Paraissant le Jeudi et le Dtacbe à la Chanx-de-Fondi

Dix-neuvième Année. — N° 59 P r i x d u n u m é r o : 1 0 centimes,

n \

Jeudi 28 Juillet 1904 Bureaux : R u e d e l a S e r r e , 5 8

S U I S S E

ABONNEMENTS

Un an Six mois:

Suisse . . . . Fr.6»— Fr. 3»—

Union postale » 12»— » 6»—

On s'abonne a tons les bureaux de poste.

Paraissant le Jeudi et le Dtacbe à la Chanx-de-Fondi

ANN0N6ES

laisses 20 ct., étrangères 25 et. la ligne Oilïes et demandes de place

10 centimes la ligne.

Les annonces se paient d'avance.

Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.

Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l .

Bureau des Annonces: HAASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.

Comment on fonde, on administre

et on fait prospérer une Coopérative C'est le litre d'une brochure de Viclor Serwy

]

), secrétaire de la Fédération des Sociétés Coopératives belges, et cette bro- chure est, au point de vue pratique, le plus excellent outil qui ait été fourni aux coopérateurs. —• M. Serwy est socialiste, mais coopérateur d'abord, et sur ce ter- rain, nous nous entendons tous à quelque parti philosophique, politique ou religieux auquel nous appartenions. Dans la grande religion coopérative, toute imprégnée d'ab- négation et de dévouement, les de Boyve, les Gide, les Bertrand, les Anseele, les Holyoake sont frères. Ils répudient seule- ment ceux qui, faisant passer la politique avant la coopération, avilissent la coopéra- tion en la considérant comme un moyen plus ou moins eflicace et ne voient pas en elle le but suprême qui déjà apparaît à nos yeux.

Notre maître, Charles Gide, a dernière- ment publié un excellent petit manuel de la Coopération. La brochure de M. Serwy semble en être le complément parfait, au point de vue purement pratique.

Nous allons parcourir rapidement les prescriptions essentielles de ce manuel.

Il ne semble pas sérieux de confier à un comité de 9 à 10 membres, réunis le soir le soin de faire des achats. Pour bien acheter, il faut un apprentissage de tous les jours : c'est une profession comme celle de bou- langer, serrurier, mineur. N'est pas forge- ron qui veut, n'est pas commerçant qui

s'improvise. Deux hommes chargés des

achats, c'est suffisant ; les Coopératives anglaises et les grandes maisons de com- merce ne procèdent pas autrement.

P o u r acheter, il ne faut pas viser seule- ment au bon marché ; il ne faut pas non plus s'embarrasser de stocks considérables.

Certaines marchandises, telles que les épi- ceries, café, sucre, sel, savon, perdent de leur poids ou de leur qualité en vieillissant, sans compter que c'est du capital impro- ductif.

') Prix : 1 fr. 25. — Gand, Soc. Coop. Volks-

drukkerij, rue Haulport, 29.

Les marchandises courantes et sans cesse renouvelées, voilà ce qu'il faut acheter!

Le choix d'un bon administrateur est important. — Le sort de la société en dé- pend ; aussi ne faut-il pas rechigner devant l'indemnité à lui attribuer. Ce salaire le mettra à l'abri de la tentation des pots de vin et suscitera son zèle par le désir de conserver longtemps une situation hono- rable. C'est de l'argent bien placé, à gros

intérêts pour les coopérateurs.

Les commissionnaires ont un rôle aussi important. Ils contrôlent les opérations des administrateurs. Leur attention doit se porter particulièrement sur les points sui- vants : livres de dépenses et de recettes toujours en règle, pièces comptables nu- mérotées et classées, comptabilité exacte, caisse à jour. — Il est bon de n'appeler à ces fonctions délicates que des travailleurs pris parmi les plus capables et les plus instruits. En les nommant, on leur confie la surveillance du bien collectif.

Le gérant ne doit pas être choisi avec un moindre souci. — P o u r un employé de commerce on exige des connaissances spéciales, on fait subir des examens, on exige des diplômes ; pour un gérant de société coopérative, on ne se préoccupe pas toujours de conditions indispensables à une fonction capitale dans une société co- opérative. Dans une coopérative, un gérant est constamment en contact avec la clien- tèle. S'il est empressé, affable, serviable envers les coopérateurs, intelligent et hon- nête, il fait autant pour le succès de la Coopérative que le bon marché et la bonne qualité des produits.

