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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Recherche culture scientifique désespérément

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Academic year: 2021

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RECHERCHE

CULTURE SCIENTIFIQUE

DESESPEREMENT

M3rcel BENARROCHE Centre de Culture Scientifique, Technique et Industrielle Provence Méditerranée Université de Provence

MOTS CLEFS: Culture, Culture Scientifique. Didactique. Institutions

RESliME : La Culture Scientifique. Technique et Industrielle. on en a beaucoup parlé. on en parle encore. Parfois. Mais qu'est-ce au juste ? N'est-il pas plus raisonnable. pour le moment, de se contenter, avec Jean Marc LE VY LEBLOND. de parler de " mise en culture de la Science"? Et de tenter de situer cette démarche par rapportàla didactique. l'information. la vulgarisation? Cette étude est développéeà partir de l'expérience concrète de la mise en place et de l'accession (laborieuse) au régime de croisière du CCSTI Provence Méditerranée.

ABSTRACT : Scientific, Technical and Industrial Knowledge has been much expatiated upon and is still mentionned... occasionally. But what is it exactely? At present it actually seems more realistic to simply cali it "Science's Cultivation", after J.M. Lévy Leblond's phrase. In an attempt to relate this thought process to didactics, information and scientific popularization, this study is based upon a concrete experiment- the setting up and the painstaking coming inta operation of the Center for Scientific, Technical and Indus trial Knowledge "Provence Méditerranée" .

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La Culture Scientifique Technique et Industrielle (la "CSTl" pour faire "branché") on en a beaucoup parlé en 81- 82, au moment des "Assises Régionales" préparant le Colloque National "Recherche et Technologie". On en parle encore; parfois. Mais qu'est-ce au juste que cette CSTI ? Plus l'expérience s'enrichit, moins on le sait avec précision. N'est-il pas alors préférable d'évoquer, plus modestement, avec J.M. Lévy-Leblond, la "mise en culture de la science". Et aujourd'hui, où en est cette mise en culture? Le mouvement a démarré dans la seconde moitié des années 70 quand s'est mis en place à Grenoble, le premier Centre de CS.T. (par encore de ''l'' ...)de France. L'une des conclusions du Colloque "Recherche et Technologie" de février 82 notait la nécessité de "désenclaver la science", en particulier en parsemant le pays de Centres Régionaux de CSTI. La Villette au petit pied, ces Centres avaient vocation de constituer un réseau national facilitant les changements de mentalité liés aux mutations technologiques imminentes et préparant des lendemains destinés à chanter. Une vingtaine d'avant projets ont été suscités, une grosse douzaine ont vu le jour avant le 16 mars 86. Aujourd'hui il n'en reste plus que 10 qui survivent (souvent mal), dont le petit dernier, le C.C.ST.1. Provence-Méditerranée, inauguré, in extremis, le 14 février 1986.

Qu'est-ce qu'un CCSTI ?

C'est, par vocation, un carrefour entre des" univers parallèles" (au sens de la SF) qui souvent fonctionnent sans se préoccuper de ceux qu'ils cotoient chaque jour: sciences et techniques, créations artistique et industrielle, monde de l'Ecole et de la Jeunesse, etc ...

A Marseille on a choisi d'implanter le Centre dans un lieu largement ouvert et accessible au public. Situé en plein coeur de la Ville, àdeux pas de la préfecture dans un bel hôtel particulier du XlXème, le Centre a fait le choix d'un accès accueillant, banissant le misérabilisme et l'austérité ennuyeuse qui souvent éloignent le public des Centres de Recherche.

Les activités sont aussi diverses que possible depuis l'exposition et la Conférence-Débat presque traditionnelles jusqu'aux animations spectacles, en passant par des rencontres, des colloques, ete... Les produits présentés sont soit des créations du Centre, soit des acquisitions, soit des productions extérieures accueillies. Dans les deux derniers ca~ on tente toujours d'y ajouter une touche originale locale, un "plus" par rapport au produit loué ou acquis.

Dernière caractéristique: la. polyvalence et la pluridisciplinarité. A l'opposé de tout enfermement dans un thème ou une spécialité quelconque, aucune technique ou technologie particulières, aucune activité, aucune discipline n'est privilégiée. Pour qu'un thème soit retenu il suffit qu'il permette la rencontre, la convergence d'au moins deux des univers entre lesquels on veut jeter des passerelles: l'animation "Aérographe" faisait se rencontrer des graphistes, des designers et des industriels;

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"Couleurs de Provence" des scientifiques et un plasticien ; les "Légumes" des musiciens, des biologistes et des danseurs. "Pavages" fera converger des graphistes, des poètes, des musiciens, des spécialistes de la théorie des groupes et de la physique du solide... de l'optimisation infom1atique et du découpage industriel...

