N° 31. Paraissantle 15 de
chaquemois. 15 Décembre 1926.
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France... 35 fr.
Etranger. 45 fr. Le Numéro.
Adresserle montant des Abonnements k l'Institut duPin.—C.C.Bordeaux 9237
BULLETIN
DE
France... 3 f50 Étranger. 4f 50
DU
Sous le contrôle de l'Institut des Recherches agronomiques
et
rattaché à la Faculté
desSciences de Bordeaux
r SOMMAIRE
Pages *=$=»
I, Articles originaux
B. I. 15 Influence de l'âge sur la composition du bois depinmaritime.. 571 C. I. 29
Hydrogénation
de quelques composésterpéniques, par Vièles 575 D. 1.20 LesConstituantscristallisésde lagemme
de pinmaritime 581
II. Documentation
Pages
E. 11. 52 Essai d'industrialisation de l'exploita¬
tion des boissurpied à
Labouheyre.
565D II. 45
Résines,
Baumes, Caoutchouc et Gutta-percha,parA. Tschirch 586 D. II. 46 Constituants solides desRésinesetleurs
dérivés 588
MODE DE CLASSIFICATION DE NOS DOCUMENTS
A. Généralités.
B. Récolte et traitement des résines.
C. Essences de
térébenthine,
terpènes etdérivés.D. Constituants s.olides des résines et leurs dérivés.
E. Dérivéschimiquesdu bois.
F. Cellulose de bois.
G. Documents divers.
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laCorrespondance
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n° ai. Paraissajil le 15 de chaque mois. 15 Décembre 1926.
BULLETIN
DE
L'INSTITUT DU PIN
Sous le contrôle de l'Institut et rattaché à la Faculté
des Recherches
agronomiques
des Sciences de Bordeaux
E. M. 52
CHRONIQUE
ESSAI D'INDUSTRIALISATION
DE
L'EXPLOITATION DES BOIS SUR PIED
à Labouheyre (Landes)
Extrait durapport de M. Fernand LE MONNIER Déléguédu Comité Cenlral de Culturemécaniqueprèsl'Officenational
des Combustibles liquides, Rapporteur du Comité scientifique du Pétrole Publié dans les « Annales de l'Office national
des Combustibles liquides ».
Pour la
première fois
àSénart,
la Direction des Eaux etForêts,
avec le concours de l'Office na¬tional des combustibles
liquides,
aprésenté
sur le terrainquelques
appareils destinés à remplacer les procédés manuelsemployés
dansl'exploita¬
tion forestière.
Une
partie
desappareils qui avaient fonctionné
a Sénart ont été de nouveau
présentés
àLabou¬
heyre.
Parmi les
appareils
de coupe,la
scie-rabot et l'abateurSylvest,
de la Sociétégénérale agricole,
ont été
présentés
au Comitéd'organisation.
Scie-rabot. — Peu de
perfectionnements
ont été apportés à cet instrumentdepuis Sénart.
-Trois hommes sont nécessaires pour son fonctionne¬ment.
De sa mise en
place
àpied d'oeuvre,
c'est-à- dire aupied
d'unpin
dequarante
ans dont le dia¬mètre à la base
dépassait
45 cm.,jusqu'au
mo¬ment où l'arbre s'est abattu sur le
sol,
nous avonscompté sept minutes.
Avec une
cognée entamant
lepied
del'arbre, puis à
d'aide d'une scie terminant la coupe du côtéopposé,
il eût fallucompter
avec deux hom¬mes environ
vingt-cinq minutes.
Il en résulte que
l'abatage des
pins à l'aide de la scie-rabot neprésente
pas d'économieappré¬
ciable sur les anciens
procédés
manuelsd'abatage,
mais la coupe est
beaucoup
plusrégulière.
Enemployant
lascie-rabot,
il devientinutile,
comme dans lesprocédés ordinaires,
depréparer
à l'aide d'uncognée
letravail
de la scie enpratiquant
dans la base de l'arbre une ouverture en biseau desti¬née à provoquer
la chute
du tronc du côtéchoisi,
ce qui
entraîne
uneperte de bois
assez considéra¬ble. Avec la
scie-rabot,
la coupe est nette sur toute la circonférence dupin.
Les expériences de
tronçonnage ont été égale¬
ment
pratiquées
sur le troncabattu;
elles ont donné avec cet instrument des résultats satisfai¬sants,
mais il semble quel'appareil n'ait
pasété
conçu pour ce travail.
La scie-rabot était
accompagnée d'un appareil
auxiliaire destiné à
diriger la chute
de l'arbre. Cepetit
cric a bien fonctionné. Il pourraitpermettre, lorsqu'on scie
les arbres à la main, d'éviter lecoinçage de la
scie dans le bois.Cependant, les
forestiersprésents
necroyaient
pas pour laplu¬
part à l'économie
de sonemploi.
11 est évident que
la scie-rabot eût donné des
résultats plus
probants si
onavait
pul'essayer
surun tronc de chêne ou de hêtre. Le bois de
pin
se coupetrès facilement à la scie à main; il n'en est
pas
de même des bois durs. Dans
cesdernières
conditions, letravail de la scie-rabot eût très
pro¬bablement fourni une économie de
temps évi¬
dente.
La scie-rabot était actionnée par un
moteur de
5 chevaux à essence. Nous ne
parlons
que pour mémoire de ladépense d'essence.
h'appareil Sylvest.
—L'appareil de la Société
générale agricole, capable de rendre des services
pour
l'éclaircissage des jeunes pins, n'a
pasdonné
de meilleurs résultats
qu'à Sénart. Nous
pensons quecette petite scie circulaire
mue par unmoteur
ne semble pas
présenter de
grosavantages
ende¬
hors de la coupe
des taillis. De même
quela scie- rabot, elle présente le
graveinconvénient, selon
nous,
d'être actionnée
pa,r unmoteur à
essence.Non seulement ces
petits moteurs de motocy¬
clettes s'usent
rapidement, mais,
partemps de pluie,
cequi était le
casà Sénart, leurs courroies patinent et rendent le fonctionnement de l'appa¬
reil assez aléatoire.
Nous
comptons faire venir à Labouheyre
ungroupé électrogène à conduites électriques sou¬
ples,
actionné
par ungazogène à charbon de bois
et
capable de transporter le courant produit
par le groupeà pied d'œuvre, tout
enrestant lui-
même dans les chemins d'accès. Mais la maison Renault, par
suite de la grève de
sesusines
au mois de mai dernier,n'a
pulivrer l'appareil à temps.
