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Il s'agit de réunir ici les données disponibles en Suisse sur le p lan de l'indicateur retenu, à savoir la diminution des effectifs féminins liée au phénomène de l'interruption des études.

Les figures 1 à 3 résument la situation sur le plan des universités et hau tes écoles suisses. Elles ont été étab lies à partir de données tr,msmises par l'OFS et montrent l 'évolution du parcours d'une cohorte d'étudiantes et étudiants ay,rn!

débuté leurs études au semestre d 'hiver 1 979 / 1980. Cette cohorte a fait l'objet d'un suivi dans la trajectoire de formation universitaire d urant dix ans, soit jusqu'au semestre d'été -1 992,

Figure 1 : État du parcours, en 1992, des étudiantes (femmes uniquement, suissesses et étrangères) entrées dans les universités suisses en 1 979/80 (100 % = emmes et hommes).

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� : Office fédéral de la stiltistique, données non publiées, 1993.

Nous relevons sur la figure 1, un histogramme représentant le résuUat du parcours des étudiantes de la volée 1 979/80, douze ans üpïès leur première inunalricui.aiion ûa-rts une des universités suisses (axe première université). L 'information se limite à nous fournir trois indicateurs, à savoir si ces étudiantes ont obtenu une licence ou un diplôme, si elles sont toujours aux études ou si elles se sont simplement exmatriculées de la première université dans laquelle elles se sont inscrites.

Nous observons ainsi qu'en matière d'exmatriculations féminines, l'université de Genève détient le taux le plus élevé (25.3 %), suivie en deuxième position par l'université de Lausatrne (22.6 %), et en troisième position par l'université de Neuchâtel (21.9 %); l'université de Fribourg et celle de Zurich enchaînent à égalité (17.2 %).

Ces indications concernent, dans chaque université, une moyenne de l'ensemble des étudiantes de toutes les facultés.

Figure no 2 : État du parcours en 1992, de la part des étudiants (hommes uniquement, suisses et étrangers) entrés dans les universités suisses en 1979/80 (100 % = hommes et emmes).

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SoL1Tce: Office fédéral de la stiltistigue, données non publiées, 1 993.

La même logique que la figure 1 est appliquée ici aux étudiants de la volée 1 979/80, douze ans après leur première immatriculation dans une des universités suisses. Nous observons que, pour les hommes, c 'es t l ' E PFL qui présen te le plus fort t aux d'exmatriculations (28.8 %), suivie en deuxième position par la haute école de théologie de Lucerne (24.5 °/r,), et en troisième position par l'université de Lausanne (22.4 %), suivent la haute école de St-Cali (21.5 ) et l'université de Neuchâtel (20.9 '!<,).

L'utilisation du seu l indic ateu r der:i cxmalricu lati om,, permet une observation comparée, selon les sexes, du deveni r des étudiant s a yant effectué leur première imrna tricu lëüi on dans le!; universi tés suit,ses en 1 9'79/80 :

Figure no 3 : exmatriculations selon le sexe (suisses et étrangers immatriculés La 1ère fois en 1979/80), dans les universités suisses en 1992.

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Source : Office fédéral de la statistique, données non publiées, 1993.

L'histogramme présenté dans la figure 3 introduit une comparaison entre les exmatriculations des femmes et des h(!.mmes entrés la première fois dans une université suisse en 1 979/80. (Etat en 1992) Lû c@zpûïüison enire les sexes par université r1wntre :

- les trois plus forts pourcentages d 'exm.atriculations, à savoir les hommes à l' EPFL- (28.8 %), les femmes de l'université de Genève (25.3 %) et les hommes de la Haute École de Théologie de Lucerne (24.5 %); ces pourcentages ne présentent apparemment aucune caractéristique commune.

Toutefois, si l'on observe le rapport entre les sexes par institution universitaire rapporté à la représentation des femmes et des hommes, la prudence s 'impose devant toute conclusion hâtive. En effet :

.. si l ' EPFL détient le score des exmatriculations masculines et féminines de la cohorte des étudiants immatriculés la première fois dans ces institutions en 1 979/80, on doit ajouter que les hommes représentent dans ce contexte 88. 6 % de la totalité des étudiants;

- de même à l'université de Genève où les exmatriculations féminines représentent 25.3 %, la représentation des femmes est de

56.2 %.

- à la Haute École de théologie de Lucerne, les hommes représentent 69.4 % des étudiants.

