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Comprendre l'abandon des études universitaires : parcours féminins, parcours masculins

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Comprendre l'abandon des études universitaires : parcours féminins, parcours masculins

ROSSIER DELALOYE, Christiane

ROSSIER DELALOYE, Christiane. Comprendre l'abandon des études universitaires : parcours féminins, parcours masculins. Carouge : Université de Genève Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, 1997, 155 p.

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:93371

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Comprendre l'abandon des études universitaires

Parcours féminins - parcours masculins

Christiane Rossier Delaloye

TH EOR

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DES SCIENCES DE L'EDUCATION

Les Cahiers de la Section des Sciences de l'Education

Réalisation : Groupe Publication (J.-M. Baudouin, Gisela Chatelanat, Anne Dupanloup, Anne Morosow, Daniel Peraya et Doris Neuenschwander).

Vente au numéro et abonnement:

adresser toute correspondance à Anne Morosow

tél. : 022 705 96 72

Faculté de Psychologie et des Sciences de l'Education Université de Genève

9 route de Drize rl-l '-..L..I.. .,&.,;....,;_, '-l..l.L\J\.A..b\... _ 1,.,,.,7 r,,,.,-,,,,.,.,...

Fax: 022 342 89 24

ISBN 2-940195-04-8

© 1997 Les Cahiers de la Section des Sciences de l'Education.

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CAHIER DE LA SECTION DES SCIENCES DE L'ÉDUCATION

Comprendre l'abandon des études universitaires

Parcours féminins -parcours masculins

Christiane Rossier Delaloye

Avec une préface de Marie-Noëlle Schurmans

Cahier N° 85

Décembre 1997

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Préface de Marie-Noëlle Schurmans Remerciements

Introduction

PREMIÈRE PARTIE LA DÉMARCHE Ch,apitre 1 : le projet

1. Etudes universitaires et effectifs féminins 2. Données actuelles

3. L'interruption des études 4. Terrain de recherche 5. Méthode de travail

Chapitre 2 : le rapport féminin au savoir DEUXIÈME PARTIE:

LE QUESTIONNAIRE

Chapitre 3 : profil des exmatriculées et exmatriculés de la FPSE

3.1. organisation de la récolte de données 3.2. caractéristiques de notre population

Chapitre 4 : première approche des exmatriculations Chapitre 5: bilan provisoire

TROISIÈME PARTIE : LES ENTRETIENS Chapitre 6 : les entretiens

Chapitre 7 : deuxième approche des exmatriculations Conclusions

Bibliographie Annexes

p. 1 p. 7 p. 9 p. 13 p. 15 p. 15 p. 19 p. 25 p. 33 p. 34 p. 43

p. 51 p. 53 p. 53 p. 55 p. 69 p. 83 p. 89 p. 91 p.121 p.131 p.137 p.143

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Lorsqu'on me demande d'encadrer un mémoire de licence, je me souviens de Carmen - donnons-lui ce prénom -, une étudiante que j'ai appris à connaître et qui a toute ma sympathie ... Après un parcours de deuxième cycle sans problème, elle débute son travail de fin d'étude. Son jury potentiel s'est déjà réuni: son projet, avancé, nous intéresse et se révèle prometteur. Après six mois, inquiète de son silence, je la rappelle. Oui, elle avance, dit-elle, hésitante ... mais des difficultés ont retardé sa démarche. Elle travaille à temps plein, elle a eu des problèmes de santé ... Elle me contactera, assure-t-elle. Après différents échanges téléphoniques portant sur sa surcharge professionnelle ou ses tensions personnelles, elle s'arme de courage et m'apprend qu'elle renonce à terminer son mémoire et, ainsi, à obtenir le diplôme pour lequel elle a, durant de longues années, consacré tant de temps, de force et de pensée.

Lorsque j'ouvre un journal, je tombe parfois sur des titres tels que: "L'égalité des chances entre filles et garçons à l'examen de maturité", "La féminisation des Facultés de sciences sociales" ou "Renversement des proportions de femmes et d'hommes en Faculté de médecine" ... Mais également: "La précarité des emplois touche surtout les femmes", "Promotions difficiles pour les travailleurs à temps partiel" ou "La diminution des effectifs féminins dans les degrés supérieurs de l'enseignement universitaire".

Si j'écoute des conversations de table, selon les ancrages idéologico-politiques des uns et des autres, j'entends se confronter les positions les plus divergentes: il s'agit de prôner ou de critiquer les carrières féminines; il s'agit de soutenir la logique des "quotas" qui assurerait un rééquilibrage entre femmes et hommes sur le plan de l'accès aux postes supérieurs ou de s'y opposer ...

Lorsque je vis ma propre trajectoire professionnelle, je me butte aux jurisprudences floues qui jalonnent les possibilités

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de promotion: tantôt les postes de jeune-chercheur ou de maître-assistant sont limités par l'âge, tantôt ils ne le sont plus, et les limites d'âge mêmes fluctuent...; tantôt on annonce tenir compte des années que les femmes passent à mettre au monde et à élever des enfants en bas âge au détriment de quelques publications ou de séjours de spécialisation à l'étranger, tantôt on réaffirme des critères d'évaluation des

"C.V." qui sont des plus traditionnels.

Les exemples tels que ceux-ci sont légions et, tous, nous en connaissons les différentes versions. A quelque niveau que ce soit - celui des micro-conjonctures de vie telles que celles qui ont amené Carmen à ne jamais obtenir sa licence - jusqu'à celui des macro-conjonctures économico-politiques - celui des flux et des reflux que l'accès des femmes à l'emploi tend parfois .à endiguer - et en sachant vaguement que ces plans s'articulent.

Je porte en moi quelques culpabilités imprécises envers Carmen et ceux qui, comme elle, ont interrompu leurs études.

Je ressens certaines rancoeurs aussi: ce n'est pas possible d'abandonner, de se laisser soumettre aux pressions externes, de ne pas lutter plus! Quelques rages aussi devant les difficultés qu'ont les femmes à faire reconnaître que leurs biographies peuvent inclure, par exemple, un temps de maternité sans qu'une carrière professionnelle n'en souffre ...

Culpabilités, rancoeurs, rages, regrets, autant de sentiments venus de l'évaluation spontanée que je porte sur ce qui, dans mon iu2:ement. ressortit d'un désordre et d'une incomolétude.

Mai� se p;sent surtout un grand nombre de q�estions.

Celles-ci, imparfaitement formulées, reflètent les différents niveaux de l'information informelle qui m'atteint: quelle est la situation réelle de l'accès des femmes et des hommes aux études supérieures, puis aux strates supérieures des hiérarchies professionnelles? Mais aussi: qu'est-ce qui a bien pu lui passer par la tête, à Carmen, pour qu'elle renonce à terminer son parcours universitaire?

Ces questions passent, reviennent, repartent... Elles se reposent sans progresser lorsqu'un problème est rencontré qui les sollicite. Elles ne font pas partie de mes objets d'études. Et je reste, devant elles, avec les sentiments et les jugements qui sont ceux d'un profane. Avec peut-êlre aussi

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un réflexe de sociologue méfiant: attention danger! Danger de laisser parler par ma bouche ces pseudo-évidences, ces jugements préformés, ces savoirs préconstruits qui - corbeaux, rapaces, moineaux, mésanges - volettent autour de nous et donnent voix à nos incertitudes.