Les publics

Bien qu'il s'agisse le plus souvent du grand public, peu ou pas spécialisé, il est préférable de parler des publics d'un CCSTI : les "Glacières de la Sainte-Baume" ont attiré une foule de vieux marseillais dont certains avaient même vécu cette époque, pas si lointaine, où la glace consommée à Marseille était produite sur le versant nord de la Sainte-Baume; "Electrostatique" a drainé des jeunes de 16à 20 ans et la "Quinzaine du Livre Scientifique pour Enfants" des élèves de CM2 et 6ème ; "Aérographe" a déplacé des jeunes esthètes un peu" branchés", des entrepreneurs et ceux désireux, par le biais d'une formation délivrée sur place, de s'initier à ses techniques de base.

Reste que les jeunes constituent des interlocu teurs privilégiés et assidus. "Horizons Mathématiques" les a vus, après les visites de classes organisées, revenir à titre individuel et s'acharner, des heures durant sur les jeux proposés. A ce propos il faut bien mesurer que l'objectif d'un CCSTI n'est pas, ne peut pas et ne doit pas être didactique. son objectif est un objectif d'information, de motivation... de "mise en culture".

Structuration et Collaborations

LeCCSTI Provence-Méditerranée est une Association régie par la loi de1901.Il a été fondé par l'Etat, la Région PACA et la Ville de Marseille, qui figurent de droit

àson C.A. aux côtés de financeurs et de personnalités intéressées par la CST!. En plus des structures administratives usuelles dans toute association, il est doté d'un Comité de Direction qui organise sa vie quotidienne et d'un Comité d'Orientation et d'Evaluation composé d'une vingtaine de personnalités émanant des divers univers que le Centre a la vocation de mettre en relation.

A chacune des fonctions que s'assigne le Centre correspond par ailleurs un de ses services:

- ES "13" est le service de médiation du Centre: il met en relation des demandeurs de prestation (associations, entreprises, particuliers, etc...) avec des scientifiques et techniciens susceptibles de répondre à leurs préoccupations. Antérieure à la créationdu Centre, la "Boutique" garde une autonomie juridique et un Directeur

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propre, même si elle s'inclut progressivement dans l'organigramme du Centre. -Le Centre de documentation et de ressources, encore embryonnaire faute de moyens, a comme interlocuteurs potentiels ceux qui veulent "mettre la science en culture" (Association, organismes culturels, etc ...).

-Le Centre de Formation a vocation à délivrer des formations spécifiques introu vables autrement sur le marché de la formation : initiation à l'aérographe, formation d'animateurs scientifiques, formation de démonstrateurs, ete ...

- La création et la production de produits de culture scientifique diversifiés, leur présentation et leur itinérance sont, bien sûr, l'affaire de tous les collaborateurs du Centre: chefs deprojeL~,animateurs mais aussi personnel administratif.

La constitution d'un réseau régional, l'itinérance des productions du Centre, le développement des collaborations et des co-productions sont à l'ordre du jour si on veut que le Centre, ne reste pas Strictement marseillais, prenne en compte la réalité régionale avec ses très nombreux partenaires potentiels et méri te son beau nom de "Provence-Méditerranée" .

Actuellement le personnel du Centre est limitéà4 salariésàplein temps auxquels il convient d'ajouter 4 à 5 TUCistes, 1à2 stagiaires, des collaborateurs occasionnels (présentateurs de telle ou telle action) et surtout de très nombreux bénévoles (certains depuis peu délégués au Centre à temps partiel par leur administration de tutelle) sans lesquels non seulement son développement mais même sa survie seraient inenvisageables.

Ainsi en moins de deux ans, le CCSTI Provence-Méditerranée a réussiàsurvivre, ce qui était loin d'être gagné a priori. Il est même, malgré la défection brutale du Conseil Régional qui refuse d'honorer ses engagements antérieursà86, parvenu à se faire connaître et même reconnaître. Certes sa notoriété n'est pas encore réellement régionale mais le département et surtout la Ville font maintenant systématiquement écho àchacune de ses actions (une quarantaine en moins de deux ans dont une quinzaine importantes et drainant un large public, six créations ... ). La presse locale rend compte de chacune de ses activités, souvent de façon élogieuse d'ailleurs.

