C H . S TURM
Géométrie analitique. Mémoire sur les lignes du second ordre
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 16 (1825-1826), p. 265-293
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265
GÉOMÉTRIE ANALITIQUE.
Mémoire
surles lignes du second ordre:
Par M. CH. STURM.
PROPRIÉTÉS DES LIGNES
DUSECOND ORDRE.
(
PremièrePartie. )
§.
1.SOIENT, sur
unplan, deux lignes quelconques
du secondordre (c), (c’), rapportées
à deux axes de coordonnéesrectangulaires
ouobliques quelconques,
etreprésentées respectivement
parles deux
équations
Les
coordonnées
despoints
d’intersection quepeuvent
avoir les deux courbesproposées
doiventsatisfaire,
à lafois , à
leurs deuxéqua-
tions
(c) , (c’);
de sortequ’elles
sont déterminées par l’ensemble de ces deuxéquations.
Considérant donc x et ycomme
les deux coordonnées inconnues de l’unquelconque
de cespoints
d’inter-section ,
on aurad’abord ,
par l’élimination dey2,
entre les deuxéquations (c) , (c’),
la suivante(y), qui
n’est que dupremier
de-gré
en ySubstituant la valeur
de y qui
en résulte dans l’une deséquations (c), (c’),
onparviendra
à uneéquation
en x duquatrième
de-Tom.
XVI n.°IX, I.er mars
I826. 35266
P R O P R I É T É S
DES LIGNESgré,
à coefficiensréels,
dont les racines seront les abscissesdes
points
communs aux deux courbesproposées.
Achaque
racineréelle
correspondra , d’après l’équation (-y) ,
une valeur réelle de l’ordonnée y ; et àchaque couple
de racinesimaginaires conjuguées,
une
couple
de valeursImaginaires conjuguées de y. Or,
cetteéqua-
tion
du quatrième degré
en x pourra avoirquatre
racines tontesréelles,
ou bien deux racines réelles et unecouple
de racines ima-ginaires conjuguées,
ou bien enfinquatre
racinesimaginaires,
con-juguées
deux à deux. Dans lepremier
cas, les deux courbes(c) , (c’)
aurontquatre points
d’intersectionréels ;
dans lesecond ,
ellesn’en auront que
deux ,
et dans le troisième elles n’en auront au- cune. On voit aussi par là que deuxlignes
du second ordre ne sauraient avoirplus
dequatre points
communs sans se confondre.Supposons présentement qu’une
troisièmeligne (c"),
d’un or-dre
quelconque ,
tracée sur leplan
des deuxpremières (C)
,(c’),
et
rapportée
aux mêmes axes , soitexprimée
par uneéquation
àlaquelle
satisfassent lescoordonnées,
soit réelles soitimaginaires,
de chacun des
points
d’intersections des courbes(c), (c’);
nousdirons alors que cette courbe
(c")
passe par lespoints
d’intersec- lion des deuxpremières (c) , (c’).
Il est visible que toute
équation qu’on peut
former par une com- binaison deséquations (c) , c’) exprime
une telle courbe.Mais ,
si l’on veut qne cette courbe
(c")
soit elle-même uneligne
dusecond
ordre ,
il faudra combiner leséquations (c), (cI)
de tfllesorte que
l’équation résultante, qui
doitreprésenter (c"),
ne s’é-lève pas au-dessus du second
degré.
C’est cequ’on
nepeut
ob- tenirqu’en ajoutant
à l’une d’elles leproduit
de l’autre par un fac-tetir
numérique
indéterminé m(*).
Il vient ainsi
ty
Il y
aurait , peut-être, un peuplus
desymétrie,
mais paspliis
degénéralité, à prendre
la somme desproduits respectifs
de ces deux équa-267
DU
SECOND ORDRE.
Cette
équation
est d’abord évidemment satisfaite par lesquatre systèmes
de
valeurs ,
soit réelles soitImaginaires y
que donnent leséquations (c) , (c’),
pour les coordonnées x, y de leurspoints
communs(*).
