G ERGONNE
Géométrie analitique. Essai d’un nouveau mode de discussion de l’équation générale des lignes et de celle des surfaces du second ordre
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 5 (1814-1815), p. 61-87
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6I
GÉOMÉTRIE ANALITIQUE.
Essai d’un
nouveaumode de discussion de l’équation générale des lignes
etde celle des surfaces du second
ordre ;
Par M. GERGONNE.
DISCUSSION DES LIGNES
ETSURFACES DU 2.d ORDRE.
JUSQU’ICI
on aemployé ,
pour la discussiongéométrique de l’équation generale
du seconddegré,
à deux ou à troisindeterminees ,
ou laresolution effective de cette
équation,
ou ta transformation des coor-donnees ,
ou enfin la connaissance dequelques propriétés
appar-tenant exclusivement aux diauiètres
principaux
deslignes
et surfacesdu second ordre.
La diseussion par la résolution
effective
del’équation
on ,autre-
ment
dit ,
la méthode deChezy ,
est sans doute bienpréférable
àce
qu’on
rencontrai autrefois sur cesujet
dans les Traitésd’appli-
cation de
l’algèbre
à lagéométrie; mais,
outrequ’après
des calruls peusymétriques ,
elle neconduit ,
endefinitif, qu’à
la connais-sance d’un
systèrpe unique
de diamètresconjugues ,
c’est à tort yce me
semble, qu’on
laprésente
comme Inodèle de la méthode 11suivre ,
dans ladiscussion
deslignes
et surfaces dedegres plus
élevés , puisque , passé
lequatrième degré ,
la resolution del’équa-
tion est
impraticable
dans l’état actuel del’analise ,
et que d’èsle
troisième ,
la discussion del’équation
résolueprésente
des diffi-cultes à ptu
près
insurmontables.La discussion par la transformation des coordonnées
semblerait
Tom. V,
n.°III,
I.erseptembre I8I4.
962 DISCUSSION DES LIGNES
pour cette
raison,
mériter lapréférence :
d’autantqu’elle
est sus-ceptible
d’une certaineélégance. M. Bret,
enparticulier
dans diversarticles de ce
recueil ,
a montré tout leparti qu’on
enpouvait
tirer.Cependant,
on sait que ,déjà
pour les surfaces du secondordre,
elle n’est
point exempte
dedifficultés;
et que, dans tous les cas,elle
exige
des calculs assezcompliqués ,
sur-toutlorsqu’on,
veutrapporter
lesgrandeur
etdirection
des diamètresprincipaux
auxaxes
primitifs ,
et que ceux-ci ne sontpoint rectangulaires.
Quant
à la discussion tirée de la connaissancepréalable
dequelque propriété appartenant
exclusivement aux diamètresprincipaux,
bienqu’elle
soitpeut-être
laplus
brièvede
toutes , comme M. Bérardl’a
prouvé
dans un article de ce recueil et dans un ouvrage par- ticulier(*) ;
on sentpourtant quelle
ne saurait êtreconsidérée
commeun
procédé
vraimentélémentaire , puisque
c’est a la discussion même del’équation qu’il appartient
de faire découvrir lespropriétés que
cette méthode met en usage.
La méthode dont
je
mepropose
de tracer ici lesprincipaux
linéamens me
paraît
n’avoir aucun de cesinconvéniens,
et sembleen même
temps plus
naturellequ’aucune
de celles-là. Elleserait
sans doute
susceptible
deperfectionnement ;
aussije
ne laprésente
que comme un
simple
essai. Elle a sur-tout cetavantage
que les résultatsqu’on
en obtient forment un tout dont lesparties
ont entretelles
une étroite liaison. A lavérité ,
cette liaison n’est pas sansquelque
inconvénient dans les exercices et examenspublics,
où,il est
beaucoup plus
commode de savoir établirchaque proposition, indépendamment
de toutes les autres ; mais il n’estpoint
du.tout
démontré que ce
qu’il
faut faire pourbriller
dans les examens , dumoins suivant leur mode
actuel ,
soit aussi cequ’il
y a deplus
propre à se rendre habile dans la science.
