N° 32. Paraissant le 15 dechaque mois. 15 Jam/ie* 1927.
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Le Numéro. France... 3'50 Étranger. 5' «
BULLETIN
DE
Sous le contrôle de l'Institut des Recherches
agronomiques
et rattaché à la Faculté des Sciences de Bordeaux
SOMMAIRE
Pages I, Articles originaux
B. I. 16 Influence de l'âge sur la composition '
du bois de pin maritime 7
B. I. 17 La Récolteetle traitement de la gemme,
cours de M. le professeur Dupont 11
D. I. 21 Couleurs, vernis, peintures, cours deM.
leprofesseur Bourguel 15
II. Documentation
D. II. 47 Procédé deRaffinage desrésines naturel¬
les récentes, etproduits nouveaux en i-ésultant
G. 11. 77 Chronique: Les routes spéciales réser¬
vées auxautomobilesparE. Trouïs...
21
J
MODE DH CLASSIFICATION DE NOS DOCUMENTS A. Généralités.
B. Récolte et traitement des résines.
C. Essences de térébenthine, terpènes et dérivés.
D. Constituants solides des résines et leurs dérivés.
E. Dérivéschimiques du bois.
F. Cellulose de bois.
G. Documents divers.
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fi° 32. Paraissant le 15 de chaque mois. 15 tTam/iet» 1927.
BULLETIN
DE
L'INSTITUT DU PIN
Sous le contrôle de l'Institut des Recherches agronomiques
et rattaché à la Faculté des Sciences de Bordeaux
G. II. 77
CHRONIQUE
LES ROUTES SPECIALES
RÉSERVÉES AUX AUTOMOBILES
Par E. Trouïs
Ingénieur des Ponts-el-Chaussées (Communication faite au Congrès de Milan de 1926)
iLa question de la création de routes spéciales
pour automobiles posée au Congrès International
de la Route,-a été étudiée dans ses aspects généraux
par les rapports des Ingénieurs des divers pays.
Notre communication a pour but d'exposer com¬
ment la solution du problème de la route a été con¬
çue dans un cas particulier en France. Cette solu¬
tion est conforme aux principes qui guident actuel¬
lement les autorités françaises et paraissent aussi appliqués dans d'autres pays.
Comparée à celle de la route 'Milan-Lacs cette solution en diffère sur les points principaux. Ce¬
pendant elle a semblé devoir être choisie : d'une part, elle a paru plus acceptable du point de vue
financier, d'autre part, elle est plus conforme aux habitudes françaises où l'on admet pusqu'à main¬
tenant, que la route est d'ordre public à la charge
de la collectivité; que, dans ces conditions, on ne doit pas chercher à séparer les diverses natures de circulations routières; que les automobiles ont à
Coffrage des bordures. Miseenforme.
2 BULLETIN LE L'INSTITUTBUPIN— N°32 - Janvier 192?
Relèvement d'un virage. Elargissement:;bétonnés.
payer une pai;t des charges de
l'ensemble du réseau
UDutier, et pas seulement de certaines sections qu'elles utilisent.
Le département de la Gironde a le mérite d'avoir
eu l'initiative de l'aménagement de la route Bor-
certaines de ses routes nationales, ait su réaliser
une œuvre pareille. Il en retirera, nous l'espérons,
des avantages importants : la route étant l'élément principal de la mise en valeur d'un pays.
Ce départementest un des plus grands de France,
Fabrication
deaux-Arcachon, première partie d'un programme plus étendu, et d'avoir su, en très peu de temps,, en obtenir la réalisation. C'est le premier département
de France, qui, à l'instar de l'Etat français pour
il est aussi très peuplé. Un grand port, Bordeaux, grande Ville commerçante, industrielle, de popula¬
tion laborieuse, fervente de progrès, est à son cen¬
tre. Une région de tourisme de villégiature, d'in-
BULLETIN DE L'INSTITUT BU PIN —N° 32 - Janvier 1927 3
dustrie aussi, se trouve à une soixantaine de kilo¬
mètres de Bordeaux, c'est Arcachon, son bassin,
ses forêts de pins maritimes, ses dunes de sable lin, dont l'une est la plus haute d'Europe, ses eaux thermales, la mer. Le nombre des automobiles exis¬
tantdans le départementde la Gironde est de 11.800
au recensement de 1924.