En outre, on peut
toujours,
dans la mêmeéquation , disposer
dufacteur indéterminé m, de manière que la courbe
qu’elle exprime remplisse
une autre conditionquelconque, celle ,
parexemple ,
depasser par un
point donné ;
cequi
fera que cette courberemplira,
en tout,
cinq
conditions distinctes. Or uneligne
du second ordreassujettie
àremplir
lescinq
conditions dont ils’agit
estcomplè-
tement
déterminée, puisque
cescinq
conditions suffisent pour dé- terminer lesrapports
de l’unquelconque
des coefficiens que ren-ferme
sonéquation générale
auxcinq
autres ; doncl’équation
à la-quelle
nous venons deparvenir
ci-dessuspeut
effectivementrepré-
senter tonte
ligne
du second ordrequi
passe par les intersections des deuxproposées (c) , (CI)
ouqui
a avec elles les mêmespoints d’intersèction ;
cespoints
ouplutôt
leurscoordonnées,
déduites deséquations (c) , (c’), pouvant
être d’ailleursindifféremment
réelseu
imaginaires.
tions par deux
multiplicateurs 03BB
et 03BB’. Il est manifeste, en effet,qu’en
posant ensuite 03BB=m03BB’, on retomberait sur le résultatqui
vient d’être in.diqué.
( Note de l’Auteur.)
(*)
Il faut observer ici qne, si uneéquation
du seconddegré,
en xet est satisfaite par ces valeurs
imaginaires x=f+g-I, x=h+k-I,
elle le sera nécessairement aussi par leurs
conjuguées x=f-g-I,
x=h-k-I.
( Note de
J’Auteur.
268 PROPRIÉTÉS
DESLIGNES
Mais
l’équation
de cette troisième courbe(c") peut
aussi s’écrirecomme il
suit::
Exprimant
doncqu’elle
estidentique
avec laprécédente,
on auraces six relations
signifiant- que la
courbe(c")
passe par lespoints
d’intersection des courbes(c), (c’), quels qu’ils soient ;
ou, cequi
revient aumême ,
que les troislignes
dusecond
ordre(c), (c’), (c"),
rap-portées à
deux axesquelconques
decoordonnées,
ont les mêmespoints d’intersection,
soit réels soitimaginaires.
Au
surplus ,
ces relations étant établiesrelativement
ausystème
d’axes de coordonnées
auxquels
nos trois courbes(c) , (c’), (cl)
sont actuellement
rapportées ,
onpeut
aiséments’assurer,
par la transformation descoordonnées,
que , si l’on passe de cepremier système
à tout autre , les mêmes relationssubsisteront
entre les coefficienscorrespondans
des trois nouvelleséquations qui repré-
senteront
(c) , (c’), (c") (*).
(*) Généralement, trois
lignes
du second ordre(c) ,
(c’),(c"),
rappor- tées aux mêmes axesquelconques,
étantexprimées
par les trois équat ionsdans
lesquelles ,
sans rien ôter à leurgénéralité,
on peut supposer tous les269
SECOND ORDRE.
§.
11.Ne considérons
présentement
que la seule courbe(c), donnée
par
l’équation
Par un
point (x’,y’), pris
à volonté sur leplan
de cettecourbe ,
soientmenées deux droites
qui
lacoupent.
Lesystème
de ces deux droi-tes sera
représenté
par uneéquation
du seconddegré
de la formecoefficiens entiers, si l’on pent trouver trois
multiplicateurs 03BB,
03BB’, 03BB",qu’on
peutégalement
supposerentiers, positifs
onnégatifs,
telsqu’on
aitIl est manifeste
qu’alors
chacune de ces troiséquations
seracomportée
parles deux autres ; de telle sorte que ,
quelles
que soient les deux d’entre elles que l’on combine , par voled’élimination,
on en tireratoujours
lesquatre mêmes
systèmes
de valeurs de x et y ; cequi
revient à dire quetes trois courbes passent par les quatre mêmes
points.