Je vais d’abord
m’occuper
deslignes
du secondordre ; je passerai
ensuite à la considération des surfaces du même ordre.
Mais,
comme (*)Voyez
la note de la page294
du 4.me volume de ce recueil.63
ET SURFACES
DUSECOND ORDRE.
il a
déjà
étéfréquemment question
des unes et des autres dans cerecueil , j’élaguerai
tout cequi
ne sera pasproprement relatif
à laméthode que
j’ai
en vued’exposer.
§.
I.Discussion des
lignes
du second ordre..Soit
l’équation
exprimant
une courberapportée
à deux axesquelconques ,
formantentre eux un
angle
y. Soitl’équation
d’une droitequelconque, rapportée
aux mêmes axes. Enéliminant v entre
elles
il vientainsi , généralement parlant ,
la droite(2)
coupela
courbe(i)
endeux
points.
On sait que
si,
dans uneéquation,
on délivre lepremier terme
de son
coefficient,
le coefficient du second terme,pris
avec unsigne contraire,.
devient alors la somme desracines ;
et comme, d’unautre
côté,
l’abscisse du milieu d’une droite est la demi-somme des abscisses de ses deuxextrémités ,
il s’ensuit que , pour le milieu.de la corde
interceptée
par(i)
sur(2) ,
on aEn substitant cette
valeur
dans(2),
ontrouvera, pour
le mêmemilieu ,
Les
équations (4) , (5)
sont donccelles
du milieu de lacordé
interceptée
par(ï)
sur(2).
En faisant
varier g ,
dans les formules(4), (5),
sans, faire va-rier m, on obtiendra les coordonnées, des milieux d’une. suite de,
94 DISCUSSION DES LIGNES
cordes
toutesparallèles
entre elles. On obtiendra doncl’équation
dulieu
géométrique
de cesmilieux
enéliminant g
entre ces deuxformules
(*) ;
cequi donnera ,
par lasuppression
du facteurA+2Cm+Bm2 ,
commun à tous les termes del’équation résultante ,
(*) Les commençans ont d’ordinaire
quelque peine
à biencomprendre
commentces sortes d’éliminations de constantes conduisent au but où l’on veut atteindre :
et c’est
qu’en
effet la raison qu’on leur en donne communément estplus
méta-physique
quemathématique.
Il me semble que la chose devient évidente , enraisonnant à peu
près
comme il suit :Soient
les
équations
de deux courbesrapportées
aux mêmes axes. Si , en les considérantcomme les
équations
d’un mêmeproblème
déterminé à deux inconnues, on en tire les valeurs de x et y, ces valeurs, fonctions de A, seront les coordonnées de l’intersection des deux courbes.Si l’on fait varier la valeur de cette constante A, le
point
d’intersection des deux courbes variera aussi , et l’on pourra demanderquelle
est la courbe dont ilne sortira
jamais , quelque
valeur que l’onpuisse
donner à A.Pour résoudre cette
question,
on considéreraqu’en
supposant A déterminée,le
point
d’intersection des deux courbes n’est pas seulement donné par les deuxéquations
(e) , (03B2) , mais encore par toutsystème
de deuxéquations
que l’on voudra déduire de leur combinaison, ou encore par lesystème
de l’unequel-
conque d’entre elles et d’une combinaison
quelconque
de l’une et de l’autre.Donc,
enparticulier ,
on pourra , dans Ja recherche dupoint dont
ils’agit remplacer l’équation
(03B2) par le résultat de l’élimination de A entre elle etl’équa-
tion (03B1); en sorte que, si ce résultat est
f
,03B3)=0, (03B3)le
système
deséquations
(03B1), (y) pourra, dans la recherche dupoint
d’intersection des deuxcourbes, remplacer
celui deséquations
(03B1), (03B2).Mais,
lorsque
la constante A varie , la courbe (03B3) demeure constamment lamême ; d’où il suit que cette courbe doit contenir tous les
points
d’intersection que l’on déduirait de la pombinaison deséquations
(03B1), (03B2), en donnant suc- cessivement à la constante A toutes les valeursimaginables ;
cette courbe (y) estdonc la courbe demandée.
