LES PRESENTATIONS EN ECOLOGIE:
UN MOYEN POUR ABORDER
L'INTERDISCIPLINARITE
DANS L'EDUCATION A L'ENVIRONNEMENT.
Giulia BARBIERI IRRSAE Lombardi . Milano Paola MOSCONI BERNARDINI Università di Pavia, IRRSAE Lombardia Raul GAGLIARDI LDES di Ginevra e ilgruppo di Educazione Ambientale IRRSAE Lombartdia
MOTS CLEFS: Environnement· Conceptions - Interdisciplinarité
RESUME : Les problèmes écologiques sont complexes et les conceptions inhérentes se rapportent à plusieurs disciplines. On présente ici une analyse préliminaire des conceptions des élèves afin d'arriver
à
caractériser la valeur interdisciplinaire de l'Education à l'environnement.ABSTRACT: Ecological issues are complex, and the pupil's preconceptions referring ta them are connected to several branches of knowledge. An attempt ta analyse these preconceptions is made here, with the aim of identifying the range of interdisciplinary values of environmental Education.
On présente ici les résultats d'une recherche qu'on a menée afin de connaître les représentations mentales des élèves a l'égard de l'environnement. Elle a été réalisée en deux phases à partir d'un échantillon de 70 élèves, appartenant à cinq classes différentes et fréquentant la première année de l'Ecole supérieure et des Ecoles professionnelles de Milan, Pavie et Voghera.
Dans la première phase on a abordé le problème au point de vue exclusivement écologique, tandis que dans la deuxième la recherche a été étendue
à
une optique plus vaste, celle de l'éducationà
l'environnement.1. Première Partie
Le problème choisia été celui de l'écoulement des ordures. A ce propos, on a formulé un questionnaire écrit et des question graphiques ayant recours à un schéma et
à
des dessins. Ensuite, on a pris dans les classes un échantillon de cinq élèves pour chaque typologie de question. 11 faut souligner que dans ces classes le sujet de l'éducation àl'environnement n'avait j amais été développé. Les résultats de l'enquête ont été les suivants :
1) Qucstion : Quel est, à ton avis le sort des ordures qu'on produit chez toi chaque jour?
Réponsc : Après leur enlèvement, les ordures sont transportées dans des champs et brûlées. Elles sont parfois jetées dans les fleuves, brisées et enterrées, réduites en cendres dans des "industries appropriées", séparées en substances organiques qui se décomposent et en substances inorganiques seulement en partie, recyclées ou transportées dans des décharges où elles sont sélectionnées.
2) Qucstiml : Après quelque temps, tu retournes là où tu avais laissé les reste d'un pique-nique (papier, peaux, bouteilles, sacs en plastique). Qu'est-ce que tu trouves? Pourquoi?
Réponse: La plup:lrt des élèves ont répondu qu'on trouve encore tout ce qu'on a laissé, sauf les peaux qui se décomposent. Selon quelques-uns, les ordures augmenteront de plus en plus, car d'autres personnes jetteront,
à
leur tout, les restes de kur piqueunique. Des élèves ont parlé de décomposition (partielle ou totale) ou de déchets recyclés.3) Q IIcst ion : Essaie de décrire les transformations que su bissent toutes les choses que l'on jette. Indique celles qui peuvent être remises dans le cycle naturel ou réutilisées dans les cycles industriels et dis comment tout cela se passe. (Fig. 1) Réponse : Quelques-uns n'ont donné aucune réponse, d'autres ont donné des réponses incohérentes.
Les autres ont mis en évidence le recyclage du verre, du papier, de l'aluminium et la réutilisation des ordures comme fumier. Des élèves ont dit aussi que les ordures sont brûlées dans des fours polluant l'air et qu'on est en train de faire des recherches afin de les utiliser comme sources d'énergie et dans les autres industries.
5) Mets en relations avec des flèches les éléments de la colonne A (ordures laissées
après un pique--nique) avec ceux de la colonne
B(agents modificateurs) et ceux de la
colonne C (temps employé pour que les transformations se produisent).
B
champignons
bactéries
sel
eau
rats
airoxygène
feu
Apapier
peau de pomme
plastique
verre
C 1jour
1semaine
1mois
1année
jamais
Les réponses aux questions graphiques sont
à peu près toutes pareilles: cependant, il
faut souligner que les élèves ont réussi à exprimer une notion plus claire du
recyclage.
Après une analyse d'ensemble, on doit remarquer la discordance des réponses et,
comme dans les mêmes il manque la connaissance de cycle écologique et l'aspect de
la décomposition naturelle.
2. DelLXième
PartieLes élèves ont été soumis à une sene de questions se rapportant à un cadre
d'Education à l'environnement qui, outre les Sciences Naturelles, entraînaient des
disciplines diverses, telles que l'histoire et la géographie. On a examiné les réponses
de tous
les
élèves engagés dans la recherche
(150).Voici les questions et leurs analyses respectives:
1) Dites quels sont,
à votre avis, les problèmes que l'homme a dû envisager dans ce
milieu (Fig.3) :
- au moyen-âge
- au début du XIXe siècle
- de nos jours
~
villeLa plupart des élèves ont donné des réponses qui reflètent une formulation historique-humaniste (en particulier pour les élèves de l'Ecole normale primaire).