Si nous avions
possédé
ce groupe, nousaurions
pu
exiger des concurrents, la suppression des mo¬
teurs à essence et leur
remplacement
parde
pe¬tites centrales
électriques. Et l'électricité née du
charbon de bois chassait
définitivement l'essence
de la forêt. Ce sera pour une
autre fois.
Si
l'éloignement de Labouheyre
ne nous apas permis de surveiller les préparatifs de la manifes¬
tation avec autant d'attention que nous
l'eussions
désiré et nous a contraints à laisser de
côté l'élec-
trification des
appareils de
coupe, nous sommes parvenuscependant à
amenerà Labouheyre un
groupe
producteur d'énergie transportable,, d'une
conception bien nouvelle dans
sonensemble.
Il
s'agit du
groupepneumatique de la Compa¬
gnie
«Ingersoll Rand
»,dont le moteur était
ac¬tionné par un
gazogène Malbay.
L'idée
d'employer des outils pneumatiques
pour le sectionnement des bois surpied n'est
pas nou¬velle; des
expériences de
coupepneumatique
avaient été
déjà entreprises pendant la
guerre, à l'aide d'unappareil à air comprimé. La Compa¬
gnie
«Ingersoll Rand
» arecommencé cette ten¬
tative1 d'industrialisation forestière et
poursuit
ses essaisdepuis plusieurs mois.
Déjà, à Anor,
auxconfins des Ardennes,
nous avions constaté tout l'intérêt queprésente
pour l'industrialisation del'exploitation forestière l'em¬
ploi de l'air comprimé.
La
souplesse d'une conduite d'air comprimé est peut-être plus grande
quecelle d'un câble élec¬
trique,
parcequ'on peut la sectionner facilement
en
parties de
10mètres de longueur. L'emploi dé
ces conduites sur ies chantiers de réfection des chaussées de la ville de Paris a
prouvé
queleur
résistance à l'usure était considérable.
Enfin,
letuyau
encaoutchouc armé
nereprésente
pas une trèsgrande dépense, environ 20 francs le mètre
courant.
A Asnor, de
l'avis des forestiers eux-mêmes, le
travail de la hache
pneumatique
aatteint,
pourla
coupe
des taillis,
unerapidité trois fois plus
gran¬de
qu'à la main.
A
Labouheyre, c'est à
unautre point de
vueque
nous nous sommes
placés.
Examinons d'abord les
caractéristiques du pin
des Landes sur
pied. Cet arbre
neppssède
quedes
racines
traçantes
parce quel'alios, sorte de grés
en formation, se
trouve généralement à
unepro¬
fondeur de 40 à 60 cm. au-dessous
de la couche
de sable
qui constitue le sol de la forêt et que les
racines de l'arbre,
rampant le long de cette table
souterraine,
s'étalent à
sasurface
ens'y accro¬
chant.
Il en résulte que,
si toutes les racines sont cou¬
pées autour d'un pin entre deux sables, il suffit
d'un tout
petit effort
pourle faire tomber.
Les marteaux
pneumatiques d'Ingersoll, munis
de haches
coupantes, sont arrivés à libérer un pin
de
quarante
ansd'abord
endouze minutes,, parce
que
le jeune ingénieur qui manœuvrait l'apparie!
BULLETIN LE L'INSTITUT BU PIN —
jf 31
-décembre
1926 567 avait tenu àprésenter
des sections propres et en¬tièrement
dégagées.
Mais,
dans
lesexpériences qui ont suivi,
nous avonsexigé
que lesbêches
coupantes se conten¬tent de sectionner les racines sans
dégager
la coupe,et les pins étaient
ainsi libérés de leurs ra¬cines en moins de huit minutes. Les
quatorze
ra¬cines d'un
pin
de 45 cm. de diamètre furent sec¬tionnées en
sept
minutes. Il eût suffi d'unesimple poulie moullée
pourabattre l'arbre
sur le sol.11 est certain que les chiffres que nous donnons
ne
représentent
pas des miriima detemps,
mais bien des maxima. Si lacognée pneumatique avait
été manœuvrée par un ouvrierspécialisé,
elle eûtdopné
encorede meilleurs résultats. Cependant,
bien que
l'outil ait été
manœuvré par une per¬sonne dont
l'expérience
ne datait quede quelques
heures,le travail
s'estaccompli
avec unegrande rapidité.
Les démonstrations
d'écorçage, qui intéres¬
saient au plus haut
point
lesassistants,
ont donné des résultats moinsprobants,
parce quel'outil employé n'avait
pas suffisamment été étudié. Noussommes cependant convaincus
qu'il deviendra
ra¬pidement
possibled'écorcer
les branches depin mécaniquement.
Ce n'estplus qu'une question de
mise au
point.
Exploitation
des vieilles souches.Dans les Landes, le fonctionnement de la bêche coupante
pneumatique n'offre
aucuninconvénient.
On n'a pas
à s'inquiéter des cailloux et graviers,
très peu nombreux. Les caillous n'existent pour ainsi dire paset
les plus grosgraviers présentent toujours
un diamètre inférieur à 3 mm.Dans ce sabîe fin d'un
gris noirâtre, les appareils
peuvent passer sans se désaffûterrapidement.
Cette facilité de sectionnement des racines par l'outil
pneumatique peut rendre les plus grands
services dansl'exploitation
desvieilles
souches.Le pin des Landes
gemmé à mort est générale¬
ment
coupé
au rasdu sol, au-dessus des
grosses racines. C'est le travail quepeut accomplir la scie-
rabot. La souche reste dans lesol, où elle continue
à
végéter
deux ou trois ans, enaccumulant dans
ses tissus des
quantités considérables de résine
et surtout d'essence de térébenthine.
Une souche fraîche ne contient que 10 à 12 % de
résine;
une souche de six ans en contient de 20 à 30 %.Avant la guerre, quand le prix d'une
journée
demanœuvre ne
dépassait
pas 3francs,
on pouvaitéconomiquement
arracher ces souches endéga¬
geant
les racines à la pioche et en les sectionnant ensuite à la hache.Ce travail demandait
beaucoup
detemps,
et le taux actuel des salaires ne permet plus de l'entre¬prendre
avec bénéfice.Le marteau
pneumatique
a été pour les Lan¬dais une révélation. Cette mine de résine va ces¬
ser de se
décomposer
sans profit dans le sol. Lors¬que les forestiers ont constaté
qu'il
était possible deséparer
les souches de leurs racines enquel¬
ques
minutes,
ils ont repris en considération cette exploitation abandonnéedepuis
la guerre.Si l'air
comprimé
des marteauxpneumatiques
devait être fourni par un moteur à essence,
il est
certain que l'économie réalisée ne paraîtrait pas
assez considérable aux usagers, mais
l'accouple¬
ment du groupe «
Ingersoll
» avec ungazogène portatif
«Malbay
» a montré le chemin par où la forêt doit arriver à se libérer de sourcesd'énergie étrangère.