Rien ne serait
plus
facile que d’étendre ces considérations à lagéométrie
il troie dimensions.ET
SURFACES DU SECOND ORDRE.
65équation
d’uneligne droite , quelle
que soit m. Ainsi les courbescomprises
dansl’équation (i) jouissent
toutes , sansexception ,
decette
propriété
,très-remarquable ,
que les milieux d’unsystème
decordes
parallèles ; quelle qu’en
soit d’ailleurs la direction commune y sont tous situés sur une mêmeligne
droite que, pour cetteraison ,
nous
appellerons ,
al’avenir
, un diamètre de la courbe. On voit donc que , non seulement ces courbes ont une infinité dediamètres,
mais que de
plus ,
ces diamètresaffectent ,
engénéral,
toutes sortesde
directions ;
de manièrequ’il
n’est aucun despoints
d’uneligne
du second ordre par
lequel
on nepuisse
en concevoir un.L’équation
d’uneparallèle quelconque
au diamètre(6)
doit êtrede la forme
d’où il suit que, si on la
représente
paron aura , entre m et
ml, l’équation
de relationCette
équation
étantsymétrique ,
parrapport
a m etm’,
il enfaut
conclure que les milieux des cordes
parallèles
au diamètre(6)
sontsur un diamètre
parallèle
à(2) ;
et, comme m et m’ demeurentindéterminés ,
ils’ensuit , plus généralement,
que les milieuxdes
cordes
parallèles à
un diamètrequelconque
sont sur le diamètreparal-
lèle aux cordes que le
premier
coupe en deuxparties égales. Ainsi, généralement parlant ,
àchaque diamètre .
il enrépond
nécessairementun autre tel que les cordes
parallèles
à chacun d’eux ont leurs milieuxsur l’autre. A l’avenir nous
appellerons
diamètresconjuguès
les deuxdiamètres
d’un semblablesystème.
On voit donc que , non seulement leslignes
du second ordre ont une infinité desystèmes
de diamètres66 DISCUSSION DES LIGNES
conjugés ,
maisqu’en
outre tout diamètre d’une telleligne
en anécessairement un
qui
lui estconjugué.
D’après
cequi précède ,
leséquations
de deuxdiamètres , conjugués
ou non
conjugués , peuvent
êtrereprésentées
ainsiqu’il
suit :Pour
connaître lepoint
où ils secoupent,
il faudra combiner ceséquations
entre elles. Maissi , auparavant,
onprend
leurdifference, puis
la difference de leursproduits respectifs
par ml et m, en di-visant chaque
fois parm-m’,
il viendraAinsi,
dans larecherche
de l’intersection des deuxdiamètres,
onpourra remplacer
lesystème
deséquations (10)
par lesystème
deséquations (11);
etpuisque
ces dernières sontindépendantes
de met
m’,
il en faut conclure que tous les, diamètres deslignes
dusecond ordre se
coupent
en un mêmepoint..
Il est doplus
aisé devoir que ce
point
doit être leur milieu commun.puisqu’à chaque
diamètre
répond
unconjugué qui
doit le couper en son milieu.Le milieu commun de tous, les diamètres d’une
ligne
du secondordre est ce
qu’on appelle
le centre de cette courbe.Nous remarquerons avant d’aller
plus. loin
, que les.équations (I i)
n’étant autre chose que ce que devient
l’équation (6),, lorsqu’on
y- fait successivement m=o, m= co; il en résulte que ces,équations (II)
sontrespectivement
celles des diamètresqui coupent
en deuxparties, égales
les cordes,parallèles
à l’axe des y et les. cordes pa- rallèles à l’axe.des x; c’est-à-dire ,
en d’autres termes , que ces.équations
sont celles desconjugés
des diamètresrespectivement paral-
lèles.