Christiane Rossier Delaloye a été porteuse de mêmes agacements, de semblables révoltes. Elle a choisi d'entrer de plein pied dans l'univers des questions floues et des savoirs imprécis. Elle s'est attachée à lentement les formuler. Et elle n'a pas choisi la facilité.

Se centrant sur le problème de la formation universitaire et, en particulier, sur celui des ruptures de trajectoires de formation ainsi que sur les différences de genre, elle a réinterrogé tout d'abord le sens commun: on dit que les femmes interrompent plus leurs études que les hommes ...

Quel est l'état des lieux? Cette première ambition, déjà, eu pu faire l'objet du mémoire de licence que nous publions aujourd'hui. La démarche d'élucidation de ce premier domaine l'a entraînée dans le dédale des données de seconde main. Nullement rassemblées en vue d'éclairer la comparaison des trajectoires de formation masculines et féminines, les statistiques auxquelles elle a eu accès étaient incomplètes ou différemment mises en forme, de canton en canton. Ainsi a-t-elle mis en évidence que les statistiques descriptives disponibles semblaient répondre à une logique administrative et ne permettaient en aucune manière de progresser dans le domaine des significations. On peut, par exemple, connaître comparativement les taux d'étudiants et d'étudiantes qui interrompent leurs études; on peut également comparer les taux d'interruption des étudiants suisses et étrangers. Mais, n'ayant pas accès aux données brutes, on ne peut comparer les taux d'interruption des hommes et des femmes suisses à ceux des hommes et des femmes étrangers. Or, comment ne pas anticiper que les processus de rupture ressortissent de logiques différentes selon qu'on est, en Suisse, en situation objective ou imaginaire de "transit" ou qu'on est autochtone?

Dans cette approche générale de "l'état des lieux", en Suisse, Christiane Rossier Delaloye a posé les bonnes questions. Elle a vu leur enchevêtrement. Elle a pu répondre à

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plusieurs d'entre elles et en a laissé d'autres ouvertes, mettant ainsi en lumière les lacunes qui subsistent dans l'approche statistique d'un phénomène collectif dont l'intérêt est pourtant clairement manifeste, aux dires d'un Ministère de l'instruction Publique.

Plus que tout autre, elle illustre, par son parcours, la démarche progressive qui consiste à cerner un objet de recherche. Consciente de l'arnpleur du propos, elle a délimité de plus en plus étroitement sa problématique.

Passant d'une description générale de la situation suisse en matière d'interruption des études universitaires, elle a choisi de focaliser son attention sur une Faculté genevoise et sur l'une de ses Sections: la nôtre. C'est en effet au sein de la Section des Sciences de !'Éducation (SSED), à la Faculté de Psychologie et des Sciences de !'Éducation (FPSE) de l'Université de Genève, qu'elle a rencontré pendant plusieurs années, ces propos informels - plaintes et bonheurs - sur la difficulté de mener études et vie familiale, études et travail, études et autres lieux de formation de soi. Ces propos qui, en écho avec sa propre vie, creusaient progressivement le lit d'une problématisation formelle.

Il s'est donc agi pour elle de forger, dans une deuxième étape de son travail, ses propres données, organisées par un questionnement de plus en plus précis. Un nouvel état des lieux s'imposait: quelle est, cette fois, la situation des étudiants de la SSED en matière de rupture des trajectoires de formation? Mais encore: quelle comparaison peut-on observer entre la situation e:énérale et cette situation oarticulière?

Christiane Ros�ier Delaloye a, ici, connu �d'autres obstacles:

une fois encore, les informations disponibles se sont partiellement montrées lacunaires. Les fichiers d'adresse, les statistiques disponibles n'ont pas facilement livré leurs secrets... Si certains étudiants figurant comme ayant interrompu leurs études avaient en réalité terminé leur licence, il est probable que d'autres n'aient pas figuré sur les listes. Sans atteindre une parfaite précision, donc, sa description de la question à la SSED reste néanmoins la meilleure dont nous disposions. Elle nous permet de brosser le profil des étudiants concernés avec une finesse suffisante.

Mais, surtout, cette deuxième étape de quantification aborde déjà la question des significations. Comment, en effet, ne pas

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opérer de distinction entre une interruption d'études

"stratégique", consistant à retarder - par une exmatriculation provisoire - la remise du mémoire, et une interruption regrettée, vécue comme l'échec d'un projet?

L'état des lieux, centré sur la SSED, s'est donc vu prolongé par une investigation plus fine. L'exploitation de questions fermées s'est trouvée complétée par l'analyse de questions ouvertes portant sur l'interprétation proposée par les répondants de leur interruption d'études.

Une fois encore, Christiane Rossier Delaloye eût pu en rester là ... Mais son envie d'approfondissement l'a amenée à refuser un arrêt, qu'elle jugeait précoce, de son investigation.

Focalisant plus encore sa problématique, elle décide alors d'aller "au fond des choses", en profondeur dans l'univers des significations. Elle sait que trois lignes, apportées en réponse à une question ouverte, ne représentent qu'un condensé vague des motivations, socialement pensé en termes d'acceptabilité sociale: il y a des formulations lapidaires

"prêtes à entendre" qui masquent le lent travail de construction des rationalités plutôt qu'elles ne les livrent.

Peuvent-elles restituer la complexité des hésitations, des tentatives, des résistances?

Intervient donc alors une troisième partie dans le travail de l'auteur. Sélectionnant ses interlocuteurs sur la base de l'investigation précédente, elle se rend chez eux. C'est là, dans cet univers du quotidien, qu'elle sera au plus près de leur parole. Et, dans cet échange de mots, gestes, regards, elle recherche quelque chose comme une histoire de vie, un processus qui, au-delà d'une interruption d'études, se poursuit au jour le jour. Bien d'autres choses se disent. La restitution qu'elle nous en offre, ressemble à des portraits. Et ces personnes qui apparaissent à nos yeux, avec leurs contraintes, leurs désirs, leurs déterminations, nous les reconnaissons. Non pas nominalement! L'auteur a manifesté un respect remarquable de l'anonymat qu'elle a garanti à chacun d'eux. Non, nous les reconnaissons parc(·! qu'ils représentent, de façon lumineuse, tous ceux qui nous ont parfois livré certaines de leurs difficultés et que, dans l'urgence, nous avons probablement insuffisamment écoutés.

Entendre, traiter, restituer cette parole. Tel est l'objectif du dernier recueil de données organisé par Christiane Rossier

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Delaloye, centrée sur la compréhension du phénomène d'interruption des études, qui loin d'apparaître comme un relevé de motivations, nous entraîne dans l'exploration d'une étape articulée à un parcours de vie.

