B ÉRARD
Géométrie analitique. Application de la méthode de maximis et minimis à la recherche des grandeur et direction des diamètres principaux, dans les lignes et surfaces du second ordre qui ont un centre; ces lignes et surfaces étant rapportées à des axes de directions quelconques, passant par ce centre
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 3 (1812-1813), p. 105-113
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I05
GÉOMÉTRIE ANALITIQUE.
Application de la méthode de maximis
etminimis à la recherche des grandeur
etdirection des diamètres principaux , dans les lignes
etsurfaces du second
ordre qui
ont uncentre;
ceslignes
etsurfaces
étantrapportées
àdes
axesde directions quelconques , pas-
sant
par
cecentre ;
Par M. BÉRARD, principal
etprofesseur de mathématiques
du
collège
deBriançon , membre de plusieurs sociétés
savantes.
LIGNES ET SURFACES DU SECOND
ORDRE.LE sujet
dontje
vaism’occuper
adéjà
été traité de diverses manières dans cerecueil ; mais ,
outrequ’on
atoujours supposé
que leslignes
et surfaces du second ordre étaient
rapportées
à des axes rectan-gulaires ;
cequi
ôte aux résultats unegénéralité
souvent très-précieuse ;
la méthode queje
vais suivre meparaît
conduireplus
directement et
plus simplement
au but que ne saurait le faire la transformation des coordonnéesqui ,
dans le cas sur-tout où lescoordonnées
primitives
ne sont pasrectangulaires ,
entraîne dansdes calculs d’une extrême
complication.
Tel est le double motifqui
me détermine à revenir encore sur ce
sujet.
Soit
l’équation
d’uneligne
du secondordre , rapportée
à son centre età deux axes faisant entre eux un
angle
03B3.Tom. III.
I5I06 LIGNES ET SURFACES
En
désignant
par r la distance dunpoint quelconque
de cette courbe à son centre , on auraEt la
propriété qui
caractérise lesquatre
sommets de lacourbe
est que pour chacund’eux ,
r doit être un maximum ou un minimum.Supposons
donc que x et y soient les coordonnées de l’un deces sommets ,
auquel
cas r sera la moitié de l’un des diamètresprincipaux.
Soitposé
les équations (t)
et(2) deviendront
d’où on
conclura ,
par l’élimination de x2 ,différentiant cette
équation ,
parrapport à
pseulement puisque ,
parl’hypothèse , dr=o ,
il viendrad’ou
cette
valeur , substituée
dansl’équation (3) ;
donneou, en
développant
etordonnant ,
Les
quatre
racines de cetteéquation, lesquelles
seront , deux àdeux 0 égales
et designes contraires ,
seront les distances du centre de la courbe à sesquatre
sommets , ou , cequi
revient au même , sesquatre
demi-diamètresprincipaux.
Les deux valeursde r2 ,
substi-tuées dans celle de p ,
donneront 3
pour cetteinconnue ,
deux valeursDU SECOND ORDRE.
I07p’ , p" ,
et alors les directions des diamètresprincipaux
scront donnéespar les deux
équations
Pour que les deux valeurs de r2 , tirées de
l’équation (4)
soientréelles
, ilfaut ,
comme l’onsait,
que laquantité
soit
positive ;
or , cettequantité
est la même chose que la suivantelaquelle
est essentiellementpositive ;
ainsi les deux valeurs de r3seront
réelles ,
dans tous les cas.Maintenant,
les valeurs de r2peuvent
être ou toutes deuxpositives,
ou l’une
positive
et l’autrenégative ,
ou enfin toutes deuxnégatives ;
et,
d’après
lesprincipes
connus ,l’équation (I) appartiendra
àl’ellipse
dans lc
premier
cas, àl’hyperbole
dans lesecond ,
etn’exprimera
absolument rien dans le troisième.