aux axes des. y- et des x.Si
donc les, axes étaientparallèles
deuxdiamètres conjugués,
67
ET
SURFACES
DUSECOND ORDRE.
les diamètres
exprimés
par leséquations (I I)
devraient être res-pectivement parallèles
aux axes des x et des y ; ondevrait
doncavoir,
dans ceséquations ,
etconséquemment dans Inéquation (i)y C= o. Ainsi ,
leparallélisme
des axes des coordonnées avec deuxdiamètres conjugués jouit
de lapropriété
depriver l’équation (i)
du
rectangle
descoordonnées;
il est deplus
aisé deyolr
quec’est
là la seule circonstance où ellepuisse
en êtreprivée.
Si le centre de la courbe se
confondait
avecl’origine,
leséqua-
tions
(I I)
devraientappartenir
à deux droitespassant
par cette ori-gine :
on devrait donc avoir à la foisA’=o,
B’=o.Ainsi , - la
situation du centre à
l’origine
des coordonnéesjouit
de lapropriété
de
priver l’équation (I)
despremières puissances
des deuxvariables,
et il est de
plus
aisé de voirqu’elle
enjouit
exclusivement.Si donc on
prend
pour axes des coordonnées deux diamètres con-jugués quelconques l’équation (i) prendra
la formetrès-simple.
sous
laquelle
la discussion endeviendra incomparablement plus
facile.
Mais ceci suppose que les droites
(i i)
concourenteffectivement
en un même
point.
En combinant leurséquations,
on en tired’où l’on voit que , si l’on a
C2-AB=o,
lacourbe
n’aplus
de centre ,ou que du moins son centre étant infiniment
éloigné
des axespri-
niitifs ne saurait
plus
êtrepris
pourorigine.
Nous verrons-bientôt,
au
surplus,
que la courbe estsusceptible
d’êtreexprimée
parune
équation
fortsimple qui
convientégalement
au casoù
ellea un centre et à celui où elle en est
dépourvue.
Si l’on avait à la fois les trois relations
68 DISCUSSION DES LIGNES
dont
chacune estcomportée
par lesdeux
autres, les deuxéquations
(II)
rentreraient l’une dansl’autre;
la courbe aurait donc unein-
finité de centres situés sur Fune ou l’autre de ces droites.
Soient
zl, y’
les coordonnées de l’unquelconque
despoints de
la. courbe,
ensorte qu’on
aiten
désignant
pourabréger par a, b
lescoordonnées
ducentre.
l’equation
du diamètrepassant
par cepoint
seraSi, par le
mêmepoint ,
on mène uneparallèle
auconjugue de
ce
diamètre ,
sonéquation
sera, en vertu del’équation (6),
Mais,
en vertu deséquations (II),
on aen
conséquences J’équation (I7)
deviendraou, en
développant
ettransposant,
ou
ET SURFACES DU SECOND ORDRE. 69
ou
enfin ,
enajoutant l’équation
de larelation (I3)
etréduisant,
ou encore
Cette
droiteayant
unpoint
commun avec lacourbe ,
et nepouvant
d’ailleurs en être unecorde y puisqu’alors
cepoint
eu serait à la fois le milieu etl’extrémité ;
il faut en conclure que c’est unetangente à
cettecourbe.
Si l’on suppose que la
tangente
est l’axe des y, et que le diamètre auconjugué duquel
elle estparallèle
est l’axe des x :auquel
cas son
point
de contact avec la courbe seral’origine;
leurséqua-
tions devront être
respectivement
x=o, y=o; on devra doncavoir,
outre
x’=o, y’=o ,
les conditionsB’=o, C=o, D=o,
en sorteque
l’équation (il
deviendrasimplement
Telle est donc la forme que
prend l’équation
de lacourbe ,
lors-qu’on prend
pour axes un diamètre et latangente
à sonextrémité , ce qui
esttoujours possible,
toutes les fois quel’équation (ï)
n-estpoint
absurded’elle-même; c’est-à-dire ,
toutes les foisqu’il
y aau moins un
système x’, y’
de coordonnéesréelles, qui y
satisfait.La
discussion 1. très-facile ,
del’équation (I9)
fera donc connaîtretoutes les courbes que
peut exprimer l’équation (1). (*)
(*) Sachant mener une
tangente à
la courbe par un de sespoints ,
il nesera pas difficile de lui mener une normale par le même
point.
