TECHNOLOGIE
PHYSIQUE: E.M.T
ENSEIGNEMENT
POLYTECHNIQUE
M. A. GRANDO
Sans insister outre mesure, il est bon de faire un bref rappel relatif àl'évolution de l'enseigne-ment de la technologie, au niveau des 4ème et 3ème.
Devant cette commission qui a la lourde tâche de se pencher sur l'enseignement poly-technique au collège, je puis faire part de mon vécu depuis 1962, au sein des classes de 4ème et 3ème du Lycée technique, classique, moderne, du C.E.G., duC.E.S.
J'ai pu me rendre compte sur le tas, des raisons pour lesquelles tout n'a été que faillite et pourquoi la technologie cherche toujours ses lettres de noblesse vingt et un an après.
Ne prenez pas mes propos pour une critique stérile ou orientée dans un but de corporatisme. C'est en 1962, quela technologie est apparue; alliée -à la physique dans les classes de 4ème et 3ème du C.E.G., des sections modernes du
Lycée.
En 1970, extension de cette discipline aux sections classiques. Expérience douloureuse pour la technologie jusqu'en 1979 :
- par manque de moyens,
- par la mise en place de cette réforme sans se soucier du problème majeur: la forma-tion des maîtres.
Ouels étaient les enseignants? des professeurs de physique, des P.E.G.C. Math - physique, de Biologie, de lettres, de langues, E.P.S. ! ! !
Personne n'y a trouvé, son compte: - enseignants mal à l'aise,
- enseignés dupés.
La technologie était devenue synonyme de "targette" .
Un grand perdant, l'enseignement technique long, les bons élèves n'étant pas motivés par ce bricolage PREMI ER ECHEC. En 1977, mise en place de l'E.M.T. se substi-tuant aux T.M.E. et remplaçant la technologie au niveau des 4èmes et 3èmes. La situation s'aggrave, en effet cette fois l'ensemble du collège est concerné. L'E.M.T. se veut présente sur tous les terrains.
De la couture en passant par le bois, le fer, le cartonnage, la cuisine, tout ce qui concerne l'habitat, la mécanique, l'étude de mécanismes et j'en passe...
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Trop c'est trop! d'autant plus que les moyens ne suivent pas
- moyens plus que limités en matériel et matériaux,
- pas de professeurs formés, en effet qui peut enseigner dans toutes les directions et aux quatre niveaux du collège?
Dans la majorité des cas, les professeurs fonc-tionnent.avec une leçon d'avance sur les élèves; alors que l'on sait que pour bien enseigner il faut au moins dominer son sujet.
Il y avait une possibilité de limiter les dégâts, mais impossible "à quelques exceptions près" de faire admettre à l'Inspection qu'il serait plus sérieux et plus honnête vis à vis des enfants de partager niveaux et directions, en fonction de la formation des maîtres en place ; impossible de faire intervenir, par exemple, deux ou trois professeurs au niveau d'une même classe par rotation, ceci aurait eu pour avantage de ne rien coûter, simple organisation de l'emploi du temps. Sans empiéter sur le terrain de mon collègue Frison, je puis dire que les professeurs en cours de formation dans les Ecoles Normales sont loin d'être assez nombreux.
Une fois de plus, on a recours aux actions ponctuelles sur la base du bénévolat. "A ce titre, il m'a été donné d'intervenir dans mon secteur, le mercredi".
Les professeurs présents étaient des volontaires les autres se retranchant derrière les instructions syndicales.
Malgré une bonne volonté évidente, certains ou certaines, de formation Littéraire, étaient en difficulté et même incapables d'entrer dans l'isos-tatisme, incapable de maîtriser la troisième di-mension et pourtant ils devaient enseigner mécanique et études de mécanismes! ! !