Dans les institutions universitaires de Lausanne, Neuchâtel, Fribourg et Zurich où, dans le contexte observé, la représentation féminine se situe entre 41.2 % et 49.5. %, le décalage entre taux d' exmatriculations des femmes et des hommes est extrêmement faible:

- à Lausanne, avec une représentation de 49.5 % de femmes, le taux d' exmatriculations féminines est de 0.2 % supérieur au taux d 'exmatriculations masculines;

- à Neuchâtel, avec une représentation de 46.8 % de femmes, le taux d' exmatriculations féminines est de 1.0 °/,, supérieur au taux d' exmatriculations masculines,

- à Zurich, avec une représentation de 42.8 % de femmes, le taux d 'exmatriculations féminines est de 2.1 % inférieur au taux d' exmatriculations masculines,

- à Fribourg, avec une représentation de 41 .2 % de femnœs, le taux d ' exmatriculations féminines est de 2.4 <Jlo inférieur au taux d 'exmatriculations masculines.

On ne peut donc pas parler de réeJle différence entre les sexes quant à la moyenne des exmatriculations des différentes institutions universitaires.

La question de variations liées aux différentes facultés, ou pour le moins aux domaines d'études, reste entière. En effet, parmi les trois institutions universitaires détenant les scores les plus élevés des exmatriculations, nous en trouvons deux qui regroupent des domaines d'études bien spécifiques, les études scientifiques à l'EPFL et les études théologiques à Lucerne.

Toutes les autres institutions, dont nous ne connaissons que lei moyenne des exmatricu lations, mélangent en définitive des domai nes d'études forts variés, les sciences h u mai nes, pédagogiques, socia les, politiques, les lettres, la théologie, mai�;

aussi les sciences économiques, la médecine, la pharmacie, la biologie.

Ajoutons, en ce qui concerne les disparités régiona les, que nos calculs précédants incluent les étudiantes et étudianls étrangern qui viennent souvent effectuer u n temps d 'éhJCle E,ans rechercher nécessairement à obtenir une licence. Nom,

avons pris pour cela l'indication du domicile étranger avant le début des études. Il est important de savoir à ce sujet que les universités de Suisse romande accueillent un nombre plus important d'étrangers que les universités de Suisse alémanique.

Aussi conviendrait-il encore de vérifier que le nombre des étrangers n'enfle pas arbitrairement les taux d'exmatriculations en Suisse romande. Hormis l'université de Genève, nous ne possédons pas de données similaires par statut et distinction de sexe. Néanmoins, même sans la distinction sexuelle, les données présentées dans la figure 4 modifient encore l'ordre d'importance des taux d'exmatriculations par université.

Figure 4: exmatriculations en été 1 992 des étudiants suisses uniquement, sans distinction sexuelle, immatriculés pour la 1ère fois dans ces universités suisses en 1979/80.

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Source : Office fédéral de la statistique, données non publiée·, 1993.

La figure 4 nous montre un histogramme présentant, pour chaque université ou haute école, l'état du parcours de 12 ans pour la moyenne des étudiantes et étudiants suisses, entrés (1ère immatriculation) au semestre d 'hiver 1979/1980.

On observe ainsi que l'université de Genève détient le taux le plus élevé d 'abandons d 'étudiants suisses avec 36 % d ' exmatriculations. (Nous savons par ailleurs que ce chiffre se

décompose en 20. 6 <yo de femmes contre 1 5.4 <1<, d 'hommes). En deuxième position, nous trouvons l'université de Neuchâtel (35.3 %), puis celle de Fribourg (31 . 1 %), suivie de Zurich (30.4 %) et de Bâle (25.1 . %).

Ces i nformations statistiques dressent une vue d'ensemble relativement grossière des exmatriculations de certains étudiants universitaires. Mais elles ne nous permettent pas d'entrer dans la compréhension de la dynamiqu e individuelle, féminine ou masculine, qui conduit les individus à choisir un domaine de formation, une facu lté universitaire plutôt qu'une autre formation. Nous ignorons la situation professionnelle, les conditions personnelles, familiales, sociales dans lesquelles femmes et hommes acquièrent les formations choisies ou au contraire les interrompent. Quelles raisons, quelles significations apporter à ces interruptions? Conduisent-·

elles à réaliser d'autres objectifs de formation ou à renoncer à la formation à la faveur d'un engagement professionnel ou familial? Nous restons donc ici sur nos interrogations et allons, dans le chapitre suivant, essayer de définir ce que nous voudrions connaître.