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Equations aux dérivées partielles d évolution

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Equations aux d´ eriv´ ees partielles d’´ evolution

Master Analyse-EDP-Probabilit´ es Universit´ e de Bordeaux

Laurent Michel

Printemps 2021

(2)

Table des mati` eres

1 Introduction 3

2 Compl´ements sur la transform´ee de Fourier 4

2.1 L’espace de Schwartz . . . 4

2.2 Transform´ee de Fourier surS . . . 7

2.3 L’espace des distributions temp´er´ees . . . 10

2.4 Transform´ee de Fourier surS0 . . . 12

2.4.1 G´en´eralit´es . . . 12

2.4.2 Transform´ee de Fourier surLp . . . 14

2.4.3 Transform´ee de Fourier surE0 . . . 14

3 Compl´ements sur les espaces de Sobolev 17 3.1 Espaces de Sobolev surRd . . . 17

3.1.1 G´en´eralit´es . . . 17

3.1.2 Espace de Sobolev et changement de variable . . . 19

3.1.3 Espaces de Sobolev sur une hypersurface . . . 21

3.1.4 Th´eor`emes d’injection . . . 22

3.1.5 Op´erateurs de trace . . . 24

3.2 Espaces de Sobolev sur un ouvert deRd . . . 26

3.2.1 G´en´eralit´es . . . 26

3.2.2 Op´erateurs de trace et de prolongement . . . 26

3.2.3 In´egalit´es fonctionnelles . . . 29

3.2.4 Application au probl`eme de Dirichlet . . . 30

4 R´esolution de probl`emes d’´evolution par transformation de Fourier 31 4.1 Probl´ematique g´en´erale . . . 31

4.2 Fonctions du temps `a valeurs dans des espaces de Sobolev . . . . 32

4.3 L’´equation de la chaleur . . . 35

4.3.1 Probl`eme homog`ene . . . 35

4.3.2 Probl`eme inhomog`ene . . . 37

4.4 L’´equation des ondes . . . 37

4.4.1 R´esolution en dimension 1 d’espace . . . 37

4.4.2 Le probl`eme de Cauchy . . . 38

4.4.3 Propagation des ondes . . . 39

(3)

5 Probl`emes aux limites 42

5.1 Le th´eor`eme de Hille-Yosida . . . 42

5.1.1 Rappels d’analyse fonctionnelle . . . 42

5.1.2 Op´erateurs accr´etifs . . . 42

5.1.3 Semi-groupes d’op´erateurs . . . 48

5.2 Applications . . . 49

5.2.1 EDP sur un domaine . . . 49

(4)

Chapitre 1

Introduction

Le but de ce cours est d’introduire des outils de r´esolution d’EDP d’´evolution intervenant en physique math´ematique (´equation de la chaleur, ´equation des ondes, ´equation de Schr¨odinger). Dans un premier temps on consid`erera des

´

equations `a coefficients constants sur l’espace Euclidien. Dans ce cas l’utilisation de la transformation de Fourier pour r´eduire l’´etude de l’EDP `a l’´etude d’une famille d’EDO est un outil tr`es puissant. On commencera donc ce cours par quelques rappels et compl´ements sur la transformation de Fourier et les espaces de Sobolev. On appliquera ensuite ces outils `a l’´etude l’´equation de la chaleur et de l’´equation des ondes surRd.

Lorsque les EDP consid´er´ees ne sont pas `a coefficients constants (ou lorsque l’on consid`ere l’EDP sur un sous ensemble de Rd), on ne peut plus utiliser la transformation de Fourier pour r´esoudre de mani`ere exacte. On pr´esentera dans la seconde partie de ce cours des outils d’Analyse fonctionnelle permettant la r´esolution de tesl probl`emes. On appliquera ensuite ces outils `a des probl`emes lin´eaires et semi-lin´eaires.

Les notes de ce cours reposent en partie sur un cours donn´e par A. Bachelot.

Nous le remercions de nous avoir permis d’utiliser son materiel.

(5)

Chapitre 2

Compl´ ements sur la

transform´ ee de Fourier

2.1 L’espace de Schwartz

D´efinition 2.1 Soit E un espace vectoriel sur K = R ou C. On dit qu’une application N : E → R+ est une seminorme si les propri´et´es suivantes sont satisfaites:

i) ∀x,y∈E,N(x+y)≤ N(x) +N(y) ii) ∀λ∈K,∀x∈E,N(λx) =|λ|N(x)

On remarque qu’une seminorme n’est pas n´ecessairement d´efinie-positive. C’est ce qui lui manque pour ˆetre une norme.

Nous allons d´efinir l’espace des fonctions `a d´ecroissance rapide surRd. Dans la suite, on utilisera les notations suivantes:

xj =∂/∂xj, xα=xα11. . . xαnd, ∂xα=∂xα1

1 . . . ∂xαd

d

o`uα∈Nd est appel´e multi-indice. On noteraDxj =1ixj etDx= 1ix. Pour tout multi-indice α∈ Nd, on notera |α| =P

jαj, α! = α1!. . . αd! et pour toutu∈Rd, uα=uα11. . . uαdd. On dira queα≤β siαj ≤βj pour toutj.

Dans tout le cours, on noteraC(Rd) =C(Rd,C) l’espace des fonctions de Rd`a valeurs dansCqui sont ind´efiniment d´erivables. On noteraCc(Rd) le sous espace deC(Rd) des fonctions `a support compact.

D´efinition 2.2 On note S = S(Rd) l’ensemble des fonctions ϕ ∈ C(Rd) telles que pour tout p∈N

sup

|α|,|β|≤p

sup

x∈Rd

|xαβxϕ(x)|<∞ Proposition 2.3 S(Rd)est une alg`ebre.

Preuve. Il est clair queS(Rd) est stable par addition et multiplication par un scalaire. C’est donc un sous espace vectoriel deC(Rd). Par ailleurs, pour tout u,v∈ C(Rd), on a la formule de Leibniz

β(uv) =X

ν≤β

ν β

νu∂β−νv

(6)

Si u,v∈S(Rd) on d´eduit facilement de cette formule queuv∈S(Rd).