Le gérant est, par ses rapports réguliers et constants avec les coopérateurs, un guide pour le Conseil d'administration ; dans ces conditions, il est utile qu'il as- siste .aux réunions du Conseil, où il sera le trait d'union entre le monde des con- sommateurs et l'organisme administratif.

L'expérience a obligé nombre de sociétés, dans une pensée de prudence, à passer un contrat avec leur gérant ').

') Le Manuel de M. Vinck donne un modèle de ce contrat.

S'il ne faut pas, dans une coopérative, avoir peur de la concurrence, il faut néan- moins en tenir compte. Pour certains arti- cles, tels que le sucre, quelques catégories de savon, etc., la vente se fait au prix de revient : c'est ce qu'on appelle les produits de réclame. En vendant ceux-ci, le com- merçant en écoule d'autres sur lesquels il se rattrape largement. Il a bien fallu que la coopération tint compte de ces faits ; aussi vend-elle les articles au prix de la concurrence. Quant aux autres marchandi- ses, le prix de vente est supérieur au prix d'achat de fi à 30 °/o.

Quelques rares sociétés vendent au prix de revient, se contentant de couvrir leurs frais généraux avec l'escompte ou les ris- tournes. Ce' système empêche l'accumula- tion de l'épargne et n'attache pas le coopérateur à l'institution ; enfin il a le grave défaut d'enlever à la coopération son rôle d'éducation, son caractère de solida- rité, pour en faire une œuvre de pur mer- cantilisme.

Heureusement, celle manière d'envisager la coopération n'a plus guère de partisans.

Aujourd'hui, on est généralement d'ac- cord pour vendre au plus haut prix. Le.

système de Hochdale, de vendre plus cher que le prix de revient afin de permettre l'accumulation de l'épargne, est devenu la règle en Angleterre, en Belgique, en Italie, en France, en Hollande, en Suisse.

Le contrôle de la vente peut se faire d'une façon fort ingénieuse ainsi que cela se pratique en Allemagne.

Le gérant a à sa disposition des rouleaux

de tickets numérotés, de couleurs diverses

et de valeurs différentes, de ;>, 10,

^L2Î), ;>0 cen-

times, de 1 franc, 2 francs et ;> francs. Il

esl tenu un compte exacte du nombre de

tickets remis au gérant. Chaque rouleau de

tickets tourne comme une bobine autour

d'un axe dans une boite fermée ; les tickets

apparaissent un à un sous le couvercle de

celle-ci. A une ménagère achetant pour

8 fr. 35, par exemple, il sera remis un ti-

ckcl de ;i francs, un de deux francs, un de

1 franc, un de 23 centimes et un de 10

centimes. Ces tickets étant numérotés, il

436 . L A F É D É R A T I O N H O R L O G È R E S U I S S E

e s t facile d e c o n n a î t r e , à la fin d e la j o u r - n é e , l e t o t a l d e s v e n t e s . S i l ' o n c o n s t a t e q u e l e s t i c k e t s à 5 , 1 0 , 2 5 , 50 c e n t i m e s , 1 franc, 2 f r a n c s e t 5 francs p o r t e n t r e s - p e c t i v e m e n t l e s n u m é r o s 1 6 , 2 1 , 5 1 , 1 0 1 , 76, 2 6 e t 1 1 , o n s a u r a q u ' o n a v e n d u p o u r 0.75 + 2 fr. + 12 fr. 50 - f 50 fr. - | - 175 fr.

+ 50 fr. - ( - 50 ; s o i t 2 9 0 fr. 2 5 .

C e s y s t è m e p r é s e n t e l e s a v a n l a g e s s u i - v a n t s : C o n t r ô l e q u o t i d i e n r a p i d e d e la v e n t e e t d e l i v r a i s o n facile d e la v a l e u r d e s m a r - c h a n d i s e s .