Réciproquement,
si les trois courbes passent par les quatre mêmespoints,
chacune des trois
équations (c),
(c’), (c") sera comportée par les deux autres ; d’où il suit évidemmentqu’il
devra êtrepossible
de trouver troismultiplicateurs
03BB, 03BB’, 03BB",qui
vérifient les six relations ci-dessus.Or ,
que l’on rapporte ensuite les trois mêmes courbes à un autre sys-tème de coordonnées ; elles seront
toujours
en même situation les unes àl’égard
des autres : d’ou il suit évidemment que six relations semblables aux.précédentes
devront encore avoir lieu.J. D. G.
270
PROPRIÉTÉS
DESLIGNES
AI , B’, C’
étant des coefficiens relatifs aux directions de ces deuxdroites.
Si l’ondéveloppe
cetteéquation,
elle devientConcevons une autre
couple
dedroites , joignant
lespoints
de sec-tion des deux
premières
avec la courbe(c).
Si l’ondésigne
par(x",y")
lepoint
de concours de ces nouvellesdroites,
leur sys- tème seraégalement exprimé
par uneéquation unique
de la formedont le
développ ement
seraMais, puisque
les deuxcouples
de droitesexprimées
par leséqua-
tions
(C’), (C")
ont avec la courbeproposée (c) quatre points
coin-muns, et
qu’ainsi
onpeut
considérer leséquations (c), (C’), (C")
comme
appartenant
à troislignes
du second ordrequi
ont les mê-mes
points d’intersection;
il faut( §. I. )
que moyennant une dé- termination convenable du facteur m ? onait
entre les coefficienscorrespondans
de ces troiséquations,
les six relations suivantes :par
lesquelles
onpeut
effectivement déterminer les sixinconnues
m, x",
y", A", B",
C".Il est aisé d’en déduire une
équation
entre lescoordonnées x",
27I
yf-l ,
dupoint
de concours des deux droites(CIl)
délivrée à la fois des coefficiensA’, BI ,
CI etAIl, B", CIl,
aussi bien que du fac-tenr m. Il suffit pour cela de
prendre
la somme desproduits
res-pectifs
des sixéquations précédentes
parx’x", y’y", x’y"+y’x", x’+x", y’+y"
et I. On trouveainsi,
toutes réductionsfaites,
Comme
cette dernièreéquation
ne renfermex", y" qu’au
pre- mierdegré ,
etqu’elle
se trouveindépendante
des coefficiensA’, B’, C’, qui
déterminent les directions des deuxsécantes (CI) ,
me-nées à la courbe
(c),
par lepoint
fixe(x’,y’);
il en résulte que,quelles
que soient cesdirections ,
lepoint
de concours(x",y")
des-deux cordes
(C"), qui joignent
lespoints
de section de ces sécan-tes
arbitraires,
ne sortira pas d’uneligne
droite donnée deposi- tion,
etexprimée par l’équation (p).
On a donc le théorème sui-vant :
Si,
par unpoint fixe, pris
arbitrairement sur leplan
d’uneligne
du secondordre ,
on mène à volonté deux droitesqui
lacoupent,
et que l’onJ’oigne ,
par deuxcordes,
unpoint
de section de l’une de ces sécantes avec unpoint
de section de-l’autre, puis
les deux autres
points
de section restants ; ces deux cordes auronttoujours
leurpoint
de concours situé sur une certainedroite fixe,
dont la
situation, à l’égard
de lacourbe,
est déterminéeunique-
ment par celle du
point fixe
d’où partent les sécantes arbitraires.A caure-de la relation
remarquable qui
existe entre lepoint
fixeet la droite
qu’il détermine,
cepoint
a étéappelé
lepôle
de cettedroite, qui
est dite àl’inverse,
lapolaire
de cepoint.
De nomeque , le
point
fixe étantpris arbitrairement ,
onpeut toujours
dé-terminer une droite
qui
ait avec lui la relationexprimée
dans l’é-noncé du
théorème,
onpeut réciproquement, lorsque
c’est la droitequi
est donnée deposition,
déterminer lepoint qui
est lié avecfIle
par
unepareille relation.
Ilsuffit,
eneffet,
pourcela, d’expri-
272
PROPRIETES
DES LIGNESmer
que l’équation
donnée de la droite dont ils’agit
rentre dansl’équation (p)
de lapolaire ,
cequi
conduira à deuxéquations
decondition, desquelles
on déduira les coordonnées dupoint (x’,y’).