. . . DEUXIEME ECHEC. Alors faites en sorte que cela change pour nous éviter de connaître à nouveau une telle situation. Ou'i1 nous soit. donné de ne plus jamais lire dans un courrier très officiel, tel que le courrier de l'éducation, N° 100 de Mai
1981 - page 4. (Je cite) :
"Un gros effort de la part des maîtres"
Oui dit enseignement de qualité, dit maîtres qualifiés. Les deux qui enseignent l'option technologique industrielle P.E.G.C. section 13 du collège de X suivant actuellement une formation complémentaire intensive auprès du centre de formation des professeurs d'enseigne-ment technologique du Lycée d'Ard'enseigne-mentières à raison de 36 heures chacun réparties en 12
séances .
plus loin dans le texte, du même auteur . Sans connaissance de la technologie on est
infirme .
Pour échapper à l'infirmité technologique, faites en sorte d'obtenir que les futurs profes-seurs de l'enseignement polytechnique reçoivent plus de 36 heures de formation. N'oublions pas que pour bon nombre de nos collègues en place, une formation initiale est nécessaire et non pas un recyclage (sur le plan technologique évidem-ment).
POUR REUSSI R CETTE REFORME 1L FAUT AVANT TOUT:
- limiter les directions dans lesquelles nous devrons enseigner,
- des moyens
en
matériel,- des maîtres en nombre et bien formés, - éviter la classe entière, se 1imiter à un groupe - favoriser la mise en place d'équipes de professeurs par niveau, par l'aménagement de l'emploi du temps,
- insister sur la nécessité impérieuse de l'in-terdisciplinarité (en particulier avec Math. et Physique),
- il faut également mener une action pour réussir à convaincre certains chefs d'éta-blissement du bien fondé d'un enseignement technologique pour qu'ils cessent de consi-dérer cette discipline comme discipline mineure, voire inutile.
Alors, nous verrons de bons élèves en plus grand nombre s'orienter vers l'enseignement technique long.
Je terminerai en évoquant une émission de télévision très récente, relative à la santé, "Ie scanner", cet appareil merveilleux était mani-pulé par un chirurgien dont on faisait l'étage, mérité certes, mais on passait sous silence le travail des obscurs, mathématiciens, physiciens, mais aussi des techniciens ayant contribué à cette réalisation.
Votre tâche n'est pas facile. Faites en sorte que vous soyiez entendus et que la relève soit assurée en quantité et qualité.
Faute de quoi, avant peu, nous irons cher-cher techniciens et ingénieurs àl'étranger.
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15LA fORMATION DES
P.E.G.C.
SECTION XIII
M. Guy FRISON
L'enseignement dans le cadre de l'Education Manuelle et Technique et celui de l'Option Technologique Industrielle regroupe des hommes et des femmes très différents quant:
- à leur formation initiale
- au déroulement de leur carrière
- aux conditions matérielles de travail dans leur établ issement
- aux possibilités de formation qu'ils ont eues durant ces dernières années.
1 - LA FORMATION INITIALE
Les origines des professeurs (P.E.G.C. Section X III) sont diverses :
- une partie importante est formée d'institu-teurs
- d'autres ont interrompu leurs études universi-taires en lettres, en sciences
- des professionnels du domaine industriel se sont reconvertis (bacheliers de l'enseignement technique, techniciens supérieurs)
2 - LE DEROULEMENT DE LEUR CARRIERE
Dans un premier temps; de nombreux pro-fesseurs ont été amenés à enseigner dans les classes de transition, les classes préprofession-nelles de niveau. Cet enseignement concernait diverses spécialités du domaine technique et de l'enseignement général.
D'autres professeurs ont pratiqué l'enseigne-ment des Travaux Manuels Educatifs et l'en-seignement de la technologie
asso~iée
aux sciences physiques.A l'heure actuelle une grande partie de ces professeurs essaie de s'adapter à l'enseignement relatif à l'Education Manuelle et Technique et à l'Option Technologique Industrielle.
3 - LES CONDITIONS MATERIELLES DU TRAVAI L DANS LES COLLEGES L'enseignement défini dans les programmes de l'E.M.T. et de l'O.T.1. nécessite des Ateliers
et du matériel adaptés. .
Les Collèges sont diversement équipés ; peu· de collèges ont un équipement qui répond à cet enseignement. Un grand nombre de collèges sont sous équipés, les ateliers sont mal définis, des salles de classes aménagées avec un matériel rudimentaire ne permettent pas un enseignement de qualité.