Nous
n'avons, malheureusement,
pas eu l'occa¬sion de
dégager
de vieilles souchescoupées
àblanc,
parcequ'il
n'en existait pas dans cette pine- raie destinée àl'abatage. Le temps
nous eût d'ail¬leurs
manqué.
Cette première partie de la mani¬festation de
Labouheyre
a durépendant
une mati¬née
seulement,
et sous une pluie battante. Dans les prochaines manifestations patronnées parl'Office,
il sera, croyons-nous,indispensable
dedisposer
d'untemps beaucoup plus long. Nous
avions
cependant
àLabouheyre tous les appareils
nécessaires pour effectuer cetarrachage mécani¬
que
des
souches.Lorsque
les souches sont détachées de leurs ra¬cines, il faut encore un effort considérable pour les culbuter. A l'aide de crics et de
leviers,
les bû¬cherons arrivent à les
placer
cul en l'air defaçon,
à pouvoir les débiter facilement. L'économie de main-d'œuvre trouvée dans
l'opération
du section¬nement des racines à l'aide des outils
pneumati¬
ques se
trouverait noyée dans
le prix de revient del'arrachage des
souches du sol si les anciens— 3 —
procédés employés
poursoulever les souches ne pouvaient
pasêtre améliorés.
Ancrage et
treuil Pan.
C'est
l'encrage et le treuil Pan qui auraient pu apporter à Labouheyre la solution désirée. Mais
nous n'en avons pas eu
le loisir.
Cet ancrage
très léger, permet de fixer
ausol,
avec une extrême
rapidité, des poulies
surles¬
quelles
onpeut faire glisser
uncâble. Ces poulies
forment un
mouflage horizontal permettant à
un treuil de donner un effortconsidérable, capable
d'arracher un
pin de 20
m.de haut et de 60
cm.de base, en
quelques minutes.
Cette facilité de moufler un câble
dont
lalon¬
gueur
peut présenter jusqu'à 200 ou 300 m. per¬
met de traîner à froid,
dans des endroits inacces¬
sibles, des troncs d'arbre dont l'exploitation de¬
viendrait
trop onéreuse
parles
moyensordinaires:
par
exemple, de remonter
une grumede la pente
d'un ravin dont le fond est un
torrent.
i \ A
Labouheyre, M. Plantade, propriétaire des
brevets Pan, a
arraché
avecaisance des arbres de cinquante
ans.Mais,
comme nousl'avons dit précédemment,
l'emploi de poulie moufïées, à l'aide des points
fixes obtenus par
des
ancragesfaciles à fixer dans
le
sol,
pourarracher les arbres
surpied,
nepré¬
sente pas
de bien grands avantages, étant donné
le bouleversement
qui
enrésulte
pourle sol de la
forêt. Il n'est pas non
plus très intéressant de
sec¬tionner les racines d'un
pin
pourarracher l'arbre
vivant. Le couper
d'abord
auniveau du sol, puis
laisser les souches se gorger
de résine pendant
deux ou trois ans nous semble
préférable
aupoint
de vue
économique.
C'est à ce moment que
le marteau pneumatique
doitentrer en action et sectionner les
racines. Line
fois toutes les souches détachées du sol, les
griffes
fixées à l'extrémité d'un câble
mouflé auront tôt
fait de culbuter les souches et de les livrer aux ouvriers
chargés de les débiter.
Si letemps
très court accordé à la manifestation
de
Labouheyre n'a
paspermis de faire tous les
essais désirables, les
forestiers, intéressés
parles quelques exemples qu'on leur avait donnés, ont
tenu à continuer les
expériences
pourleur
proprecompte.
Essais de Léognan.
C'est ainsi
qu'à Léognan (Gironde), M. Bourg
a continué les essais sur sa
propriété. Le
groupeIngersoll Rand s'est rendu dans la forêt de Léo¬
gnan avec sa
hache pneumatique.
«Grâce à cet
outil,
dit
«Bois et Résineux
»,dans
unde
ses derniersnuméros, M. Bourg
a pufaire découper
d'énormes souches de
platanes dont jusqu'ici il
n'avait pu
trouver l'utilisation.
»Lahache
pneumatique permettrait, d'après cette expérience, de découper utilement les souches
surplace et d'en rendre ainsi le transport facile.
M.
Bourg
aégalement songé à utiliser l'appa¬
reil «
Ingersoll Rand
» pourl'élagage des arbres
sur
pied.
« Les établissements Carret et
Fouché, de Ville-
neuve-d'Ornon,avaient apporté quelques traver¬
ses,
afin de faire exécuter à la hache pneumatique
un travail de
chanfreinage; d'après le rédacteur
de « Bois et Résineux »,
qui assistait à l'expé¬
rience,
cet outil s'est tiré à
sonhonneur de cette
épreuve et
amontré ainsi toutes
sespossibilités.
» C'est sur nos indications queles expériences d'écorçage et d'équarrissage des
grumesont été
tentées.
Lorsque nous avons
entendu parler
pourla pre¬
mière fois de ces tentatives
d'application de l'air comprimé à l'exploitation industrielle des bois sur pied,
nousattendions
avecimpatience l'occasion
de nous rendre
cojppte de la façon dont les con¬
duites
souples
secomporteraient
aumilieu des
buissons et des
cépées.
A notre
grand étonnement,
nous avonsété obli¬
gé de reconnaître
quela conduite pneumatique
présentait des qualités de souplesse que les con¬
duites
électriques
nepourraient
paségaler.
Les
tuyaux employés
parIngersoll sont consti¬
tués par
des secteurs de 4
cm.de diamètre et de
10 m. de
longueur, munis à leurs extrémités de
raccords
(mâles et femelles) permettant de faire
le
joint instantanément. La perte de charge est
assez faible : 10 % par
100
m.Ces
tuyaux employés
surles chantiers parisiens
ont évidemment moins de chances
d'usure dans
BULLETIN DE L'INSTITUTDU PIN— N° 31 - Décembre 1926 569 la forêt que sur le macadam des villes. Ils Mis¬
sent sur
1/e sol couvert
de feuilles mortes avec unesouplesse qui
nous a convaincu de leursupério-
-rite.