Partant donc d'une méthodologie descriptive et macro­

sociale, l'auteur aboutit à une méthodologie de la compréhension. Elle nous offre ainsi tant une toile de fond qui nous permet d'apprécier la situation de notre section, en l'insérant dans une perspective nationale, qu'une immersion dans les logiques sociales qui sont au coeur de la construction d'un parcours individuel. Elle a quitté à ce stade la démarche descriptive pour tenter l'interprétation des différences qu'elle observe entre les trajectoires masculines et féminines. C'est un cadre théorique de type psychanalytique qu'elle nous propose et met en oeuvre dans sa démarche interprétative. Il s'agit d'un choix et d'un choix légitime. La problématique sociologique des genres se prolonge donc par une problématique méta-psychologique. Avec ce choix, l'auteur illustre donc également l'une des spécificités des sciences de l'éducation qui consiste à tourner vers un objet d'études ce regard pluriel, ces éclairages multiples issus de différentes disciplines qui concourent à la connaissance d'un phénomène éducatif.

En ce sens, la version de son travail que nous avons sous les yeux, offre l'exemple d'un mémoire qui remplit sa fonction: une construction claire et bien structurée, au service de fa prise en charge d'une situation-problème qui mobilise l'intérêt collectif, par rapport à laquelle l'information est lacunaire, et qui sollicite des apports disciplinaires croisés.

Que Christiane Rossier Delaloye soit remerciée de l'apport de connaissance qu'elle nous offre. Il rentre dans les matériaux dont nous disposons pour rendre moins floues les questions qu'au jour le jour nous nous posons, que nous soyons enseignants ou étudiants. Il nous aide à cibler de façon plus précise nos observations et à moduler nos jugements.

Peut-être nous aidera-t-il aussi à adapter nos pratiques en connaissance de cause ...

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Ma gratitude s'adresse aux membres de la section des sciences de l'éducation qui m'ont autorisée à réaliser ma recherche dans ce terrain : Madame Suzanne de J onckheere, consei1lère aux études, la commission d'éthique et sa présidente, Madame Cléopatre Montandon, le président de la section, Monsieur Daniel Hameline et l'administratrice de la section, Madame Proz. Sans leur intérêt au projet lui-même, leur adhésion quant à sa forme et leur aide concrète pour assurer l'extrait des données et l'envoi du questionnaire, ce travail n'aurait pu se faire.

Ma reconnaissance va aussi à toutes les étudiantes et étudiants exmatriculés de la section qui m'ont accordé leur attention et leur temps pour assurer la réponse au questionnaire, s'entretenir avec moi sur leur projet de formation universitaire et la signification de leur interruption d'étude. Sans leur contribution, cette recherche n'aurait pu exister.

Mes remerciements chaleureux vont à Marie-Noëlle Schurmans, ma directrice de mémoire, qui m'a accompagnée dans mon questionnement sans jamais mettre en doute sa pertinence et en m'assurant de son soutien durable. Mes remerciements s'adressent encore à Edmée Ollagnier et Siegfried Hanhart, membres du jury qui m'ont aussi encouragée à travailler à cette publication.

Enfin, je remercie de tout coeur mon mari qui m'a soutenu à tous points de vue durant cette période de vie consacrée à reprendre et mener à bien ma formation universitaire à la FPSE.

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Depuis les années soixante, on observe dans notre pays une hausse générale des niveaux de formation de la population ainsi qu'une réduction des inégalités entre femmes et hommes dans le même domaine.

Dans une première étape, le nombre de femmes accédant à une formation professionnelle augmente. Dans le même temps, les hommes progressent au niveau de la formation professionnelle supérieure et universitaire.

Cette progression se manifeste dans les trois dernières décennies : l'écart entre jeunes filles et jeunes gens au niveau de la formation professionnelle diminue et la parité entre les deux sexes au niveau de la maturité est atteinte.

Les femmes sont donc aujourd'hui beaucoup plus nombreuses qu'il y a trente ou quarante à pouvoir accéder au niveau tertiaire de notre système de formation, à savoir la formation professionnelle supérieure et l'université.

En dépit de ce mouvement progressif, la représentation féminine au niveau tertiaire demeure (en moyenne nationale)

- très faible dans le secteur extra-universitaire,

- faible dans les universités ( quand bien même le corps estudiantin est en majorité féminin dans les universités de

Genève et Lausanne).

La répartition entre femmes et hommes laisse donc toujours apparaître certaines disparités :

1 . selon le domaine des études : les femmes sont systématiquement majoritaires en lettres et sciences sociales et minoritaires en sciences exactes;

2. selon la région : les femmes sont mieux représentées en Suisse romande qu'en Suisse alémanique;

3. selon l'avancement dans le niveau de la formation les femmes poursuivent moins souvent leurs études au-delà du deuxième cycle.

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En prolongement de la question de la formation des femmes se trouve celle de leur insertion sur le marché du travail.

On observe une augmentation du taux global de l'activité féminine en parallèle à l'élévation des niveaux de formation des femmes. Le taux global de l'activité féminine s'approche aujourd'hui des 40 %. Ce qui est nouveau dans l'histoire du pays, c'est que dès les années septante, les femmes mariées, mères d'w1, deux, voire trois enfants, maintiennent une activité professionnelle. En effet, simultanément, de nouvelles modalités, plus flexibles du temps de travail se mettent en place. Ces dernières contribuent à accentuer les différences entre l'emploi féminin et l'emploi masculin.

Ainsi, en 1981, 80 % des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes. Les salaires féminins demeurent inférieurs aux salaires masculins et les chances de promotion féminine sont moindres. Il est vraisemblable que l'emploi à temps partiel contribue à exclure les femmes des positions dirigeantes et à les maintenir dans les postes subalternes.

Nous constatons ainsi que malgré une élévation générale des niveaux de formation doublée d'une diminution des écarts entre femmes et hommes ainsi qu'une augmentation du taux d'insertion féminine sur le marché du travail, le niveau tertiaire du système de formation suisse comme le marché du travail tendent toujours à reproduire le schéma traditionnel maintenant les femmes dans une situation inférieure et divisée selon le domaine de formation ou d'emploi.

Ces données situées sur le plan macro-social brossent les grandes lignes du contexte dans lequel vient s'inscrire notre problématique. Notre objet se profile sur cet horizon : il traite des dynamiques individuelles de formation des femmes et des hommes, plus particulièrement des ruptures marquant certaines trajectoires de formation. Notre but est de nous approcher des personnes touchées par l'interruption de leur parcours de formation, de leur donner la parole pour mieux comprendre la logique interne qui les a conduites à cette situation.

L'interruption des études universitaires se présente comme une rupture dans la dynamique de conquête des savoirs. Mais ses significations nous échappent. Elle laisse ainsi ouverte la voie aux interprétations chiffrées susceptibles de nourrir les seuls intérêts économiques en matière de politique universitaire. Nous pensons que les femmes et les hommes évoluent dans leur

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rapport à la formation, au savoir, au travail. Il nous importe de nous approcher d'eux pour éclairer les changements qui s'amorcent.

Pour évi ter t o u te recomiaissance des personnes rencontrées, certaines données issues de leurs témoignages ont été modifiées par l'auteure.

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LA DÉMARCHE

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LE PROJET

1. ÉTUDES UNIVERSITAIRES ET EFFECTIFS FÉMININS

La diminution des effectifs féminins au fur et à mesure de l'avancement dans les niveaux de la fonnation unjversitaire est un phénomène qui existe même dans les disciplines les plus prisées par les femmes (lettres et sciences humaines).

