G ERGONNE
Géométrie analitique. Théorie élémentaire de la courbure des lignes et des surfaces courbes
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 9 (1818-1819), p. 127-195
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I27
GÉOMÉTRIE ANALITIQUE.
Théorie élémentaire de la courbure des lignes
etdes surfaces courbes ;
Par M. G E R G O N N E.
COURBURES
DESLIGNES
ET DESSURFACES COURBES.
LONG-TEMPS
encoreaprès
la découverte du calculdifférentiel ,
le&géomètres
se confiaient à sesméthodes ,
par une sorted’instinct
,.- et sans
trop
se rendrecompte
desprincipes théoriques qui pouvaient
lesjustifler
et leur servird’appui.
Bien que souvent ils n’en fissent usage que par pureélégance,
ils n’enregardaient
pas moins cette nouvelle branche de calcul comme étant d’une nécessitéindispensable
dans cer-taines
recherches , qui
alors étaientréputées
être essentiellement deson domaine.
Mais ,
à mesure que , par les travaux dequelques
hommes,supérieurs ,
e t notamment par les méditations de notre illustre.
Lagrange,
lamétaphysique
du calcul différentiel a été mieux connue, cette branche de calcul est aussidevenue ~
peu à peu 3 de moinsen moins
nécessaire ;
et on est parvenu , pardegrés ,
à soustrairea son
empire
une multitude dequestions,
soitd’analise,
soit degéométrie ,
quepourtant
avantqu’elle
fût connue , on eût apeine
osé- aborder. Il est
digne
de remarquequ’en particnHer
leproblème
des
tao~entes , qui
lui avait donnénaissance ,
en soitdeven U
J des.premiers ,
tout - à-faitindépendant,.
du tnoi~as pour les co~~~t~e~r
algébriques..
I28
COURBURE
DESLIGNES
La vérité est
qu’on
ne saurait rencontrer aucunequestion ,
con-sidérée
Individuellement,
pour la solution delaquelle
le calcul diffé- rentiel soit d’une nécessitéindispensable.
Tout le service que nousretirons de cc calcul se réduit au
fond
à nouspermettre
au moyen de lasymbollsation
d’une nouvelleopération (
ladérivation
d’en-fermer la solution d’une infinité de
questions particulières
dans uneformule
unique,
où nous pouvons lire d une manière distincte la série des calculs àeffectuer ,
dans chacun des cas individuelsqu’une question générale peut 0 fi’ri r..L~ i n si,
parexemple ,
on n’a pas besoin du calcul différentiel pour mener unetangente
ou une normale àtelle ou telle courbe dont on a
l’équation ~
mais il est nécessairepour écrire
Inéquation
de latangente
à une courbetl-,ieleoiique ~
parl’un
quelconque
de sespoints.
aSi ,
dès letemps
de Descartes et de~’errn~t ,
lesgéomètres
avaientremarqué
avecplus
d’attention combien souventl’opération appelée
~
c~r~riv~ti~aa se
représente
dans lescalculs;
s’ils eussent eu dè~~Borsridée,
fortsimple
et fort naturelled*ailleurs ,
d’an’ecicr unsymbole
à cette nouvelle
opération ,
ainsiqu I!s
l’avalentdéjà
fait pour toutes les autres , il y a tout licu de croire que Leibnitz et Newton n’eussent pas eu à sedisputer
l’invention des nouveauxcalculs ;
et l’on n’eûtpas été
près
d’un siècle à en chercher lamétaphysique
Mais cen’est pas d’ordinaire d’une allure si aisée que
l’esprit
humain s’acheminevers les découvertes. Parmi une multitude de routes
qui
scprésentent
devant
lui,
une seule est labonne; niais,
comme avant des’y
engager, elles lui sont toutes
également inconnues,
ce ne’poiii,ra~t
être
que
par le hasard leplus
heureuxqu’il
se déterminerait pourcelle-là,
Ce
serait,
sans doute unepuérilité
d’éviter constammentl’usage
du calcul
di~’ére~oiel ,
sur-toutlorsque
son secourspeut
introduire dans les rêcherches dessimplifications
dequelque importance ; cependant
y il nepeut
être que très-utile à celuiqui
veutentreprendre
des
études mathématiques
sérieuses etprofondes
de ne recourir auxET DES SURFACES COURBES.