Depuis longtemps une route départementale re-
a écarté l'idée de la route spéciale pour les auto¬
mobiles et s'est arrêté à celle de l'aménagement de
la route existante.
La largeur de la chaussée a été portée de1 5 à
7 mètres, en comprenant les bordures placées au même niveau que la chaussée, les virages ont été
relevés et élargis, le profil en long a été amélioré,
le revêtement de chaussée perfectionné.
Mise en place du revêtement.
lie deBassin d'Arcachon à Bordeaux, mais elle s'est trouvée incapable de"résister aux circulations ac¬
tuelles : automobiles, camions, charrettes pour le transport des bois des forêts au port de Bordeaux.
Les automobilistes se sont plaints, car la chaussée était devenue très défectueuse.
On a voulu donner satisfaction à tout le monde;
le département, après mures études et réflexions,
Deux passages à niveau de voie ferrée à voienor¬
male se trouvent sur la route, mais il n'a pas été envisagé pour le moment de les supprimer; l'un d'eux, est d'ailleurs à l'intérieur d'un village, ce
qui en réduit beaucoup les inconvénients, puisque
normalement les automobilistes sont obligés de
ralentir.
La traversée des villages n'apas donné lieu à des
Chansséeterminée.
4 BULLETIN DE L'INSTITUT BU PIN —N° 32 - Janvier W27
difficultés spéciales; on n'a même pas jugé néces¬
saire de les éviter par une déviation dela route : les
maisons sont basses et suffisamment écartées, la largeur de la route se trouve maintenue et il n'y
a pas d'étranglement de la circulation.
(Nous ne retrouvons donc pas ici les caractéris¬
tiques fondamentales et absolues, peut-être néces-
avec du macadam ordinaire, les côtés ont été élar¬
gis avec du béton de ciment. La surface ainsi obte¬
nue a été finalement recouverte d'un béton bitumi¬
neux de 5 centimètres d'épaisseur. Deux procédés
ont été appliqués : L'un comportant l'emploi de pierres assez grosses : 25 mm. de dimensions, l'au¬
tre comportant des pierres plus petites et princi-
sitées ailleurs, de la largeur immuable, de la sup¬
pression coûte que coûte de tous les passages à niveaux, de l'éviteraient des villages. Le tracé de
la route ancienne se prêtait très bien à son utili¬
sation, car le pays est plat et il n'y a que fort peu de courbes, on rencontre des lignes droites de plus
de 15 kilomètres de long.
Le mode de construction a été le suivant :
La partie centrale de la chaussée a été renforcée
paiement du sable fin; soit, le type béton bitumi¬
neux et le type sheet asphalt.
Le régime financier de l'opération a été très sim¬
ple. On ne demande pas aux usagers de la route
d'autres contributions que celles en vigueur pour
tout le monde; donc, pas de droit de passage. Le département a commencé l'opération par un em¬
prunt au Crédit Foncier; tous les Français peuvent donc, s'ils le désirent, s'y intéresser. Toutefois, en raison de diverses circonstances, en 1925 et en 1926, les emprunts ont été abandonnés, le dépar¬
tement a alors pris sur les ressources provenant
des impositions départementales, les moyens de paiement nécessaires.
Il résulte pour le département un avantage nota¬
ble, du fait que la nouvelle chaussée étant perma¬
nente, les dépenses d'entretien sont nulles pendant plusieurs années, tandis qu'avec l'ancienne route
ces dépenses étaient très élevées.
. Le fait que la route est à libré circulation, cons- titue-t-il une gêne ? Nous ne le croyons pas, car
la
chaussée utilisable est large. Une signalisation ra¬
tionnelle et bien conçue indiquera aux
automobi¬
listes tous les points de croisements de routes,
il
suffira au conducteur attentif de ralentir où il fau¬
dra.
BULLETIN DE L'INSTITUT BU PIN— N632 - Janvier 192? 5
Il ne saurait y avoir d'inconvénients à l'obliga¬
tion pour l'automobiliste de conserver ses facultés
et son sang-froid. Un automobiliste raisonnable ne
peut vraiment pas demander que toutes les routes
soient des autodromes. Il ne saurait être justifié,
en principe, de construire, pour aller d'un point à
un autre, de longs itinéraires, sur lesquels seules les automobiles auraient accès; eilles ne pourraient
payer assez cher le droit de circulation.