Il existe visiblement deux
systèmes
de cordesqui joignent
lesquatre points d’intersection
de la courbe(c)
avec les deux sécan-tes menées arbitrairement par le
point
fixepris
pourpôle. D’après
le
précédent théorème,
lepoint
de concours des deux cordes dupremier système
et lepoint
de concours de celles du second sontindistinctement situés sur la
polaire
dupoint fixe ;
en sorte que la droitequi
lesjoint
coïncide avec cettepolaire.
Onvoit ,
en outre ,par la même
construction ,
que lapolaire
de chacun despoints
deconcours dont il
s’agit
passe par lepôle proposé ;
d’où il suit que,lorsqu’un point
est situé sur une certaineligne droite,
sapolaire
passe nécessairement par le
pôle
de cettedroite,
et que la droitequi joint
deuxpoints pris à
volonté sur leplan
d’uneligne
du se-cond ordre a son
pôle
à l’intersection despolaires
de ces deuxpoints. Donc,
pour déterminer lepôle
d’une droite donnée de po-sition ,
sur leplan d’une ligne
du secondordre ,
ilsuffit
de cons-truire les
polaires
de deuxquelconques
despoints
de sa direction.Le
pôle
cherché sera à l’intersection de cespolaires.
Nous avons
supposé,
dans cequi précède,
que les deux sécan-tes menées à la courbe par le
pôle
avaient des directionsquelcon-
ques.
Or,
il y a deux casparticuliers
danslesquels
leursquatre
points
d’intersection avec cette courbe se réduisent à deux seule- ment , etoù,
parsuite ,
les deuxsystèmes
de cordesqui joignent
ces
quatre points
se réduisent à un seul.Premièrement,
si nous concevons que les deux sécantes arbitrai- res,partant
dupôle (x’,y’),
serapprochent jusqu’à
se confondreen une
seule ,
l’un dessystèmes
de cordesdisparaîtra y
et l’autrese
changera
en unecouple
detangentes
menées à lacourbe,
par lesextrémités
de la cordeinterceptée.
Mais le théorèmegénéral
devantsubsister dans tous les cas, il en résulte que le
point
de concoursde ces
tangentes appartiendra
à lapolaire
dupoint (x’,y’). Donc,
si, par
unpoint pris
àvolonté,
surle plan
d’uneligne
du secondordre,
on luimène.
une suite desécantes,
et que, par lespoints
d’intersection de chacune d’elles avec la
courbe,
on mène à cettecourbe deux
tangentes
,prolongées jusqu’à
leurpoint
de concours;tous les
points
de concours descouples
detangentes appartiendront
à une même
droite, polaire
dupoint
d’où les sécantes seront is-sues.
Réciproquement, si ,
desdifférens points
d’unedroite,
me-née
arbitrairement,
sur leplan
d’uneligne
du secondordre,
onmène il cette courbe une suite de
couples
detangentes ;
leurs cor- des de contact iront toutes concourir en un mêmepoint, pôle
dela droite dont il
s’agit.
C’est de cettepropriété particulière
que les dénominations depôle
et depolaire
tirent leurorigine.
En second
lieu,
ilpeut
arriver que lapolaire
ne coupe pas la courbe ouqu’elle
la coupe en deuxpoints.
Dans ce dernier cas,il est aisé de voir que la droite tirée du
pôle
à l’unquelconque
des
points
d’intersection de lapolaire
avec la courbe nepeut
avoiravec cette courbe que ce seul
point
commun ; c’est-à-dire que, lors- que lapolaire
coupe lacourbe
, elle coïncide avec la corde de con- tact des deuxtangentes
issues dupôle ; proposition qui
découled’ailleurs des
précédentes.
Ausurplus
lepôle
est extérieur ou in-térieur à la
courbe,
suivant que lapolaire
la coupe ou ne la ren- contre pas.Observons encore que , dans le cas
particulier
où lepôle
seraitpris
sur la courbeelle-même,
lapolaire
ne digérerait pas de latangente
en cepoint ;
en sorte qne, si l’onprend 1
snr uneligne (c) du
secondordre ,
unpoint quelconque (x’,y’), l’équation (p)
sera celle de sa
tangente
en cepoint.