I29procèdes
de ce calculqu’après
avoirépuisé
toutes les ressourcesde l’anallse ordinaire.
D’un autre
côté, beaucoup
de gens pourqui les
étudesmatl1éII13tiques
ne sont
qu’accessoires ~
t etqui
n’ont pasconséquemment
le loisir Je les pousser fortloin , peuvent
désirer’néanmoins de ne pas demeurer tout-a-faltétrangers
à certainesthéories sans 6’cngngcr dans
1 étude
des
brauchcs de calculdesquelles
on a coutume deles tlire
dépendre. Ainsi ~
c’est travaillerégalement
dans l’Intérêt des uns et dans celui des autres que de ramener auxsimples
élé-mens le
plus grand
nombre de cesthéories ,
sur-îoutlorsqu’il
estpossible
de le faire sans en accroître lacomplication
d’une manière très-notable.Parmi les théories que l’on
regarde
communément comme leplus
essentiellement
dépendantes
du calculdifférentiel ,
celle de la cour-bure des
lignes
et surfaces courbes tient sans contredit un despremiers
rangs y soit en
elle-même ,
soit par la multitude desimportantes applications
dont elle estsusceptible.
Ilpeut
donc n’être pas sans Intérêt de montrer comment cette théoriepeut
être rendue indé-pendante
des méthodesdifférentielles ;
et tel estl’objet
que nousnous proposons dans l’essai que l’on va lire.
SECTION I.
Des con~~rcts du
premier ordre.
Dans cette
première section ,
nous ne nous occuperonsuniquement
que des contacts
simples
ou dupremier ordre ;
c’est-à-dire que noustraiterons successivement des
tangentes
et normales aux courbes~la~~es ,
destangentes
etplans
normaux aux courbes à doublecourbure en~n
desplans iangens
et des normales auxsurfaces
courbes.S.
1.Du contact dans les c~~r~e,~
pl~n~~s.
En
prenant
pourorigine
des coordonnéesrectangulaires l’un
quelconque
despoints
dupérimètre
d’unecourbe plane quelconque 1
I30 COURBURE DES LIGNES
son
équation peut toujours soit immédiatement,
ysoit ,
s’il estnéces- saire t
par ledéveloppement
ensérie,
être amenée à cette formeA
lavérité , lorsque
le second membre de cetteéquation
sera unesérie
indéfinie,
elle ne pourra êt tecm F 10yée ,
avecsécurité,
que- pour desportions
de la courbe asstez voisines del’origine
pour que lapetitesse
de x etde y-
rende la sérieconvergente ;
maisce n’est
justement
que pour de tellesportions
de la courbe quenoua nous proposons d’en faire usage..
Lorsqu’on
ne considère donc que despoints
de la courbe très-voisins
del’origine,
onpeut,
sans erreursensible, négliger, dans, l’équation (i) ,
les termes deplus
d’une dimension en x et y; d’où il suit que ,plus
laportion
de courbe que l’onconsidérera,
y àpartir
del’origine,
serapetite,
etplus
aussi cette courbeapprochera-
de se confondre avec la droite
ayant
pouréquation
la courbe se confondra donc
rigoureusement
àl’origine
avec cette.droite , qui
enindiquera
alors exactement ladirechon ;
c’est doncune
tangente
à lacourbe,
en cepoint. ~T~)
(~~ Nous avons choisi les notations de manière a lier ce
qui
concerne les.courbes
planes
avec cequi
est relatif aux courLes à double courbure et aux-surfaces courbes.
("-¥) Cette manière
simple
et n~turel!c deparvenir
à la tangenteparaît
tout-à-fait conforme à l’idée
qu’on
doit se faire J’une telle droite. Sicependant quelques esprits pointilleux,
n’en étaient paspleinement satisfaits ils
pourraient-la. remplacer par ce
qui
suit.Soit menée par
Forigine
une sécante à la.courbe ;
elle pourragénéralement
ET DES SURFACES COURBES.