La distinction entre les trois périodes historiques a permis de constater comment les élèves connaissent mieux le Moyen-Age, même si ce sont des lieux communs et des schémas négatifs.
Presque tous les élèves ont mis en relief les dangers pour l'homme, car le marais cause des maladies (comme par exemple la malaria) par manque aussi d'hygiène et de médicaments. Une élève a même parlé de "mort" àcause de la puanteur. Pour eux, il y a donc la nécessité d'assécher le marais.
Le fleuve même a été interprété en sens négatif (danger d'inondations, obstacle aux communications). Pour quelques-uns, le fleuve n'est pas navigable car les navires ne sont pas assez solides, ses eaux ne peuvent pas être utilisées pour la culture des champs.
La montagne est ignorée, ou bien elle est vue, pour l'homme du Moyen-Age, comme un motif d'isolement, un danger d'éboulements et d'éruptions, si elle est d'origine volcanique. Toutefois ils ont relevé que la montagne peut protéger contre le froid et contre la pluie.
Les cultures sont difficiles et on parle surtout de céréales et de légumes.
La connaissance du XIXe siècle est très vague. Quelques élèves ont répondu "je ne sais pas", d'autres ont dit qu'il y a, plus ou moins, les mêmes problèmes qu'au Moyen-Age; pour la plupart il y a eu des changements en mieux dans la vie de l'homme, dû au progrès qui a consenti une meilleure irrigation des champs, la culture du riz, la diminution des maladies (liées à l'assèchement et au drainage des marais). Des élèves ont parlé de la naissance des premières industries, favorisées par la présence du fleuve, la construction de ponts avec des matériaux très résistants, l'escalade de la montagne, l'exploitation de la haute montagne pour le pâturage. Quant à la période actuelle, la plupart des élèves ont mis en évidence la pollution en général ou, plus en détail, de l'eau, de l'air et des radiations. Cependant, bien des problèmes ont déjà été résolus grâceàdes techniques plus avancées; il y a des engrais chimiques pour l'agriculture (l'homme disparaît étant remplacé par les machines); on construit des centrales hydra-électriques; il y a de nou veaux moyen de transport, de nouvelles constmctions, des v.illes très modernes, on a réalisé des tunnels et un élève a relevé la naissance du tourisme de montagne.
2) Il faut résoudre le problème des ordures dans une zone archéologique (par exemple Pompei). Comment poserais-tu le problème? De quelles considérations faut-il tenir compte?
D'après les réponses données, on peut déduire que bien des élèves connaissent, même d'une façon superficielle, le problème des ordures (diversification, réutilisation, emploi de fours d'incinération, recyclage, biogaz, téléchauffage), mais ils n'ont pas tenu compte du lieu archéologique, ils l'ignorent. Quand celui-ci est pris en considération, ils pensent
à
des panneaux indicateurs des poubelles. Ils soulignent aussi qu'il faut des règlements anti-pollution et de la surveillance proposée par les municipalités locales, autrement les ordures seront encore jetées par terre, sur les "fouilles", ou bien enterrées (les ordures causent souvent l'altération des vestiges3) Supposons que dans une zone l'eau soit insuffisante. Quels sont les problèmes dans les divers secteurs économiques?
Après avoir décrit d'une façon rhétorique l'importance de l'eau pour la vie, tous les élèves remarq uent que le manque de cet élément déclencherait une crise dans plusieurs secteurs économiques:ily aura un "desséchement" et par conséquent une pénurie de produits agricoles; il manquera l'irrigation des champs, la végétation ne suffua pas, il y aura des problèmes pour l'élevage, pour la production de l'énergie hydro-électrique et pour les industries, surtout pour l'industrie sidérurgique.
Bien des élèves se préoccupent des problèmes pour la vie de la population (ou de l'homme) : hygiène, "cuisson" des aliments (spaghetti) , gêne dans les habitudes casanières; dans l'environnement, maladies, pollution, soif et mort d'animaux et de poissons;
à
la ville, maladies et mort des habitants.Seulement peu d'élèves abordent la question de ce qu'il faut faire et prévoient la réalisation de grands bassins artificiels pour la retenue des pluies, de cascades atificielles pour l'énergie hydro-électrique, le recyclage de l'eau, la construction de moulins à vent, de camions-citernes pour l'eau potable, de réservoirs, la culture de plantes qui ont besoin de peu d'eau.
3. Conclusion·
En premier lieu, on dira qu'il est évident que les élèves n'ont aucune idée des interactions entre les différents secteurs (historique, économique, écologique) qu'il faut connaître à propos de l'environnement; en deuxième lieu, qu'ils ne savent pas mettre en relation les différents problèmes de l'environnement, au moins au point de vue géographique (il manque donc le concept de relation
à
l'intérieur de chaque discipline); enfin, que les représentations mentales les plus nombreuses sont le fruit de lieux conmlUns et de renseignement généraux et entlés.L'interdisciplinarité ne naît pas d'elle-même et, sî l'on veut s'adonnerà l'éducation de l'environnement, il faudra faire en sorte que les élèves complètent leurs connaissances et qu'ils renforcent le concept de système écologique (surtout