Pour revenir aux
propriétés générales
dupôle
et de làpolaire,
nous allons rechercher
quelle
est la relation entre lesquatre points
déterminés sur une droite menée arbitrairement par le
pôle ;
savoir :ce
pôle lui-même,
l’intersection de cette droite avec lapolaire,
etses deux intersections avec la courbe.
Mais , auparavant ,
nous de-vons donner ici
quelques
notions et définitionspréliminaires.
Tom. XYI. 36
274 PROPRIETES
DESLIGNES
Lorsque quatre points A , B, C ,
D sont distribués sur une droitede
telle sorte que les distancesAC,
BC de deuxA,
B de cespoints
au troisième
C ,
sontproportionnelles
aux distancesAD , ED
desdeux mêmes
points A,
B auquatrième D,
de telle sortequ’on
ait2013 == AD BD,
on dit de cette droitequ elle
estcoupée harmonique-
ment par ces
quatre points qui
sont dits eux-mêmes despoints
har-cmoniques.
Les deuxpremiers A,
B sont ditsconjugués
l’un à l’au- tre, parrapport
aux deux autresC, D , qui
sont ditspareillement conjugués
parrapport
auxpremiers ; attendu
que notreproportion
peut
être écrite ainsiCA DA=CB DB.
De deuxpoints conJugues,
Funest
toujours
situé entre les deux autres et l’autre sur leprolonge-
ment de l’intervalle
qui
lessépare.
Trois de cespoints
donnés deposition
déterminenttoujours
lequatrième ;
et , si l’un d’eux s’é-loigne à l’infini,
sonconjugué
est alors au milieu del’intervalle
qui sépare
les deux autres(*).
Supposons
pour fixer lesidées ,
que lepoint
A soit extérieur àCD ,
et que lepoint B
lui soitintérieur,
comme onle Toit
dans la
figure;
la
proportion AC BC= AD BD
pourra être écrite ainsi
(*) On rencontre un
exemple
très-familier de quatrepoints
distribués de la sorte dans les centres de deux cercles , lepoint
de concours de leurs tangentes communesextérieures,
et lepoint
de concours de leurs tangentes communes intérieures.En
général,
si l’on cherche sur une droite unpoint
dont les distancesà deux
points
donnés de cette droite soient entre elles dans unrapport
DU SECOND ORDRE. 275
d’où,
en chassant lesdénominateurs, développant
ettransposant
c’est-à-dire,
et, comme on a
BC.AD==AC.BD,
on pourra écrireDe cette dernière
équation
on tireou bien d’où
mais,
si 1 est le milieu de l’intervalleCD
y on pourraécrire
et l’on aura aussi
donné ; le
problème
aura deux solutions, et alors les deuxpoints
donnéset les deux
points qui
résoudront leproblème
seront quatrepoints
har-nioniques.
J.D.C.
276 PROPRIETES
DES LIGNESou bien
d’où
On a donc
d’après
celapuis
donc que lespremiers
membres de ces deuxéquations
sontégaux,
on aura , enégalant
leursseconds membres ,
et
ensuite
en éliminant CISi l’on fait
AB=x,
AC=x" etAD=x’, l’équation AC BC = AD BD
deviendra x-x"
=x’ x’-x ;
cequi donne,
toutesréductions faites;
Cela
posé, transportons ,
pourplus
desimplicité,
aupôle l’ori-
gine qui
estarbitraire,
enprenant pour
axe des x unedroite quél-
ORDRE.
conque passant
par cepôle,
nous aurons ainsix’=0, y’=0,
etl’équation
de lapolaire
deviendrasimplement
de sorte que l’abscisse de son intersection avec l’axe des x sera donnée par la formule
quant
aux intersections de la courbe avec le mêmeaxe,
elles se-ront données par
l’équation
de sorte
qu’en désignant
parxl,
x" lesdistances de
ces intersec- tions àl’origine,
on auraOn aura,
d’après
celaet,
par suite
propriété caractéristique
dequatre points harmoniques ;
de sorteque toute sécante menée par le
pôle
estdivisée harmoniquement
parce
pôle,
par sapolaire
et parlà
courbe(*).
