondant à la forme I (voir partie théorique) par ouverture du pont du noyau
pinène et déshydrogénation consécutive. Le diiso- propyldiphényle fond à 65°. Cela indiquerait que la forme II est prépondérante.
Oxydation permanganique de la fraction 1.
Nous avons effectué l'oxydation permanganique
de la fraction 1.
Carbure : 11 gr.
MnOJK : 66 gr.
Eau : 1265 ce.
Le mélange est chauffé au bain-marie pendant
6 heures.
Après traitement habituel, nous obtenons un pro¬
duit acide, qui, cristallisé dans l'alcool, a un point
de fusion 1f5°.
Reerjstallisé, fusion :
ljf6'°5.
L'acide oxyisopropylbenzoïque fond à
l|7a.
Le mélange de l'acide précédent avec l'acide oxyisopro¬pylbenzoïque provenant de l'oxydation permanga¬
nique du cymène n'accuse pas de dépression pour le point de fusion. Ce résultat confirme la formule I (voir partie théorique).
■c) Oxydation permanganique du dipinène a
Nous avons oxydé le dipinène a avec du perman¬
ganate de potasse en solution basique, à froid en
évitant que la température ne dépasse pas 30°. La
niasse est violemment remuée avec un agitateur mécanique.
Dipinène : 68 gr., 1/4 de molécule.
Permanganate : 1.125 ce. d'une., solution formée de Mr.OHI, 632 gr.; eau : 9 litres; KOH : 112 gr, Nous avons recueilli par les traitements classi¬
ques des oxydations permanganiques:
1° Un produit A, neutre : .56 gr.;
2° Un produit B, par acidification des eaux par SG'4H2 à 20 % : 2 gr. (acides);
3° Un produit, C : acides, obtenu en neutralisant les eaux précédentes par la potassa, puis par con¬
centration au maximum, jusqu'à obtention d'une bouillie de cristaux. L'extraction à l'éther, après
traitement par la quantité suffisante de S04H2 à 20 %, permet l'enlèvement d'une partie des acides solubles dans l'eau.
Quantité recueillie : 2 gr.
a) Etude du produit A. — Le dipinène est prati¬
quement insoluble à-froid dans l'alcool à 95°. Dans le but de rechercher le glycol possible dans l'oxyda¬
tion permanganique d'un carbure tefpénique, nous
avons soigneusement lavé les produits neutres à l'alcool.
Par évaporatiôn dans le vide de cette solution
alcoolique nous avons obtenu une huile incristaîli- sabîe.,
• diB —0,-9992 nj = 1,5045
nv= 1,5018
Réfraction moléculaire pour le glycol C20H34O2' (correspondant à la forme I).
Trouvé : 88,38.
Calculé : 88,43.
Dosage des groupes OH, à l'aide d'un magnésièn,.
en tenant compte de la tension de vapeur de l'éther.
Volume d'éthane dégazé : 70 cm3.
— calculé : 73 cm3.
b) Etude du produit B. — Acides incristallisables.
c) Etude du produit C. — Le produit C placé
dans imàTessicateur à vide sur S04H2 n'a pas donné
de produits cristallisés même après plusieurs se¬
maines de séjour.
L'analyse a donné :
BULLETIN DE L'INSTITUT BU PIN j— N°22 - Octobre 1231 221
Mat. 0,2323. C% : 61,99
O % : 29,59
H %• : 8,42
Ce mélange d'acides solubles dans l'eau est pro¬
bablement constitué par un mélange d'acides ben¬
zènes carboniques. La titration avec la soude
N/10
donne un poids moléculaire voisin de 220. Une sé¬
parationd'acides par alcoolyse ne nous a pas
donné
de meilleurs résultats.
CONCLUSION
Nous avons précisé la préparation et l'étude des dipinènes tt et f}.
Depuis les recherches de Deville,
Riban, Kondakow et Saprikin, la question avait marqué le pas. Nous avons essayé d'esquisser
la
formule développée du dipinène. mais les preuves expérimentales font encore défaut, les
positions des
doubles liaisons sur le noyau restent à fixer.
Lesconstantes dudipinènesa sont :
Eb =194°sous 27mm. d^ =0,930 nj = 1,5107
Les constantes du dipinène (3sont :
Eb — 175 sous 15mm. dm 0,938 n»== 1,5177 Le spectre Ranian du dipinène fi montre nette¬
ment que nous avons un mélange de carbures
éthy- lBiiques
expliquant l'insuccès dans lapréparation
des dérivés cristallisés habituellement caractéristi¬
ques d'un carbure terpénique.