Les essais de débroussailieuses.
Dansles
Landes,
lesbroussailles,
c'est-à-dire les arbustesqui
envahissent le terrain au-dessous despins, sont
considérées par les forestiers comme une des.causes les plus certaines de la destruction des pîneraies.Lorsque,
dans la saisonsèche,
une étincelle allume cettevégétation qui
recouvre le sol, les arbresqui
la dominent ne tardent pas à brûleé à arbresqui la
dominent ne tardent pas à brûler à depin
enflammées portées par le vent dans les coupes voisines a bientôt embrasé des centaines d'hectares.Vingt
ans d'effortdisparaissent
sou¬vent en une seule nuit.
Les
pins
sont parfoismélangés de
chênes-liè¬ges, mais ces derniers tendent à
disparaître.
Les broussailles se composent surtout dëgrandes
fou¬gères,
degenêts et
dequelques arbustes.
Détruire cette
végétation,
« sarcler « la fo¬rêt comme un
champ cultivé,
tel est leproblème
cherchépendant
tant d'années etqui paraît
résoluaujourd'hui.
C'est ainsi crue, dans
l'après-midi
de la mani¬festation de
Labouheyre,
nous avons puvoir
fonc¬tionner
cinq
appareils différents de débroussail-lage.
Tous se
rapportent
à deuxtypes.
Ces appareils se composent de lames tranchan¬
tes montées sur un axe horizontal. Le
type
leplus simple
est construit par M. LouisTixier,
de Mont-de-Marsan;
il se compose decinq lames
coupeusesen acier montées sur une barre
pentagonale qui
sert en même
temps d'essieu
aux rouesporteuses.
Ces roues sont amovibles. En
plein travail,
les barres coupeusesportent
directement sur les broussailles et lesdécoupent
ens'enfonçant
dans le sol à la manière d'une roue à aubes. C'est unvéritable labour de
déchaumage qu'elles
accom¬plissent.
Elles
procèdent
avec une brutalité telle quenous avons ramassé des souches et des vieilles
racines d'arbustes de 10 cm. de
diamètre, qui
avaient été nettement sectionnées.
M.
Amiand,
deBordeaux,
aimaginé
unautre type
de débroussailleuse.Elle est constituée par deux rouleaux armés de lamés
coupantes
et inclinéessymétriquement
dans le sens de la marche.Les lames
attaquent
les broussailles en biséau.Cette
disposition
permetl'emploi
de la traction animale enexigeant
un moindre effort.Toutefois,
tous lesappareils
que nous avonsvus fonctionner àLaobuheyre étaient
traînés par.des tracteurs Fordson alimentés aupétrole.
La manifestation de
Labouheyre fut
autant letriomphe
des Fordson quedes
débroussailleuses.Les broussailles ont souvent
jusqu'à
1 m. 75 dehauteur,
et l'on ne peut admettre que des mu¬les
puissent
sediriger à
travers unpareil roncier,
même en
déportant
letimon.
Les
Fordson,
avec leurpoitrail d'acier, fonçaient
à travers les sous-bois et ne laissaient derrière les débroussailleuses qu'ils traînaient que
de
vagues débris à moitié enterrés.Les appareils concurrents de ces deux
types
en différaient cependant par un détail. Les lamescoupantes,
au lieu departir
de l'essieului-même,
étaient montées sur des rouleaux horizontaux de grands diamètres à sectionspolygonales,
munies de lames tranchantesprolongeant
les rayonsde la
base du
cylindre.
Celui de M.
Darriet,
deLabouheyre,
se compose de deuxcylindres jumeaux
etindépendants.
Tandis que les lames tranchantes sont boulon¬
nées sur un
cylindre
dans lesystème Darriet, de Labouheyre, dans
la débroussailleuseAmiaud, de Bordeaux,
les lames font directement corps avec l'essieu.Ces nouveaux outils
spécialisés
pour la culture de lasylve
landaisepeuvent intéresser cependant
les forestiers des autres
régions.
Ils peuvent servir aux
compagnies
de chemin de fer pour l'entretien des «pare-feu
» établis lelong
des voies souvent sur unelargeur
insuffi¬sante pour
empêcher
les étincelles des locomo¬tives de provoquer
des incendies,
parce quejus¬
qu'à
cejour
on nepossédait
pas d'outil écono¬mique
pourdeur entretien.Ils
peuvent, dans les forêts, servir à nettoyer
les sous-bois. Ils
pourront dans
noscolonies assu¬
rer à bon
compte le nivellement et l'entretien des
pistes
peufréquentées et leur défens.e contre
l'exubérance de la
végétation tropicale.
La manifestation de
Labouheyre, patronnée
par
l'Office des combustibles liquides, encouragée
par
le Comité central de culture mécanique, a
donné des résultats
qui ont dépassé de beaucoup
les faibles moyens
dont
sesorganisateurs dispo¬
saient.
Elle a donné à de
petits monteurs l'occasion de
se
produire devant
unpublic d'élite. Aux usagers
de se rendre
compte des efforts des inventeurs.
Nous remercions M.
l'intendant Pineau d'avoir
bien voulu intéresser son
Office à cette manifes¬
tation
trop brève, mais qui
aengendré le germe
de démonstrations
plus importantes où la
ques¬tion de l'industrialisation de
l'exploitation fores¬
tière sera traitée avec
toute l'ampleur qu'elle mé¬
rite.
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TRAITEMENT DES GRICHES
Un
bénéfice supplémentaire n'est jamais à négliger
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Contenance :
800 Kilos de Griches
Main-d'œuvre:
3 à 4 heures d'ouvrier
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^griches à feu, nu) 150 à 200 kilos de pègl©
Montage direct
surla cheminée de l'usine
\\\\\*\\\\\.\\\\\»*-"
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BULLETIN DE L'INSTITUT BU PIN— N° 31 - Béoembre 1926 571 B. I. 15
INFLUENCE
deL'AGE
SUR LA
COMPOSITION 00 BOIS DE PII MUTIME
par M. PATY
INTRODUCTION
C'est un résultat d'observation courante que,
lorsqu'un arbre vieillit,
son boisdurcit,
et offreune résistance
plus
grande aux actions mécani¬ques.
On résume
ce fait en disant quel'arbre
selignifie.
Parmi les constituants du bois nous
trouvons,
en premier lieu la
lignine,
dont le nom dérive du substantif latinlignum, signifiant bois.