En restant dans Je cadre d'u11e approche macro-sociale, l'information statistique nous offre trois indicateurs permettant de repérer cette diminution d'effectifs :

1 / le choix d'une voie universitaire ou extra··

universitaire après l'obtention de la maturité;

2/ le phénomène du drop out ou abandon des études;

3/ la non-poursuite de la carrière universitaire au-delà du titre de deuxième cycle.

Le premier indicatem concerne la première étape du parcours de formation supérieure, étape à laque Ile les détentrices d'une maturité ou d'un titre de fin de formation en secondaire supérieur vont se définir pou r poursuivre leur formation et choisir entre le secteur universitaire et le secteur extra-universitaire. Cette première option constitue donc le premier indicateur de la diminution des effectifs féminins dans les études supérieures.

On peut s'interroger ici sur la signification que femmes et hommes confèrent à un parcours de formation u 11iversitc1ire par rapport à un parcours extra-universitaire.

En Suisse, nous savons par les travaux de l'Offin" fédéral de la statistique (OFS) que, si l'accès à la formation u niversitaire par l'obtention de la maturité est identique pour les femmes el.

les hommes, Ja possibilité d'entrer à .l 'université er,;t sous--utilisée

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par les femmes. En effet, les étudiantes ne représentent que 10%

de la population féminine du même âge, tandis que cette représentation est de 13 % pour les étudiants.

Pour bien comprendre cette diminution des effectifs féminins, arrêtons-nous sur la première étape du parcours de formation supérieure qui fait envisager le choix entre formation universitaire et extra-universitaire. Ceci nous conduit à ouvrir une parenthèse sur une caractéristique particulière de la formation supérieure en Suisse et les effets qu'elle pourrait avoir sur les trajectoires de formation universitaire des femmes.

En 1990, 'un tiers de la population suisse d'une même classe d'âge entreprend une formation tertiaire alors que 13 % seulement de la population obtient une maturité. Ainsi, pour une entrée universitaire, nous observons deux entrées en formation professionnelle supérieure (les entrées en formation professionnelle supérieure n'exigent pas toujours la maturité;

elles peuvent actuellement également s'effectuer après l'obtention d'un Certificat Fédéral df� Capacité - CFC -, parfois doublée d'un examen ou <l'un complément de culture générale). Notons que ces domaines sont actuellement en voie de mutation essentiellement f!n raison de la recherche de niveaux de reconnaissance des diplômes sur le plan européen.

Pour l'ensemble du niveau tertiaire, nous trouvons deux fois plus d'hommes que de fenunes. L'importance accordée aux formations professionnelles et à la voie professionnelle, plus proche des besoins de l'économie, 1�st particulière à la Suisse.

Elle s'observe déjà au moment du passage du sernndaiœ I au secondaire 1J où 7 adolescents snr ·1 0 (1ptent pour une formation professionnelle. Ici aussi un chan.gemeni très récent semble s'amorcer, avec une légère diminution des entrées en formation professionnelle à la faveur d'une légère augmentation dans les taux de maturités et des entrées à l'univt'fsité. Le choix entre formation universitaire et formation professionnelle supérieure réserve des variations régionales. Pour la Suisse romande et le Tessin, la proportion des entrées dans les secteurs universitaire et extra-universitaire est égale (50 % - 50 %); en Suisse allemande, ce rapport passe de J à 2 (pour une entrée universitaire, nous avons deux entrées extra-universitaire).

En comparaison internationale, il s'agit de bien prendre en compte la large expansion des institutions de formation extra-universitaire ei le fail llUe la définilion àe la formation

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universitaire demeure, somme toute, assez restrictive, ce qui vaut à la Suisse l'un des taux de formation universitaire les plus bas des pays de l'OCDE.

Quels sont par conséquent les effets de cette dualité du système de formation tertiaire sur le parcours de formation universitaires des femmes suisses ? Dans son rapport Etudiants 90 établi à l'attention de la commission d'enseignement et du rectorat de l'université de Genève, Coenen-Huther relève notamment que, chez les femmes principalement, les projets de type non universitaire demeurent concurrentiels au moment du choix universitaire et interfèrent encore ultérieurement avec le programme d'études universitaires en cours.

Le deuxième indicateur de la diminution des effectifs féminins en cours d'études universitaires est constitué par le phénomène du drop out, à savoir le décalage entre le nombre d'étudiantes et étudiants entrant à l'université et le nombre d'étu diantes et étudiants licenciés ou porteurs d'un titre universitaire après un certain laps de temps sanctionné par l'obtention d'un titre de fin de deuxième cycle. Il existe plusieurs expressions pour rendre compte de ce phénomène.

Certains parlent d 'abandon d 'études ou d 'abandon des études, d'autres de facteurs d 'échecs et de réussites dans les filières universitaires. Nous l'appellerons plus simplement phénomène d 'interruption des études ou rupture dans la trajectoire de formation universitaire partant de l'idée qu'avant toute réorientation possible, l'étudiante ou l'étudiant interrompt ou rompt, avant qu'il ne soit achevé, un parcours engagé initialement.

Autrement dit, en Suisse, une proportion évaluée par l'OFS à 27 % d'étudiantes et d'étudiants ne termine pas, pour des raisons multiples, les études commencées dans la faculté de leur première immatriculation. Ces étudiantes et étudiants quittent-ils une université ou une faculté pour poursuivre leurs études dans une autre? Délaissent-ils leur objecti f initial de poursuivre et mener à bien des études universitaires? Utilisent­

ils simpler_nent leur temps en attendant la réalisation d'un autre objectif? EchouenHJs aux examens et sont--iJs, somme toute, contraints de s'exmatriculer? En tout état de cause, les significations de ces interruptions d'études méritent à notre point de vue une analyse plus précise. L'usage même de l'expression abandon des étu des nous paraît relever d'une

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interprétation abusive du résultat d'un mode de calcul statistique approximatif.

Pour mieux cerner ce phénomène des interruptions des études, il s'agit de les situer dans le temps des études. A quel moment de la formation universitaire interrompt-on ses études? Nous pensons que les significations peuvent varier selon le moment des études où elles interviennent. Par exemple, des erreurs d'orientation peuvent apparaître en début d'études; elles engendrent une réorientation relativement prompte. Un passage dans certaines facultés universitaires favoriserait-il la construction ou la consolidation d'un projet de formation encore peu assuré lors du passage de la maturité? La rupture en fin de parcours de formation n'a-t-elle pas une autre signification? Pourrait-il s'agir de mise en situation d'auto­

échec, peur de la réussite, peur de l'entrée dans la vie active?

Ces quelques exemples de significations tendent à montrer l'intérêt à s'approcher de cette problématique.

Ajoutons encore un autre élément, celui de l'espace de la formation. N'y a-t-il pas des facultés ou des universités que l'on quitte plus facilement que d'autres, parce que les études y sont particulièrement difficiles ou parce que les voies d'accès sont au contraire trop aisées (problème de la sélection)?