De la onpassera à
la tangente et à la normale par unpoint
extérieur. Nous nous bornons àindiquer
ces divers objets, sur
lesquels
nous n’aurions rien de nouveau à dire. Mais nous ne devors pasnégliger
de remarquer que ce sera naturellement iei le lieu de faire mention des bellespropriétés
dont jouissent ce qu’on est convenud’appeler
lespales
deslignes
du second ordre. On pourra consulter à ce sujet les pages293
et 302 du troi-sième volume de ce recueil.
Tome V. 10
70
DISCUSSION DES LIGNES
Les diamètres conjugués rectangulaires
sont cequ’on appelle
lesdiamètr
sprincipaux
de lacourbe ,
et leurs extrémités en sont lessommets. Pour obtenir les
directions
de cesdiamètres,
il suffirade
joindre
àl’équation
l’équation suivante
qui exprime
que les deux diamètres sontperpendiculaires
l’un àl’autre
(*).
Lasymétrie
de ceséquations
prouve que ni et m’ seront donnés par une mêmeéquation
du seconddegré,
etqu’ainsi
iln’y
a
qu’un système unique
de diamètresprincipaux.
Soient x, y les coordonnées de l’un des sommets de la
courbe,
et r sa distance au centre ou la
longueur
du demi-diamètreprin- cipal qui
luirepond ; représentons toujours
pourabroger ,
par a b les coordonnées du centre , données par lesformules (13) ;
nousaurons à la
fois
(*) Soient en effet deux droites y=mx,
y=m’x,
passant parl’origine
descoordonnées que nous supposons former entre elles un
angle 03B3.
Pourexprimer
que ces droites sont
perpendiculaires
l’une fi l’autre, il est nécessaire et il suffitd’exprimer
que deuxpoints
(a , b), (a, b’)pris respectivement
sur l’une et l’autresont les extrémités de
l’hypothénuse
d’untriangle rectangle
dont le sommet del’angle
droit est àl’origine.
Cette condition donneon en réduisant
mais on a d’ailleurs
ce
qui donnera,
en substituant et divisantpar aa’, l’équation
mentionnée, dans le texte.ET
SURFACES
DUSECOND ORDRE. 7I
D’un autre côté l’élimination de ml entre les
équations (9)
et(20)
donne
Enfin
l’équation (i) peut
facilement être mise sous cette formefaisant donc
et
remarquant qu’en
vertu deséquations (II)
on a.elle
deviendra simplement
Cela
posé ; si ,
dans leséquations (21)
et(24),
on introduitpour
y-b
sa valeur donnée parl’équation (22)
ellesdeviendront
équations
entre-lesquelles
éliminant(x-a)2,
il viendra72 DISCUSSION DES LIGNES
éliminant ellfin m entre cette
équation
etl’équation (23)
on aurad’abord
et ensuite
J./équation (26)
donnera leslongueurs
des dcmi-diamnètresprincipaux;
les formules
(27)
en détermineront ladirection ;
et ensuite l’une deséquations (25),
combinée avecl’équation (22),
fera connaître lessommets.
Parvenus à
l’équation (26),
on pourrapoursuivre
ladiscussion,
comme l’a fait M. Bérard à la
page I06
du3.me
volume de cerecueil.
Dans le cas
particulier
où l’on auraAB=C2, la courbe, n’ayant point
de centre, n’auraqu’un
diamètreprincipal
etconséquemment qu’un
seul sommet que l’on pourra déterminer comme il suit.L’équation (16)
du diamètredeviendra simplement
en
exprimant
donc que ce diamètre estperpendiculaire à
la tan-gente à
sonextrémité,
donnée parl’équation (18)
ilviendra
’équation qui ,
combinée avecl’équation (I5),
nedonnera,
enayant
égard
à la rélationAB=C2, qu’un
seulsystème
de valeurs de x’et
y’ lesquelles
seront les coordonnées dusommet.’