Ce qu'il faut, c'est élargir les routes et les amé¬
liorer. Dans certains cas on utilisera ainsi le capi¬
tal existant et, au prix d'une dépense relativement faible, on aura, sur de grandes longueurs, réalisé
un réseau de bonnes routes qui attireront la circu¬
lation.
L'amélioration doit être conçue dans l'esprit de
la route permanente, c'est-à-dire que la chaussée
doit être choisie assez solide pour résister pendant
des années à la circulation.
Par extension à ce programme local, un pro¬
gramme général doit être envisagé, et un véritable réseau de routes solides, constituant de grands iti¬
néraires doit être créé. On a pu prétendre que les
automobiles ne devraient pas circuler à grande dis¬
tance pour ne pas faire concurrence aux Chemins
de fer. Nous ne croyons pas qu'il soit possible d'ar¬
rêter le progrès, il est indéniable que c'en est un de se déplacer en automobile; pour pouvoir aller partout dans un pays, il faut des surfaces solides
pour rouler, nous croyons qu'il est sage de faciliter
la circulation des automobiles à grande distance,
en aménageant des itinéraires.
II ne semble pas, en ce moment, que ces itiné¬
raires doivent être à circulation spécialisée, mais
ils devront comporter des chaussées larges et
solides.
On peut les réaliser en plusieurs étapes puisque
la chaussée solide durera pendant les années de la
construction des autres parties et, qu'à la fin, l'iti¬
néraire sera complet, parfaitement utilisable sur toute sa longueur.
Virage hl'entrée d'Arcachon.
6 BULLETIN LE L'INSTITUT LU PIN — N° 32 - Janvier 1927
iblss h LaMoire ne Chwis applipie à l'Ijfclne des (estes
En vente à l'Institut du Pin, 20, cours Pasteur, Bordeaux
\
Chaleur de formation de l'acide pimarique (Vèzes), P. 1.50 Contribution à la connaissance de la composition chi¬
mique du bois de pin (Klason). Trad. de l'allemand
par G. Dupont 1.50
Contribution à l'étude de l'équilibre entre l'eau, les
nitrates et les chlorures de calcium et de potassium
(J. Barbaudy) 1 »
Contribution à l'étude des réactions différenciant le pinène dunopinène (G. Dupont et J. Brus) 2 » Etude colorimétrique des colophanes (Labatut 1.50
Etude calorimétrique des colophanes (Yèzes et Bré-
don) 2 »
tude du mélange double formé par l'oxalate d'éthyle
avec l'essence de térébenthine et avec l'hexane
(Polack) .: 1 »
Fusion et cristallisation de la colophane (Labatut) .. 1.50 Industrie des produits résineux à partir du bois mort
des pins à résine des Etats-Unis du Sud (Sher-
wood). (Trad. de MUe Barraud) 2.50
La production de l'alcool éthylique à partir du bois
(Richard) '. 2 b>
La récolte et le traitement de la gemme du pin mari¬
time (M. Vèzes) 2 »
La science dans la lutte économique moderne 2.50 La structure du bois des pins (Pitard) 3 » Les constituants cristallisés de la gemme du pin
maritime. — Les acides pimariques (G. Dupont) 2.50
Les constituants cristallisés des résines de conifères
(A. Duffour) ; 2 »
Les constituants de la gemme du pin maritime (G.
Dupont) . 2 »
Les pins à résine d'Amérique (M. Yèzes) 2 » Les progrès récents dans le traitement de la gemme
landaise (M. Vèzes et G. Dupont) 2 »
L'industrie résinière en Russie (M. Vèzes) 1.50 Préparation des résinâtes par électrolyse (M. Vèzes) 2 » Recherches sur les vitesses de réaction de l'iodure
de potassium sur le persulfate d'ammonium (J.
Reyt) 1.50
Risques d'incendie des usines de résines (M. Yèzes) 3 » Sur deux nouvelles sources de pinène (M. Yèzes) ... 2 » Sur la composition des essences de térébenthine (M.