I3IOn voit donc que,
lorsqu’une
courbe passe parI«origi.,îe ,
onebli-ent l’értuntion
de satangente
en cepoint,
enégalant simp~ement
à
zéro,
y dansl’équation
de lacourbe,
l’ensemble des termes d’une seule dimension parrapport
aux coordonnées.Aydnt
ainsi latangente
à la courbe parl’origine
rien n’estplus
facile que d’obtenir sa normale par le même
point ; l’équation
decette normale sera
rencontrer cette courbe en
plusieurs
autrespoints.
Soient x, y les coordonnées de celui d’entre cespoints qui
est leplus
voisin del’origine,
et soit r sa dis"tance à cette
origine ,
ou la cordeinterceptée.
Soientposés
il cause de
nous aurons
et
l’équation
de la sécante sera ’En mettant les valeurs (~) dans
Inéquation
(i) , elle devient , en divisantpar ~ ~~
~~~~~~ion qui
nous donnerait les diverses valeurs de r ; mais pour que la sécante devienne tangente , il faut que r soit nul ; on doit donc avoir alors-cltii ,
combinde avec(? ~
donne, comme dans le texte,Rien ne serait
plus
facile que de ramener à cette méthode la théorie de~~i~ts singuliers
~es courber ; mais cela nous ciitrainçraitbeaucoup
trop loin.I32 -COURBURE DES LIGNES
S’agit-il
de mener unetangente
ou une normale à une courbedonnée,
par l’unquelconque (xl, y0
de sespoints ;
on ytransportera -
d’abordl’origine,
enchangeant respectivement
dansInéquation
dela
courbe ,
x, y enx~-~-x , yl-~ y~ ;
l’ensemble des ternies indé-pendans
de x, y, dansl’équation résultante , égalé
àzéro ,
seral’équation
decondition, exprimant
que lepoint ~.~~ , y~~
est surla
courbe ;
et l’ensemble des termes d’une seuledimeiisicn
parrapport
aux mêmes
variables . égalé pareillement
àzéro ,
seral’ëquation
dela
tangente
à la nouvelleorigine , rapportée
aux nouveaux axes ;on la
rapportera
aux axesprimitifs ,
enchangeant respectivement,
dans son
équation
x , y en~2013~~ ~2013y/.
On remarquera, au
surplus,
que, dans ledéveloppement
despurs-
sanceset
produits
depuissances
des binômes~~"~ , y~*~~ ?
onpeut
rejeter
les termes deplus
d’une dimension en x , y , attenduqu’on
n’estpoint
dans le cas d’en faire usage. Si l’onrejette également
les termesindépendans
de ces deuxvariables ,
et que , dans cequi
restera , onchange respectivement x
~en~y2013.~ y ~y~-_yl ,
on auraimmédiatement
l’équation
de latangente
aupoint (~ , ~) ~ rapportée
aux axes.primitifs ,
et delaquelle
on conclura facilement celle de la normale par le mêmepoint.
Appliquons
ceprocédé
àl’ellipse ayant
pouréquation
Nous
auronsd’abord
pms,
endéveloppant J
ET DES SURFACES COURBES.
I33Parce
que lepoint ~x~, ~~
est sur lacourbe ,
on auraet
Inéquation
de latangente, rapportée
aux axesprimitifs,
seraou
simplement,
en vertu de la relation(5)
On en
conclura ,
pour celle de la normale par le mêmepoint
Nous ne disons rien du cas où. il
s’agirait
demener â
une courbeune
tangente
ou une normale par unpoint qui
lui seraitétranger
attendu que ce second
problème
se ramène facilement aupremier.
On
voit ,
par cequi précède,
que si leséquations
de deuxcourbes
qui passent
parl’origine
se ressemblent seulement dans lestermes du
premier ordre ,
yquelque
différencequ’elles puissent pré-
senter
d’ailleurs ,
ces courbes auront en cepoint
la mêmetangente
et la même normale. Il n’est pas même nécessaire pour cela que les deux
équations
seressemblent
dans leurspremiers termes
car, si
Tom.
IX.
