G. M. R AYMOND
Géométrie analitique. De la génération des lignes du second ordre, par l’intersection de deux lignes droites
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 2 (1811-1812), p. 360-368
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360
LIGNES
c "est-à-dire,
mais
i.° (
EuclideXIV. 7
etXIII. 18 )
2.°
(
EuclideXIII , 12 )
3.° (
Euclide XIII. 9. ID et XIV. II )
multiloiant
toutes cesproportions
parordre ,
etsimplifiant,
ilviendra
C.Q.F.D. (*)
GÉOMÉTRIE ANALITIQUE.
De la génération des lignes du second ordre , par l’intersection de deux lignes droites ;
Par M. G. M. RAYMOND , principal du collége de Chambéri,
membre de plusieurs sociétés
savantes etlittéraires.
LA génération
descourbes,
par l’intersection delignes droites,
assujetties à
cernâmesconditions, a
fixeplus
d une fois l’attention (*) En saivant la marche tracee parM. Flaugergues,
ondémontrera que l’angle
des
géomètres,
a raison de l’intérêt queprésente
ce mode de cens-traction,
et desconséquences auxquelles
ilpeut
conduire. Je mioccupais
d’un casparticulier
de cettegénération,
pour les sectionsconiques, lorsque j’ai
reçu le numéro des Annales pour févrierI8I2,
où M.Rochat
(*)
traite unobjet qui
aquelque analogie
avec le mien.Je vais
indiquer
ici lagénération
dont ils’agit,
parcequ’elle
meparait
propre à rendreraison ,
enparticulier,
del’analogie
remar-quable
et des différencesrespectives
quel’ellipse
etl’hyperbole présentent,
dansquelques points
de leur théorie.Soient deux droites
IM , I/M ( fig. 4 ) assujetties
à tourner autourdes
points
fixes 1 etI’,
en faisant continuellement entre elles unangle
variableIMI’;
la nature de la courbe décrite par lepoint M,
dépendra
des conditionsauxquelles
on soumettra l’inclinaisonrespective
des deux droites
génératrices
sur l’axe des x.Pour
plus
desimplicité , j’établis l’origine
des abscisses aupoint
0 ,
milieu de la distanceIII,
etje
suppose les coordonnées l’eetan-gulaires.
Soit 01=A. Les droites IM et I’M aurontrespectivement
pour
équations
a , al étant les
tangentes trigonométriques
de leurs inclinaisonsrespectives
sur l’axe des x.Si le
produit
aa’ de cestangentes
est donné et constant,l’équation
de la courbe décrite par le
point
AI seraet elle
présentera
deux cas, suivant que les facteurs a et a’ seront designes
contraires ou de mêmessignes, c’est-à-dire ,
suivant que leproduit
aa’ seranégatif
oupositif.
solide du cube est à
l’angle
solide de l’octaèdre comme le côté d’untriangle équilatéral
est au
triple
de sa hauteur, c’est-à-dire, comme 2 est a33.
(*)
Voyez
la page 225 de ce volume.( Notes des éditeurs. )
362 LIGNES
Or ,
si lesligues génératrices
sont constamment inclinées en senscontraire ,
lepoint
décrivant M se trouveratoujours compris
entreles
perpendiculaires
Tt et T’t’ menées à la droite II’ par lespoints
1 et
F ;
en sorte que cesperpendiculaires
seront , dans le sens des x, les limites de la courbequi
sera entièrementcomprise
entre elles.Posant
donc,
dans ce cas ,B
étant une nouvelleligne dont
la valeur est donnée par la formulel’équation
deviendrac’est-à-dire ,
celle d’uneellipse
dont les axes sont 2A et 2B.Si ,
enparticulier ,
on avaitaa’=-I ,
il viendraitB=A;
etl’ellipse
deviendrait uncercle ,
cequi
est d’ailleursévident, puisque
la condition aa’=-I ou I+aa’=0 étant celle de la
perpendicu-
larité des deux
génératrices, l’angle
Mdevrait
constamment être droit.Suivant
qu’on
aurac’est-à-dire ,
suivant quel’angle
M sera obtus ouaigu,
on aurac’est-à-dire ,
l’ellipse
sera donc décrite sur songrand
axe dans lepremier
cas etsur son
petit
axe dans le second.La droite I’M s’inclinant de
plus en plus,
viendra enfin coïncider avecI’I; alors,
a’ devenantzéro, a
devra devenirinfini, c’est-à-dire,
qu’alors
IM se confondra avecTt ;
ainsi 1 est unpoint
de lacourbe,
et on en dirait autant de I’.