Un troisième indicateur est à notre point de vue constitué par la poursuite de la carrière universitaire au-delà de l'obtention d'une licence ou d'un diplôme. On pourrait donc reprendre les éléments avancés jusqu'ici pour tenter de cerner

];:i rlimin11tion rlP l;:i nr1rtirinr1tion rlP'- fpmmP'- r111 lin Pt ?! mP._1,rP

--- --- - -- -- - - - --- --- r --- ----r --- ---- --- ---- ---- -- -- --- ---

de l'avancement dans les études universitaires et les recontextualiser dans cette tranche de la formation.

La nécessité de limiter notre champ d'étude et nos intérêts nous conduisent à nous concentrer sur l'approche d'un seul indicateur de la diminution des effectifs féminins durant les études supérieures, celui des interruptions des études durant le temps de la formation universitaire jusqu'à la fin du deuxième cycle.

Il semble, selon les données fournies par l'OFS et résultant du calcul du décalage entre taux d'entrée et taux de diplôme, que la proportion de femmes y soit plus importante (32 %), - une femme sur trois abandonnerait ses études - que

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celle des hommes (24 %i). Ces données généralisées au secteur universitaire suisse constituent à notre point de vue d es mesures approximatives qui doivent être considérées avec une certaine prudence.

Plus intéressantes sont les données suivantes relatives à la sélection d'une cohorte d'étudiantes et étudiants entrés dans les universi tés suisses en 1 979 /80. Cette cohorte a fait l'objet d'un suivi individualisé durant les douze années consécutives à la première immatriculation universitaire. Nous en faisons état ci-dessous.

2. DONNÉES ACTUELLES

Il s'agit de réunir ici les données disponibles en Suisse sur le p lan de l'indicateur retenu, à savoir la diminution des effectifs féminins liée au phénomène de l'interruption des études.

Les figures 1 à 3 résument la situation sur le plan des universités et hau tes écoles suisses. Elles ont été étab lies à partir de données tr,msmises par l'OFS et montrent l 'évolution du parcours d'une cohorte d'étudiantes et étudiants ay,rn!

débuté leurs études au semestre d 'hiver 1 979 / 1980. Cette cohorte a fait l'objet d'un suivi dans la trajectoire de formation universitaire d urant dix ans, soit jusqu'au semestre d'été -1 992,

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Figure 1 : État du parcours, en 1992, des étudiantes (femmes uniquement, suissesses et étrangères) entrées dans les universités suisses en 1 979/80 (100 % = emmes et hommes).

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� : Office fédéral de la stiltistique, données non publiées, 1993.

Nous relevons sur la figure 1, un histogramme représentant le résuUat du parcours des étudiantes de la volée 1 979/80, douze ans üpïès leur première inunalricui.aiion ûa-rts une des universités suisses (axe première université). L 'information se limite à nous fournir trois indicateurs, à savoir si ces étudiantes ont obtenu une licence ou un diplôme, si elles sont toujours aux études ou si elles se sont simplement exmatriculées de la première université dans laquelle elles se sont inscrites.

Nous observons ainsi qu'en matière d'exmatriculations féminines, l'université de Genève détient le taux le plus élevé (25.3 %), suivie en deuxième position par l'université de Lausatrne (22.6 %), et en troisième position par l'université de Neuchâtel (21.9 %); l'université de Fribourg et celle de Zurich enchaînent à égalité (17.2 %).

(28)

Ces indications concernent, dans chaque université, une moyenne de l'ensemble des étudiantes de toutes les facultés.

Figure no 2 : État du parcours en 1992, de la part des étudiants (hommes uniquement, suisses et étrangers) entrés dans les universités suisses en 1979/80 (100 % = hommes et emmes).

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SoL1Tce: Office fédéral de la stiltistigue, données non publiées, 1 993.

La même logique que la figure 1 est appliquée ici aux étudiants de la volée 1 979/80, douze ans après leur première immatriculation dans une des universités suisses. Nous observons que, pour les hommes, c 'es t l ' E PFL qui présen te le plus fort t aux d'exmatriculations (28.8 %), suivie en deuxième position par la haute école de théologie de Lucerne (24.5 °/r,), et en troisième position par l'université de Lausanne (22.4 %), suivent la haute école de St-Cali (21.5 ) et l'université de Neuchâtel (20.9 '!<,).

L'utilisation du seu l indic ateu r der:i cxmalricu lati om,, permet une observation comparée, selon les sexes, du deveni r des étudiant s a yant effectué leur première imrna tricu lëüi on dans le!; universi tés suit,ses en 1 9'79/80 :

(29)

Figure no 3 : exmatriculations selon le sexe (suisses et étrangers immatriculés La 1ère fois en 1979/80), dans les universités suisses en 1992.

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Source : Office fédéral de la statistique, données non publiées, 1993.

L'histogramme présenté dans la figure 3 introduit une comparaison entre les exmatriculations des femmes et des h(!.mmes entrés la première fois dans une université suisse en 1 979/80. (Etat en 1992) Lû c@zpûïüison enire les sexes par université r1wntre :

- les trois plus forts pourcentages d 'exm.atriculations, à savoir les hommes à l' EPFL- (28.8 %), les femmes de l'université de Genève (25.3 %) et les hommes de la Haute École de Théologie de Lucerne (24.5 %); ces pourcentages ne présentent apparemment aucune caractéristique commune.

Toutefois, si l'on observe le rapport entre les sexes par institution universitaire rapporté à la représentation des femmes et des hommes, la prudence s 'impose devant toute conclusion hâtive. En effet :

.. si l ' EPFL détient le score des exmatriculations masculines et féminines de la cohorte des étudiants immatriculés la première fois dans ces institutions en 1 979/80, on doit ajouter que les hommes représentent dans ce contexte 88. 6 % de la totalité des étudiants;

(30)

- de même à l'université de Genève où les exmatriculations féminines représentent 25.3 %, la représentation des femmes est de

56.2 %.

- à la Haute École de théologie de Lucerne, les hommes représentent 69.4 % des étudiants.

Dans les institutions universitaires de Lausanne, Neuchâtel, Fribourg et Zurich où, dans le contexte observé, la représentation féminine se situe entre 41.2 % et 49.5. %, le décalage entre taux d' exmatriculations des femmes et des hommes est extrêmement faible:

- à Lausanne, avec une représentation de 49.5 % de femmes, le taux d' exmatriculations féminines est de 0.2 % supérieur au taux d 'exmatriculations masculines;

- à Neuchâtel, avec une représentation de 46.8 % de femmes, le taux d' exmatriculations féminines est de 1.0 °/,, supérieur au taux d' exmatriculations masculines,

- à Zurich, avec une représentation de 42.8 % de femmes, le taux d 'exmatriculations féminines est de 2.1 % inférieur au taux d' exmatriculations masculines,

- à Fribourg, avec une représentation de 41 .2 % de femnœs, le taux d ' exmatriculations féminines est de 2.4 <Jlo inférieur au taux d 'exmatriculations masculines.

On ne peut donc pas parler de réeJle différence entre les sexes quant à la moyenne des exmatriculations des différentes institutions universitaires.

La question de variations liées aux différentes facultés, ou pour le moins aux domaines d'études, reste entière. En effet, parmi les trois institutions universitaires détenant les scores les plus élevés des exmatriculations, nous en trouvons deux qui regroupent des domaines d'études bien spécifiques, les études scientifiques à l'EPFL et les études théologiques à Lucerne.