La for¬mation de cette
lignine est-elle
liée à la formation des tissusligneux ? Est-ce
que,à
mesure que l'arbre vieillit et sedéveloppe,
la teneur enlignine,
en
s'élevant,
contribue à accroître la résistancemécanique du bois
? Voilà lapremière question
que
j'ai
cherché àélucider,
en prenant poursujet
de mes recherches le
pin
maritime.Mais le bois ne contient
qu'une proportion rela¬
tivement faible de
lignine, et celle-ci s'y trouve
associée à des substancesqui doivent probable¬
ment se rencontrer en des
proportions liées,
parune certaine
loi, à l'âge de l'arbre.
En toute
première ligne vient
lacellulose,
ou mieux lescelluloses, qui entrent
pourprès de
moitié dans la
composition du bois
et dont l'im¬portance industrielle ne fait que croître de
jour
en
jour.
Il était naturel de se demander Si la te¬neur en cellulose subit une variation à mesure que l'arbre
vieillit, et quelle
estl'allure générale
de cette variation.
Enfin, à côté
desrésines, des graisses et des tanins,
on rencontre encore,dans
le bois depin,
des corps,si
voisins de lacellulose, qu'on les désigne
du norpgénéral d'hémicelluloses, mais
qui en diffèrent toutefois très, sensiblement.Est-ce que ces
hydrates de carbone, et notamment
lespentosanes, voient
leur teneur varier avecl'âge
du bois dans lacomposition duquel ils
en¬trent,
etquel est le
sens decette variation
?Voilà
les troisproblèmes auxquels j'ai essayé d'apporter
des solutions aussi exactes quepossi¬
ble, étant
donnél'imprécision
inhérente à cer¬taines méthodes de
dosage.
i° Une étude sommaire des substances
analy¬
sées
(pentosanes, lignine
etcellulose).
Elle com¬porte
leurs définitions et une expositionparticu¬
lièrement
développée
desprincipes
des méthodes dedosagê
quej'ai
suivies. Les différents modesopératoires
ontdéjà été
décrits en détail par J.Michaud,
danss'a
thèse passée l'an dernier(i).
2° Les résultats que
j'ai obtenus,
classés en ta¬bleaux,
etfigurés
par des courbesindiquant sim¬
plement l'allure
générale
desphénomènes,
sansprétendre
à uneprécision incompatible
avec la difficultéd'opérer
dans des conditions et sur des échantillons absolumentcomparables.
3°
Enfin, l'interprétation
des résultats.Dans l'étude des groupes de constituants con¬
sidérés du bois de pin,
je
commencerai par ceuxqui
seprésentent
dans lesplus faibles
propor¬tions,
lespentosanes
(8 à 9%) et
lesméthylpen-
tosanes (1 à 2 % du bois
sec). En
secondlieu, j'examinerai
lalignine dont
le rendement atteint 30 %environ, et je terminerai
par lescelluloses,
pour
lesquelles
on obtient des teneurs de l'ordre de 50 %.PREMIERE PARTIE
ETUDE SOMMAIRE DES
PENTOSANES,
LIGNINE ET CELLULOSES et de leurs méthodes de
dosage.
I. Pentosanes.
Les Pentosanes font
partie
du groupegénéral
des
hémicelluloses;
celles-ci serapprochent beau¬
coup
de
la cellulose, mais sont constituées pardes hydrates
de carbone moinscondensés;
deplus,
par
hydrolyse, la
cellulose nepeut donner qu'un
seul sucre, la
glucose, alors
queles hémicellu¬
loses sont
susceptibles
de se transformer enplu¬
sieurs séries de sucres
correspondants, pentoses
et hexoses.
D'après S-chulze, les hémicelluloses
sont lespolyglucosides complexes
quel'on rencontre
dans lebois;
leur rôle dans l'arbre seraitd'agglomérer
les fibres les unes aux autres. On admet que
deux
d'entre
elles,
lagalactane et la
mannanne (hexo-sanes), donnent
paroxydation et perte
deCOa
,naissance aux
pentosanes.
La formule
générale des pentosanes peut
s'écrire
(C5H804)n. En les distillant avec les aci¬
des étendus,
ils donnent,
pardéshydratation du
furfurol
HC-CH
jCIPOH—(CIIOH)3—CHO]n =nH20+n ||
IIC G—CHO||
Dosage
des pentosanes.
Le
principe de ta méthode utilisée repose sur
cette réaction de
déshydratation; il consiste es¬
sentiellement à
transformer,
enles hydrolysant
par
l'acide chlorliydrique dilué, les pentosanes du
bois en furfurol. A
côté, de celui-ci, il
seforme également le méthylfurfurol, qui montre l'exis¬
tence d'un
méthylpentosane, qui serait un poly-
glucoside du rhamnose. Ces deux substances peu¬
vent ensuite être
précipitées, à l'aide d'une solu¬
tion acide de
phloroglucine, à l'état de furfurol,
— et de
méthylfurfurol
—phloroglucide. D'après
E. Krôber (2),
la réaction qui
seproduit avec le
fiirfursl,
serait
:C5II402+C6H603=
2H20
+C«H<503
Du
poids de furfurolphloroglucide, on déduit,
à l'aide des tables de
Krôeber et Tollens (3) la
teneur en
pentosanes du bois traité. Le méthyl-
furfurol-phloroglucide est déterminé en le dissol¬
vant dans l'alcool à 95°;
de
sonpoids
onpasse,
au moyen
de tables spéciales, dues à Krôeber et
Tollens, au
poids de méthylpentosanes.
Tel est le
principe de la méthode de dosage de
Welbel,
MannAt Tollens (4). Etant donné la sim¬
plicité et la rapidité de sa technique, c'est cette
méthode que
j'ai suivie.
On trouvera, dans
la thèse de Ji Michaud (5),
ainsi que
je l'ai déjà dit, la description du mode-
opératoire.
II.
Lignine.
La définition la
plus simple et la meilleure de
la
lignine est celle qu'en a donnée Schulze (6) :
la
lignine est la substance incrustante des mem¬
branes
cellulosiques.
D'après Vislicenus (7), la lignine proviendrait
de
l'absoption de la sève de construction ou de la
sève de cambium par
les fibres cellulosiques. Cet¬
te théorie est la
plus généralement admise de nos jours.