19I34 COURBURE DES LIGNES
est
l’équation
d’unecourbe, l’équation
de satangente par l’origine
sera
....
de sorte que cette courbe aura la même
tangente
en cepoint
que la courbe(i),
si seulementl’équation ~g~
a lieu en mêmetemps
quel’équation (2) ; c’est-à-dire ,
si Fon a seulementDeux
courbes qui
ont unemême tangente
en un mêmepoint
sont dites elles-mêmes
tangente
l’une àl’autre
en cepoint.
Onvoit ,
par ceqm précède , qu’une
infinité de courbes différentespeuvent
avoir la mêmetangente et
la même normale au mêmepoint.
Si l’on veut mener une
tangente à
la courbe~1~
par lepoint
~~~ , y0 ~
on écrira d’abord ¿~puis ,
endéveloppant,
on aura
donc ,
enpremier lieu, l’équation
decondition,
ET DES SURFACES COURBES.
I35et
l’équation
de latangente
seraou, en
ajoutant
le double del’équation (11)
etréduisant
Quant à équation
de lanormale,
par le mêmepoint, elle
sera(3)
S.
2.Des contacts
dans
lescourbes double Courbure.
En
prenant
pourorigine
des coordonnée-srectangulaires
l’unquelconque
despoints
d’une courbequelconque
à doublecourbure,
on
peut toujours ,
soit immédiatementsoit ,
s’il estnécessaire ,
par ledéveloppement
ensérie,
amener la courbe à être donnée par le ,système des
deuxéquations
I36
COURBURE DES LIGNES
ou par toutes autres
équations
déduites d’unecombinaison quelconque
de ces deux-là. A la
vérité , lorsque
les seconds membres de ceséquations
seront des sériesIndëRnIes ~
elles nepourront
être em-ployées,
avecsécurité,
que pour desportions
de la courbe assez,
voisines de
l’origine
pour que lapetitesse
de x ~ y et z rende les~
séries
convergentes ;
mais ce n’estjustement
que pour de tellesportions
de la courbe que nous nous proposons d’en faire usage.,
Lorsqu’on
ne considère donc que despoints
de la courbe très-voisins de
1"origine ,
onpeut ,
sans erreursensible , négliger ,
dansles
équations (i ] 1) ,
les termes deplus
d’une dimension en x, y, z;d’où il suit que ,
plus
laportion de’
courbe que l’onconsidérera, a partir
del’origine ,
serapetite ,
etplus
aussi cettecourbe approchera
de se confondre avec la droite
ayant
pouréquations
elle se confondra donc
rigoureusement à l’origine avec
cettedroite, qui
enindiquera
exactement alors ladirection ;
c’est donc unetangente
à lacourbe,
en cepoint. (*)
°
(~) En posant
avec la condition
qui
donneET DES
SURFACESCOURBES. I37
On voit donc que,
~’ors~u’une
courbe à double cur~ll~a~~’e passe parl’or~~ane ,
on obtie~zt lese’qualio?,zs
de satan~~-nte
enec ~oÎnt ,
en
--galant simplement
àzéro ,
daras lescguutic~rzs
de lac~~a~~ ~e ,
~ ensf~rrlb!’e
des termes d’une seule dirue,,zsion parrapport
eux,coordotinées
~Ayant
ainsi latangente
à lacourbe ;
parl’origine,
rien n’estplus
facile que d’obtenir souplan iiormal,
par le mêmepoint;
IOéquatiol1
de ceplan
seraTout
plan qui
passe par unetangente
à une courbe àdouble
courbure est dittangent
à cettecourbe ;
et toute droite tracée surles
équations
seraient celles d’une sécante
quelconque
menée parl’orig*ine 9-
et r serait lalongueur
de la cordeinterceptée ~ à partir
de cepoint.
Mettant ensuite lesvaleurs (&) dans les
équations
(i, ï0 et divisant par r ; elles deviendraientmais, pour que la sécante devienne tangente, il faut
qu’on
ait r=o ; on a doncaussi alors
équations qui,
combinées avec(~) ,
donnent, comme dans le texte tI38 COURBURE DES LIGNES
son
plan normal,
par lepoint
où ceplan
coupe lacourbe,
enest dite une
normale ;
d’où l’on voitqu’une
courbe à double cour-bure a , en chacun de ses
points ,
une infinité de normales et de~?/~~~ tangens.