Toutes les autres institutions, dont nous ne connaissons que lei moyenne des exmatricu lations, mélangent en définitive des domai nes d'études forts variés, les sciences h u mai nes, pédagogiques, socia les, politiques, les lettres, la théologie, mai�;

aussi les sciences économiques, la médecine, la pharmacie, la biologie.

Ajoutons, en ce qui concerne les disparités régiona les, que nos calculs précédants incluent les étudiantes et étudianls étrangern qui viennent souvent effectuer u n temps d 'éhJCle E,ans rechercher nécessairement à obtenir une licence. Nom,

(31)

avons pris pour cela l'indication du domicile étranger avant le début des études. Il est important de savoir à ce sujet que les universités de Suisse romande accueillent un nombre plus important d'étrangers que les universités de Suisse alémanique.

Aussi conviendrait-il encore de vérifier que le nombre des étrangers n'enfle pas arbitrairement les taux d'exmatriculations en Suisse romande. Hormis l'université de Genève, nous ne possédons pas de données similaires par statut et distinction de sexe. Néanmoins, même sans la distinction sexuelle, les données présentées dans la figure 4 modifient encore l'ordre d'importance des taux d'exmatriculations par université.

Figure 4: exmatriculations en été 1 992 des étudiants suisses uniquement, sans distinction sexuelle, immatriculés pour la 1ère fois dans ces universités suisses en 1979/80.

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111 Iic. ou dipl. • encore étud. 1:1 eximmatric. 1

Source : Office fédéral de la statistique, données non publiée·, 1993.

La figure 4 nous montre un histogramme présentant, pour chaque université ou haute école, l'état du parcours de 12 ans pour la moyenne des étudiantes et étudiants suisses, entrés (1ère immatriculation) au semestre d 'hiver 1979/1980.

On observe ainsi que l'université de Genève détient le taux le plus élevé d 'abandons d 'étudiants suisses avec 36 % d ' exmatriculations. (Nous savons par ailleurs que ce chiffre se

(32)

décompose en 20. 6 <yo de femmes contre 1 5.4 <1<, d 'hommes). En deuxième position, nous trouvons l'université de Neuchâtel (35.3 %), puis celle de Fribourg (31 . 1 %), suivie de Zurich (30.4 %) et de Bâle (25.1 . %).

Ces i nformations statistiques dressent une vue d'ensemble relativement grossière des exmatriculations de certains étudiants universitaires. Mais elles ne nous permettent pas d'entrer dans la compréhension de la dynamiqu e individuelle, féminine ou masculine, qui conduit les individus à choisir un domaine de formation, une facu lté universitaire plutôt qu'une autre formation. Nous ignorons la situation professionnelle, les conditions personnelles, familiales, sociales dans lesquelles femmes et hommes acquièrent les formations choisies ou au contraire les interrompent. Quelles raisons, quelles significations apporter à ces interruptions? Conduisent-·

elles à réaliser d'autres objectifs de formation ou à renoncer à la formation à la faveur d'un engagement professionnel ou familial? Nous restons donc ici sur nos interrogations et allons, dans le chapitre suivant, essayer de définir ce que nous voudrions connaître.

3. L'INTERRUPTION DES ÉTUDES

Nous avons choisi de limiter notre étude au phénomène de l 'interruption des études, plus précisément aux exmatriculations des candidates et candidats inscrites et inscrits à la licence.

L'interruption des études nous semble être un moment-·

clé où convergent diverses motivations susceptibles d'orienter les conduites individuelles d'arrêt ou de poursu ite des études, voire de réorientation.

Nous pensons qu 'une trajectoire de formation ne se construit pas forcément sur le mode linéaire. EUe peut être l'objet de redéfinitions, donc de modifications par rapport ;'i l ' orienta tion empruntée initialement. Elle est également susceptible d'avoir été interrompue pour de multiples raisons, déjà avant l'immatriculation universitaire ou pendant la durée de la formation universi taire. U ne trc1jectoire de formation est donc pour nous un parcours dynami que et engcigé d a ns la durée.

(33)

Ainsi, le moment de l'exmatriculation universitaire nous paraît être particulièrement fécond pour saisir les courants, parfois contradictoires qui animent toute dynamique de formation.

Ajoutons à cela, que, si la trajectoire de formation relève d'une logique individuelle, propre à la personne en formation, elle s'inscrit aussi dans une nouvelle dynamique d'offre de formation universitaire. Aujourd'hui en effet, les universités suisses tentent de diversifier leurs offres de formation par de nouvelles possibilités de formation continue destinées à un public qui se trouve déjà au bénéfice d'une première formation et expérience professionnelles, voire inséré professionnellement. Ce nouveau public estudiantin universitaire, plus âgé, organise donc sa trajectoire de formation universitaire dans une dynamique nouvelle dont il conviendra également de tenir compte. Que savons-nous en effet des conditions dans lesquelles il effectue ses études? Par ailleurs les études universitaires sont-elles toujours réalisables dans toute situation? Nous ne le pensons pas. Quels éléments favorisent ou au contraire, freinent les mouvements de formation? Il nous paraît particulièrement utile d'élucider avec les personnes exmatriculées avant l'obtention de la licence, ce qui les a freinées, ce qui empêche et entrave la poursuite de la formation.

Dans ce contexte, nous voudrions voir se préciser deux grandes séries d'interrogations; celles-ci orientent d'ores et déjà la structure de notre projet de récolte de données :

3.1. Première partie

1.- connaître avec précision les moments des ruptures en terme de cycle universitaire (premier cycle ou deuxième cycle).A notre point de vue, le moment de la rupture pourrait avoir une incidence sur sa signification;

2.- connaître le nombre de ruptures dans un seul parcours (rupture unique ou ruptures multiples). En effet, la caractérisation de la rupture en événement unique ou en une forme de comportement répétitif nous paraît également avoir une incidence sur sa signification;

(34)

3.- rechercher s'il existe d'éventuels liens entre la rupture, le moment de la rupture et d'autres caractéristiques .individuelles telles que :

- le type de parcours de formation avant l'université, - la situation personnelle de l'étudiante ou de l'étudiant (plans psychoaffectif et santé, social - e.a. financier -, structure familiale, culture),

- la situation professionnelle (temps de travail, temps de formation, contraintes liées au. poste de travail),

- le sexe, l,�

- age,

4.- nommer les différentes significations des ruptures, 5.- quantifier ces données.

De plus, comme évoqué déjà précédemment, il nous paraît nécessaire de mettre ces dimensions en relation avec les facteurs (économiques, culturels et politiques) spécifiques au lieu de formation universitaire que nous choisirons comme terrain d'étude. Autrement dit, il s'agit d 'analyser dans quelle dynamique (possibilités, limites, contraintes) se trouvent placés les étudiantes et étudiants. Il est vraisemblable en effet que les études universitaires ne sont pas réafü:ables dans certaines situations de vie.