Proposition 2.4 Pour toutp∈Nl’applicationNp d´efinie sur C(Rd)par Np(ϕ) := sup

|α|,|β|≤p

sup

x∈Rd

|xαxβϕ(x)|

est une seminorme.

Preuve.C’est ´evident.

Proposition 2.5 Pour toutu,v∈S(Rd), on pose dS(u,v) :=X

p∈N

2−p Np(u−v)

1 +Np(u−v) (2.1)

L’application dS est une distance sur S(Rd). En outre, pour toute suite(ϕk) deS(Rd), on adSk,ϕ)→0quandk→ ∞si et seulement siNpk−ϕ)→0 pour toutp∈N.

Preuve.Montrons d’abord quedS est une distance. Il est clair quedS ≥0 et que sidS(u,v) = 0 alorsu=v. Pour ´etablir l’in´egalit´e triangulaire, on commen ce par remarquer que la fonction φ : t 7→ 1+tt est croissante. Donnons nous u,v,w,∈S(Rd). Pour toutp∈N, on a

Np(u−v)≤ Np(u−w) +Np(w−v) et commeφest croissante, on en d´eduit

Np(u−v)

1 +Np(u−v) ≤ Np(u−w)

1 +Np(u−w) +Np(w−v)+ Np(w−v)

1 +Np(u−w) +Np(w−v)

≤ Np(u−w)

1 +Np(u−w)+ Np(w−v) 1 +Np(w−v) On en d´eduit ais´ement l’in´egalit´e triangulaire.

Supposons maintenant que (ϕk) est une suite de S(Rd) convergeant vers ϕ∈S(Rd) pourdS. On remarque que pour toutp∈N, on aφ(Npk−ϕ))≤ 2pdSk−ϕ). Or, la fonction φest continue, strictement croissante, bijective de R sur ]−1,1[. On en d´eduit que si dSk −ϕ) → 0 alors Npk −ϕ) ≤ φ−1(2pdSk−ϕ))→0.

Supposons maintenant que (ϕk) est une suite deS(Rd) telle queNpk− ϕ)→0 pour toutp. On fixe >0 arbitraire. Comme la s´erieP

p2−p converge, il existeP ≥0 tel queP

p≥P2−p < /2. On en d´eduit que X

p≥P

2−p Npk−ϕ)

1 +Npk−ϕ) < /2

pour toutk∈N. Par ailleurs, puisque pour toutp= 1, . . . ,P−1, on aNpk− ϕ)→0, il existeK∈Ntel que

∀k≥K,

P−1

X

p=1

2−p Npk−ϕ)

1 +Npk−ϕ) < /2.

(7)

On conclut en sommant les deux derni`eres in´egalit´es.

Exercice 2.6 Soit χ ∈ Cc (Rd) une fonction `a valeurs r´eelles, ´egale `a 1 sur B(0,1), nulle en dehors de B(0,2). On note χn(x) = χ(xn) pour tout n ≥ 1.

Montrer que pour tout ϕ ∈ S(Rd) la suite ϕn = χnϕ converge vers ϕ dans S(Rd).

Preuve.Supposons queϕ∈S(Rd) est fix´ee et consid´erons la suite de fonctions ϕnnϕ∈ Cc(Rd). Pour toutp∈N, on d´eduit de la formule de Leibniz que

Np(ϕ−ϕn) =Np((1−χn)ϕ) = sup

|α|,|β|≤p

|xαxβ((1−χn)ϕ|

≤ sup

|β|≤p

X

ν≤β

ν β

sup

|α|≤p

|xαxν(1−χn)∂xβ−νϕ|

≤ C

n sup

|α|≤p+1,|β|≤p

|xαxβϕ| →0

quandn→ ∞.

Proposition 2.7 On a les inclusions suivantes (valables pour toutp∈[1,∞]) Cc(Rd),→S(Rd),→Lp(Rd)

etCc(Rd) est dense dansS(Rd).

Preuve. Les inclusions sont ´evidentes. La densit´e de Cc(Rd) dans S(Rd) est une cons´equence imm´ediate de l’exercice pr´ec´edent.

Proposition 2.8 Soientα∈Nd etP∈C[x]alors les applicationsf 7→∂xαf et f 7→P f sont lin´eaires continues sur(S(Rd),dS)

Preuve.Il suffit de remarquer que pour tout p∈N, Np(∂xαϕ)≤ Np+|α|(ϕ) et

Np(P ϕ)≤CNp+degP(ϕ).

pour une certaine constanteC >0.

Th´eor`eme 2.9 L’espace (S(Rd),dS)est complet.

Preuve.Soit (ϕn) une suite deS(Rd) de Cauchy pourdS. On a

∀ >0,∃N ∈N,∀n,m≥N, X

p∈N

2−pφ(Npn−ϕm))< (2.2)

o`uφ(t) =t/(1 +t). De l’in´egalit´eNp ≤φ−1(2pdS) et de la continuit´e de φ−1 en 0, on d´eduit donc que pour toutp∈N, on a

∀ >0,∃N ∈N,∀n,m≥N,Npn−ϕm)< (2.3)

(8)

En particulier, pour toutα,β∈Nd, on a

∀ >0,∃N ∈N,∀n,m≥N, sup

x∈Rd

|xαxβn−ϕm)|< (2.4) En prenantβ= 0, on en d´eduit que pour toutα∈Nd, on a

∀ >0,∃N ∈N,∀n,m≥N, sup

x∈Rd

|∂xαn−ϕm)|<

Par cons´equent pour tout compact K deRd et pour toutk∈N, la suite (ϕn) est de Cauchy dans Ck(K). Elle admet donc une limite ϕ ∈ C(Rd). Faisons m→ ∞dans (2.4). On obtient

∀ >0,∃N ∈N,∀n≥N, sup

x∈Rd

|xαxβn−ϕ)|< (2.5) Comme cette estimation est valable pour tout α,β ∈ Nd, ceci montre que ϕ ∈ S(Rd) et que pour tout p ∈ N, Npn−ϕ) → 0 quand n → ∞. C’est exactement la convergence de (ϕn) versϕdansS(Rd).