L a c o m p t a b i l i t é d e la S o c i é t é e s t d e la p l u s g r a n d e i m p o r t a n c e . U n e c o o p é r a t i v e s a n s c o m p t a b i l i t é , d i t M . W i n c k , c'est u n n a v i r e s a n s g o u v e r n a i l . E l l e m a r c h e à l ' a v e u g l e t t e . G a r e a u n a u f r a g e !

L a S o c i é t é C o o p é r a t i v e d o i t s u i v r e s e s affaires j o u r p a r j o u r . E n c a s d ' e r r e u r , elle p e u t a l o r s p r e n d r e d e s m e s u r e s i m m é d i a - tes ; elle sait o ù le b â t b l e s s e , e t elle p e u t r é p a r e r , a m é l i o r e r . Il faut u n e c o m p t a b i - l i t é , n o n s e u l e m e n t p o u r q u e l e s a d m i n i s - t r a t e u r s p u i s s e n t s e d i r i g e r s a g e m e n t à t r a v e r s l e s affaires c o m m e r c i a l e s , m a i s e n - c o r e p o u r m e t t r e l e u r r e s p o n s a b i l l é à c o u - v e r t e n l e u r p e r m e t t a n t d ' i n s p i r e r la p l u s a b s o l u e c o n f i a n c e à l e u r s c a m a r a d e s e t d e faire taire la c a l o m n i e . D a n s u n e C o o p é r a - tive la c o n f i a n c e d o i t ê t r e a s s u r é e a u x a d m i n i s t r a t e u r s p o u r faire p r o s p é r e r l ' œ u - v r e , m a i s elle n e s a u r a i t e x i s t e r q u ' à la c o n d i t i o n d ' ê t r e s o u m i s e a u c o n t r ô l e : le m o y e n c'est la c o m p t a b i l i t é .

N o u s a r r ê t o n s là l e s p r é c i e u x c o n s e i l s q u e d o n n e M. S e r w y d a n s sa p e t i t e b r o - c h u r e ; m a i s elle e s t t o u t e n t i è r e à lire et.

à m é d i t e r . S i elle é t a i t le g u i d e d e t o u t e s n o s s o c i é t é s , o n n e v e r r a i t p a s t o m b e r e n l i q u i d a t i o n j u d i c i a i r e d e p u i s s a n t e s socié- tés q u i j a d i s f o u r n i s s a i e n t la s u b s i s t a n c e à la p o p u l a t i o n d e t o u t e u n e g r a n d e ville. L a p l a i e , d a n s n o s s o c i é t é s , c ' e s t la m é f i a n c e d e s a d m i n i s t r é s et la g a b e g i e d e s a d m i n i s - t r a t e u r s , c'est l ' a b s e n c e d e r e s p o n s a b i l i t é d e c e u x - c i , c'est la h a i n e d e la d i r e c t i o n d e la p a r t d e la foule i n c o n s c i e n t e . P a r t o u t o ù d i s p a r a i s s e n t c e s v i l a i n s d é f a u t s , la c o o p é - r a t i o n p r e n d u n e s s o r p r o d i g i e u x . N e p o u v o n s - n o u s d o n c a r r i v e r à i m p o s e r à l ' e s p r i t d u p e u p l e c e l t e n é c e s s i t é d ' u n e d i r e c t i o n l a r g e m e n t r é t r i b u é e , p u i s s a n t e e t r e s p o n s a b l e ?

(VEmancipation). L É O N D E S E I L U A C .

Une Légation à Saint-Pétersbourg

On écrit de Saint-Pétersbourg au Journal de Genève, à propos du rappel de la mission suisse, que si notre pays avail été représenté auprès du gouvernement impérial, il est probable que nous n'aurions pas eu à déplorer un incident aussi fa- ctieux, et que, tout au moins, l'incident aurait eu une solution plus rapide. Notre correspondant nous rappelle à ce propos que les Suisses de Saint-Pétersbourg ont adressé une pétition au Conseil fédéral pour demander la création d'une légation en Russie, el que cette pétition est de- meurée sans réponse.

D'autres journaux suisses soulèvent aussi la question d'une légation suisse à Saint-Péters- bourg.