(*) On peut se demander ici ce que devient la
relation harmonique
dont278 PROPRIETES DES
LIGNES§.
III.Comme le
système
dedeux droites,
tracées sur unplan,
faitpartie
deslignes
du secondordre ,
nous pouvons yappliquer
lesrésultats
précédens.
il
s’agit,
pour celles des droites issues dupôle qui
ne coupent pas la courbe.La réponse à cette
question
se trouve dans les considérations suivantes.Soit une
ligne
du second ordre et une droite , tracées sur un mêmeplan ,
et données par leurséquations.
Si l’on cherche, par l’analise , leurspoints
d’intersection ; endésignant
par (x,y) l’unquelconque
d’entre eux,on trouvera , pour déterminer la coordonnée x , une
équation
du seconddegré
dont les coefficiens seronttoujours
réels. Suivant que les deux ra- cines de cetteéquation
seront réelles ouimaginaires ,
les valeurs corres-pondantes
de l’autre coordonnée y seront aussi réelles ouimaginaires.
Dansle
premier
cas , la droite coupera effectivetiient la courbe ; dans le second , elle ne la coupera pas , et sespoints
d’intersection avec elle serontimagi-
naires.
Quoi
qu’il
en soit, il suit de la nature del’équation
du seconddegré qui
donne les coordonnées de cespoints
d’intersectionparallèles
à un mêmeaxe, qu’on aura, dans l’un et l’autre cas, des valeurs réelles pour la somme
et pour le produit de ces deux coordonnées. On observera que ceci a lieu
en
particulier, lorsque
les abscisses sontcomptées
sur la droite proposéeelle-même.
En supposant que les deux
points
de section existent en réalité, conce-Tons un autre
point
P , lié à ceux-là par unedépendance symétrique;
de telle sorte que les coordonnées de ce
point
P soient des fonctions sy-métriques
de cellesqui appartiennent
aux deuxpremiers ;
ces fonctions pour- ront donc êtreexprimées uniquement
au moyen des somme etproduit
dont il vient d’être
question :
elles devrontconséquemment
conserver desvaleurs
réelles,
lors même que les coordonnées despoints
d’intersection se-ront devenues
imaginaires.
Il suit de là que lepoint
P , en tantqu’il est
déterminé par ses, coordonnées, et que ces coordonnées ont pour expres.
sion les fonctions
symétriques
dont ils’agit,
demeure réel etconstructible,
lors même que les deux
points
d’intersection passent du réel àl’ima.gi-
naire ; bienqu"alors .ce point
P nepuisse plus
être construit aumoyen
Et d’abord si fon coupe un
angle fixe
par deux sécantes ar- bitraires issues d’un mêmepoint fixe
duplan
de cetangle ;
et que l’onjoigne
lespoints
d"intersection des deux sécantes arec les deux côtés del’angle
par deux nouvellesdroites ;
ces dernières coti-courront
toujours
sur une certaine droitefixe,
dont lasituation
ne
dépendra uniquement
que de celle dupoint fixe
parrapport à
des conditions
graphiques
parlesquelles
il était d’abord lié aux deux autres, ceux-ci ayantdisparu.
Iln’y
auracependant
aucun inconvénient à lui con- server sa dénomination ou définitionprimitive.
C’est ainsi, par
exemple ,
que le milieu de la cordeintercepté
sur unedroite,
par son intersection avec uneligne
du second ordre , est unpoint toujours
réel etassignable,
lors môme que la droite ne coupeplus
la courbec’est-à-dire , lorsque
les deux extrémités de la cordeinterceptée
sontde-
venues
imaginaires.
Ce milieu est déterminé, dans tous les cas, par larencontre de cette droite avec le
conjugué
du diamètrequi
lui estparal-
lèle. De même, le
conjugué harmonique
d’unpoint
donné sur la même droite , par rapport à ses deuxpoints
d’intersectionimaginaires
avec la courbe, esttoujours
constructible, au moyen de la relation 2x’x"=x(x’+x"),dans
laquelle
lepoint
donné estpris
pourorigine
des x , et où x est sa dis-tance au
point
cherché, parce que x’+x" et x’x" sont réels, lors même que xi et xi, sontimaginaires , puisqu’ils
sont alors de la formex’=p+q-I
et
x"=p-q-I.