Klason
(8) lui attribue la formule brute
C40j-pi2on et pense
qu'elle n'est pas en liaison
chimique avec
la cellulose. Au contraire, Cross
et Bevan (9)
arrivent à cette conclusion
:«
Que la substance fibreuse n'est pas simplement
un
mélange de cellulose et de constituants non cel¬
lulosiques, mais
que ces corpssont réunis en une
molécule
homogène, quoique complexe, par des
liens d'une union à
caractère strictement atomi¬
que. »
Ceci semble
parfaitement d'accord
avecle fait
que
l'on
nepeut séparer la lignine de la celulose,
sans provoquer
des changements de structure.
Aussi n'a-t-on pu encore
déterminer
saconstitu¬
tion avec certitude,
ni calculér la «teneur abso¬
lue » du bois en
lignine. Les nombreuses métho¬
des de dosage
indiquées
parles divers auteurs,
ne
permettent d'obtenir que la
«teneur ration-
nele » du bois en
lignine.
Dosage
de la lignine.
Parmi ces méthodes,
trois seulement sont pra¬
tiques à employer dans un laboratoire d'analyses.
Ce sont : a)
la méthode de Willstater, à l'acide
chlorliydrique concentré (10); b) celle de Lege-
ler au
phénol bouillant (11); c) la méthode de
Klason'à l'acide sulfurique
dilué (12). C'est cette
dernière que
j'ai préférée
auxdeux autres, à cau¬
se de la
simplicité et de la rapidité des opérations
qu'elle nécessite. En voici le principe :
Le bois,
réduit
enfine farine, est traité par de
l'acide
sulfurique répondant à la formule
H2S043I120 et
contenant 64 % de II2S04. Après
agitation prolongée, on étend d'eau, et on recueille
la
lignine
parfiltration sur un creuset d'alundon.
Tous les autres
constituants du bois ont été sac-
charifiés et
solubilisés
parl'acide. Il
nereste plus
alors
qu'à extraire les résines par l'alcool, ou
mieux par
l'éther bouillant, et à peser après sé¬
chage à l'étuve. (Pour les détails des opérations,
voir au numéro
(15).
III. Celluloses.
La cellulose est un
hydrate de carbone en C6
très
condensé, insoluble dans les alcalis et les
acides étendus.
L'acide sulfurique concentre l'at¬
taque, et à l'ébullition, l'hydrolyse en glucose.
On a cherché à
lui donner
uneformule dévelop¬
pée permettant d'expliquer au mieux ses diverses
propriétés. Le dernier schéma proposé est celui
de Cross et Bevan
(14)
;il attribue à la cellulose
une formule
cyclique. 1C0<( HQH)4>GH2l»
qui explique
sespropriétés à caractère nettement
cétosiques.
BULLETIN LE L'INSTITUT BU PIN— N° 31 - Bêcembre 1926 573
D'après
la définitionqu'en donne
Sutermeister(15), la cellulose
est leprincipal
produit de la vievégétale,
et constituepratiquement
le sque¬lette non azoté de toute
plante.
Mais il arrive très souventqu'elle?
se trouve associée ou combinée à desgraisses et cires, à
des matièrescolorantes,
à de lalignine, à
destanins, etc...
Elle forme alors,avec ces
substances,
cequ'on
appelle des cellulo¬ses
composées (adipo, cuto, ligno-celluloses)
paropposition
aux cellulosessimples, dont
letype
nor¬mal est la cellulose de coton.
Les bois sont des
ligno-celluloses, ayant
une forteproportion
de constituants noncellulosiques.
Nous y
trouvons,
associées à lalignine (16)
: -1° Une cellulosenormale,
ou acellulose, qui
résiste aux
agents hydrolysants (soude, acides)
et aux
agents
de blanchiment(chlore). Elle
ne renferme pas de groupe C Oactifs,
et donne des éthers. Elle constitue lamajeure
partie de la cel¬lulose industrielle.
2° Une cellulose
oxydée, appelée (3 celllulose;
attaquée
par lesagents hydrolysants et les
oxy¬dants
énergiques, elle
est convertie en dérivés so-lubles. Elle
comporte
des groupes CO actifs et des groupesméthoxyles
OCI13. Par distillationchlorhydrique,
elle fournit dufurfurol;
c'est doncune oxvcellulose.
3° Une cellulose non
fibreuse,
la cellulose v , 1qui se resoud
facilement,
parhydrolyse,
enhydra¬
tes de carbone
simples.
Onpeut
la considérer com¬me appartenant au groupe
des
hémicelluloses.Détermination de la cellulose.
La teneur en cellulose d'une cellulose compo¬
sée détermine la
proportion
maxima de libre pure qui peut êtrepréparée
parn'importe quel procédé.
Une méthode de
dosage de
lacellulose,
pourêtre satisfaisante,
doit laséparer
sous une formeexempte
delignine,
aussi pure et aussi blanche que possible. Ondoit,
toutparticulièrement, évi¬
ter la formation
d'oxycelluloses et d'hydrocellu- loses,
solubles dansbeaucoup
de réactifs em¬ployés.
Ilfaut,
enoutre,
que leprocédé
entraîne desopérations
aussisimples
et aussirapides
que possible.C'est pour ces raisons que
l'on adopte
engé¬
néral,
la méthode au chlore gazeux, de Cross et Bevan(17), telle qu'elle
aété"
modifiée parRen-
ker. En voici leprincipe
:On fait
agir du chlore
gazeux sur laligno-cel-
lulose humide. On dissout ensuite lesproduits
chlorés par
ébullition
avec une solution de sulfite de soude.La
lignine
se combine directement avec leshalogènes, et
enparticulier
avec le chlore. En présenced'eau,
cette réaction donne un chlorurejaune brillant, qui
est soluble dans une solution de sulfite desoude,
avec production d'une colo¬ration intense rouge
magenta.
On a attribué à cet¬te
lignite chlorée,
la formuleglobale
C19H18C1409(17).
La réaction n'a lieuqu'en présence d'eau,
le rôle de celle-ci est limité à des effets
d'hydrata¬
tion ou
d'hydrolyse.
Iln'y
a pasd'oxydation indi¬
recte visible de la
fibre,
comme cela pourrait ré¬sulter de C12 +H20=2HC1
+0|( 18).
Cette méthode est sans aucun doute la meilleu¬
re, pour
délignifier
la cellulose debois,
— Heuser et Sieber ont prouvé, eneffet,
quela lignine peut
être entièrement détruite par
chloruration,
sans aucuneoxydation
de la cellulose. — Deplus, la
coloration rouge
magenta,
produite par lesulfite
de soude surla
lignine chlorée
est tout à faitcarac¬téristique, et est
un bon indice dudegré de puri¬
fication.