DU SECOND ORDRE.
Si
présentement
on suppose aucontraire
que leproduit
constantaa’ soit
positif
ou , cequi
revient aumême,
que les deux facteursa et a’ soient constamment de mêmes
signes ;
les droites IM et I’Mse trouvant constamment inclinées dans le même sens , leur
point
de concours M’ se trouvera
toujours
hors desparallèles
Ti et T’t’qui conséquemment
seront encore dans ce cas les limites de lacourbe,
mais de manière que cette
courbe , qui
d’ailleurs passeratoujours
par les
points 1 , I’,
n’aura aucun de sespoints compris
entre elles.Posant alors
en sorte
qu’on
aitl’équation (E) deviendra
qui
est celle d’unehyperbole
dont lepremier
et le second axe sont2A et 2B.
Si l’on avait
aa’=I,
il en résulteraitB =A,
etl’hyperbole
seraitéquilatérale.
Si ,
sans statuer sur lesigne
deaa’,
dansl’équation (E),
ony fait
cette valeur de B sera réelle ou
imaginaire,
suivant que aa’ seranégatif
oupositif ;
cequi explique pourquoi le demi-axe des y
étantexprimé par B
dansl’ellipse ,
il sechange
enB-I
dansl’hyperbole,
etréciproquement.
La
longueur
de A étantdéterminée,
pour uneellipse
ou unehyperbole,
on voit que lalongueur
de Bdépendra
duproduit aa’,
et que, pour obtenir l’une ou l’autre
courbe ,
il suffit de faire ceproduit
constant, en luiassignant d’ailleurs,
pourchaque
cas, une364
valeur arbitraire. De la la raison
pourquoi
onpeut établir,
sur unméme
premier
axe, uneinfinité d’ellipses
oud’hyperboles qui
nediffèrent
que par leur second axe.Il est presque
superflu d’observer
que , si ron établissait leslignes génératrices LN ,
L/N sur le second axe, etqu’on
lesassujettit
àla condition aa’ =
A2 B2 ,
lepoint
N d’Intersection circulerait sur la mêmeellipse ,
en dedans desperpendiculaires Zz ,
Z’z’ menées àLLI par ses
extrémités ;
maisqu’aussitôt cluon supposerait
aa’=A2 B2,
lepoint
NI sortirait de ceslimites
, pour décrirel’hyperbole conjuguée
de la
première.
Menons
maintenant ,
dansl’ellipse ,
les diamètresGg
etHh ,
res-pectivement parallèles
auxgénératrices
MI’ etMI,
et lescoupant
en R
et S ;
à cause desparallèles , puisque
0 est le milieu deII’,
les
points
R et S seront les milieuxrespectifs
de MI etMI’ ;
lesdeux diamètres
Gg
et Hh seront doncconjugués
l’un de l’autre.Les mêmes considérations
s’appliquent
àl’hyperbole ;
et de là cettepropriété
commune aux deux courbes que deux cordessupplémentaires,
soit de
l’ellipse
soit del’hyperbole, indiquent,
par leursdirections,
un
système
de diamètresconjugués.
La tangente
del’angle
M est , engénéral,
si Fon y met pour aa’ la valeur -
B2 A2 qui répond à l’ellipse ,
on aura
le minimum et le maximum de cette valeur
correspondent
respec- tivement au maximum et au minimum del’angle
des deux droitesgénératrices, lorsque
cetangle
estobtus, c’est-à-dire , lorsque l’ellipse
est construite sur son
grand
axe.Or,
si a et al étaientnumérique-
ment
SECOND
365ment
égaux,
à cause dessignes
contraires de ces deuxnombres
,cette valeur
deviendrait
,ou, a cause de a=B A ,
quantité plus petite
que la valeur(P),
tant que a et a’ ne seront pasegaux. (+)
Ainsi,
dansl’ellipse,
le maximum del’angle formé
par lesd’amètres
conjugués
estl’angle formé
par les diamètresconjugués égaux.
Si l’on avait
B>A,
la valeur(P’)
ne feraitsimplement
quechanger
designe ;
ainsil’angle formé
par les cordessupplémentaires
établies aux extrémités du
petit
axe del’ellipse
estsupplément
del’angle
des cordes
supplémentaires
établies aux extrémités de songrand
axe.Soient menées les ordonnées
GP, IIQ
clespoints G,
H. Faisonsd’abord
l’équation
du diamètre OG seraMettant cette valeur dans
l’équation (E),
il viendra(*) Car, en
général,
de pq=m2 , résulte nécessairement 2mp+q. On a, enen effet , 0(p-q)2, ou
4pq(p-q)2+4pq,
ou4pq(p+q)2,
ou4m2(p+q)2,
ce qui donne 2mp+q.