Vèzes) 2 »
Sur la gemme du pin d'Alep (M. Vèzes) 1.50 Sur la saponification de la colophane (Vèzes et Sans) 3 » Sur la définition de l'essence de térébenthine commer¬
cialement pure (M. Vèzes) 2.50
Sur l'analyse de l'essence de térébenthine des Landes
(M. Vèzes) . 2.50
Su£ la solubilité réciproque de l'essence de térében¬
thine dextrogyre et de l'aniline (Gallon) . 2 » Su? la solubilité réciproque de l'essence de térében¬
thine et de l'aloool aqueux (Vèzes, Mouline et Bré-
4on), 3e série 1.50
— 2e série . ... 1.50
Sur la soluilité réciproque de l'essence de téaében-
thine et de l'aniline (Queysanne) 2 »
Sur la nature des produits de tête de quelques essen¬
ces de térébenthine etsur les constantes des consti¬
tuants purs de cesessences (G. Dupont et L. Désal-
bres) 2.50
Sur les fasilfications de l'essence de térébenthine (M.
Vèzes) . .. 2 ;»
Sur les élanges de cyclohexane et d'aniline (M. Vèzes
et Mlle Escalup) 2 »
Sur les mélanges de cyclohexane et de toluidine (V.
Vèzes et M1Ie Escalup)
Sur l'essai technique de l'essence de térébenthine (M. Vèzes, Queysanne, Sanfourche) 1.50 Sur l'essence de pin "Ides pays du nord de l'Europe
(Blarez-Vèzes) . 1.50
Sur les succédanés de l'essence de térébenthine (Vèzes
et Pariselle) 1.50
Surune nouvelle méthode densimétrique et son appli¬
cation à l'essence de térébenthine des Landes (R.
Massy) 1.50
Sur une réaction colorée de la colophane (Sans) 1.50 Sur la composition de l'essence du pin pignon (pinus
pinea) (G. Dupont et Mlle M. Barraud) 2 » Sur l'identité des acides abiétiques extraits de diverses
colophanes (G. Dupont et R. Uzac) 2 # Sur les constituants acides de la gemme de pin d'Alep;
les acides a et ^ alépiques (G. Dupont) 2 »
Les essences de térébenthine (G. Dupont) 6 » Les résines etles huiles extraites du bois de pin mari¬
time (G. Dupont et J. Michaud) 3 » Cristallisation par voie sèche de la colophane landaise
(J. Labatut et A. Duffour) 1.50
Description d'un appareil à distillation fractionnée (G.
Dupont) 1 »
Etude dilatométrique de la colophane landaise (M. La¬
batut) 1 »
Les constituants de l'essence de térébenthine de Bor¬
deaux (G. Dupont) 1 1.50
Sur les constituants de la gemme du Pin d'Alep (G.
Dupont) 1.50
Sur les constituants de l'essence de térébenthine du pin maritime; constituants autres que les pinènes
(G. Dupont) 1.50
Sur les formules des terpènes bicycliques (G. Du¬
pont) 2.50
Sur une colonne à distiller de construction aisée pour
le laboratoire (G. Dupont) 1 »
Revue des travaux récents sur la chimie des résines.
(lre série) 1 »
— (3e, 4e, 5" séries) 1903-04 et 1904 . 1.50
— 6°, 7e, 8e,.9e, 10e, 11e, 12e et 13e séries; 1906, 1907, 1908, 1909, 1910, 1911, 1913, 1914, 1916 .. 2 » Rapports sur le fonctionnement du laboratoire de chi¬
mie appliquée, à l'industrie des résines : années 1901, 1902, 1903, 1904, 1905, 1906, 1907, 1908. . 1 »
Années 1911,1912, 1913, 1914, 1915, 1946, 1917,
1918, 1919, 1920, 1921 .. .... . ■ •.... 1-50
Résines et Térébentine (Vèzes etDupont) 80 »
Distillation dubois (G. Dupont) 25 »
Les Essences de Térébenthine (G. Dupont). Vient
de paraître.
BULLETIN DE L'INSTITUT BU PIN —N° 82 - Janvier 1927 B. I. 16
INFLUENCE
deL'AGE
SUR LA
GOMPOeiTlOI DO DUS DE PIN MARITIME
par M. PATY
Le pin de 2 ans, après avoir été dépouillé de
sa racine, de ses aiguilles, et des extrémités des rameaux, a été traité en entier après râpage.
Pour les autres arbres, les échantillons trai¬
tés sont des échantillons moyens provenant de sections transversales du .tronc, pratiquées de
1 m. 50 à 2 mètres au-dessus du sol, et épaisses
d'une quinzaine de centimètres. Ces rondelles ont été réduites en fine pâte mécanique à l'aide d'une défibreuse de petit modèle.