Il est aussi donnégraphiquement
par l’intersection de la droite donnée avec lapolaire
dupoint
donné ; et il n’en faut pas davan-tage pour
comprendre
comment , dans un groupeharmonique ,
deuxpoints conjugués
peuvent êtreréels,
bien que les deux autres soientimaginaires.
Les remarques
qui précèdent
doivent être étendues aux intersections deslignes
droites avec les courbes de tous lesdegrés.
Il ne fautjamais
les
perdre
de vue , parcequ elles
sont nécessaires pour donner aux rela- tions que fournit la théorie des transversales et à d’autres relations quenous ferons connaître par la suite, toute la
généralité
convenable. On nedoit pas d’ailleurs les confondre avec les considérations de M. Poncelct
sur la loi de continuité. La distinction en a été
déjà
faite , avec soin ,par M.
Cauchy,
dans son rapport inséré au tome XI.e des Annales ( pag.69)
etplacé depuis
eu tête du Traitédes Propriétés
projectivesdes figures.
( Note de l’Auteur. )
280
PROPRIETES DES LIGNESl’angle
dont ils’agit.
Cette droitequ’on
pourraappeler
lapolaire
dit
point fixe ,
passera évidemment par le sommet del’angle.
La construction
qui
donne unpoint quelconque
de cettepolaire
fait voir que ce
point
est , à son tour, lep6le
de la droitequi joint
le sommet del’angle
aupôle primitif,
de sorte que toute droite menée par ce nouveaupôle
estcoupée harmoniquement
parce
point lui-même,
par sapolaire
et par les deux côtés del’angle.
De là résultent deux
conséquences; premièrement,
lesdifférens points
d’une droite menée arbitrairement par le sommet d’un an-gle
et dans sonplan ,
n’ontqu’une
seule et mêmepolaire
situéedans ce
plan,
etpassant
comme elle par le sommet del’angle
en second
lieu,
siquatre droites ,
issues d’un mêmepoint
et com-prises
dans un mêmeplan ,
sont tellementdirigées qu’elles
divi-sent
harmoniquement
une seule droite tracée dans ceplan ,
ellesdiviseront aussi
harmoniquement
toute autre droitequ’on
voudratracer dans le même
plan.
A cause de cettepropriété,
l’ensemblede ces
quatre
droites estappelé faisceau harmonique.
Elles sontconjuguées
deux àdeux ,
comme lespoints
d’un groupe harmoni-que.
On doit observer que, si un
faisceau harmonique
estcoupé
parune
parallèle à
l’une des droitesqui
le compose , laconjuguée
decette droite pa ssera par le milieu de la
portion
deparallèle
in-terceptée
entre les deux autres. Enparticulier,
si deux des droi- tes dufaisceau , conjuguées
entreelles,
sontperpendiculaires
l’uneà
l’autre,
elles diviseront en deuxparties égales
lesquatre angles formés
par les deux autres.Démontrons
présentement
que, siquatre
droites issues d’un mêmepoint, forment
unfaisceau harmonique,
les sinus desangles
queformera
l’une d’elles avec les deuxqui
ne lui sont pasconjuguées,
seront
proportionnels
au sinus desangles
queformera
la droiterestante avec les deux mêmes
droites ,
etréciproquement.
Soient,
commeci-dessus ,
lesquatre points harmoniques A ,
B, C, D ;
les deuxpremiers conjugués
l’un àl’autre,
ainsi queles deux
derniers,
en sortequ’on ait ,
comme alorsAC BC= AD
D’un
point quelconque S ,
hors de leurdirection, soient
menéesà ces
quatre points
les droitesSA, SB, SC, SD, qui formeront
un faisceau
harmonique
danslequel
les deuxpremières droites,
ainsi que les deux
dernières,
serontconjuguées
l’une àl’autre.