Il faut noter que ce résultat, inespéré voici deux ans, n'aurait pu être atteint sans la volonté farouche d'une petite équipe dynamique où salariés, stagiaires et bénévoles rivalisent d'activité. En un sens, cette faiblesse en moyens a peut-être été la chance du Centre. Néanmoins,à coup sûr, ce type de fonctionnement, envisageable dans un cadre initial de "défi", ne saurait se pérenniser: si des moyens importanL~ ne se débloquent pas, le CCSTI Provence-Méditerranée devra àson tour, après celui de Nice, fermer ses portes au moment où il est devenu pleinement opérationnel!

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Aujourd'hui on se gargarise des mots "entreprise" et esprit du même nom et on refuse d'entendre parler de "Culture Scientifique": plus immédiatement et dans une vision très étriquée on ne parle plus que d"'lnformation Scientifique" ce qui est loin d'être neutre et constitue plus qu'une nuance.

Une graine a été semée voici deux ans. Aujourd'hui les résultats sont suffisamment éloquents pour qu'on puisse envisager de doter Marseille et sa région d'un véritable complexe de Culture Scientifique à une échelle digne de ses ambitions. Un tel projet existe et comporte: un "CCSTI généraliste", un planétarium, un musée vivant de la mer et une vitrine grand public du pÔle technologique de Château-Gombert.

En guise de conclusion je voudrais vous livrer et soumettre à discussion quelques axes de réflexion issus de notre expérience concrète de terrain, expérience échelonnée maintenant sur deux années riches et bien remplies.

1- La

csn

est, à l'heure actuelle, maladroitement balbutiante. Ce qui est sûr c'es qu'elle est à inventer au confluent de la science et de la technique, de la création artistique et de la création industrielle. Malheureusement la plupart des créations présentées sont beaucoup plus informatives que réellement culturelles.

2- Pour sortir des limbes, elle aurait besoin de moyens matériels et humains sans commune mesure avec ceux dont elle dispose aujourd'hui. En particulier la CST! ne prendra pas véritablement naissance sans une politique volontariste décidée nationalement et à 1800

de ce qui se passe aujourd'hui. A ce propos il faut amèrement regretter la mise en sommeil (en forme de coma) imposée au Programme Mobilisateur "CSTI" et on doit saluer la courageuse prise de position de son Président démissionnaire

J.c.

Pecker.

3- Deux écueils sont à éviter en tout état de cause

Premier écueil. La gadgétisation/mystification dans le style de trop nombreuses productions de la Cité des Sciences où, me semble-t-il, le projet presqu'évident est de convaincre le visiteur de son incapacité à accéderàune science déifiée, magique. toute puissante et àtout jamais inaccessible.

A ce propos les boîtes noires et simulations informatiques si elles peuvent avoir une valeur didactique incontestable me semblentàprohiber le plus souvent dans un produit de culture scientifique.

Second écueil : Confondre un CCSTI avec une salle de TP modèle de lycée. Le

propos d'un CCST ne peut ni ne doit être éducatif, pédagogique ou didactique. Il est autre: il peut par exemple fournir l'envie et la motivation d'apprendre en délivrant une culture... En particulier il faut éviter la facilité qui consiste à mobiliser des troupeaux d'enfants qui s'ennu ient dans leur bahut et que leurs

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enseignants ne savent comment occuper. Un Centre de eSTI ne peut être auxilliaire ou appendice d'une Education Nationale d~faillanteou en faillite.

Par contre,à l'inverse,je crois avec Michel Hulin, que certaines disciplines (comme la physique) sont trop sophistiquées et n~cessitentun arsenal math~matiquetrop évolué pour être abordées valablement dès le collège où même le lycée. Ce qui serait par contre possible alors c'est de transmettre ce que M. Hulin appelle une "protophysique", sorte de culture scientifique, pouvant servir de motivateurà un apprentissage ultérieur.

4 - Enfin, demiere conclusion, que je soumets à votre sagacité: il me semble abe rant d'exiger d'un CeSTI, comme de tout autre organisme cu !turel d'ailleurs, la renwbilité. L'autofinancement pmtiel est certes indispensable et motivant mais si on exigeait de l'Opéra ou du Louvre qu'ils s'autofinancent, on les condamnerait à

mort. Exiger des CeSTI, organismes jeunes et tatonnants, qu'ils deviennent rentables grace aux sacra-saints mécénat et partenariat industriels ainsi que graceàla vente de leurs produit~, c'est les condanmer soit àla mort lente, soit àperdre leur âme (culturelle évidemment).

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