S’agit-il
de mener unetangente
ou unplan
normal à une doublecourbure ,
par l’unquelconque (x~ , y~ ~ z/)
de sespoints ;
on ytransportera
d’abordl’origine,
enchangeant respectivement ,
dansles
équations
de lacourbe ,
x, y, z enx~-~-x , V~y ~
y~~~ ;
l’ensemble des
termes indépendans de x,
y, z dans leséquations résultantes , égalé
azéro,
donnera les deuxéquations
decondition, exprimant
que lepoint (~ ~ y~ , Zl)
est sur lacourbe ;
et l’ensembledes termes d’une seule
dimension ,
parrapport
aux mêmes variableségalé pareillement à zéro ,
dans les mêmeséquations ,
donnera leséquations
de latangente
à la nouvelleorigine, rapportée
aux nouveauxaxes ; on la
rapportera
aux axesprimitifs ,
enchangeant respectivement
idans ses
équations ,
x, y, z enx-xl, y2013y~
~2013~.On remarquera encore ici que, dans le
développement
despuis-
sances et
produits
depuissances
des binomesxl-~-x , y~’+’y ~ ~-t-~
yon
peut rejeter
les termes deplus
d’une dimension en x y , 1) z ;~ et que,
si l’on rejette
en outre les termesindépendans
de cesvariables
yen
changeant. respectivement,
dans cequi
restera, x, y, z enx~-xi,
y2013~y/ ~ z-zl,
en aura immédiatement leséquations
de latangente
au
point (~ ~ y~ , zl) , rapportée
aux axesprimitifs,
etdesquelles
on conclura facilement celle du
plan normal ,
par le mêmepoint.
Appliquons ce procédé
àla
courbe intersection de deuxellipsoïdes
de
même’
centre dont lesdiamètres principaux coïncident.
Soient leurséquations
nous écrirons d’abord
ET DES SURFACES COURBES. I39
puis a
endéveloppant ;
Parce que le
point (~ , y~ , z/)
est sur lacourbe 1
nous auronsd’abord les deux
équations
de conditionet les
équations
de latangente, rapportée
aux axesp~~r~~~tifs ~
seront
ou
~j~p!ement ~
eii vertu des conditions(5, 51)
I40 COURBURE
DESLIGNES
On en - conclura
(3) ,
pour celle duplan
normal par le mêmepoint
- 1 ..
On
voit,
par cequi précède,
que , si leséquations
d’une courbepassant
parl’origine
ressemblent seulement à celles d’une autrecourbe , passant également
parl’origine ,
dans les termes dupremier ordre ; quelque
différencequ’elles puissent présenter d’ailletirs ,
ces deux courbes auront en cepoint
la mêmetangente
et le même,
plan
normal. Il n’est pas nlêmc nécessaire pour cela que les deuxcouples d’équations.
se ressemblent dans leurspremiers
termes;car, soient
’
les deux
équations
d’unecourbe,
leséquations
de satangente
parl’origine
seront ’Je sorte que cette courbe aura , en ce
point,
la mêmetangente
que la courbe
(1) ?
si seulement leséquations (9, 9/)
ont lieuen même
temps què
leséquations (2, 2/) ;
cequi
entraîne ladouble
conditions~
I4I
ET
DES SURFACES COURBES.
D~ux courbes
qm
ont une mêmetangente
en un mêmepoint
sontdites elles-mêiiies /~~~///~~ Fune à l’autre en ce
point.
On,’oit,
par ce
qui précède y qu’une
infinité de courbes différentespeuvent
avoir la même
tangente
et le mêmeplan
normal au mêmepo!nt.