Il estaisé
devoir qu’alors
tousles diamètres
serontparallèles
ET
SURFACES DU SECOND ORDRE.
73Lorsque,
comme on le fait communément dans les traites élé-mentaires,
on suppose les axes des coordonnéesrectangulaires,
lesdernières recherches et les résultats
qu’on
en obtient sesimplifient
considérablement.
§. II.
Discussion des surfaces
du second ordre.Soit
l’équation
exprimant
une surfacerapportée
à deux axesquelconques,
formantentre eux des
angles 03B1, 03B2,
03B3. Soient deplus
les
équations
d’une droitequelconque. En éliminant x
ety
entre elles etl’équation (1),
ilviendra
En
raisonnant comme dans le§. précédent,
on verra que le milieu de la cordeinterceptée par (I)
sur(2)
est donnépar
leséquations (2), jointes
àl’équation
Si donc on
élimine g
et h entreelles , l’équation résultante,
enx, y, z, sera celle du lieu des milieux des cordes
parallèles
à(2).
Cette équation
est, toutes réductionsfaites,
74 DISCUSSION DES LIGNES
équation
d’unplan quels
quesoient
m et n.Ainsi,
les surfacescomprises
dans
l’équation (t) jouissent
toutes , sansexception,
de cetteproprieté très-remarquable ,
que les milieux d’unsystème
de cordesparal- lèles , quelle qu’en
soit d’ailleurs la direction commune sont tous si- tués dans un mêmeplan
que, pour cetteraison,
nousappellerons
à l’avenir
plan
diamétral de lasurface. Ainsi,
non seulement ces surfaces ontune
infinité deplans
diamétraux, mais cesplans affectent.
en
général, toutes
sortes dedirections y
en sorteqn’il
n’est aucunpoint
del’espace
parlequel
on- nepuisse
en concevoir un.Soient présentement
trois droitesquelconques
les équations
desplans
diamétrauxqui couperont
en deuxparties, égales
les cordesparallèles
à ces droites, serontrespectivement
Or,
la droite(2)
étantprise arbitrairement,
cequi
fixe la situa-tion du
plan (5),
onpeut toujours assujettir
les droites(2’), (2")
a être
parallèles à
ceplan; et, comme par
ces conditions, elles.demeurent
encore indéterminées,
onpeut
en outreassujettir
l’uned’elles à être
parallèle
auplan
que détermine L’autre. En serappelant
donc la
condition
deparallélisme
entreun, plan
et unedroité
dans.l’espace, cela, donnera les
trois,équations.
ET
SURFACES
DUSECOND
ORDRE. 75puis
donc que ceséquations
sontsymétriques
en m et n, m’ etn’,
m" et
n",
il en faut conclurequ’alors
chacun desplans (5), (5’), (5")
coupera en deux
parties égales
les cordesparallèles à
l’intersection des deux autres. Les troisplans
d’unpareil système
sont cequ’on appelle
des
plans conjugés,
et leurs intersections deux àdeux, lesquelles
ont évidemment leur milieu commun au
point
d’intersection des troisplans,
sont cequ’on appelle
des diamètresconjuguès. Ainsi,
non seulement les surfaces du second ordre ont une infinité de sys- tèmes de diamètres
conjugués,
mais ces diamètres allectent engénéral
toutes sortes de
directions ,
en sortequ’on peut toujours
trouverun
système
de telsdiamètres,
et même uneinfinité,
où l’un deces diamètres passera par un
point
donne arbitrairement.Que
lesplans
diamétraux donnés par leséquations (5) , (5’), (5")
soient
conjugués
ou nonconjugués,
si l’onprend
successivement la somme desproduits
de ceséquations m’-m", m"-m, m-m’,
par
n’-n", n"-n, n-n’,
et parm’n"-m"n’, m"n-mn", mn’-m’n,
en
divisant
danschaque
cas,l’équation
résultante par m’n"-m’n’+m"n-mn"+mn’-m’n,
il viendraéquations qui, ayant
lieu en mêmetemps