Proposition 2.10 Soientϕ,ψ∈S(Rd)alorsϕ∗ψ appartient `aS(Rd).

Preuve.Soient α,β∈Nd. On remarque qu’il existeCα>0 tel que

∀x,y∈Rd,|x||α|≤Cα(|y||α|+|x−y||α|) Par ailleurs, on a

|xαxβ(u∗v)| ≤ |x||α|

Z

Rd

|∂xβu(x−y)v(y)|dy

≤Cα

Z

Rd

(|y||α|+|x−y||α|)|∂xβu(x−y)||v(y)|dy

≤Cα k|x||α|xβukL2kvkL2+k∂βxukL2k|y||α|vkL2

qui est fini car u,v∈S(Rd).

2.2 Transform´ ee de Fourier sur S

Soituune fonction int´egrable sur Rd, on d´efinit sa transform´ee de Fourier par

Fu(ξ) = (2π)−d/2 Z

Rd

e−ixξu(x)dx. (2.6) Ici et dans dans toute la suite xξ d´esigne le produit scalaire entre les vecteurs x∈Rd etξ∈Rd. On utilisera parfois la notation ˆϕ(ξ) =Fϕ(ξ).

Pour tout x∈ Rn, on notera |x| la norme euclidienne de xet hxi = (1 +

|x|2)1/2.

CommeS ⊂L1, la transform´ee de Fourier est bien d´efinie surS.

Th´eor`eme 2.11 L’applicationF est lin´eaire continue de S(Rd)dans S(Rd) et pour tout α∈Nd, on a

i) ∀ϕ∈S(Rd),F(Dαxϕ)(ξ) =ξαFϕ(ξ)

(9)

ii) ∀ϕ∈S(Rd), Dαξ(Fϕ)(ξ) = (−1)|α|F(xαϕ)(ξ)

Preuve.Laiss´ee en exercice.

Exercice 2.12 SoitAune matrice r´eelle sym´etrique d´efinie positive etgA(x) = e12hAx,xi. Montrer que

F(gA)(ξ) = 1

(detA)1/2e12hA−1ξ,ξi.

Th´eor`eme 2.13 L’applicationF:S →S est un isomorphisme et son inverse est donn´e par

Fϕ(x) = (2π)−d/2 Z

Rd

eixξu(ξ)dξ.

Remarque 2.14 1) L’identit´eFF= Id peut s’´ecrire f(x) =

Z

eixξ 1

(2π)d2Ff(ξ)dξ

pour tout f ∈S. La fonctionf peut ˆetre vue comme une superposition d’ondes planes de fr´equenceξ.

2) Pour toutϕ∈S(Rd), notons ϕ(x) =ˇ ϕ(−x). On a alors les identit´es Fϕ(x) =Fϕ(−x), Fϕ(ξ) =ˇ Fϕ(x), F Fϕ= ˇϕ

Preuve du th´eor`eme: Soientϕ∈S(Rdx) etψ∈S(Rdξ). Alors la fonction (x,ξ)7→ei(x−y)ξϕ(x)ψ(ξ)

est dansL1(Rdx×Rdξ). On peut donc appliquer le th´eor`eme de Fubini, `a I(ψ) := (2π)d2

Z

Rdx×Rdξ

ei(x−y)ξϕ(y)ψ(ξ)dydξ.

Il vient

I(ψ) = Z

Rdξ

eixξψ(ξ) ˆϕ(ξ)dξ= Z

Rdx

ϕ(y)Fψ(y−x)dy. (2.7) On introduit la famille de fonctions ψa ∈ S(Rd), a > 0 d´efinie par ψa(ξ) = e−a2|ξ|2. En appliquant le th´eor`eme de convergence domin´ee au premier terme de (2.7), on obtient

lim

a→0+I(ψa) = Z

Rdξ

eixξϕ(ξ)dξˆ = (2π)d2FFϕ(x). (2.8) D’autre part, on a

Fψ(y−x) = (2a2)d2e−|x−y|2/(4a)2.

(10)

Par suite,

I(ψa) = (2a2)d2 Z

Rdx

ϕ(y)e−|x−y|2/(4a)2dy

= 2d2 Z

Rdx

ϕ(x+ 2ay)e−y2dy

(2.9)

En appliquant `a nouveau le th´eor`eme de convergence domin´ee, il vient lim

a→0+I(ψa) = 2d2ϕ(x) Z

Rdx

e−y2dy= (2π)d2ϕ(x) (2.10) En combinant (2.8) et (2.10) on obtient le r´esultat annonc´e.

Remarque 2.15 Comme sous produit de la d´emonstration, on a l’identit´e ci dessous valable pour tout ϕ,ψ∈S:

I(ψ) = Z

Rdξ

eixξψ(ξ)Fx→ξϕ(ξ)dξ= Z

Rdx

ϕ(y)Fξ→xψ(y−x)dy. (2.11) Proposition 2.16 Pour tout ϕ,ψ∈S(Rd), on a

F(ϕψ) = (2π)d2F(ϕ)∗ F(ψ) et

F(ϕ∗ψ) = (2π)d2FϕFψ Preuve.Appliquons (2.11) avecϕ=Ff,f ∈S. Il vient

Z

Rd

Ff(y)Fψ(x−y)dy= Z

Rd

eixξψ(ξ)f(ξ)dξ

c’est `a direFf ∗ Fψ= (2π)d2F(f ψ). En rempla¸cantf par ˇf et ψ par ˇψet en utilisant l’identit´eFfˇ=Ff, il vientFf∗ Fψ= (2π)d2F(f ψ). Cela prouve la premi`ere identit´e.

Pour d´emontrer la second identit´e, on remplace ϕ,ψ parFϕ,Fψdans la premi`ere identit´e. Il vient

F(FϕFψ) = (2π)d2ϕ∗ψ et en appliquantF, on obtient

(2π)d2F(ϕ∗ψ)(ξ) =F F(FϕFψ) =Fϕ(−ξ)Fψ(−ξ) =Fϕ(ξ)Fψ(ξ)

ce qui prouve la seconde identit´e.