Dégageant
donc lepremier
termede
l’équation (4)
de soncoefficient,
etappliquant
larègle
deDescartes ,
on trouvera ,après
les réductionsconvenables ,
quel’équa-
tion
(i) appartient
àl’ellipse,
si l’on aqu’elle appartient
àl’hyperbole ,
si l’on aet
qu’enfin
ellen’exprime rien ,
si l’on aEn
particulier
les deux valeurs de r2, et parconséquent
cellesde r, seront
égales,
si l’on ace qui
nepeut
avoir lieuqu’autant qu’on
aura à la foiset alors
l’équation (i) appartiendra
à un cercle.Dans le cas
particulier
où les axes des coordonnées seront rectan-I08
LIGNES ET SURFACES
gulaircs,
on aura Cos.03B3=o ,Sin.03B3=I ;
et il viendraconséquemment
l’équation (t) appartiendra
àl’ellipse ,
si l’on aà
l’hyperbole ,
si l’on aet elle
n’exprimera rien,
si l’on aEn particulier ,
elleappartiendra
aucercle ,
si l’on a ,a
lafois,
Tout cela s’accorde avec les
principes
connus.Supposons
que les axes des coordonnées soient deux diamètresconjugues
de lacourbe ;
alors ondevra avoir
C=o.L’équation (i)
deviendra
en sorCe que les
quarrés
des demi-diamètresconjugués
serontla somme des
quarrés
de ces demi-diamètres sera doncet le
produit
de leursquarrés
et duquarré
du sinus del’-angle qu’ils
comprennent
ou , cequi
revient aumême ,
lequarré
del’aire
duparallélogramme
construit sur leursgrandeurs
etdirections y
seraMais ,
dans la mêmehypothèse
deC=o , l’équation (4) devient
DU SECOND ORDRE.
I09et , par la
théorie
deséquations,
D.A+B AB
est la somme desquarrés
des deux demi-diamètres
principaux,
etD2
ABSin.203B3
est leproduit
desquarrés
de ces diamètres.Done ,
dans leslignes
du second ordrequi
ont uncentre, I.°
La somme des
quarrés
de deux demi-diamètresconjugués quelcon-
ques est
égale
à la somme desquarrés
des deux demi-diamètresprincipaux ;
2.° leparallélogramme
construit sur lesgrandeurs
et directions de deux demi-diamètres
conjugués quelconques
estéquivalant
aurectangle
construit- sur lesgrandeurs
et directionsdes deux demi-diamètres
principaux.
Soit
l’équation d’une
surface du secondordre, rapportée à
son centreet à trois axes dont les directions soient telles
qu’on
aitEn
désignant
par r la distance d’unpoint quelconque
de cettesurface à
son centre , on auraEt la
propriété qui
caractérise les six sommets de la surface courbeest que , pour chacun
d’eux ,
r doit être un maximum ou un minimum.Supposons
donc que x , y , z soient les coordonnées de l’un deces sommets,
auquel
cas r sera la moitié de l’un des diamètresprincipaux’.
Soientposés
les
équations (i)
et(2)
deviendrontû’où. ou
conclura ,
par l’éliminationde z2 ,
II0
LIGNES ET
SURFACESdifférentiant cette
équation ,
parrapport à p et q seulement, puisque,
par
l’hypothèse,
dr= o ; etégalant séparément
à zéro lesmultipli-
cateurs de
dp
etdq ,
il viendrace
qui
donnesubstituant
ces valeurs dansl’équation (3) ,
elle deviendra(Ar22013D)(Br22013D)(Cr22013D)+2(A’r2-Dcos.03B1)(B’r22013DCos.03B2)(C’r22013DCos.03B3)
- (Ar2- D)(A’r2-DCos.03B1)2-(Br2-D)(B’r2-DCos.03B2)2- (Cr2-D)(C’r2-DCos.03B3)2=o, ou , en
développant
etordonnant ,
Les six racines de cette
équation, lesquelles
seront, deux àdeux, égales
et designes contraires ,
seront les distances du centre de la surface courbe à ses six sommets, ou , cequi
revient aumême,
ses six demi-diamètres
principaux.