que leséquations (5), (5’), (5"), pourront conséquemment
leur êtresubstituées,
dansla
recherche
dupoint
d’intersection des troisplans qu’expriment
celles-ci; puis
donc que leséquations (y)
sontindépendantes de
m, n,
m’, n’, m", n",
il faut t en conclure que lesplans
dia-métraux des surfaces du second ordre se
coupent
tous au mêmepoint ;
il est deplus
facile devoir ,
par cequi
a été ditci-dessus,
que toutes les cordes
qui passent
parcepoint
doivent y avoir leurmilieu,
et enconséquence
onl’appelle
le centre de la surface.Nous remarquerons avant d’aller
plus loin ,
que leséquations (7)
76 DISCUSSION DES LIGNES
n’étant autre chose que ce que
devient l’équation (5) lorsqu’on y
fait successivement m=~, n = ~, m=n=o, il s’ensuit que ceséquations
sontrespectivement
celles desplans
diamétrauxqui coupent
en deux
parties égales
les cordesparallèles
à l’axe des x, les cordesparallèles
à l’axedes y)
et les cordesparallèles
à l’axedes z ;
c’est-à-dire,
end’autres
termes , que ceséquations
sont celles desplans conjugués
aux diamètresrespectivement parallèles
aux trois axes.Si donc les axes des coordonnées étaient
parallèles
à trois diamètresconjugués
ou , cequi
revient aumême,
si lesplans
coordonnésétaient
respectivement parallèles
à troisplans
diamétrauxconjugués ;
des trois
équations (7)
lapremière
ne devrait renfermer que x seu-lernent,
la seconde que y et la troisième que z ; on devrait doncavoir;)
dans ceséquations,
etconséquemment dans l’équation (I)
Ainsi ,
leparallélisme
des axes des coordonnées avec troisdiamètres
conjugués jouit
de lapropriété
depriver l’équation (i)
desrectangles
des
coordonnées ;
et il est deplus
aisé de voir que c’est là la seule circonstance où ellepuisse
en êtreprivée.
Si le centre de la surface se trouvait à
l’origine,
leséquations (7)
devraient être celles de trois
plans passant
par cetteorigine ;
ondevrait
doncavoir,
à lafois,
Ainsi ,
la situation du centre àl’origine
des coordonnéesjouit
dela
propriété
depriver l’équation (i)
despremières puissances des
trois
variables,
et il est deplus
aisé de voirqu’elle
enjouit
ex-clusivement.
Si donc on
prend
pour axes des coordonnées trois diamètresconjuguer quelconques, 1’équation (1) prendra
la formetrès simple
sous
ET
SURFACES DU SECOND ORDRE.
77Sous
laquelle
la discussion en deviendraincomparablement plus
facile
(*).
Mais tout ceci suppose que les
équations (7)
donnent pour .x , y, z des valeurs finies etdéterminées ;
en les résolvant parrapport à
ces
inconnues,
on obtientOr,
si l’on ala surface n’aura
point
de centre ; ou, pourrnieux dire,
son centrese trouvant à une distance
infinie ,
ne pourra êtrepr’is
pourorigine.
Si une seule des coordonnées du centre étaitindéterminée y
chacune deséquations (7)
se trouveraitcomportée
par les deux autres,et la surface aurait une infinité de centres, situés sur une droite donnée par le
système
de deuxquelconques
de ceséquations.
Sideux des coordonnées du centre se trouvaient
indéterminées,
la troi-sième le serait
aussi ,
alors les troiséquations (7)
ne seraientpoint
(*) On remarquera sans doute que la démonstration de la
possibilité
de ramenerl’équation à
cette forme , par un choix convenable des coordonnées, assez difficile à établir, dans les autres systèmes de discussion , même en supposant les coor- données primitivesrectangulaires,
seprésente,
pour ainsidire
, d’elle-même dans celui-ci.Tom.