On a les identit´es int´egrales suivantes:

Th´eor`eme 2.17 Pour toutϕ,ψ∈S, on a Z

Rd

F(ϕ)(ξ)ψ(ξ)dξ= Z

Rd

ϕ(x)F(ψ)(x)dx,

Z

Rd

F(ϕ)(ξ)ψ(ξ)dx= Z

Rd

ϕ(x)F(ψ)(−x)dx,

(11)

hFϕ,FψiL2(Rd)=hϕ,ψiL2(Rd)

En particulier, l’application F : S → S s’´etend de mani`ere unique en une isom´etrie surjective de L2(Rd) sur lui mˆeme. De plus F est l’adjoint de F pour le produit scalaire usuel sur L2.

Preuve.Les deux premi`eres identit´es d´ecoulent imm´ediatement du Th´eor`eme de Fubini.

Rempla¸consψparFψdans la seconde identit´e. Il vient hϕ,ˆψiˆ L2 =

Z

Rd

ϕ(x)F Fψ(−x)dx=hϕ,ψiL2

ce qui prouve la derni`ere identit´e. On en d´eduit que l’applicationF :S →L2 est une isom´etrie. Comme S est dense dans L2, cette application se prolonge de mani`ere unique en une isom´etrie deL2dansL2. De plus la seconde identit´e montre queF est l’adjoint deF .

Un raisonnement identique montrer queF s’´etend en une isom´etrie de L2 dansL2. Enfin, les identit´esF F= Id (etF F= Id) valable surS s’´etendent par densit´e `aL2 ce qui montre queF etF sont surjectives surL2. Exercice 2.18 (Principe d’incertitude)Soitf ∈S. Montrer que pour tout j= 1, . . . ,n, on a

kxjfkL2jFfkL2≥ 1

2kfkL2kFfkL2.

2.3 L’espace des distributions temp´ er´ ees

D´efinition 2.19 Une distribution temp´er´ee est une forme lin´eaire continue sur S(Rd). Leur ensemble est not´e S0(Rd). On dit qu’une suite (Tn) deS0(Rd) converge versT ∈S0(Rd)si

∀ϕ∈S(Rd),hTn,ϕiS0,S → hT,ϕiS0,S. quandn→ ∞.

Exemple 2.20 On a les injections continues suivantes:

i) pour tout p∈[1,∞],Lp(Rd),→S0(Rd) ii) E0(Rd),→S0(Rd).

Exercice 2.21 Montrer que E0(Rd)est dense dans S0(Rd).

Proposition 2.22 Soit T : S(Rd)→ C une forme lin´eaire. Alors T est une distribution temp´er´ee si et seulement si il existeK∈N etC >0 tels que

∀ϕ∈S(Rd),|hT,ϕi| ≤CNK(ϕ) (2.12) Preuve.Il est clair que siT v´erifie (2.12) alorsT ∈S0.

R´eciproquement, supposons par l’absurde queT ∈S0 ne v´erifie (2.12) pour aucunes constantes K,C. Alors, il existe une suite (ϕj) deS0 telle que

∀j≥1,|hT,ϕji| ≥jNjj). (2.13)

(12)

avecNjj)6= 0 pour toutj. On consid`ere alors les fonctionsψjj/(jNjj)).

On a

|hT,ψji| ≥1,∀j≥1 et pour toutp∈N, on a

Npj) =1 j

Npj) Njj).

Comme on a Np ≤ Nj pour tout j ≥p, on en d´eduit que Npj)→0 quand j→ ∞pour toutp. Par cons´equent, (ψj) tend vers 0 dans S0 et commeT est continue on en d´eduit (hT,ψji)→0, ce qui contredit (2.13).

Proposition 2.23 L’application de restrictionT ∈S0(Rd)7→T|C

c (Rd)est une injection lin´eaire continue de S0 dansD0.

Preuve. La lin´earit´e est ´evidente. Pour montrer l’injectivit´e, on suppose que T|C

c (Rd)= 0. AlorsT ϕ= 0 pour toutϕ∈ Cc (Rd). CommeCc(Rd) est dense dans S(Rd) et que T est continue sur S. On en d´eduit T ϕ = 0 pour tout ϕ∈S(Rd). Cela prouve l’injectivit´e.

Supposons maintenant queTn→TdansS0. Soitϕ∈ Cc(Rd). Alorsϕ∈S. Par suite,

hTn,ϕiD0,D=hTn,ϕiS0,S → hT,ϕiS0,S =hT,ϕiD0,D

quandn→ ∞. Ceci prouve queTn→T dansD0.

Th´eor`eme 2.24 (Principe de bornitude uniforme)Soit(Tn)une suite de S0(Rd). On suppose que pour tout ϕ ∈ S(Rd) la suite (hTn,ϕiS0,S)n∈N est born´ee. Alors, il existep∈NetC >0 tels que

∀ϕ∈S(Rd), sup

n∈N

|hTn,ϕiS0,S| ≤CNp(ϕ)

Preuve. La d´emonstration de ce r´esultat est une variante de la preuve du th´eor`eme de Banach-Steinhaus. Elle repose sur le Lemme de Baire que nous rappelons sans d´emonstration:

Lemme 2.25 Soit(E,d) un espace m´etrique complet et soit (Fn)une suite de ferm´es d’interieurs vides. Alors∪n∈NFn est d’interieur vide.