La préparation à l'aide du mélange acide sulfu- rique et alcool est très commode et
modère"forte¬
ment la réaction.
Au point de vue industriel, cette préparation
est
susceptible de prendre une grosse importance pourla régénération des vieux caoutchoucs.
Déjà le bre¬
vet Rouxeville (1) a mis en évidence l'utilisation possibe des dipinènes dans
l'industrie
ducaout¬
chouc.
■ ————
PETITE DOCUMENTATION
Passerini croyait avoir obtenu la cyanhydrine du camphre par l'action de H-CN'sur le
pernitrosocam-
phre. Les auteurs avaient obtenu avec unrende¬
ment très faible, un composé isomère de celui de
Passerini, mais par actionde HNO2 sur
2,2, amino-
camphanenitrite. Mais ilsn'avaient
pucaractériser
nettement la cyanhydrine. Dans le présent
travail
les auteurs reprennent la méthode de
Passerini et
montrent que le produit obtenu est
l'amide
cani-phane-1-carbonique, formée
commesuit
:O
/ \
> C = (NO)2 + HCN-> > C— C =NH-> > C.
CONH2
L'amide saponifiée donne l'acide
camphane
car¬bonique (!), dont on a
préparé le sel d'argent et
l'étirer méthodique. (I) est
oxydé
enacide carnphè-
nilone carbonique et hydrogéné en
acide dihydro-
canrphane carbonique.
L'acide I est, préparé aussi
à partir du chlorure
de bornyle et est identique au
produit de la
saponification de la cyanhydrine sup¬
posée de Passerini.
Quant à leur cyanhydrine pro¬
pre, les auteurs
montrent
parsaponification qu'elle
n'est pas l'amide de ï,
mais
unevraie cyanhydrine,
à laquelle ils imputent
la structure endo et donnent
le nom d'endocamphre
cyanhydrine (II) contenant
le groupe
t !
CH3 — G - OH - C — CN
I !
Le faible rendement obtenu est expliqué par la
formation d'un produit de
déshydratation de II,
le camphène nitrile. Par
saponification de II avec
potasse aq.-alc. il
n'y
a passeulement hydrolyse
de CN mais aussi rupture d'un anneau
de II et
production d'un
céto-acide monocyclique, l'acide 3
(a, a
-diniéthyacétonyl)-pentaméthylène-carbonique.
Le même acide était obtenu par rupture à
l'aide
de la KOH d'un anneau de l'étirer méthylique de
l'acide carnphènhydrate
carbonique, préparé arti¬
ficiellement, prouvant que la
cyanhydrine
abien
la structure endo mentionnée ci-dessus.
G U 147.- Camphre etterpènes.— VI. La çyanhy-
c 11 14S-
"Productions d© Borneo! et ds L,m®ne"
drsne du camphre, par Houben et E. Pfankuch.
ne* ^:osr(i° dannka et Psiitomu Kuwdia. I
.S.
Ann. 483, 271-304 (1930); d'après Fine Inst.
1.784.165, déposé le 8 juillet 1029. n' 370.848,
of Am. Abstr., vol. 5, m 2, 1931.
et au JaPon> le 18 mars délivré le 0 dé¬
cembre 1930; d'après Pine Inst. of. Am. Abstr.,
(1) Brevet français n° 639.726.
— 13 —
222 BULLETIN LE L'INSTITUTLU PIN— N° 22 - Octobre 1931
Pour produire du bornéol, en quantité
suffisante
pour justifier une production
commerciale, le pi-
nène (ou l'essence de térébenthine) est traité par
un acide organique tel que (GOOH)2 ou
l'acide
phtalique, etc., en présence d'un gel de siliceà 50-
100°. On obtient du limonène comme sous-produit.'
Par exemple : 100 kilos de pinène anhydre
sont
mélangés à 10-20 kilos de gel de silice et20-25 kilos
d'acide oxalique sec. Le mélange est chauffé à
50-
100° en agitant constamment; on peut ajouter
l'acide oxalique peu à peu. La portion huileuse est
distillée des produits de la réaction par un courant
de vapeur, abandonnant l'éther
solide qui
est sapo¬nifié avec de l'alcali caustique et distillé à la vapeur pour obtenirlebornéol.