V. II78 DISCUSSION DES LIGNES
distinctes
les unes des autres, et leplan exprimé
par l’unequel-
conque d’entre elles deviendrait le lieu des centres. Au
surplus,
. nous verrons bientôt
que’
les surfaces du second ordrepeuvent
êtreexprimées
par uneéquation simple qui
convientégalement
à cellesqui
ont un centre et à cellesqui
en sontdépourvues.
Soient
xl , y’, z’
les coordonnées de l’unquelconque
despoints
de la surface
courbe,
en sortequ’on
aiten
désignant ,
pourabréger, par a, b,
c, les coordonnées du centre , leséquations
du diamètrepassant
par cepoint
seront,1’équation du plan mené ,
par l’extrémité de cediamètre, paral-
lèlement au
plan qui
contient ses deuxconjugués sera,
en vertude l’équation (5)
Mais,
eu vertudes équations (7),
on aET SURFACES
DUSECOND ORDRE. 79
en
conséquence l’équation (12) deviendra
ou , en
développant
ettransposant
ou
enfin ,
enajoutant l’équation
de relation(10)
et réduisantou encore
80 DISCUSSION DES LIGNES
Ce
plan
a unpoint
commun avec la surface courbe : c’est celuidont
les coordonnées sontx’, y’, z’;
mais il ne saurait en avoirplusieurs;
car, si celaétait
, en menant par ce mêmepoint
desparallèles
aux deuxconjugués
du diamètrequi s’y termine,
il yen aurait au moins une
qui
serait une corde de lasurface ,
etqui ,
au lieu d’avoir
son
milieu sur leplan
diamétralqui
doit la couperen deux
parties égales ,
y aurait au contraire sonextrémité ;
leplan (I3)
estdonc
unplan tangent
à la surface courbe.Si l’on suppose que le
plan tangent
est leplan
même des xy,et que le diamètre par l’extreniité
duquel
il passe est l’axedes z , auquel
cas lepoint
du contact seral’origine
descoordonnées;
àcause de
x’=o, y’=o, z’=o, l’équation (13) deviendra
d’abordet , comme alors elle devra se réduire
simplement
à z=o, ondevra
avoirSi de
plus
les axes des x etdes 03B3
sontrespectivement parallèles
a deux
conjugués
du diamètrequi
seconfond
avec l’axe des zou , ce
qui
revient aumême ,
si lesplans
des xz et des yzsont conjugués à
celuiauquel
leplan
des x y estparallèle,
ondevra
avoir en
outre ,
commeci-dessus,
l’équation (i)
deviendra donc alorssimplement
ET
SURFACES DU SECOND
ORDRE. 8Iet pourra indistinctement
exprimer
toutes les surfaces du second ordre. Cette dernièreéquation
adonc ,
dans lefond ,
autant degénéralité
quel’équation (i) ;
du moinslorsque
cette dernière n’estpoint généralement absurde ; c’est-à-dire ,
toutes les foisqu’il
existeau moins un
système
de valeurs de x, y, zqui
y satisfait,(*)
Les diamètres
conjugués rectangulaires
d’une surface courbe sontce
qu’on appelle
ses Diamètresprincipaux,
et leurs extrémités en(*) Sachant ainsi mener un
plan
tangent à la surface, par un de sespoints,
il ne sera pas difficile de lui mener une normale par le même
point.
Il nes’agira
pour cela que de connaître les conditions deperpendicularité
entre unplan
et une droite. Or, en supposant , pour
plus
desimplicité,
que l’un et l’autre passent parl’origine,
que la droite est (x=mz y=nz) et que leplan
estz=px+qy,
il suffirad’exprimer
que deuxpoints
(a , b , c) , (a’, b’ , cf)pris
arbitrairement sur l’une et l’autre sont les extrémités de
l’hypothénuse
.d’untriangle rectangle
dont le sommet del’angle
droit est àl’origine ;
cette condition donneou en réduisant
mais
par la situation des deuxpoints,
on asubstituant donc, il viendra, en divisant par c ,