Si l’on veut mener une tangente ’à la courbe
(i , i/)
par lepoint (~ ~ y/ , ~:~) ~
on écrira d’abordDéveloppant
etposant
leséquations
de conditionles
éq(]atio~s
de latangente , rapportée
aux axesprimitifs, seront
J~~.ZX. 20
I42 COURBURE DES LIGNES
ou ; plus simplement,
en leurajoutant respectivement
lesproduits
par 2 des
équations (z I , i t~) ,
et réduisantQuant
al’équation
duplan normal
par lemême point ,
elle~ra(3)
~ .. ,’
ET DES SURFACES COURBES. I43
~. 3.
Des contacts dans les
sr~rfcrces cot~r~es~
En
prenant
pourorigine
des coordonnéesrectangulaires
l’unquel-
conque des
points
d’une surface courbequelconque,
onpeut
tou-jours,
soit immédiatementsoit,
s’il estnécessaire, par le dévelop-
pement en
série ,
amener cette surface à être donnéepar l’équation
A la
vérité , lorsque
le second membre de cetteéquation
sera unesérie
indéfinie,
elle ne pourra êtreemployée,
avecsécurité ,
quepour des
portions
de la surface courbe assez voisines del’origine
pour
que lapetitesse de x , r
et z rende la sérieconvergente i
I44 COURBURE
DESLIGNES
mais ce n’est
justement
que pour de telles portions de la surface courbe que nous nous proposons d’en faire usage.Lorsqu’on
ne considère donc que despoints
de la surface très- voisins deFongme
y onpeut 3
sans erreursensible, négliger ,
dansi’équation (i) ,
les termes deplus
d’unedimension ,
en x , y , z ; d’où il suit que ,plus
laportion
de surface que l’onconsid~rera )
a
partir
del’origine,
serapetite ,
etplus
aussi cette surfaceapprochera
de se confondre avec le
plan ayant
pouréquation
elle se confondra donc
rigoureusement
àForigine
avec ceplan, qui
enindiquera
alors exactement ladirection ;
c’est donc unplan
langent
à la surface courbe en cepoint.
Soit une antre surface courbe
quelconque , passant
aussi parl’origine ,
dontl’ é (1 u a t1 0 n
soit ,Cette surface coupera la
première
suivant une courbeplane
ou àdouble
courbure ,
dont latangente
àl’origine
sera(S, 2 )
donnéepar le
système
del’éqtiatioii (~i)
et del’équation
Or,
que la surface(n~
variecomme
oiivoudra,
eapassant
tou-jours
parl’ ol’1gi ne,
la section(lu’elle
détermine sur la surface(i)
variera
égarement ; mais
y des deuxéquations (’2 , 11~) ,
ilny
auraau
plus
que la dernièrequi variera ;
d’où l’on doite lure
quesi par
l’unqueiconq~e
despoints
d’une surfacecourbe , on
trace ,à
volo’rité ,
tant de courbesqu’on voudra,
surcette surface ,
lesET DES- SURFACES COURBES. I45
tangentes
atoutes
ces courbes en cepoint
seront toutes situées surle
plan tangent
à la surface courbe en ce mêmepoint.
De là on
peut
conclure encore quesi,
par un mêmepoint d’une
surface
courbe,
on trace sur cette surface deux courbesquelconques
et
qu’on
leur mène ensuite destangentes
en cepoint ,
lepian qu’on
fera passer par ces deuxtangentes
sera leplan tangent
a lasurface
courbe en ce mêmepoints
On
Toit ,
par cequi précède,
que ,lorsqu’une surface
co~tr~~passe par
l’origine ,
o~a oblie.,-îll’équation
de s~i~plan tar.abent ,
en~~a~ar~t sir~zplem~nt ~ zér~o,
daiis soné~uatior~ ,
i’~~~rsem~~~edes
termes d’a~ae seuler~irrzprr,~ion ,
parra~j~ort
ar~x coordonnées.Ayant
ainsi lepl.an tangent
à la surface courbe parl’origine
rien n’est
plus
facile que d’obtenir sa normale par le 111ênlepoint;
les
équations
de cette droite sont ’1"o-ute droite menée sur le
plan’ tangent
à une surfacecourbe,
par son
point
de contact avecelle ,
est dite tangente à cette surfaceen ce