On connaît notre avis à ce propos. Nous avons publié une série d'articles pour montrer que nos intérêts politiques et commerciaux exigaient que nous fussions représentés diplomoliquement au- près du gouvernement russe. On sait que le Conseil fédéral, prenant en considération une proposition des Chambres, est en train de discu- ter la question et doit soumettre à l'Assemblée fédérale un prochain rapport à ce sujet.

Malheureusement, le récent incident n'est pat fait pour avancer les choses. Notre dignité avant tout : nos intérêts ensuite.

Système monétaire en Finlande

La Gazette de Finlande annonce officielle- ment que le czar a sanctionné los mesures prises en vue de l'unification du système monétaire en Finlande.

Une montre dite '« universelle »

M. J . Niederhiiuser, de Bienne, a, grâce à un travail considérable et au prix de grands sacrifi- ces de temps, inventé une montre — la montre universelle — sur laquelle il désire attirer l'atten- tion des fabricants el de tous ceux qui s'occupent d'horlogerie.

Celle monlre mérite le titre «d'universelle»

attendu qu'elle indique l'heure pour n'importe quel méridien terrestre. Le principe de l'indi- cation des heures esl toul différent de celui des montres ordinaires. L'aiguille des heures est fixe; le cadran tourne dessous dans le même temps qu'il faul à la terre pour accomplir son mouvement de rotation, soit 24 heures. L'ai- guille fixe des heures indique l'heure qu'il esl, à midi, s u r chacun des points de la terre qui passe dessous. Le cadran esl divisé en deux fois douze h e u r e s : il peut aussi bien l'être en vingt- quatre heures consécutives. L'aiguille des mi- nutes et celle des secondes font leur course comme à l'ordinaire. La monlre est réglée sur l'heure de l'Kurope centrale; elle marche trenle- six heures et le modèle a été fait avec un quan- tième ; c'est un remontoir ancre ; elle n'est pas compliquée et peut èlre exécutée en toute gran- d e u r s ; le mouvement est bon el solide.

M. Niederhäuser croil qu'en fabriquant celle montre on rendrait un immense service à l'in- dustrie horlogère actuellement si malade.

L'invention est brevette et M. Niederlmuser, un vieil horloger de 74, ans, sérail disposé à entrer en relations avec des fabricants el autres intéressés qui auraient l'intention de lancer cetle affaire.

Adresse de l'inventeur: rue F r a n c h e , (>, à Bienne. — Voir aux annonces.

(Communiqué.)

Brevets d'invention

Communication de l'office de brevels d'invention pour l'obtention des brevels suisses et étrnn- . gers, Malhey-Doret, Ingénieur-Conseil, La

Chaux de-Fonds, rue Leopold Robert n° 50.

Allemagne.

N° 153,413.— Dispositif de remontage électrique pour pièces d'horlogerie. — Paul Jobst, Munich.

Etats- Unis d'Amérique.

Nu 763,097. — Châtelaine pour montres. — Albert Eppte, Atlleboro(Mass.)

Angleterre.

N" 3,279. — Horloges. —> G.F.Bley. Salis- bury & II. Williamson Ltd., Londres.

Le radium et la bijouterie

L'infatigable sir William Çrooks vient de com- muniquer à la Société royale de Londres le ré- sultat de ses expériences sur les diamants soumis à l'action du radium.

Le physicien anglais est parvenu à établir d'une façon indéniable que certains diamants, de même que le verre, changent de couleur sous l'action du mystérieux métal. Le diamant de couleur jaune pâle est surtout sensible à celte action : il prend bientôt une coloration bleu ver- dàlre. Certains diamants, au contraire, ne souf- frent pas le moindre changement.

Nous pouvons donc nous attendre à voir les bijoutiers établir sous peu une nouvelle classifi- cation des diamants ; ceux qui resistente l'action du radium el ceux qui succombent à son in- fluence.

Franchement, le radium étend de tous côtés son action puissante. Ce nouveau venu devient décidément encombrant.

Appareil pour transmettre les écritures et les dessins par voie télégraphique

Le professeur Cerebotani, de Munich, vient de faire une conférence à l'Urania de Berlin sur un in-

téressant appareil télégraphique de son invention.