Du fai t de notre intérêt particulier pour la formation des femmes et les différences éventuelles dans Jeurs trajectoires de formation ainsi que pour les significations des ruptures, le facteur sexuel fera l'objet d'une attention plus soutenue. Pour articuler la problématique des trajectoires de formations avec celle de la diminution des effectifs féminins dans les études supérieures, il nous importe donc de connaître p lu s précisément:

1. / la proportion de ruptures dans les études universitaires des femmes par rapport à celle des hommes;

2/ les significations des ruptures dans les trajectoires de formation des femmes par rapport à celles des hommes.

La seconde question débouchera peu t--être 1;u r de nouvelles questions telles que : les femmes nouvellement arrivées en proportion plus importante au niveau u niversitaire rencontrent-elles des difficu l tés spécifiques à leur genre?

Investissent-elJes djfféremment la formation u niversi taire, largement conçue, est-il nécessaire de le rappeler, par des

(35)

hommes? Auraient-elles d'autres attentes face à la formation universitaire que celles des hommes?

Cette première partie de notre recherche devrait nous permettre de dresser une sorte de profil des personnes exmatriculées d'une faculté universitaire.

3.2. Deuxième partie

Nous voudrions plus particulièrement savoir si les femmes abandonnent leurs études universitaires plus fréquemment que les hommes. Dans la logique d'ouverture et d'offensive des femmes vers la formation, l'abandon des études paraît paradoxal. S'agit-il de mouvements de rétroactions propres aux femmes? Sont-ils liés à des difficultés personnelles ou existentielles? Symbolisent-ils une volonté d'affirmer d'autres valeurs et, le cas échéant, lesquelles? Existe-t-il des obstacles psychoaffectifs, sociaux, intellectuels et comment en mesurer l'importance? Quelles significations femmes et hommes en situation de rupture de leur trajectoire de formation universitaire apportent-ils eux-mêmes?

Il s'agit donc dans la seconde partie de notre travail d'approfondir le profil que nous aurons dressé dans un premier temps. Notre intention est de donner la parole aux personnes concernées par une exmatriculation pour qu'elles rendent compte des logiques internes et externes qui les ont conduites à s'exmatriculer et à renoncer au projet universitaire engagé.

La rupture est une pratique sociale consistant à

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universitaire, un cycle de formation conduisant à l'obtention de la licence. Nous choisissons délibérément d'approcher la rupture à partir du point de vue des étudiantes et des étudiants concernés.

Pour porter une réflexion sur les significations de cette pratique sociale qu'est la rupture dans une trajectoire de formation universitaire, il nous paraît nécessaire de reprendre un certain nombre de caractéristiques individuelles déjà mentionnées ci-dessus (3.1. première partie).

Qu'est-ce qui est susceptible d'avoir, sur une personne en formation, des effets tels que cette personne soit en définitive amenée, dans une étape de sa vie, à rompre une formation

(36)

engagée (parfois dans la même étape, parfois dans une étape préalable de sa vie)?

Nous pensons que deux types de facteurs méritent d'être pris en compte.

Il s'agit tout d'abord des contraintes de tout ordre susceptibles d'agir comme une charge et donc de peser sur une formation jusqu'à conduire la personne à la rupture.

De manière moins évidente, plus secondaire et peut-être plus sournoise aussi, il s'agit aussi des possibilités de réalisation de soi en dehors du projet de formation initialement mis en oeuvre. Nous supposons que ces possibilités nouvelles de se réaliser libèrent en quelque sorte l'effort de formation initialement entrepris de son inscription dans la durée.

Plus ou moins cumulées, plus ou moins fortes, plus ou moins conscientes, ces deux sources de tensions habitent l'individu tout au long de sa formation universitaire.

Les contraintes susceptibles de peser sur un individu en formation peuvent être :

- d'ordre personnel : santé déficiente, manque d'argent, logement inadéquat, éloignement du lieu ùe travail ou de vie, situation de famille chargée (nombre d'enfants, difficultés liées aux enfants, au conjoint , etc.);

- d'ordre professionnel : manque de temps, surcharge de travail, déplacements à l'étranger, absence d'une politique de formation continue;

- d'ordre institutionnel : poids du programme, du plan d'études et des exigences financières;

A l'inverse, les possibilités de réalisation de soi dans un autre lieu que celui de la formation entreprise agissant aussi sur la rupture peuvent être :

-- d'ordre personnel : mariage, maternité, changement de lieu de résidence, intérêts nouveaux, possibilité d'accéder à une formation plus prisée;

-- d'ordre professionnel : passage à u n poste plus qualifiant, à davantage de responsabilités, création de sa propre entreprise, passage au statut d'indépend;-rnt;

-- d'ordre institutionnel : statut social lié à la participation à la formation académique, réa lisation de soi indépendam ment de l'obtention d'une certification finale.

(37)

Ces facteurs diffèrent naturellement p our chaque individu et à chaque période de vie; de plus, ils peuvent se cumuler et s'imbriquer plus ou moins les uns aux autres.

L'obtention de la maturité s'inscrit dans une étape de la vie relativement identique aux deux sexes (à l'entrée dans la vie adulte) où l'organisation de la vie paraît relativement simple à gérer. Au fur et à mesure du développement de l'adulte, les choix qu'il lui incombe de gérer se complexifient. Les rôles sociaux de la femme et de l'homme sont susceptibles d'être plus différenciés. La perspective de la maternité peut conduire certaines femmes à privilégier leur rôle maternel moyennant un aménagement de leur vie professionnelle. Selon la même logique traditionnelle, l'homme est amené à privilégier son rôle de pourvoyeur de ressources, donc à investir sa formation et sa carrière professionnelle dans une perspective tout-à-fait linéaire et à long terme. Face à la paternité, investi en quelque sorte d'une responsabilité supplémentaire, l'homme se trouve renvoyé à ce rôle traditionnel de pourvoyeur des ressources de la famille et par conséquent renforcé dans son engagement professionnel. Anticipant de tels projets, il investit vraisemblablement d'autant plus sa formation. Donc la perspective familiale nous paraît avoir sur l'homme un effet de renforcement de l'investissement de sa carrière professionnelle et de sa formation. Face à la maternité, même si elle reste sur le plan purement symbolique, la femme se trouvera dans une situation inversée à celle de l'homme. Selon la tradition, elle se

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perspective venant en quelque sorte déranger ses projets professionnels. La femme doit donc réélaborer son rôle maternel cumulé à une fonction professionnelle plus ou moins compatible avec la vie et l'éducation d'un ou de plusieurs enfants; de plus, elle doit affronter la situation existentielle pour y trouver des aménagements concrets. Son engagement professionnel et du même coup la formation qui le précède ou l'accompagne tendront à être disqualifiés en tant qu'ils constituent des freins à rejoindre la tradition de l'idéal maternel féminin.

Même si cette descrip tion de la tradition paraît aujourd'hui caricaturale, nous pensons qu'elle est encore largement agissante dans l'inconscient collectif féminin comme

(38)

masculin. De ce de fait, elle requiert un effort de la part de femmes et d'hommes désireux de construire d'autres rapports sociaux. De ce point de vue la construction de la vie professionnelle d'une femme qui désire avoir des enfants, et en particulier de celle qui s'engage dans une formation longue, nous paraît plus complexe.