3° Une série de pins résinés, dont la durée et l'intensité du gemmage ont été plus ou moins grandes. Elle comprend six arbres de coupe fraî¬
che dopt les dates d'abatage sont mentionnées en 7°
regard de l'âge de chacun, ainsi que les autres caractéristiques, nombre de carresi, durée du gem¬
mage et provenance.
Enfin, j'ai voulu compléter la suite de mes do¬
sages de façon à donner une idée des proportions de pentosanes, lignine et celluloses existant dans les diverses régions d'une même section trans¬
versale d'un même <arbre, section comprenant, uy écorce 17 %, cambium 3 %, aubier 80 % et cœur «°
5 % (a). J'ai également 'effectué les dosages sur des aiguilles et sur des extrémités de rameaux
dont le diamètre était voisin de 5 mm.
En outre, j'ai déterminé les teneurs en oléoré- sine (méthode d'extraction à l'éther) et en cen¬
dres de la plupart d'es bois étudiés. Mais je n'ai
pas effectué la recherche des hexosanes, à cause de la longueur et de la difficulté de l'extraction »03 à l'eau. Quant à l'es déterminer indirectement, en calculant les substances indosées, il n'y faut pas songer. Il faut en effet ne pas oublier que la li¬
gnine contient une certaine proportion x % en
I
(a) Dans l'étude de l'écorce, il m'a été impossible, malgré de nombreuses chlorations, d'obtenir une cellulose totale, très pure;
elle était parsemée de petites particules brunes. Après calcination Jtraité,duesai trouvéàil estuneà supposerproportionquede cendresles impuretés de laégale à 0,29cellulosé% du poidssont
ces cendres, impossibles à dissoudre par les traitements les plus énergiques. D'autre part, en cherchant les cendres de 1deécorce, j'ai trouvé 0,86 %; sur cette teneur, il y a donc 0,29 % cendres insolubles et 0,57 % de cendres que les traitements de Cross et Bévan éliminent. En outre, le nombre indiqué dans la colonne «lignine» comprend non seulement la lignine, mais aussi des cires et des graisses.
pentosanes, et que la cellulose y renferme, outré
une certaine quantité d'hexosanes, une teneur y % en pentosanes et une teneur z % en méthyl- pentosanes. Les coefficients x, y, z ne sont pas bien connus; de sorte que, si nous calculions le complément à 100 de la somme
[Pentosanes + Méthylpentosanes + Cellulose Lignine + Oléorésines + Cendres]
nous obtiendrions un résultat n'ayant aucun sens.
Tous les résultats obtenus dans les divers do¬
sages sont indiqués dans le tableau ci-joint, ils.
se rapportent à cent parties de bois sec. A la suit'é
se trouvent des courbes permettant d'avoir une idée assez exacte de l'allufe des variations obser¬
vées : il n'y a en effet que très peu de points figu-, ratifs à ne pas vérifier les lois représentées par ces
graphiques. Ces légères anomalies peuvent d'ail¬
leurs facilement s'expliquer par des différences dans l'exposition de l'arbre ou dans la constitu¬
tion du terrain d'où il provient, facteurs qui ont certainement, eux aussi, une influence sensible
sur la composition du bois de Pin maritime.
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8 BULLETIN DE L'INSTITUT BU PIN — N°32 - Janvier 1927
CARACTÉRISTIQUES
Non gemmés, 2 ans de coupe.
Nongemmés
CoudésMars 1926,à Pessac
Coupés Janvier1926 dans la région du Barp.
Gemmés, coupés Janvier 1926, à Castets.
pin de lace, 1 carre, résiné 1 an
pin ruiné résiné 1 an...: pin de place, 1 carre, résiné 1 an
— — — 4ans
pin ruiné, 3 carres récentes
— 5 — — résiné21 ans
Gemmé25 ans coupéJanvier 1926, àCastets, pin de place, 1 carre, résiné 1 an.
Ecorce
Cambium ...
Aubier
Cœurbois (rouge)
Echantillon moyen (écorcé) Aiguilles
Extrémités de rameaux (diam. 5m/m)
Poids diversconstituants dans 100 de bois absolumentsec.
