Les
éditeurs
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l=*Èg*s.ors de la Foire de Francfort, en
oc-tobre
2004, le
célèbremoteur
de recherche Google
présenre sontout
nouveauprojet,
Googlefor
Editors, clestiné à numériser les ouvrages
des catalogues
éditoriaux
afin
de
lesrendre consultables er.r
ligne. En
d'au-tres reln)es, permenrc à
un
internaure cle parcouririe
contenud'un
ouvrage,moyennant certaines
limitations
d'ac-cès. Peu de ternps après,le 14 décembre 2()04, la firme lhir parr de son inrenrion
Je
nrrmëriser. gr.iceà
r.Ln partenariaravec
cinq
grandes bibliothèques anglo-saxonnes, pas moins de quinze millionsde livres (Google
Printfor
Libraries). Le président de la Bibliothèque nationalede France, Jean-Noël Jeanneney, réagit
aussitôt. Dès la mi-janvier,
il
en appelle àla création d'une alternative européenne
pour
ér'iter quela
domination
améri-caine ne prennetrop
d'ampleur.Et
le13
juillet
2005, le ministre français de laCultule
installeun
comité de pilotage, en vue de créer une Bibliothèquenumé-lique européenne. Depuis, les initiatives nationâles se sont multipliées, plus ou rnoins fidèles à
la
France:
ainsi, laBri-tish Library
s'est associée àMicrosoft
pour la
numérisation devingt
millionsde pages.
Et
d'autles entreprises privéesbelges face
à
Google Book
Search
a::
{.
proposenr des seruices similaires, à I'ins-tar d'Amazon, depuis octobre 2003. Plus
modeste que Google, ce dernier n'a pas
bénéficié d'une aussi forte médiatisation. Les revendications n'auraient sans doute pas quitté la question de la domination
culturelle si le champ d'investigation de
Google Book Sertrch
(noleau
nom
de Google Prinr) ne s'était pas étendu à desouvrages sous copyright, sans
l'autorisa-tion
des ayants droit, via le fonds desbi-bliothèques partenaires. Contre cette oÊ fensive, le président de i'Association des
éditeurs américains, Pat Schræder, de-mande à Ia
mi-juin
2005 une susperrsionde six mois des activités de la société. Si
Google obtempère, er âccepre d'attendre
le mois de novembre pour reprendre la
numérisation d'ouvrages protégés, I'en-treprise demande aux éditeurs désireux de protéger leur catalogue de se manifes-ter. L'inverse eût été plus logique. Aussi, le 20 septembre dernier, la Guilde
des
auteurs américains(soit plus
de8 000 auteurs) a porté plainte en nom
collectif
contrele
moreur de recherchepour u violation massive du copyright
,,
suivie de peu par l'Association des édi-teurs américains (AAP).
Aux
Etats-Unis néanmoins, le tribunal a considéré que lefair
use, une des dispositionsdu
Copy-right Act de 1976, était entièremenr
res-pecté. Selon ce principe,
la citation
estautorisée, pour autant qu'elle favorise la vente des livres. Dans un pa,ys comme la France en revanche, en vertu de I'article
L122-4 du Code de la propriété intellec-Luelle
(,
Toute représenrarionou
repro-duction intégrale ou partielle faite sans le
consenrement
de I'auteur
ou
de
sesayants droit ou ayants cause est illicite ,),
de telles ambiguïtés ne pourraient voir le
jour.
Réactions
àchaud en Belgique
Pour avoir une idée dela
réception duprojet en Belgique, nous âvons contacté un certain nombre d'éditeurs et
d'institu-tions spécialisées dans la défense des édi-teurs, des libraires et
du droit
d'auteur, ainsi qu'une entreprise belge de vente delivres en ligne.
A
l'exception de I'ADEBet des éditeurs mentionnés ci-dessous, les
âcteurs contactés n'ont pas répondu à nos
envois. Nous ne trancherons pas, pour
expliquer ce phénomèneJ entre
l'ininté-rêt, la pruclence et l'aveu implicite d'une incompétence mal assumée.
De
façon génér'ale, les éditeursqui
ontbien voulu donner suite à nos cluestions
se
montrent
prudents face à ce nouvelolltil, dont on
ne saits'il
r'eprésentelaun
avantageou
un
facteur supplémen-tairc de déséquilibre.Ainsi,
Benoît Peeters,pour
les Imples-sions Nouvelles, saluela
concrétisationd'un
r'êve ancestral, pour autant quc ladémarche respecte certaines conditions :
u
Il
fàut
souhaiter quela
bibliotl-rèque r.rumérique soit réactive, diverse linguis-tiquernent, iittéraircmcnr,intellectuelle-ment. Mais qu'elle n'écrase pas lcs édi-teurs et les auédi-teurs.
Et
qu'elle oflre aurécritures
et
aux
savoirsune
nouvellechance de circuler'.