Le mode
opératoire
quej'ai
suiviest celui adop¬
té comme « standard » par le Forest Products La-
boratory
» (Wisconsin U. S. A.) ;qui n'est autre
que le
procédé
de Cross et Bevan, modifié parRenker, et qui
aété
décrit en détails dans le tra¬vail de J. Michaud
(19).
Avec du bois de
pin réduit
enpoudre fine
et ré¬gulière,
passant au tamis de 80, on obtient d'excel¬lents résultats
après quatre chlorations
de 20, 15, 10 et 5 minutes. Si le bois n'est pas assez fine¬ment
divisé,
le nombre desopérations
nécessaires est accru; mais il est inutile queles périodes
sup¬plémentaires
d'exposition
au chlore soientsupé¬
rieures à 5
minutes,
la chlorelignine formée
em-pèc/he,
eneffet,
lapénétration
du gazet protège
le bois
sous-jacent.
Séparation des celluloses.
La cellulose ainsi
obtenue,
et quel'on appelle
cellulose totale est constituée par un
mélange d'à,
de 81 et de vi celluloses.
La méthode pour effectuer leur
séparation
re¬pose sur la grande
résistance
de la celluloseaaux alcalisdilués,
et sur la solubilité des(3 et
ycel¬
luloses dans la soude; la' vi cellulose donne des dérivés solubles dans l'acide
acétique, alors
que la[3 cellulose précipite
parcelui-ci. Voici quelle
est la suite des
opérations.
Les celluloses
(3 et
ysont transformées
endé-
rivés solubles par
chauffage de la cellulose totale
avec de la soude à 17,5
%.
Parfiltration
on re¬cueille la cellulose a- Du
liquide filtré,
onpré¬
cipite la (3 cellulose par addition d'acide acétique
jusqu'à réaction acide. Après avoir laissé déposer
le
précipité,
onrecueille la [3 cellulose sur un
creuset d'alundon. La y
cellulose s'obtient par
différence entre la cellulose
totale et la
somme(cellulose
a +cellulose [3).
DEUZIEME PARTIE RESULTATS DES
ANALYSES
Les dosages,
effectués suivant les méthodes
précédemment indiquées, ont porté sur plusieurs
séries d'arbres.
1° Une série de six
pins, n'ayant jamais été gemmés, qui avaient été abattus sensiblement
deux ans avant leur étude,
et
quel'on avait laissés
façon simple et rapide
en eau de vos Gemmes
Appareil à doser l'eau dans la gemme
(Livré complet dansun
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Bordeaux
exposés à l'air
sansécorce. Ce sont ceux que, dans
le tableau,
j'ai appelés
«pins
nongemmés de
2 ans de coùpe ».
Ils ont été analysés à l'état de
sciure.
2° Une seconde séri'e de
sept pins
non- gem¬més,
coupés
audébut de 1926, tous en hiver et
dans la même
région,
aété étudiée aussitôt après
son arrivée au laboratoire,
la date de leur
coupe est d'ailleursindiquée
enregard de l'âge de cha¬
cun d'eux.
Pourles
jeunes pins, portés
commeayant moins
d'un an,
il m'a fallu, étant donné leur faible dé¬
veloppement,
enemployer plusieurs en entier,
sauf la racine et les
aiguilles. C'est donc à l'échan¬
tillon moyen
de
cesquatre jeunes pins que se rap¬
portent les chiffres cités seulement pour les pen-
tosanes : la
quantité de bois
anéanmoins été trop
faible pour
permettre d'effectuer les autres do¬
sages.
(A suivre.)
Contrôlez dui la teneui
V
sfa 1
\ 3
BULLETIN LE L'INSTITUT LU PIN— N° 31 - Lècemhro 1926 575 C. I. 29
HYDROGÉNATION
de
QUELQUES COMPOSÉS TERPÉ^IQUES
Par Pierre Vièles (suite)
Conclusion. —Te carène
s'hydrogène, mais plus
difficilement que
le pinène,
endonnant
undihy-
drure
qui soit être appelé
carane.Je n'ai
pudispo¬
ser que
de trop faibles quantités de
ce corps pouren faire l'étude
chimique.
Ses
propriétés semblent voisines
decelles
dupinane,
sonodeur
estlégèrement camphrée, il
ne donne pasde précipité
avecle réactif
deDenigès,
ne se brome, ni ne décolore le Mn04K à froid.
On
peut prévoir
comme pourle pinane l'exis¬
tence de deux isomères cis et trans.
CHAPITRE IX
HYDROGENATION D'AUTRES COMPOSES
TERPEN1QUE
1) Nature
descomposés étudiés
dans cechapitre.
J'indiquerai ici les résultats auxquels m'a
con¬duit
l'application de la méthode de M/M. Sabàtier
et Senderens au limonène et aux
terpinolène et ter- pinéols industriels.
Je ne me suis pas
proposé de faire
uneétude complète de
ceshydrogénations. Simplement j'ai
voulu voir s'il était
possible d'obtenir facilement
et avec un bon rendement du p.
menthanol à
par¬tir du
terpinéol. Cette dernière opération aurait
pu
présenter
uncertain intérêt pratique,
carle
menthanol isomère du menthol doitten avoir cer¬
taines
propriétés.
2) Hydrogénation des terpènes monocycliques.
J'exposerai d'abord le procédé
quej'ai
em¬ployé
pourdéterminer la composition du produit hydrogéné, rapidement et
sansrecourir à
unedis¬
tillation fractionnée
qui exige beaucoup de
pro¬duit. Il repose sur
l'emploi simultané de la bromu¬
ration, de la nitration et de l'action de l'acide sul-
furique.
Le
produit recueilli après hydrogénation
surle
nickel peutcontenir
:1) Du
terpène
nonhydrogéné ) Carbure
se dedéshydrogénation. ( bromant à
2) Du ou des menthènes C10H18
j dTtruUIPSœ
3) Du
cymène (peut être mélangé à d'autres
car¬bures
benzéniques-carbures
se nitrant facilement).4) Du menthane
(peut être mélangé à d'autres
carbures
cyclohexaniques plus simples
provenant del'hydrogénation des carbures benzéniques).