Ce dernier est ensuite purifié par recristallisation
dans la gazoline ou un autre solvant, ou par
subli¬
mation. La portion huileuse est formée
de pinène
et de limonène qui sont séparés par
distillation
fractionnée. 40-50 % de bornéol et 30-40 % de limo¬
nène sont facilement obtenus.
G Ei 143. - Méthode de séparation des alcools se¬
condaires à partir de la pâne oiL Hercules Pow-
der C°, Etats-Unis (U. S.. A. P.), n° 1.800.802;
dem. le 8 juillet 1927; dél. le 14 avril 1931.
On traite l'huile de manière à transformer les alcools tertiaires en terpènes et en eau, on chauffe
le résidu avec un acide organique à point d'ébulli-
tion supérieur à 25° pour séparer les alcools secpnr
daires.
G Si 150. - La structure de Fssoanéthol, par Geor¬
ge-David Goodall et Robert Downs Haworth. J.
Chem. Soc. 2482-7 (1930) ; d'après Pine lnst.
of Am. Abstr., vol. 5, n° 2, 1931.
L'isoanethol C20H24O2, (I) est un dimère de l'ane- thol, de structure incertaine. Pour obtenir (1) 50 gr.
d'anéthol sont traités au reflux pendant 12 heures
par 250 cm3 d'une solution dans l'alcool méthyli-
que, 5 N, de HC1, la couleur virant de l'orange au pourpre. L'alcool est évaporé et le résidu est
dilué
avec H20 et extrait à l'éther. Le produit extrait est
lavé avec une solution de soude diluée, séché sur K2CG3 et distillé. On obtient 45' gr. d'une huile visqueuse jaune pâle, G20H24O2, éb.0<7 =
205-210°.
Par oxydation permanganique (ï) fournit l'acide anisique et une cétone (II) dont la semicarbazone
fond à 189° ei l'oxime à 84-85°.
G SE 151. - Préparation de quelques sels organi¬
ques de Bismuth. M. Picon,J. pharm. chim. (8),
10, 481-96 (1929); Bull. Soc. chim., 48,1734 (1930).
L'oxyde jaune de Bi, Bi203 est facilement attaqué
par les acides en présence de H20. En traitant
Bi203 au bain-marie par des acides organiques,
l'auteur obtient les sels de bismuth, octylate, pal- mitate, ricinoléate, sulforicinate, pinonate, cyclo-
hexanoléthanoate et camphoroxalate. Le pinonate (C10H45O3)3Bi, est un solide amorphe qui est solu-
ble dans les solvants organiques usuels et dans les
huiles.
BULLETIN DE L'INSTITUT DU PIN — N° 22 - Octobre 1931 223 C i 92
a> T
par M. RAtiSAC Diplômé d'Etudes supérieures.
(fin*)
So
lia
30 2o
0.950y
0.31^0
* ^rictxc
lorsque l'indice de celle-ci était égale à l'indice du résidu contenu dans le ballon, cet indice étant cal¬
culé d'après l'indice du distillât.
Ce qui nous'a donné le tableau suivant .
N» des
fractions Tempérât.
1 82
2 82-83
3 84
4 85
5 86
6 84-85
7 85
8 85
9 85
10 85
H 85
12 86
13 88
14 88
15 88
16 89
17 89
18 90
19 90
20 90
21 90
22 90
23 90
24 90
25 90-91
26 91
27 91
28 93
29 93
30 95
31 95
1 ? 3 ^ 5 s 7 8 ? 10 n 19 11 1g 15 't 17 18 13 30 Sj
Densités
d20
0,9208
0.9220 0.9240 0,9259 0.9268 0.9270
0,9270 0,9285 0,9285 0,9286 0,9302 0,9302 0,9302 0,9302 0,9302 0,9303 0,9306 0,9305 0,9310 0,9310 (,9312 0,9312 0,9315
0.9316
0,9320 0,9330 0,9341 0,9345 0,9348 0,9350 0,9410
Indices -20
nu Poids
1,4815 60 1.4820 65 1,4830 75 1,4836 105 1,4839 95 1,4842 110 1,4843 125 1,4848 97 1,4850 83 1,4852 98 1,4852 100 1,4852 98 1,4853 95 1,4853 108 1,4853 115 1,4853 115 1,4853 122 1,4853 117 1,4855 107 1,4855 110 1,4859 120 1,4859 105 1,4859 130 1,4860 125 1,4860 140 1,4863 110 1,4863 134 1.4865 150 1,4867 145 1,4869 90 1,4876 53
Nous avons redistillé ces différentes fractions les unes après les autres en ajoutant une fraction
(*) Voir Bulletinn°21, 2<* série,
Ces 31 fractions ont été placées dans une gla¬
cière à 0° et amorcées avec des germes d' a. Au
bout de quelques jours, il s'était formé, surtout
224 BULLETIN RE L'INSTITUTRU PIN — N° 22 - Octobre 1931
As2 p = 150
f= 34°
As p= 250
f =32°
A p =490g.