point ;
et toutplan passant
par sa normale en est dit un!113tl normal
y pour le mêmepoint ;
d’où Fon voitqu’une surface
courbe a, en chacun de ses
points,
une infinité detangentes
etde
plans
normaux.S’agit-il
de rnener unplan tangent
ou une normale à une surfacecourbe ,
par Funquelconque (~ , ~ , z~~
de sespoints ;
on y trans-portera
d’abordFor!g!ne ,
enchangeant respectivement ,
dans sonéquation
x , y~, z enxl-1-x , yj-~-~ , zi~z ; j’ensen1bJc
des termesïn~ependans
de x, y, z, dansréquation rësuhante , égalé
àzéro
,’donnera
r équation
decondition,
1exprimant
que lepoint ( :J;/ , y~ , z~ ~
est sur la surface
courbe ;
et Fensembie des termes d’une seuledimension,
y par rapport aux mêmesvariables , égalé pareillement
àzcro ~
dans la mêmeéquation ,
seraPéquatioii
duplan tancent
a"
I46 COUBURE DES RACINES
la nouvelle
origine
trapporté
aux nouveaux axes ; on lerapportera
aux axes
primitifs ,
enchangeant respectivement)
dans sonéquation
x, y , z en
~2013~ , Y-Y 1 )
s2013~On
voit,
ausurplus ,
que , dans ledéveloppement
despuissances
et
produits
depuissances
des binomesxl-Fx , ~~~-Y , z~+z ,
onpeut rejeter
les termes deplus
d’une dimension en x , y ~ ~ ; si l’onrejette ,
en outre , les termesindépendans
de cesvariables ;
enchangeant respectivement,
dans cequi
restera , x , y y, y z en~2013~ ,
y2013y~, ~2013~,
on aura immédiatementl’équation
duplan tangent
au
point (~ , yI, z/) , rapporté
aux axesprimitifs ,
et delaquelle
on conclura facilement celles de la normale au même
point.
Appliquons
ceprocédé
àl’ellipsoïde ayant
pouréquation
Nous écrirons
d’abordpuis,
endéveloppant,
Parce
que lepoint ~xt , y~ zl)
est sur la surfacecourbe,
nousaurons
d’abord l’équation
de conditionet
1,4quafion
daplan tangent , rapporta
aux axesprimitifs .
seraI47
ET DES SURFACES COURBES.
ou
simplement,
en vertu de la condition(4~ ,
on en conclura
(3) ,
pour leséquations
de lanormale ,
par lemême
point
_On
voit ,
par cequi précède,
t que , si leséquations
de deuxsurfaces, passant
l’une et l’autre parl’origine,
se ressemblent seu-lement par les termes du
premier ordre , quelque
différencequ’elles puissent présenter d’a!I!eurs ~
ces deux surfaces auront en cepoint
le même
plan
tangent et la même normale. Il n’est pas même nécessaire pour cela que les deuxéquations
seressemblent
exac- ment dans leurspremiers
termes; car, soient(i , 1’)
leséquations
dont il
s’agit ; (2 , 21)
serontrespectivement
leséquations
desplans
tangens
aux deuxsurfaces ;
et pour que sesplans
seconfondent,
il suffira
qu’on
aitDeux surfaces courbes
qui
ont unmême plan tangent
en un mêmepoint-
sont dites elles-mêmeslangenles
l’une à l’autre en cepoint;
et il en est de même pour les courbes résultant de leur section par un même
plan quelconque
conduit par cepoint.
On voit doncqu’une
infinité de surfaces différentespeuvent
avoir le mêmeplan
tangent
et la même normale au mêmepoint.
I48 COURBURE
DESLIGNES
ET DESSURFACES COURBES.
Si l’on veut mener un
plan tangent à
la surface(1) )
par lepoint (~ , ~~ , z/),
on écrira d’abordDéveloppant
etposant l’équation
de conditionL’équation
duplan tangent, rapporté
aux axesprimitifs ,
seraou,
plus simplement ,
en luiajoutant
le double del’équation (9)
et réduisant
Quant
auxéquations
de lanormale,
par le mêmepoint,
elles seront(3)
SECTION
II.ET DES SURFACES COURBES. I49
SECTION IL
Des contacts du second ordre.