1) La bromuration
permet de déterminer
la pro¬portion de
menthènes. Soient a le nombre de cm3 de Br quedécolore 1
gr.de terpène initial (avec
formation de C10H13Br4) 1 g.
de menthène
décolore cm3 demélange de terpène
etmenthène,
on a, endésignant
par xle poids de menthène
dans 1 gr.de ce
mélange
:a 2(—A)
A =x-tt—j-£ (1—x)a d'où x =— ci (I) Or, le
poids
y,de
cemélange terpène
+ men¬thène est connu, il est
égal à celui de la fraction polymérisées
oudétruite
parl'acide sulifurique. Le poids de menthène
pour1
gr.du mélange total (pro¬
duit
hydrogéné brut) est donc
: 2 (a-A)Poids du menthène —xy =- a -y )! celuidu terpène 2 A-a ' (2) '
non hj^drogéné : = (1—x)y= y
^
La fraction non
attaquée
parl'acide sulfurique, pesant (1-y) (en rapportant toujours à 1
g.du mé¬
lange total), contient le menthane et, peut-être, les
carbures
benzéniques, s'il
y en a.iCette fraction est
nitrée;après nitration, le mélange est réduit
parle
fer et l'acide
chlorhydique, puis lavée à l'eau, qui
dissout les sels d'amines. Le résidu donne le men¬
thane
(peut être mélangé là d'autres carbures cyclo¬
hexaniques). Soit Z la portion du résidu de l'action
de H2S04
qui
ne senitre
pas.Le titre du menthane
est
(1-y) Z, celui du cymène (1-y) (1-Z).
On a ainsi, au moins d'une
façon approchée, la composition du mélange hydrogéné brut.
Justification de la méthode.
—Avant d'appliquer
cette méthode,
j'ai voulu
envérifier le bien-fondé.
1) Bromuration. — 10 gr.
de limonène doivent théoriquement décolorer 7,39 cm3 de brome; dans
les conditions que
j'ai indiquées, j'ai constaté qu'ils
en décoloraient 7,1 cm3, la
précision n'est donc
pas considérable; elle suffît pour ce genred'analyse. Je
n'ai pu
faire la même vérification
avec un men¬thène, mais le fait que ces
carbures fixent moitié:
— 17 -
moins de brôme que
les terpènes-monocycliques
adéjà été appliqué
parM. Exourrou (6).
2) Nitration. —
Que la nitration permette d'éli¬
miner
complètement les carbures benzéniques, c'est
un fait bien établi, sur
lequel M. Sabatier (50) s'est
basé pour
purifier
sescarbures cyclohexaniques,
mais
n'y a-t-il
pas enmême temps oxydation
par¬tielle du carbure saturé ? Un
mélange de 5
gr.de cymène (provenant de la collection de l'Institut du
Pin) et de 5 gr.de menthane extrait d'un terpino-
lène
hydrogéné (voir plus loin),
adonné après nitra-
ion, réduction du dérivé nitré etenlèvement
de l'aminé 4,2 gr.de résidu
nonattaqué; la petite dif¬
férence entre le nombre
théorique et le nombre
observé est sans doute
imputable à des pertes
encours
d'opération. La nitration
aété conduite
com¬me il est
indiqué
pourla préparation du nitroben-
zène.
3) Application
aulimonène.
L'hydrogénation du limonène
aété étudiée
:«) Sur le nickel sous
pression normale,
par MM. Sabatier et Senderens (54) (formation de men¬thane).
b) Sur le cuivre sous
pression normale
parles
mêmes auteurs (51) (formation de carvomenthène).
c) Sur le cuivre ou CuO sous haute
pression
età 20)0'0,
parIpatieff (52) (formation de C19H18 et
CfH20).
d) Sur le nickel sous
pression réduite
par M. Exourrou (6).e) Sur le noir de
platine
parM. Vavon (53) (for¬
mation d'abord de C10H18
puis de C10H20).
Le limonène dont
je suis parti provenait d'une
essence de térébenthine de P.
pinea. Ses caractéris¬
tiques étaient
:aj =
-85»,86
av=-98»,2
=1,141 n»
= l,4699"i
'
Après
un passage surle nickel à 170° le produit
recueilli donnait :
aj = — 18 07 av — -25,25
L'application de la méthode exposée plus haut à
ce
mélange hydrogéqé donne
:A = 0,70 (A n'est pas
directement accessible à l'expérience, mais si B est le nombre de cm3 de
brome décolorés par
1
gr.de mélange brut,
on a évidemment A—2\
y '
,, .. 2 (0 74 0,70)
on en deuit x — -A ?—' = m8 v = 0,27
074 J ■
j z = 0,69. Le
mélange aurait donc la composition
suivante :
limonène non
hydrogéné
:24 %,
carvomenthène 3 %,
cymène
oucarbures benzéniques
:22,6 %,
menthane : 50,4 %.
Le menthane ainsi obtenu était caractérisé par : E755 = 168—171,5
ni3.'°
=1,4499
M1M. Sabatier et Murât (30)
indiquent E
=167-
168 n 25 =
1,440,
D
4) Application
auterpinolène.
L'hydrogénation du terpinolène pur n'a pas été
étudiée. Celui que
j'ai
euentre les mains provenait
de résidus
d'hydratation
uel'essence de térében¬
thine (usine de
Soustons). Ce n'était
pas un corps pur;il bouillait entre 169° et 183° mais était sensi¬
blement inactif donc
exempt de pinènes (s'il
en contenait, la méthoded'analyse ci-dessus
nes'appli¬
querait plus). Il contenait
sansdoute, en plus de
terpinolène, du dipentène et des -terpinènes (ces
derniers décelables par
la réaction de Beckmann ;
flocons brans par
l'action du mélange chromique.)
Ce «
terpinolène
»contenait
encoredu cymène
(ou d'autres
benzols) 10
gr.de terpinolène traités
par
H2S04 concentré ont laissé 1,85 gr. de résidu
polymérisé,
cerésidu était détruit complètement
par
le mélange sulfonitrique. Cela correspond à une composition initiale
:terpènes monocycliques
:81,5 %,
benzols : 18,5 %,
D'après le point d'ébullition, il n'y a pas de ter-
pinéol.
Ce produit avait
les caractéristiques suivantes :
av
2-
aj =0° n^°
-1,4717 d20
=0,870
Le
produit hydrogéné
surle nickel restait sensible¬
ment
identique à lui-même
pourdes températures
de
càtalyse comprises entre 170 et 200°; il présen¬
tait les
caractéristiques suivantes
:n20
-= 1,4574 d20 0,859.Odeur vive, mais moins
désagréable
quecelle du produit primitif. Un
«terpinolène
»hydrogéné à
180° a fourni à la distillation sous 10 mm. les frac¬
tions suivantes :
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