Après avoir apporté à celui-ci des perfectionne- ments incessants, M. Cerebotani vient de le met- tre à l'essai avec un succès parfait sur les lignes télégraphiques reliant Munich et Augsburg, Milan et Rome, Milan et Turin el enfin Munich et Berlin. L'inventeur a même l'intention d'ap- pliquer son système à la transmission sans fil.

des dessins, etc., ce qui serait tout spécialement facile en raison des intensilés de courant exces- sivement faibles (environ 2 millamp.) suffisantes pour actionner l'appareil de réception. Le dispo- sitif électromagnétique comprend 4 bobines, de deux enroulements chacune et qui s'entrecroi- sent sur une petite planchette. Selon que les cou- rants lancés dans ces bobines sont plus ou moins intenses et de même sens ou de sens opposés, on peut obtenir différents courants variables et des deux sens, produisant des effets électroma- gnétiques correspondants. La variété et le nom- bre à peu près illimité de ces impulsions de courant est le point le plus important qu'il con- vient de mentionner, l'appareil récepteur présen- tant une disposition tout analogue. Dans le cas où cet appareil est employé comme télégraphe imprimeur, les caractères métalliques, noyés dans une substance isolante, jouent évidemment dans la transmission le rôle le plus important.

Dans ce cas, cet appareil ne semble cependant pas présenter d'avantages spéciaux, comparati- vement à l'appareil Hughes, abstraction faite de la possibilité d'être actionné sans fils. L'appareil Cerebotani semble, d'un autre côté, appelé à prendre une importance bien plus considérable comme télégraphe autographique ; le dispositif de transmission comprend une plume entraînée sur le papier au moyen d'un système de coordo- nées auquel correspond dans l'appareil à récep- tion un dispositif tout analogue susceptible d'être agrandi ou réduit. Le système de coordonnées est constitué par deux barres s'entrecroisant à angle droit et munies chacune d'une coulisse dans laquelle glisse l'autre. C'est au moyen de ce dispositif de guidage que la plume peut évi- demment être menée à un point quelconque du papier, donnant dans chaque point naissance à l'impulsion de courant correspondante, ce qui oblige la plume disposée dans l'appareil de ré- ception à enregistrer ce point à l'endroit corres- pondant du récepteur. Il est vrai qu'une certaine pratique est nécessaire pour manier cet appareil.

Une vitesse de 100 lettres par minute est, parait- il, réalisée sans difficulté; l'appareil peut èlre employé partout où l'on se sert d'un télégraphe Morse, et même être utilisé concurremment avec un téléphone. Les dislances franchissables sem- blent èlre pratiquement illimitées; dans le cas où l'on se heurterait à des difficultés on n'aurait qu'à recourir à l'emploi de relais.

(Electricien). A. GBADENVITZ.

Question de réglage

Genève, le 26 juillet 1904.

Monsieur le Rédacteur de la

« Fédération horlogère », Monsieur,

• Vos articles Question de réglage m'ont bien intéressé. — J e pense bien faire en vous adres- sant sur ce sujet les renseigements suivants.

S'ils ne réussissent pas à metlre tout le monde d'accord ils auront au moins pour effet d'éclaircir la question.

Monsieur Charles Rosal par ses-brevels cl par les lettres qu'il vous adresse se prévaut à tort d'èlre l'invenleur de ce qu'il appelle « l e pilon mobile» car je revendique absolument le droit d'auteur des premières constructions nyanl cette qualité, Monsieur C. R. le sait du reste mieux que qui que ce soit, car ce n'est pas pour me renseigner sur les mérites de son système qu'il a fait deux fois le voyage du Loclc à Genève pour venir me voir.

Voici du reste les preuves de l'anlériorité de mes systèmes, auxquels j ' a i donné le nom un peu long il est vrai mois juste de raquette-tenon à double mouvement circulaire. Il fallait en effet faire tout d'abord un tout de la raquette et du tenon (piton comme vous l'appelez à Neuchà- lel) d'où le nom de raquette-tenon. Le double mouvement circulaire indique la deuxième qua- lité du système qui se meut dans son ensemble d'après le même centre et cela sans préjudice du mouvement ordinaire de la raquette.