Age Pento- Méthyl CELLULOSE Ligni¬ Oleo Cen¬
Années sanes Pento-
a°/o P°/o T °/o
ne résine dres
»/° sanes%Total.°/o °/o °/o %>
5 9.08 2 20 41.91 24.22 3.43 14.26 31.5 1.32 0.46
i 9 8.93 1.59 48.17 29.32 6.60 12 25 32.6 1.40 0.49
)
17 8.56 1.20 51 76 34.38 3.06 14.32 32 8 » »1 21 8.56 1.01 54.13 35.06 3.19 15.86 33 1 1.51 0 54
/
37 8 02 1.17 53.46 32.16 4.63 16.67 33.5 1.66 0.5347 7.23 l.82 57.54 36.71 6.42 14.41 33.6 , 1.83 0.55
imoinsdel 5 59 1.94 » » » » » » »
2 6 78 1.79,? 37.29 23.03 2.58 11.76 30.89 1.20 0.41 12 9.32 2 21 52.70 33.31 8.87 10.52 32.1 1.45 0.48 y 14 8.47 2.22 53.80 34 42 9.08 10.30 32 5 » »
< 16 8.39 2 13 53.80 34.65 8.81 10.34 32.9 » » j 25 8.29 1.87 55 96 36.48 5.98 13.50 33.1 1 61 0.53
30 8.16 1.67 56 71 36.71 6.76 13.23 33.2 lu 65 0.55
25 6.23 2.57 48.77 30 89 6 71 11.16 34.1 4.28 0.41 30 6.35 2 92 52.34 34,42 5.96 11.96 33.4 5 47 0.54 34 6.63 2.88 53.75 34.07 6 89 12.79 32 6 5.20 0.53 34 5.54 0.96 54 98 32.67 9.38 12 93 31.4 5.47 0.52 34 5.53 0.76 43 94 25.60 4.81 13.52 31 5 7 45 0.51 38 5.99 0.95 52.67 32.56 3.94 16.17 31.5 7.62 0.56
25 4 89 0.40 14.94 » » » (67 6) » 0.86
25 6.51 2.49 13.82 7.06 5.38 1.37 25.1 » »
25 6.33 2.67 » » » » 33.2 » »
25 5.02 1 39 & » » » 36.2 » »
25 6 23 2 57 48 77 30.89 6 71 11.16 34.1 4.28 0.41 5.76 0.88 29.70 18.89 2 30 8.50 (31.8) » » 8.48 0.96 34 55 20.79 3 15 10.60 31.8 » »
TROISIEME PARTIE
INTERPRETATION DES
RÉSULTATS
En examinant lé tableau [précédent, et les courbes qui l'accompagnent, nous pouvons remarquer
les
faits suivants :
I. — Influence de l'âge sur la composition
du bois de pin maritime.
La teneur en pentoscmes semble d'abord
croître
jusqu'à un maximumvoisin de 10 %, et qui doit
se produire aux environs de
5
ans;puis elle décroît
constamment à mesure que l'arbre vieillit, mais
de
façon assez lente.La variation des méthytpentosanes, sauf une pe¬
tite perturbation dans les premières années,
paraît
avoir la même allure.
Le pourcentage en lignine croît de façon
continue (b) et très lentement
:dans
unintervalle de 50
ans,la variationne dépasse pas 4 %.Le bois de pin s'in¬
cruste un peu plus vite lorsqu'il est jeune, puis
la
teneur semble tendre vers une limite inférieure à
35 %.
Les proportions de cellulose totale et de
cellulose
a croissent d'abord assez rapidement jusqu'aux
environs de 20 ans, puis l'allure de la
variation
se ralentit, et les teneurs ont l'air de tendre vers des limites inférieures à 60 % pour la cellulose
totale et à 40 % pour la cellulose a. Les
quantités
de celluloses (3- et y
paraissent varier de façon non
uniforme, à mesure que l'arbre vieillit. Les
maxi-
(•b) J.Michaud adéjà signalé que les arbresjeunes sont moins incrustés
quelesarbres âgés ( nultehn Institut duPin, 20, 298, 1926),
BULLETIN DE L'INSTITUTBU PIN— N° 32 - Janvier 192? 9
ma prennent des valeurs de plus en plus grandes, qui sont d'ailleurs plus fortes pour la cellulose y
que pour la cellulose [3. Enfin les écarts maxima
sont sensiblement égaux pour les deux variétés de celluloses (3 à 4 %). De plus, la croissance des
proportions de cellulose totale et de cellulose a.
estplus rapideque celle des proportions de lignine.
Nous voyons donc que, en vieillissant, le bois s'enrichit en corps oxydés et facilement hydroly-
sables
(j3 et y) celluloses), mais surtout
en cellu¬lose totale et lignine; et ceci est accompagné d'un appauvrissement en pentosanes et hexosanes, c'est- à-dire en sucres.