En vertu de la
proportionnalité
des sinus desangles
destriangles
aux côtés
qui
leur sontopposés,
on aurad’où,
à cause deSin ACS=Sin.BCS,
et,
ensuite,
d’où,
à cause deSin ADS=Sin.BDS,
Tom.
XVI37
282
PROPRIETES
DESLIGNES
donc
ellfin,
a cause de AC BC=AD BDcomme nous l’avions annoncé. Il sera aisé de prouver ,
d’après cela,
que,
réciproquement,
si cette dernière relation alieu
on auraaussi AC BC = AD BD et
que,
parconséquent,
les droitesSA, SB , SC,
SD formeront un faisceau
harmonique
Onpourrait,
ausurplus, simplifier
l’une .et l’autredémonstrations,
ensupposant
la sécanteparallèle
à une des droites du faisceau.On nomme
quadrilatère complet,
lesystème
dequatre
droites indéfinies tracées sur un mêmeplan ,
de manière que troisd’en-
tre elles ne concourent pas en un même
point.
Cesquatre
droi-tes sont
dites
les côtés duquadrilatère, lesquels
secoupent
ensix points
:telsqu’il
y en atoujours
trois sur chacun d’eux. Cespoints
sont dits les sommets du
quadrilatère ;
et lesdroites,
au nombrede
trois, qui joignent
un sommet à un a-utre ,qui n’appartient
pasau même
côté, en
sont dites lesdiagonaies.
Il est aisé de conclure de ces définitions et de ce
qui
a étédit
ci-dessus que, dans tout
quadrilatère .complet ,
les extrémités de l’unequelconque
des troisdiagonales
et les deuxpoints
où sa di-rection est
coupée
par celles des deux autres sontquatre points harmoniques.
On conclut de là le moyeu deconstruire,
avec larègle seulement,
lequatrième harmonique
de troispoints
donnésSoient en effet
A, B, C
ces troispoints,
A et B étantconjugués
l’un à l’autre. Par A et B soient menées arbitrairement deux droi- tes concourant en
E ,
etsoit
menéeCE ; par
A soit encore nie-BU
née l’arbitraire
AF, coupant
CE et BE en, G etF ;
son enfinmenée
BG
,coupant
AE enH ;
si alors on mèneFII,
soupoint
D d’intersection avec AB sera
le quatrième harmonique
cherché.On pourra donc aussi construire tout aussi facilement le
quatrième harmonique
de trois droites données.Si,
enparticulier ,
deux des troisdiagonales
duquadrilatère complet
sont-parallèles
entreelles,
chacuned’elles
sera divisée endeux
parties égales’
par latroisième ;
cequi
revient à dire que, dans untrapèze ,
la droitequi joint
lepoint
de concours des deuxcôtés
nonparallèles
aupoint
de concours des deuxdiagonales,
passe par les milieux des deux côtésparallèles.
On déduit de là I.° le moyen de diviser unedroite ,
avec làrègle seulement,
en deuxparties égales,
pourvuqu’on
ait une seule droiteparallèle
à celle-là;
2.° le moyen de mener par unpoint donné ,
avec larègle
seu-lement ,
uneparallèle
à une droitedonnée,
pourvuqu’on
ait surcette droite
trois points équidistans.
On
peut
encore remarquer que , dans untrapèze,
lèpoint
deconcours des deux
diagonales,
lepoint
de concours- des deux cô-tés non
parallèles
et les milieux des deux côtésparallèles
sontquatre points harmoniquement
distribués sur une même droite.§.
I V.Il serait
facile,
en suivant une marchepurement géométrique,
de
déduire immédiatement de la théorie despôles
etpolaires
ex-posée
ci-dessus( §. II. ) ,
toutes les définitions etpropriétés
con-nues du- centre, des
diamètres
des axes et desasymptotes
deslignes
du secondordre ;
mais il nousparaît préférable
de traiterce
sujet analltiquement.
Retournons donc à la courbe(c) ,
pourexaminer- les diverses
positions
quepeuvent prendre,
sur sonplan,
le
pôle (x’,y’)
et lapolaire (p).
Cherchons- d’abord s’il est une
position
dirpôle
pourlaquelle
la