Si l’on
égale à
zéro la différentielle lel’expression
(P) il viendra da’=da; mais,d’un autre côté , à cause de ua’ constant, on a ada’+a’da=0; ce qui
donne,
en ayant
égard à
la différence dessignes
de a et a’, a’=a comme ci-dessus.Tom. II 50
366
LIGNES
donc
Par un semblable calcul on trouvera
et de là
désignant
donc parA’,
B’ les demi-diamètresconjugués OG, OH,
et se
rappelant
que-aa’A2=B2,
il viendrac’est-à-dire,
que Ici somme desquarrés
des demi-diamètresconjugués
de
l’ellipse
est unequantité
constante.Comme le calcul est absolument le même pour
l’hyperbole,
saufle
signe
duproduit aa’,
on trouvera, en tenantcompte
de cettedifférence ,
que ladifférence
desquarrés
des demi-diamètres con-jugués
del’hyperbole
est unequantité
constante.Le calcul
précédent
donneor,
endésignant
par ~l’angle
des deuxgénératrices , lequel
estaussi celui des demi-diamètres
A’, B’,
on ade la
Le calcul étant exactement le même pour
l’hyperbole ,
il en fautconclure que, dans
l’ellipse
et dansl’hyperbole,
lesparallélogram-
mes construits sur
les grandeurs
et directions des diamètresconjugués
sont tous
équivalens.
367
En
prenant
leproduit
aalnégativement
pourl’ellipse et
sitive-rncnt pour
l’hyperbole ,
on trouvera quel’expression
de l’excen- tricitc estpour
l’ellipse , A 1-aa’;
pourl’hyperbole, A I+aa’.
Et si l’on
détermine , d’après
cesexpressions,
celles des rayons vecteurs pour les deuxcourbes y
on trouvera toutes leurspropriétés qui
ysont
relatives ,
et l’on verraégalement
que la différence desproprietés
de l’une et de l’autre tient à la difference de
signes
duproduit aa’,
c’est-à-dire ,
à la différence de direction de l’une des droitesgcnc-
ratrices. Il en est de même pour ce
qui regarde
lestangentes
auxdeux courbes.
Si l’on
emploie l’équation (E)
tellequ’elle
est, sanschanger
lesigne
deaal , auquel
cas elleexprimera
unehyperbole ,
on pourra la mettre sous cette formequi
annonce le caractèreasynmptotique
de cettecourbe ; puisque
sonéquation tend ,
deplus
enplus,
à sechanger
en celle-ciqui
serait enfinsi les droites
génératrices
devenaientparallèles.
Pour s’assurer de cesrésultats,
il faut observer que l’abscisse dupoint
de concoursayant
pour
expression
devient
x=2aA 0, si l’on a a’=a,
d’oùaa’=a2;
cequi fait éyanouir
la fractionaa’A2 x2.
368
LIGNES
DU SECOND ORDRE.Si
l’origine
des abscisses était aupoint I’,
leséquations respectives
des droites
generatrices
I’M et IM seraientsupposant
aa’négatif,
et faisantl’équation
del’ellipse
seraitLa
quantité -
étantl’expression
duparamètre
del’ellipse,
enla désignant
par P , il viendraLa construction sera la
même, quel
que soitl’éloignement
dupoint
I ;
or , si l’on suppose que IM devienneparallèle
à l’axedes x,
onaura a=0 , et
l’équation
deviendrasimplement équation
de laparabole. Or,
comme on ala
supposition
de a=0 donneraA=~ ;
cequi exprime,
eneffet,
comme l’on
sait,
le passage del’ellipse
à laparabole.
Quant
à cette dernièrecourbe ,
nouspourrions
nous en tenir àcette
considération , qui
fait dériver sonéquation
d’uneorigine
com-mune à celle des autres courbes. On
pourrait
aussiemployer
direc-tement une construction
analogue
auxprécédentes ,
en cherchant lacourbe décrite par l’intersection de deux droites lllohilcs dont l’une
est constamment
parallèle
à Faxedes x, pendant
que l’autre passeconstamment par un
point
de cet axe. Mais nous nous réservons derevenir sur ce
qui
concerne laparabole
enparticulier ,
par un autreméthode de
laquelle
nousdéduirons ,
d’une manièreplus lumineuse
les