Les fortes teneurs en pentosanes relevées pour les jeunes pins, ainsi que les faibles pourcentages
en lignine et celluloses, sont parfaitement d'accord
avec les résultats obtenus dans l'examen des tisr
sus jeunes, tels que les aiguilles, les extrémités de
rameaux, et le cambium.
Enfin, la teneur en oléorésines croît légèrement
avec l'âge, tout en restant inférieure à 2 %. Quant
aux cendres leur variation se manifeste par une croissance très faible; et leur proportion varie très
peu aux environs de 0.5 %.
II. — Influence du gemmage.
Un seul regard sur le tableau, nous confirme le fait bien connu, et déjà signalé (20), que le gem¬
mage augmente considérablement la teneur en oléo-résinés.
Comparons maintenant les compositions des pins
non gemmés de 25 et de 30 ans à celles des pins gemmés de mêmes âges, fous deux résinés depuis
,peu de temps, l'époque de la coupe étant sensible¬
ment la même. Malgré le petit nombre d'échantil¬
lons étudiés et les différences de provenance, les faits sont cependant assez nets pour nous permet¬
tre de dire que : Le gemmage récent provoque une réduction sensible des teneurs en pentosanes, cellu¬
lose totale etcellulose a. La quantité de lignine ne semble tout d'abord pas subir de variations; alors que les proportions de celuloses [3 et y sont
légè¬
rement diminuées toutes deux.
La suite du tableau nous montre, de plus, que le temps et l'intensité du gemmage augmentant,
ces variations nefont que s'accentuer pour les pen¬
tosanes, la cellulose totale et la cellulose a; la quantité de lignine décroît, elle aussi, de façon sen¬
sible, tandis que la teneur en y
cellulose croît. Il
y a donc un enrichissement du bois en substances facilement hydrolysables et solubles.
Ces faits peuventfacilement s'expliquer de la fa¬
çon suivante : l'arbre tout en continuant à s'ac¬
croître, utilise une forte proportion des matières nutritives qu'il reçoit pour secrétér la liqueur cica¬
trisante qu'est la résine, au lieu de toutes les trans¬
former en tissus et en sucs cellulaires. D'où la diminution des teneurs reconnue au début du gemmage, et qui ne fait que s'accentuer par la
suite.
III. — Influence du temps de coupe.
La comparaison des deux systèmes de courbes, tracées les unes en traits continus (2 ans de coupe)'
etles autres en traitsmixtes(coupe fraîche) vanous
permettre de nous faireune idéede l'influence exer-"
cée par le temps de coupe sur la composition du bois depinmaritime.
Pour les pentosanes, les deux courbes sont très voisines, et les différences ne dépassent pas 0.5 %,
tout en étant à l'avantage du bois vieux de coupe.
Pour les méthylpentosanes, la différence paraît être
un peu plus sensible et atteindre 1 %, se manifes¬
tant d'ailleurs en faveur des pins fraîchement abattus.
Les deux courbes des teneurs en lignine sont pratiquement confondues, et un long espace de temps entre l'abatage du bois et son utilisation ne semble pas devoir amoindrir sa résistance méca¬
nique (a). Peut-être, d'ailleurs, un intervalle de deux ans n'est-il pas suffisant pour produire des variations plus nettes.
De plus, nous remarquons que les pins de coupe fraîche sont plus riches en cellulose totale et en cellulose a que ceux abattus depuis quelques an¬
nées déjà. Les proportions observées paraissent néanmoins tendre vers des limites communes, l'une inférieure à 60i % (cellulose totale), l'autre infé¬
rieure à 40 % (cellulose a). La teneur en cellulose
(3
décroît
également quand le temps de coupe aug¬mente; c'est le contraire qui a lieu pour la y
cel¬
lulose.
Le séchage à l'air semble donc appauvrir le bois de pin en celluloses stables, et, au contraire, l'enri¬
chir en corps facilement hydrolysables, tels que la cellulose
y et
les
pentosanes.Enfin, il est à noter que plus l'arbre est âgé,
moins le temps de coupe a d'influence sur sa com¬
position.
Conclusions.
Tous les résultats obtenus dans cette étude sem¬
blent parfaitement d'accord avec les hypothèses de
(a) Il semble, aucontraire,quecetterésistance mécanique est trèslégè¬
rement accrue.