Dans la
précédente section,
y nous n’avonsprésenté
aucun résultatqu’on
ne sacheaujourd’hui
obtenir sans rienemprunter
au calculdifférentiel ;
et nous n’avons faitsimplement qu’offrir,
pourparvenir
à ces
résultats ,
des méthodesqui
nousparaissent ,
a lafois y plus simples
etplus
naturelles que cellesqu’on
a coutumed’app1iquer
à leur recherche. Il n’en sera pas de
même,
dans laprésente section,
où il sera
question
des centres et rayons decourbure
y cercles etplans osculateurs, développées
etlignes
decourbure ;
et il n’est pasà notre connaissance que ces divers
objets
aient été traitésjusqu’ici ,
d’une manière
simple ,
par lesprocédés
de l’analisc ordinaire.Nous suivrons d’ailleurs ici la même marche que dans la section
précédente ; c’est-à-dire ,
que nous traiterons successivement de l’os- culation dans les courbesplanes ,
dans les courbes à double courbureet dans les surfaces courbes.
S.
1.De l’osculation dans les cor~rbPs
planes.
Si l’on
conçoit qu’une
droite indéfinie se meuve sur leplan
d’unecourbe
plane
donnéequelconque ,
de manière à lui être constammentnormale ;
la courbeenveloppe
del’espace
parcouru par cettedroite, c’est-à-dire,
la courbe àlaquelle ,
dans son mouvement, elle necessera pas d’être
tangente,
est cequ’on appelle
lad~veloppée
decette courbe
donnée , laquelle ,
àl’inverse,
en estappelée
la déve-1-oppante.
On les a ainsi nommées parce que , si ronconçoit qu’un
fil soit d’abord
appliqué
lelong
de ladéveloppée ,
etqu’on
ledéveloppe
ensuite en le tenanttoujours tendu,
l’un de sespoints
parcourra évidemment la
développante. Quant
à ses autrespoints,
Tom.
IX ,
n.°Y,
I.err~ovembre ~ 8 ~ 8. a x
I50 COURBURE DES LIGNES
ils
parcourront aussi
des courbesqui
auront la mêmedéveloppée que la
courbedonnée ;
d’où l’on voitqu’à
une même courbe donnéedoivent
toujours répondre
unedéveloppée unique
et une infinitéde
développantes.
En considérant sous ce
point
de vue lagénération
des courbesplanes ,
on voitqu’en chaque point
d’unecourbe ,
y lepoint
décrivantse trouve dans le même cas que s’il allait décrire un cercle
ayant
pour centre le
point
de contact de ladéveloppée
avec la normaleau
point
dont ils’agit ,
etpour
rayon la distance entre ces deuxpoints.
Ce cercle est cequ’on appelle
le cercle osculateur de la courbe en cepoint :
son centre et son rayon sont dits le centre et le rayon de courbure de cette courbe pour le mêmepoint ;
parce
qu’en
effet la courbe a en cepoint
une courbureégale
àcelle de son cercle osculateur.
On est donc ainsi conduit à considérer toute courbe
plane
commeformée d’une infinité d’arcs de cercles infiniment
petits
se touchantconsécutivement ~
et variant sans cesse de rayon ;auquel
cas ladéveloppée
est le lieu des centres de ces arcs. Cela revient encore a considérer la courbeproposée
commeJ’enveloppe
del’espace
par-couru par un cercle
mobile , de
rayonvariable,
dont le centreparcourt
sa
développée
et dont le rayon croit ou décroît constamment d’unequantité égale
à lalongueur
parcourue sur cette dernière courbe par son centre.Lorsqu’un
cercle estsimplement tangent
à une courbe en l’unde ses
points ;
tc’est-à-dire, lorsque
le cercle et la courbe ont ence
point
une mêmetangente ,
cequi exige
que ce cercle ait son centre sur lanormale ;
si d’ailleurs ils sont situés du même côté de cettetangente
commune , ou , en d’autres termes y s’ils ont leurscourbures tournées dans le même sens ; le cercle passera entre la
courbe
et satangente ,
ou bien ce sera au contraire la courbequi
passera entre lui et cette
tangente,
suivant que la courbure decette