Combiné en 1892 j ' a i termyié le premier de mes systèmes le 12 avril l8g3 pour le chrono-

• M — É * » —

LA FÉDÉRATION HORLOGERE SUISSE ⁴³⁷

t

mèlre n" ig58. Note du reste existe à ce sujet fol. 118 de mon livre de réglage 1888—04.

Le 6 novembre i8g3 j ' a i mis en observation un deuxième système du tenon mobile mais sans raquette.

Pendant le premier semestre de 1894 j ' a i cons- truit un troisième système pour (5 chronomètres n° 2078—83.

C'est ce système de raquette-tenon à double mouvement circulaire que j ' a i exposé à Genève en 189(5 avec grand» dessins explicatifs.

Ces 6 chronomètres ont été mis en observation avec leurs systèmes terminés du 22 août au 22 octobre 1891 (livre réglage folios 14, 16, 26, 30, 34 et 38.)

Enfin le iSjuin i8g5 (folio 90) soit environ 5 ans avant les brevets Rosal j ' a i mis en obser- vation le chronomètre n° 2261 pourvu ft un qua- trième sj-stème ayant l'avantage de pouvoir faire obtenir au spiral le tour complet alors qu'avec les autres on n'obtenait guère que lh à

3/t de tour au maximum.

J'ajoute que toutes ces piècesont été déposées à l'observatoire de Genève et que les n° 2083 et 2261 l'ont aussi été à l'observatoire de Neuchàtel et que dans chaque cas j ' a i mentionné mon sys- tème dans les bulletins de dépôt. — L e s n"s 1958, 2079, 2082 et 1959 ont participé au concours international et ce dernier a détenu en particu- lier le record pour l'écart moyen diurne dans le concours avec le chiffre de 0.10. — Le n° 1959 a en outre aussi obtenu à Genève un bulletin de chronomètre de marine (28, II, 1894 — 4,Y, 1894) quoique ce soit une montre de dimension usuelle soit lép. 19 lignes.

Le n° 2083 a obtenu un bulletin à l'observa- toire de Neuchàtel du 28 novembre 1896 au 7, I, 1897.

Enfin le n° 2261, au tour complet vient d'ob- tenir à Neuchàtel un bulletin de chronomètre de bord (63 jours d'observation) qui fait l'éloge de son système construit en vue des positions puisqu'il obtient la marche remarquble de

0.15 daii3 la position pendant en haut.

0,05 » » » gauche.

0,05 » » » droite.

Gomme preuves officielles de l'antériorité de mes systèmes il existe :

1. Mon certificat de protection temporaire n ° 2 0 . P-'juin 1896.

2. Ma demande de brevet définitif n° 14671.

27 novembre 1896. Retirée le 3 mai 1897 à la suite d'agaçantes et toujours nouvelles formalités qui ne paraissaient pas vouloir finir de la part du Bureau de la propriété intellectuelle à Berne.

3. Soit dans les rapports de l'observatoire soit dans les bulletins de dépôt il serait facile de retrouver les indications relatives.

En résumé l'invention n'appartient pas à M.

Rosat, elle a été lancée par moi en 1896 et pro- tégée jusqu'en mai 1897. A partir de ce moment je reconnais l'avoir abandonnée mais elle n'ap-

partient pas pour cela à M. Rosat.

J'ajoute que M. Rosat accuse à tort M. Ga- lame-Stattmann de l'avoir copié car le système de ce dernier appartient au principe différent de

* la cage tournante. Les systèmes Bron, F . & Ci0

sont du môme principe avec des variantes de diamètre et de formes dans l'exécution.

P a r contre tous mes systèmes sont basés sur la construction d'un tenon (piton) à collier qui se fixe quand on a déterminé sa position par un disque ou rosillon dont le centre est celui du balancier. A cause de cela le système Rosat est le seul qui a vraiment l'air d'être copié sur le mien.

Peut-être n'est-ce pas le cas mais je ne jure- rais de rien?

J'ajoute à ces lignes déjà trop longues un im- primé fait en 1896, donnant la description de mon système.

J e possède en outre :

Journal de Génère, 24 mars 1895

» » 19 « » Suppl. » » 7 septembre 1896.