Utilisons ce lemme pour d´emontrer le th´eor`eme. On introduit les ensembles Fj ={ϕ∈S(Rd),∀n∈N,|hTn,ϕi| ≤j}

Comme les Tn sont continues sur S0, les Fj sont ferm´es comme intersection de ferm´es. De plus, puisque pour tout ϕ ∈ S(Rd) la suite (hTn,ϕiS0,S)n∈N est born´ee, on a ∪j∈NFj = S(Rd) qui est bien sur d’interieur non vide. Par cons´equent, il existeK∈Ntel que ˚FK6=∅. Par suite, il existeϕ0∈S et >0 tels que

{ϕ∈S, dS(ϕ,ϕ0)<2} ⊂FK

On en d´eduit qu’il existep∈N, tel que

{ϕ∈S,Np(ϕ−ϕ0)< } ⊂FK

(13)

PosonsM =K+ supn∈N|hT,ϕ0i|. Alors, pour tout ϕ∈S0 tel queNp(ϕ)≤1, on a

|hTn,ϕi|=1

|hTn,ϕi| ≤ 1

|hTn,ϕ−ϕ0i|+|hTn0i|

≤M

ce qui montre la borne annonc´ee.

Du principe de bornitude uniforme on d´eduit le r´esultat suivant:

Th´eor`eme 2.26 Soit (Tn) une suite de S0(Rd). On suppose que pour tout ϕ ∈ S(Rd) la suite (hTn,ϕiS0,S)n∈N converge dans C. Alors, la suite (Tn) converge dans S0.

Preuve.

Supposons donc que pour toutϕ∈S, (hTn,ϕiS0,S)n∈Nconverge dansCet notons T ϕ sa limite. Un argument classique montre queϕ7→ T ϕest lin´eaire.

La continuit´e deT est une cons´equence du th´eor`eme de bornitude uniforme.

Exercice 2.27 Pour tout n∈N, on consid`ere la distribution temp´er´ee Tn =

n

X

k=0

1 k!x2k

Montrer que la suite (Tn) converge dans D0(R) mais ne converge pas dans S0(R).

On d´efinit maintenant par dualit´e des op´erations naturelle sur les ´el´ements de S0.

D´efinition 2.28 Soitχ∈ C une fonction telle que pour toutα∈Nd, il existe Cα>0 et Nα∈Ntels que |∂αχ(x)| ≤CαhxiNα. Pour tout T ∈S0 on d´efinit χT ∈S0 par

hχT,ϕiS0,S =hT,χϕiS0,S SoitT ∈S0. Les d´eriv´ees deT sont d´efinies par

h∂xαT,ϕiS0,S = (−1)|α|hT,∂xαϕiS0,S. Il est clair que pour toutα∈Nd,∂xαT ∈S0.

Exercice 2.29 Soit P ∈ C[X] un polynˆome. Montrer que ∂αxP est la d´eriv´ee deP au sens usuel.

2.4 Transform´ ee de Fourier sur S

0

2.4.1 G´ en´ eralit´ es

D´efinition 2.30 Soit T ∈S0(Rd), on d´efinit la transform´ee de Fourier de T par

hF(T),ϕiS0,S =hT,F(ϕ)iS0,S (2.14) Proposition 2.31 L’application F :S0(Rd)→S0(Rd) est lin´eaire, continue et prolonge la transform´ee de Fourier usuelle surS(Rd).

(14)

Preuve.On montre d’abord queF(S0)⊂S0. Il est clair que pour toutT∈S0, la formule (2.14) d´efinit une forme lin´eaire sur S. Montrons que F(T) est continue. Supposons que (ϕn) est une suite de S qui converge versϕdansS. CommeF:S →S est continue, alors

F(ϕn)→ F(ϕ), n→ ∞.

CommeT ∈S0, on en d´eduit que

hF(T),ϕniS0,S =hTF(ϕn)iS0,S → hT,F(ϕ)iS0,S =hF(T),ϕiS0,S

ce qui prouve que F(T) est continue surS0.

La lin´earit´e de F sur S0 est une cons´equence imm´ediate de la d´efinition ci-dessus et de la lin´earit´e deF surS.

Supposons que (Tn) est une suite deS0qui converge versT dansS0. Alors, pour toutϕ∈S, on aF(ϕ)∈S. Par suite

hF(Tn),ϕiS0,S =hTnF(ϕ)iS0,S → hT,F(ϕ)iS0,S =hF(T),ϕiS0,S

ce qui montre queF(Tn) tend versF(T) dansS0. Ceci prouve queF:S0 →S0 est continue.

Le fait queF prolonge la transformation de fourier usuelle sur S est une

simple application du th´eor`eme de Fubini.

Th´eor`eme 2.32 La transform´ee de FourierFr´ealise un isomorphisme continu deS0 sur S0. Son inverse est l’op´erateur F d´efini par

hFT,ϕiS0,S =hT,FϕiS0,S

De plus, on a les identit´es

i) ∀T ∈S0(Rd),F(DαxT) =ξαF T

ii) ∀T ∈S(Rd), Dαξ(FT) = (−1)|α|F(xαT) Preuve.On a clairement

hFFT,ϕiS0,S =hFT,FTiS0,S =hT,F FϕiS0,S =hT,ϕiS0,S

qui prouve queFFT =T. De mˆeme on aF FT =T et par suiteF r´ealise un isomorphisme continu deS0 surS0 dont l’inverse estF.

Les identit´es i) et ii) sont obtenues par dualit´e `a partir des identit´es simi-

laires surS.

Exemple 2.33 On a

F(δx=x0) = (2π)d2e−ix0ξ et

F(eiηx) = (2π)d2δξ=η

Exercice 2.34 Calculer les transform´ees de Fourier des distributions temp´er´ees suivantes: cos(x),e−|x|,xk, 1+xx2.

Exercice 2.35 SoitAune matrice r´eelle sym´etrique r´eguli`ere (i.e.kerA= 0).

Alors

F(ei2hAx,xi) = eiπ4sgn(A)

|det(A)|1/2ei2hA−1ξ,ξi,

avec sgn(A) = 2r−n o`ur d´esigne le nombre de valeurs propres positives de A.