Les trois valeursde r2. ,
substituées dans cellesde p et q , donneront,
pour cesinconnues,
troissystèmes
de valeurs
p’ , q’ , p" , q" , plll ) q’’’ ,
et alors les directions desDU SECOND ORDRE.
IIIdiamètres principaux
seront donnés par les troissystèmes d’équations
On
saitqu’une équation
du troisièmedegré
étantpour
que ses trois racines soient réelles etinégales
il fautqu’on
aiten
appliquant
cette condition aux valeurs der2 ,
données parl’équation (4) ,
on se convaincraqu’elles
sont toutes troisréelles ,
etqu’ainsi
on
peut juger
de leurssignes
par lessignes
des termes de cetteéquation.
L’équation (1) appartiendra à l’ellipsoïde ,
si les trois valeurs der2 sont
positives ;
elleappartiendra
àl’hyperboloïde à
une nappe , si une seule des valeurs de r2 estnégative ;
elleappartiendra a l’hyperboloïde
à deux nappes , si une seule des valeurs de r2 estpositive ;
enfinl’équation (I) n’exprimera
absolumentrien ,
si les valeurs de r2 , données parl’équation (4) ,
sont toutes troisnégatives ; c’est-à-dire,
si tous les termes de cetteéquation
ont le mêmesigne.
Si deux des valeurs de r2 sont
égales ; c’est-à-dire si,
en con-servant les notations
qui
viennent d’êtreemployées ,
on al’équation (ï) appartiendra
à une surface de révolution. Si enfin les trois valeurs dor2 ,
étantpositives ,
sontégales
entreelles ,
cequi arrivera,
si l’on a , à la foisl’équation (i) appartiendra
à unesphère.
Dans le cas
particulier
où les axes des coordonnées seront rectan-gulaires ,
on aurad’où
II2
LIGNES
ETSURFACES
résultats
qui,
aux notationsprès,
coïncidentparfaitement
avec .ceuxqui
ont été donnés par M. Bref(*).
Supposons présentement
que les axes des coordonnées soient trois diamètresconjugués ;
alors on devra avoiren sorte que
l’équation (I) deviendra
les
quarrés
des demi-diamètresconjugués
seront doncrespectivement
et
l’équation (4)
deviendraou
’d’où l’on
voit,
par la théorie deséquations ,
que la somme desquarrés
des demi-diamètresprincipaux
est(4) Voyez les pages 33 et I44 du 2.e volume des Annaley.
que
DU SECOND ORDRE.
II3que la somme des
produits
de cesquarrés
deux à deux estet
qu’enfin
leproduit
de ces mêmesquarrés
ou lequarré
duproduit
des demi-diamètres
principaux
estDonc,
dans les surfaces du second ordrequi
ont un centre, I.°La somme des
quarrés
de trois demi-diamètresconjugués quelconques ,
est
égale à
la somme desquarrés
des troisdemi-diamètres principaux ;
2.° la somme des
quarrés
des aires destrois faces adjacentes à
l’undes
angles
trièdres duparallélipipèdá
construit sur lesgrandeurs
et directions de trois demi-diamètres
conjugués quelconques,
estégale à
la somme desquarrés
des aires des troisfaces adjacentes
à l’un des
angles
trièdres duparallélipipède rectangle
construit surles
grandeurs
et directions des trois demi-diamètresprincipaux ;
3.°
enfin ,
leparallélipipède
construit sur lesgrandeurs
et directionsde trois demi-diamètres
conjugués quelconques ,
estéquivalent
auparallélipipède rectangle
construit sur lesgrandeurs
et directionsdes trois demi-diamètres
principaux.
Ainsi,
endénotant ,
pourplus
desimplicité,
par a,b
, c, lestrois demi-diamètres
principaux,
et paral , b’ ,
c’ trois demi-diamètres
conjugués quelconques,
on aura les troiséquations
sur
quoi
il faut remarquer quequelques-unes
deslignes
a,a’ , b ,
bl, c, CI
peuvent êtreimaginaires ,
etqu’alors
leursquarrés
sontnégatifs.
Tom. III 16