Genevois, 23 septembre 1896.

Tous ces journaux contiennent des articles relatifs à la question mais comme moi je pense, Monsieur le Rédacteur, vous jugerez que c'est bien as?ez.

Je vous remercie en attendant pour l'insertion sur laquelle je pense pouvoir compter et je vous présente, Monsieur, mes salutations bien em- pressées. A. PAVID.

Presse suisse

Le Sladanzeiger de St-Gall d i t q u e M . Baum- berger abandonnera à la fin de l'année son poste de rédacteur en chef de Y Ostschweiz pour pren- dre la direction politique d'un journal catholique paraissant à Zurich.

Une nouvelle carte-relief de la Suisse

M. H. Kùmmerly vient de publier, par l'en- tremise de la Société d'édition de cartes géo- graphiques à Berne, une carte générale de la Suisse avec une partie des pays limitrophes à l'échelle de 1 : 400,000 du format de 70 X 160 centimètres. Elle est exécutée à relief de la môme manière que la carte fédérale, et contient une nomenclature très détaillée, dont l'impression ne nuit cependant que fort peu à l'effet plastique de la carte.

Le prix de cette carte est très modique et elle a l'avantage particulier d'offrir un registre des localités qui contient à peu prés 15.000 noms propres importants.

Nouvelles diverses

L ' a f f a i r e d e la m o n t r e C h r i s t . — Le pro- cès fait par la Chamb,re sydicale de la fabrique d'horlogerie aux lanceurs delà «montre Christ»

sera plaidé sous peu devant le Tribunal de com- merce de Besançon.

Fin d e la g r è v e à A n v e r s . — La grève est enfin terminée. C'était la plus longue qu'on n'ait jamais enregistrée à Anvers.

Les ouvriers ont triomphé sur tous les points dans leurs revendications :

Admission de trois cents apprentis seulement ;

— introduction de la journée de neuf heures ; — augmentation de salaire de 10°/».

11 est facile de calculer comme cette augmen- tation de 10 °/o. sur la main d'œuvre, va influen- cer les prix du diamant taillé.

Nous allons donc avoir à enregistrer à nou- veau des élévations de prix très sensibles.

L ' h e u r e à P a r i s : L e s h o r l o g e s r é g l é e s a u m o y e n d e la t é l é g r a p h i e s a n s fil. — Bien des Parisiens ignoraient, avant la dernière as- semblée de l'Académie des sciences, que l'Obser- vatoire réglait directement quinze horloges parisiennes. Ces horloges sont actionnées élec- triquement par deux circuits, l'un Ouest et l'autre Est. Ce sont les suivantes:

Circuit Ouest: mairie du sixième arrondisse- ment ; mairie du deuxième arrondissement ; presbytère de la T r i n i t é ; école Saint-Philippe du Roule : école avenue Rapp ; é^olc rue Eblé ; place Denfcrt.

Circuit Est : Hôtel de Mlle : annexe de l'Hôtel de Ville ; mairie du dixième arrondissement;

mairie du onzième arronissement : école Boule- vard Diderot; marché aux chevaux : Conserva- toire des arts et métiers.

Enfin, la quinzième horloge se trouve à la porte même de l'Observatoire.

M. Bigourdan, l'un des directeur de l'Obser- vatoire, qui nous a fourni ces renseignements, pense qu'avec le concours de la Ville de Paris il sera facile d'installer un poste central à l'Obser- vatoire, d'où, au moyen de la télégraphie sans fi!, on pourra distribuer l'heure dans les diffé- rents quartiers de Paris.

On se rend compte de l'importance que pré- sentera, pour les chemins de fer, les administra- tions et même les particuliers, la possibilité de régler les horloges deux fois par jour, par exem- ple. Quelques minutes avant dix heures et trois heures, une sonnerie retentirait et, à l'heure exacte, on entendrait le battement de la seconde du pendule de l'Observatoire dans le récepteur téléphonique dont chaque abonné serait pourvu.