f= 29°
AS'a p = 150
, ] p =*9S
Asl f==25°
A ] | P =230
A1 f=523°
As3
I
£—.350(terpinéol
apur)
a 2, I,p'=08
I
f== 28oBs I 13 =i'
ino*
OU (à récrittalliser dans étirerAsl —1— A1 -!-As21
A
B1 | p= S1
dans les fractions du palier 10-28, une
abondante
cristallisation.
Les cristaux ont été essorés rapidement pour les séparej? des eaux-mères.
Malgré toutes les
précautions prises, en entourant
l'appareil de gla¬
ce, on ne peut empêcher une fusion partielle des
cristaux et l'on retrouve encore du terpinéol dans,
les autres distillations.
Les différentes fractions solides réunies ont
donné environ 500 grammes de terpinéol a
brut.
Les eaux-mères ont été redistillées ultérieure¬
ment.
Nous avons pétrifié les cristaux en les
fondant
et en les recristallisant partiellement. Le tableau
ci-dessous groupe nos
résultais.
Les indices s indiquent les fractions solides, les
1 les fractions liquides, Les fractions s refondues
et cristallisées partiellement, conduisaient au ter¬
pinéol a pur. La séparation des
eaux-mères et
des' cristaux était difficile, car les eaux-mères
continuaient de cristalliser sur le filtre de l'es¬
soreuse et le colmataient. Par suite, nous avons été obligés de placer l'essoreuse dans une en¬
ceinte maintenue à une température de 35" en¬
viron, ce qui produisait une fusion partielle. Nous
avons ainsi obtenu une petite quantité (85 gr.)
de terpinéol très pur destinée à fournir le s'pec-
tre Raman. La fraction Bs a été recristallisée
dans l'éther et a donné également du terpinéol
pur : f=35°. La fraction B1 a été
redistillée
avecles eaux-mères de première cristallisation.
Les fractions ont été amorcées avec de 1' a et placées dans la glacière à 0°. Au bout de quelques
redistillerj
Iedistillation — Pression 5 mm.
Nosdus fractions
Tempérât. Densités dao
Indices 20 11
D
Poids
1 83 0,923 1,4804 16
2 83 0,925 1,4808 32
3 82 0,927 1.4816 55
4 83-84
'
0,928 1,4826 64
5 84. 0,9302 1,4828 65 6' 84 0,9315 1.4833 55
7 84-85 0.9320 1,4837 64
8 85 0,9323 1,4841 61
9 86 0,9329 1,4849 129
10 88 0,9341 1,4849 70
1 H 86,5 0,9345 1,4850 94 S'P 12 86,5 0,9352 1.4854 90
11
!3 86 0,9354 1,4860 69b2- 1 14 86 0 9355 1.4860 80
S 1 1 £
*8§«f *5 86.5 0,9355 1,4861 71
£-16~ 86,5 0.9355 1,4861 67 17 85-86 0.9357 1,4861 72
18 86 0.9358 1,4861 73
19 86-87 0.9357 1,4863 98 20 87' 0,9357 1,4865 93 21 87-88 0,9359 1,4867 80 22 87,5 0.9359 1,4869 94
23 88 0,9360 1.4870 94
24 88 0,9360 1,4872 97
25 88 0,9362 1.4973 87
26 88 0,9367 1.4873 83
27 88,5 0,9368 1,4875 83
28 88,5 0,9368 1,4875 85
29 88,5 0,9370 1.4877 77 30 88,5 0,9375 1,4878 86
31 89 0,9375 1,4780 78
32 89 0,9380 1.4883 45
33 90-92 0,9387 1.4887 26
semaines, elles ont encore donné des cristaux
d' a , dans les queues, de 25 à 35. Les
cristaux
ont été essorés.
Nous nous sommes assurés que les différentes
fractions ne cristallisaient plus en a en les