(15)

2.4.2 Transform´ ee de Fourier sur L

p

Pour toutp∈[1,∞], on a Lp(Rd)⊂S0(Rd) doncF est bien d´efini sur Lp. Pour p= 1, on a pour tout f ∈L1(Rd),F(f)∈L et

F(f)(ξ) = (2π)d2 Z

e−ixξf(x)dx

Pour p > 1, on n’a pas de formule analogue. Par contre pour p = 2, on a le r´esultat fondamental suivant:

Th´eor`eme 2.36 La transform´ee de fourier est un isomorphisme isom´etrique sur L2(Rd). Pour tout f ∈L2(Rd), on a

kF(f)kL2 =kfkL2

Preuve.On a d´ej`a vu que l’applicationF:S →S s’´etendait de mani`ere unique en une isom´etrie de L2. Il s’agit donc de v´erifier que F : S0 → S0 prolonge

F :S →S, ce qui a d´ej`a ´et´e vu.

2.4.3 Transform´ ee de Fourier sur E

0

On commence par rappeler les deux r´esultats sur la d´erivation et l’int´egration de crochets de distribution.

Th´eor`eme 2.37 (Th´eor`eme de d´erivation sous le crochet) Soient T ∈ D0(Rd)une distribution et soitϕ∈D(Rd×Rp)une fonction test support´ee dans K×Rp avec K compact. Alors la fonction

y7→ hT,ϕ(.,y)iD0,D

est de classeC sur Rp et on a

yα(hT,ϕ(.,y)iD0,D) =hT,∂αyϕ(.,y)iD0,D

Preuve.Soity0∈Rd. D’apr`es la formule de Taylor, pour touth∈Rp on a ϕ(x,y0+h) =φ(x,y0) +

d

X

j=1

yjφ(x,,y0)hj+r(x,y0,h) avec

r(x,y0,h) = 2 X

|α|=2

hα α!

Z 1 0

(1−t)∂αyϕ(x,y0+th)dt

Par th´eor`eme de d´erivation sous le signe int´egral, la fonction r est C par rapport `axet on a pour toutα∈Nd et pour|h| ≤1

sup

x∈K

|∂xαr(x,y0,h)| ≤C|h|2 sup

x∈K,y∈B(y0,1)

sup

|β|≤2

|∂αxyβϕ(x,y)|. (2.15) En particulier,x7→r(x,y0,h) appartient `aD pour touthet on a

hT,ϕ(.,y0+h)iD0,D =hT,ϕ(.,y0)iD0,D+

d

X

j=1

hjhT,∂yjϕ(.,y0)iD0,D

+hT,r(.,y0,h)iD0,D

(16)

CommeT ∈D0, il existe C >0 andm∈Ntels que hT,,r(.,y0,h)iD0,D≤Csup

x∈K

sup

|α|≤m

|∂xαr(x,y0,h)|

et combin´e avec (2.15), il vient

hT,,r(.,y0,h)iD0,D ≤C(ϕ)h2 pour une certaine constanteϕ. On en d´eduit que

hT,ϕ(.,y0+h)iD0,D =hT,ϕ(.,y0)iD0,D+

d

X

j=1

hjhT,∂yjϕ(.,y0)iD0,D

+O(|h|2)

Ceci prouve que l’applicationy7→ hT,ϕ(.,y)iD0,Dest d´erivable de d´eriv´eehT,∂yϕ(.,y)iD0,D. En it´erant l’argument on obtient le r´esultat annonc´e.

Th´eor`eme 2.38 (Th´eor`eme d’int´egration sous le crochet) Soient T ∈ D(Rd)une distribution et ϕ∈ Cc(Rd×Rp). Alors

Z

Rd

hT,ϕ(.,y)iD0,Ddy=

T, Z

ϕ(.,y)dy

D0,D

Preuve.On fait la d´emonstration dans le casp= 1. On a suppϕ⊂K×[−R,R]

pour un certainR >0. On introduit une fonctionχ∈ Cc(]−R,R[) telle que Z

R

χ(t)dt= 1.

Alors, la fonction

ψ(x,y) =ϕ(x,y)−χ(y) Z

R

ϕ(x,z)dz

est C `a support compact et on voit facilement que Z

R

ψ(x,y)dy= 0,∀x∈Rd Par suite, la fonction (x,y)7→Ψ(x,y) d´efinie par

Ψ(x,y) = Z y

−∞

ψ(x,z)dz

est aussiC `a support compact et on a bien sur ∂yΨ(x,y) = ψ(x,y). On peut donc appliquer le th´eor`eme de d´erivation sous le signe crochet. Il vient

yhT,Ψ(.,y)i=hT,ψ(.,y)i On int`egre cette indentit´e entre sur R. Il vient

Z

R

hT,ψ(.,y)idy= Z R

−R

hT,ψ(.,y)idy=hT,Ψ(.,R)i − hT,Ψ(.,−R)i= 0

(17)

Or, on a

hT,ψ(.,y)i=hT,ϕ(.,y)−χ(y) Z

R

ϕ(.,z)dzi=hT,ϕ(.,y)i −χ(y)hT, Z

R

ϕ(.,z)dzi

En int´egrant par rapport `ay, il vient 0 =

Z

R

hT,ψ(.,y)idy= Z

R

hT,ϕ(.,y)idy− hT, Z

R

ϕ(.,z)dzi Z

R

χ(y)dy

= Z

R

hT,ϕ(.,y)idy− hT, Z

R

ϕ(.,z)dzi

ce qui prouve le r´esultat.

On peut maintenant d´emontrer le r´esultat principal de cette section.

Th´eor`eme 2.39 SoitT ∈ E0(Rd), alors F(T)∈S0∩ C et on a F(T)(ξ) = (2π)d2hT,e−ixξiE0,C

Preuve.SoitT ∈ E0(Rd) et soit

v(ξ) := (2π)d2hT,e−ixξiE0,C

Le th´eor`eme de d´erivation sous le crochet montre quev est C surRd et qu’il existem∈Net C >0 tels que

|v(ξ)| ≤Chξim,∀ξ∈Rd

Par suitev∈S0(Rd) et en appliquant le th´eor`eme d’int´egration sous le crochet, pour toutϕ∈S0, on a

hv,ϕiS0,S = (2π)d2 Z

hT,e−ixξiD0,Dϕ(ξ)dξ

=hT,(2π)d2 Z

e−ixξϕ(ξ)dξiD0,D =hT,ϕiˆ S0,S

ce qui prouve que T =v.