Nous formulons ainsi une hypothèse générale qui nous servira de guide dans la compréhension et l'analyse des situations existentielles des femmes et des hommes :

Face à la formation universitaire, les femmes se trouvent dans une situation plus complexe que les hommes. Cette complexité peut les conduire plus fréquemment que les hommes à abandonner leurs études universitaires.

Pour définir la complexité, nous nous rapportons à Morin (1 990) :

Au premier abord, la complexité est un tissu (complexus : ce qui est tissé ensemble) de constituants hétérogènes inséparablement associés : elle pose le paradoxe de l 'un et du multiple. Au second abord, la complexité est effectivement le tissu d 'événements, actions, interactions, rétroactions, déterminations, aléas, qui constituent notre monde phénoménal.

Nous pensons en effet que si les possibilités relativement récentes offertes à un plus grand nombre de femmes d'acquérir une formation supérieure sont une chance, elles contribuent certainement à augmenter la complexité des événements, des choix qui vont organiser leur vie. Nous retenons comme indicateurs de cette complexité, les deux dimensions suivantes

1 / la situation personnelle et familiale, à savoir, - Je nombre d'enfants et leur âge,

- le fait d'être seule ou seul à porter la charge éducative des enfants,

- les événements relatifs à la santé de la personne ou de ses enfants;

2/ la situation professionnelle, à savoir, -· l'emploi et le taux d'emploi,

··· l'éloignement du lieu de travail par rapport au lieu de vie et par rapport au lieu d'études;

-les aléas liés à la situation conjoncturel le de l'emploi (chômage, contrai ntes t,ur la charge de travail, ternpr, de travail, absence de réelle poli tique de formation

continue, etc.).

(39)

Face à ces dimensions de la complexité, chacune et chacun peut conduire sa vie, privée ou professionnelle en faisant plus ou moins consciemment des choix et en se donnant plus ou moins consciemment les moyens de les réaliser. Ainsi, certains événements de la vie tels que mariage, naissance ne surviennent que rarement par hasard mais résultent de choix individuels. D'autres événements tels que le décès, la maladie, l'emploi ou le chômage sont susceptibles de peser plus particulièrement à certains moments de la vie. Toutefois, si chacun construit sa vie, idéalement, il devrait éviter de multiplier les contraintes susceptibles de le charger, voire de le dépasser en certaines périodes. Ceci nous paraît particulièrement important pour les femmes qui aujourd'hui tendent à cumuler les rôles et tâches au foyer, auprès des enfants en plus d'une insertion professionnelle; et nous l'avons vu dans notre partie introductive, elles aménagent bien souvent un engagement professionnel à temps partiel qui les écarte de possibilités d'avancement dans la carrière. Quel espace conservent-elles pour la formation continue ou supérieure?

Nous pouvons supposer que celles qui opteront pour une famille seront moins disponibles à se former durant la petite enfance de leurs enfants, à moins que justement, elles renoncent à l'emploi pour se former encore durant cette période. Peu d'études nous apportent des renseignements quant aux différentes stratégies inventées par les femmes prises dans ces situations. La nôtre est animée de cette intention de recherche.

Nous pensons que c'est dès le début de leur formation supérieure que les femmes sont susceptibles de construire des projets, d'anticiper divers scénarios à leur réalisation dans le but de conduire leur vie professionnelle et privée au travers de choix qui vont leur donner les moyens de réussir ou au contraire de se laisser submerger par des contraintes existentielles.

(40)

4. TERRAIN DE RECHERCHE

Notre choix de terrain se porte sur la faculté de psychologie et des sciences de l'éducation (FPSE) de l'université de Genève, section des sciences de l'éducation (SSE) qui nous offre une proximité et facilité d'accès. De plus, le fait de se trouver dans une université et dans une faculté dont les étudiantes se trouvent majoritaires, nous paraît être un avantage en ce sens qu'il maintient particulièrement le paradoxe soulevé dans notre partie introductive, à savoir que les femmes paraissent avoir les mêmes chances que les hommes de poursuivre des études supérieures mais que leur participation à la formation supérieure diminue au fur et à mesure de l'avancement dans les niveaux, même dans les domaines les plus prisés par les femmes. Si la FPSE demeure sans doute un domaine prisé par les femmes, nous ignorons, au stade actuel de notre démarche, l'état du phénomène de l'interruption d'études au sein de cette faculté.

Nos questions de recherche peuvent dès lors se formuler ainsi :

1 .- quel est l'état du phénomène de l 'interruption des études au sein de la FPSE, section des sciences de l'éducation, de l'université de Genève, plus précisément

1.1. quelle est la proportion d'étudiantes et étudiants ex.matriculés ces dernières années de la section des sciences de l'éducation de la FPSE ? Il s'agit de connaître le nombre de femmes et d'hommes exmatriculés par rapport au nombre de femmes et d'hommes inscrits en vue de l'obtention de la licence en sciences de l'éducation (les candidates et candidats au certificat de formation continue en éducation des adultes et celles et ceux aux études pédagogiques sont exclus).

1.2. à quel moment (premier ou deuxième cycle) du parcours de formation, les ruptures interviennent-elles (calcul des fréquences des ruptures en premier et en deuxième cycle) ?

1.2.1 la rupture est-elle unique ou s'agiHl d'un événement qu i s'est déjà produit dans le parcours de l'étudiante ou de l'étudiant (calcul des fréquences de rupture unique et de ruptures répétitives)?

1.3. quelles sont les autres ca ractéristiqu es significatives des populations fémini ne et mascu l i ne des

(41)

exmatriculés de la section des sciences de l'éducation de la FPSE ?

2.- quelles sont les significations des ruptures dans les parcours de formation des femmes et des hommes étudiants à la FPSE, section des sciences de l'éducation ?

2.1. ces significations sont-elles rattachées au domaine de la vie personnelle, de la vie professionnelle, à celui de la poiitique de la formation, de sa structure ou de ses contenus ou encore à plusieurs domaines simultanément ? 5. MÉTHODE DE TRA V AIL

Nous décrivons dans ce chapitre l'essentiel de nos choix méthodologiques. Certaines précisions apparaissent en cours de travail au moment où elles se posent et s'imposent pour la compréhension de notre cheminement.

5.1. Partie quantitative : le questionnaire

Notre première partie de questions de recherche sert à mieux décrire le phénomène des ruptures dans les trajectoires de formation des femmes et des hommes. Elle vise à recueillir un certain nombre de données relatives aux exmatriculations et aux personnes concernées de manière à permettre l'analyse ultérieure d'éventuelles corrélations pouvant exister entre l'exmatriculation et la personne concernée par l'exmatriculation. Cette partie vise aussi à une quantification de ces données. Le questionnaire constitue sans doute l'outil oertinent oermettant de recueillir un certain nombre de données �elatives à une population précise, ici les exmatriculées et les exmatriculés de la section des sciences de l'éducation de la FPSE.

Notre situation d'étudiante-chercheuse, sans mandat institutionnel, ne nous donnait pas l'accès à des données contenues dans un fichier d'étudiants. La voie du questionnaire anonyme que la faculté des sciences de l'éducation enverrait directement et de notre part aux étudiantes et aux étudiants exmatriculés nous est de surcroît apparue comme un moyen pour atteindre notre but.

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