Alcool f é d é r a l . — Le Conseil fédéral a ar- rêté les dispositions suivantes pour la vente par la régie des alcools destinés à la dônaturnlion relative : ,

Art. 1e r. — A partir de l'entrée en vigueur des droits d'entrée sur l'alcool fixés dans la loi sur le tarif douanier du 10 octobre 1902, et au plus tard à partir du 1e r janvier 1905, la régie fédérale de l'alcool aura seule le droit de livrer aux dé- tenteurs de licences l'alcool relativement dénaturé dont ils ont besoin.

Art. 2. — Jusqu'à la fin de l'année 1905, la régie fédérale de l'alcool livrera sur commande

l'alcool relativement dénaturé aux prix ci-après:

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Le prix de vente pour la période quinquennale 1906 1910 sera fixé, conformément à l'article 14 de la loi sur l'alcool, dans le courant de l'année 1905.

Variété

Le b a t e a u - g l i s s e u r . — On se souvient des décevantes expériences de Bazin avec son « ba- teau r o u l e u r » . Le comte de Lambert vient d'être plus heureux avec un c< bateau g l i s s e u r » de son invention. Il vient de faire sur la Seine, entre l'île de Puleaux et Saint-James, des essais qui ont donné d'excellents résultats. Le comte est certain, dit-il, d'arriver à faire mieux encore, mais ce qu'il a fait est déjà très bien.

Les deux premiers essais ont donné un peu plus de deux minutes pour le kilomètre ; les deux derniers ont donné, à la descente, 1 m. 54 s. 2/6

et 1 m. 52 s. 3/s- Ce dernier temps représente une vitesse de 32 km. à l'heure. A la montée, le meil- leur résultat fut de 2 m. 9 s., ce qui n'est pas moins remarquable.

Pour apprécier ces chiffres à leur valeur, il faut savoir q'ue les canots automobiles capables de fournir en Seine 32 km. à l'heure sont munis de moteurs de 40 à 45 chevaux au minimum.

Or, le bateau du comte de Lambert a obtenu le même résultat avec un moteur de douze chevaux.

Le principe de l'invention est le même que tenta de mettre en œuvre, il y a déjà bien des années, Raoul Pictel à Genève. Seul le manque de fonds suffisants empêcha le savant genevois de mener à bien son entreprise. Ce principe con- siste à utiliser la vitesse du bateau pour le sou- lever et diminuer ainsi la résistance de l'eau.

Raoul Pictet avait cherché à obtenir ce résultat par la coupe de la coque et la disposition du pro- pulseur. Le comte de Lambert s'est inspiré de l'aviation et son bateau est construit sur le plan de certains aéroplanes.

En voici la description. Entre deux périssoires, longues de six mètres, accouplées parallèlement, se trouve un moteur d'automobile actionnant une hélice. Jusqu'ici rien de bien neuf. Sous les périssoires sont disposés à intervalles réguliers des plans inclinés, relevés dans le sens de la marche. Au repos, ces plans sont immergés. Dès que l'hélice se met en mouvement, tout l'appareil se soulève, grâce à la résistance du liquide con- tre les plans inclinés et glisse littéralement sur l'eau sans même causer une vague appréciable.

Il est certain que le bateau-glisseur ne pour- rait donner une bonne marche en mer, tcut au moins dans son état actuel; il lui faut, pour glis- ser, une surface plane. Même sur un lac, il n'a- vancerait d'une façon satisfaisante que par un temps calme ; mais d'ores et déjà il est le véhi- cule idéal de la rivière. Stable, usant peu d'éner- gie même pour une allure rupide, il a l'énorme avantage d'agiter très peu l'eau sur laquelle il chemine, alors que les canots automobiles, dés qu'ils atteignent une certaine vitesse, sont un réel danger pour les autres bateaux et pour les riverains à cause des remous dévastateurs qu'ils provoquent.

L'invention du comte de Lambert sera sans doute perfectionnée. Il semble que l'inclinaison des volets devrait pouvoir être modifiée selon la vitesse, et ce progrès ne serait sans doute pas difficile à réaliser. Mais il est dés maintenant cer- tain qu'une découverte considérable vient d'être faite, et l'on peut s'attendre de ce côté à une ré- volution industrielle semblable a celle qui suivit l'invention de lu bicyclette à chaîne.

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