(18)

Chapitre 3

Compl´ ements sur les espaces de Sobolev

3.1 Espaces de Sobolev sur R

d

3.1.1 G´ en´ eralit´ es

Dans toute la suite, on noterahξi= (1 +|ξ|2)12.

D´efinition 3.1 Pour touts∈R, on d´efinit l’espace de Sobolev d’indices par Hs(Rd) ={u∈S0(Rd),hξisF(u)∈L2(Rd)}

et

kukHs =khξisF(u)kL2

Exercice 3.2 (In´egalit´e de Peetre) Montrer que pour tout ν ∈ R il existe Cν>0 tel que

hx+yiν≤Cνhxiνhyi|ν|

pour toutx,y∈Rd.

Th´eor`eme 3.3 Soitm∈N, alors

Hm(Rd) ={u∈L2(Rd), ∂αu∈L2,∀|α| ≤m}.

De plus kukHm est ´equivalente `aP

|α|≤mk∂αukL2.

Preuve.Laiss´ee en exercice.

Exercice 3.4 SoitT ∈ E0(Rd). Montrer qu’il existe s∈Rtel queT ∈Hs(Rd).

Attention l’indice sd´epend deT!

Proposition 3.5 Soients,t∈Retα∈Rd. On a les propri´et´es suivantes:

1. l’injectionS(Rd),→Hs(Rd)est dense.

2. Hs(Rd)est un espace de Hilbert pour le produit scalaire hu,viHs=

Z

Rd

hξi2sF(u)(ξ)F(v)(ξ)dξ

(19)

3. H0=L2

4. s≤t→Hs⊂Ht

5. ∂α:Hs→Hs−|α|est continue.

Preuve. 1) Soitu∈ Hs(Rd) et soit v(ξ) =hξisu(ξ). Alorsˆ v ∈ L2(Rd). Or, on sait queS est dense dansL2. Par suite, il existe une suite (ψn) deS telle que ψn→v dansL2. On d´efinit

ϕn =F(hξi−sψn) On a ϕn ∈S et

n−ukHS =khξisF(ϕn−u)kL2 =kψn− hξisFukL2 →0 quandn→0.

2) Il est clair queh.,.iHs est un produit scalaire. De plus, on a hu,viHs=hFu,FviL2(hξi2sdξ)

Supposons que (un) est une suite de Cauchy dansHs. Alors (ˆun) est de Cauchy dansL2(hξi2sdξ) qui est complet. Par suite, (ˆun) admet une limitev∈L2(hξi2sdξ).

On pose u=Fv ∈ S0. Puisque Fu=v ∈L2(hξi2sdξ) alors v ∈Hs et on a bien un→udansHs.

3) est ´evident.

4) est une cons´equence imm´ediate de l’in´egalit´ehξis≤ hξitvalable pour tout s≤t.

5) Pour toutu∈Hs⊂S0, on a F∂αu= (iξ)αFu. Par suite, hξis−|α||F∂αu| ≤ hξis−|α||ξ||α||Fu| ≤ξs|Fu|.

On en d´eduit que∂αu∈Hs−|α| et que

khξis−|α|F∂αukL2≤ kukHs

ce qui prouve le r´esultat.

Th´eor`eme 3.6 Soits∈Ret soit T ∈(Hs(Rd))0. Alors J(T) :S(Rd)→C

ϕ7→T(ϕ)

d´efinit un ´el´ement de S0(Rd). De plus J(T) ∈ H−s(Rd) et l’application J : (Hs)0→H−s est une isom´etrie bijective.

Preuve.SoitT une forme lin´eaire continue surHs. Pour toutu∈Hs, on a

|T(u)| ≤CkukHs. (3.1)

Par ailleurs, pour toutu∈S(Rd), on au∈Hset kuk2Hs≤ kuk2H|s|

Z

hξi−d−1hξi2|s|+d+1|ˆu(ξ)|2dξ≤C sup

|α|≤|s|+d+1

sup

x∈Rd

|∂αu|

(20)

En combinant cette estimation avec (3.1), on obtient la continuit´e deT en tant qu’op´erateur de S dansR. Ceci montre queJ(T)∈S0. Montrons maintenant queJ(T)∈H−s. D’apr`es le th´eor`eme de Riesz, il existe w∈Hs(Rd) tel que

T(u) =hu,wiHs,∀u∈Hs (3.2) et kTk(Hs)0 =kwkHs. Autrement dit

T(u) = Z

Rd

u(ξ)hξiˆ 2sw(ξ)dξˆ Pour u∈S(Rd), cette identit´e se r´e´ecrit

T(u) =hF(hξi2sw),uiˆ S0,S

On a doncT =F(hξi2sw) et par cons´ˆ equent hξi−sF(T) =hξisw.ˆ

Par d´efinition, le membre de droite appartient `a L2 et par suite T ∈H−s. De plus on d´eduit imm´ediatement de l’identit´e ci-dessus que

kTkH−s =kwkHs

ce qui fournit la conclusion.

3.1.2 Espace de Sobolev et changement de variable

Th´eor`eme 3.7 Soit 0 < s <1. Il existe une constante As >0 telle que pour toutu∈S(Rd)

k(1 +|ξ|2s)12ukˆ 2L2(Rd)=kuk2L2(Rd)+As

Z Z

|u(x)−u(y)|2|x−y|−d−2sdxdy De plus, cette quantit´e est ´equivalent `akuk2Hs.

Preuve.Soitu∈S(Rd), on a I:=

Z Z

|u(x)−u(y)|2|x−y|−d−2sdxdy= Z Z

|u(x+y)−u(y)|2|x|−d−2sdxdy Par ailleurs, on voit facilement que pour toutx∈Rd, la transform´ee de Fourier dey7→u(x+y)−u(y) estξ7→(eixξ−1)ˆu(ξ). En appliquant l’´egalit´e de Parseval, il vient

Z

|u(x+y)−u(y)|2dy= Z

|eixξ−1|2|ˆu(ξ)|2dξ et par suite

I= Z Z

|eixξ−1|2|ˆu(ξ)|2|x|−d−2sdxdξ (3.3) Remarquons maintenant que la fonction

Gs(ξ) = Z

|eixξ−1|2|x|−d−2sdx

(21)

est bien d´efinie car 0< s <1 etx7→eixξ−1 s’annule enx= 0. De plus, il est clair que pour toute rotation Ω, on aG(Ωξ) =G(ξ). Donc G(ξ) = Γ(|ξ|) pour une certaine fonction Γ. De plus, on voit facilement par changement de variable que

Γ(λt) =|λ|2sΓ(t).

et par cons´equent Γ(|ξ|) =|ξ|2sΓ1 avecAs= Γ(1). En injectant cette informa- tion dans (3.3), il vient

I=As Z

|ˆu(ξ)|2|ξ|2s

En ajoutant kuk2L2 = kˆuk2L2 `a cette identit´e, on obtient le r´esultat annonc´e.

L’´equivalence aveckuk2Hs est laiss´ee au lecteur.

Th´eor`eme 3.8 Soit s ≥ 0 et soit m ∈ N tel que m ≥ s. On suppose que θ:Rd→Rd est unCm diff´eomorphisme tel que

∃C >0, sup

1≤|α|≤m

sup

x∈Rd

|∂xαθ| ≤C et sup

|β|=1

sup

x∈Rd

|∂xβθ−1| ≤C Alors, pour toutu∈Hs(Rd),u◦θ∈Hs(Rd)

ku◦θkHs ≤C0kukHs (3.4)

pour une certaine constante C0 >0 ind´ependante de u.

Preuve. Il suffit de d´emontrer que l’estimation (3.4) est satisfaite pour tout u∈ Cc(Rd). Supposons en effet que c’est le cas et soitu∈Hs(Rd) quelconque.

Il existe une suite (un) d’´el´ements de Cc(Rd) telle que un → udans Hs. En particulier, (un) est de Cauchy dansHset grace `a (3.4), la suitevn=un◦θest de Cauchy dansHs. Elle admet donc une limite v ∈Hs. Par ailleurs, au sens des distributions, on avn=un◦θ→u◦θ. On en d´eduit que v=u◦θ. Donc u◦θ∈Hs et en passant `a la limite dans l’in´egalit´e

kun◦θkHs ≤C0kunkHs

on obtient (3.4) pour toutu∈Hs.

On montre maintenant (3.4) pour toutu∈ Cc (Rd) dans le cas 0≤s <1.

Sis= 0, le r´esultat d´ecoule directement d’un changement de variable.

On se place donc dans le cas 0< s <1.

D’apr`es le th´eor`eme 3.7, on a ku◦θk2Hs(Rd0)=ku◦θk2L2(Rd0)+As

Z Z

|u(θ(x))−u(θ(y))|2|x−y|−d0−2sdxdy (3.5) Il est clair que

ku◦θk2L2(Rd0)=kujθ12k2L2(Rd0)

o`ujθd´esigne le jacobien du changement de variablex7→θ−1(x). Par hypoth`ese, il existeC >0 tel que supRdjθ(x)≤C. Par suite

ku2◦θk2L2(

Rd0)≤Cku2k2L2(

Rd0) (3.6)

(22)

Il reste donc `a examiner le second terme du membre de droite de (3.5). A nouveau, on effectue le changement de variables (x,y) = (θ(x0),θ(y0)). Il vient

I: = Z Z

|u(θ(x))−u(θ(y))|2|x−y|−d0−2sdxdy

= Z Z

|u(x0)−u(y0)|2|θ(x0)−θ(y0)|−d0−2sjθ(x0)jθ(y0)dx0dy0

Or, il existe des constantesC1,C2>0 telles que pour toutx,y∈supp(u2) on a jθ(x)≤C1et |θ(x)−θ(y)| ≥C2|x−y|

o`u la seconde estimation vient du th´eor`eme des accroissements finis pourθ−1. On en d´eduit que

I≤C Z Z

|u2(x0)−u2(y0)|2|x0−y0|−d0−2sdx0dy0 En combinant cette estimation avec (3.5) et (3.6), on obtient

ku◦θk2Hs(

Rd0)≤Ckuk2Hs(

Rd0) (3.7)

Cela montre queu◦θ∈Hs ainsi que l’estimation souhait´ee.

3.1.3 Espaces de Sobolev sur une hypersurface

D´efinition 3.9 Soit Σun sous ensemble de Rd. On dit que Σ est une hyper- surface r´eguli`ere siΣest partout localement diff´eomorphe `aRd−1, i.e. pour tout x0 ∈ Rd, il existe un voisinage ouvert V de x0 et un C- diff´eomorphisme κ: V →V0 tel queκ(V ∩Σ) =V0∩ {x1 = 0}. Le couple (V,κ) s’appelle une carte de l’hypersurface Σ.

Proposition 3.10 SoitΣ⊂Rd une hypersurface r´eguli`ere et compacte. Alors, il existe une famille finie de cartes (Vjj)j=1,...,J telle que lesVj recouvrentΣ.

Une telle famille s’appelle un atlas de Σ.

Preuve.C’est une cons´equence imm´ediate du Th´eor`eme de Borel-Lebesgue.

D´efinition 3.11 Soit s≥0. L’espace de Sobolev Hs(Σ) est l’espace des fonc- tions u∈ L2(Σ) telles que pour toute carte (V,κ) et pour tout χ ∈ Cc(Rd) la fonction (χu)◦κ−1 appartient `aHs(Rd−1).

Proposition 3.12 La d´efinition pr´ec´edente ne d´epend pas du choix de l’atlas pourΣ.

On fait la preuve dans le cas 0≤s <1.

Supposons que (V11) et (V22) sont deux cartes telles que V1∩V2 6= ∅ et soit χ ∈ Cc(V1∩V2). Pour j = 1,2, on note uj = (χu)◦κ−1j . On a donc u1=u2◦θavecθ=κ2◦κ−11 . On doit montrer que

u2∈Hs(Rd−1) =⇒u1∈Hs(Rd−1)

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