,
Pour I'instant, lesImpressions Nouvelles
n'ont
pas eu decontacr avec Google Book Search.
C'est
égalementle
cas detrois
autres éditeurs littéraires:
LuceVilquin,
Es-tuaire et le -F'ram. Rien cle concret clans
f immédiat,
alorson
préfèr'e attendre, sans condamnelni
encenserle
projet.De
son côté, LuceVilquin
en appelleau
Iégislareur belge.pour
que
soienrposés des normes et un cadre légal.
Ces précautions rejoignent assez bien le
point
de vue de
I'ADEB,
qui
recom-mande à ses membres de veiller, en cas denumérisation, au respect du droit d'auteur
et à l'accord préalable des ayants droit.
Au
sein dela
Fédération des éditeurseuropéens
(FEE),
I'ADEB
réalise unvade-mecum
du bon
usage de Google,en
collaboration
avecle
Bôrsenverein (Association des éditeurs et libraires al-Iemands). Parallèlement à cela, la com-mission juridique deI'ADEB
s'attache àactualiser les contrats d'édition typcs.
A
l'heure actuelle, les écliteurs les plus réceptifs au projet sont ceux qui, depuisplusieurs années, intégrent en
profon-deur
I'utilisation d'internet
dans leurpolitique éditoliale et
commerciale.A
notcr
qlre ces écliteurs ne sont pas deséditeurs exclusivement littéraires.
Pionnières de
l'édition
numér'ique enBelgique, partenaires d'e-Montaigne,
bibliothèque
virtuelle
d'articles
desciences humaines, les éditions Luc Pire
se penchcnt avcc intérêt sur les contrats
de
droits
d'auteur proposés par Goog/eBook Search, mais
n'ont
encore passéaucun accold. Pour Luc Pire, un
palte-nariat
permettrait
non
seulement defournir
âux autclrrs lcurs textescn
ver-sion numérique, mais âussi de dynami-ser les ventes. Toujours selon l'éditeur,de
tellesinitiatives
seront bénéfiquespour le marché du livre belge
:
uInter-net
nous ouvreun
malchémondial
etr-rous parions sur
le fait
que les petits pays selont les premiers à en profiter.,
Reste à voir si lcs critères de
tri
et desé-lection permettront alrx petits éditeurs de se positionner correctement dans les
résultats du moteur de recherche. Les plus engagées dans la numérisation demeurent les éditions De Boeck. Avec la création de
DBiT
en 2001, société desewice informatique documentaire, et le
rachat en 2003 de Lexalis SA et de son
site Fiscalnet, grand fournisseur belge
d'information, le groupe était déjà
soli-dement implanté
dansla
gestion desdocuments numériques.
Contacté
par
Google au cours de
la Foire de Francfort en 2004, De Boeck adonné son accord en fevrier 2005 pour la numérisation
d'un millier
d'ouvragesLarcier
et De
BoeckUniversité.
BartMollé,
responsable e-business chez De Boeck, est convaincu que le marché dulivre
belgeen sortira
renforcé.
MaisGoogle Book Search serair aussi une véri-table révolution critique
pour
lesinter-nautes avertis : u L'utilisateur de Google reste en permanence conscient que les
contenus en Iigne ne çont pas roujouls
de bonne
qualité.
Google Boob Searchpermet ainsi une
entréeen
force
clulivre
dans I'inten-ret, au momentoù
la qualité et la pertinence de I'informationtendent à se diluer sur le réseau.
,
Google Boeck Search, Google
Pire
peur-être... les autres ne devraient pas tarderà
arriver, d'autant
que les coûts de lanumérisation sont totalement pris
en chargepal
Google. Aspectnon
négli-geable en Communauté française,
com-me
le
souligneI'ADEB, oir
il
r.r'existe pas d'aide à la numérisation par lespou-voirs publics. Précisons tor-rtefbis que le
document u Priorités culture
)!
en con-clusion aux Etats généraux de la culture,met l'âccent sur- la numérisation du
pa-rrimoine cuiturel. et annonce un projet de bibliothèque nunérique
communau-taire. Mais
cetteinitiative
relève de la sauvegardedu
patrimoine, et
non
du suivi des catalogucs éditoriaux.Si la mobilisation pour la protection du
droit
d'auteur suit son cours,ii
importe peut-être plus encore de ne pas négliger les libraires,qui
risquent de subirlour-dement les conséquences de cette
inno-vation. Car en favorisânt l'achât dc livrcs
via le site de l'éditeur ou d'une librairie
en ligne,
GoogleBook
Searcltisque
d'amoindlir
les ventes de la librairietra-ditiorrnelle. Le système Froog/e de.,.rait
certes permcttrc dc localiser lcs libraircs ies plus proches, mais ceux-ci devront
disposer
d'un
site avecla mention
destitres disponibles clans
lcur
magasin. Etpuis
n'est-ce pas plus simple,un
toLlt
i:
perir clic,que.le
merrre son nrânrcau er ses chaussures,
t,.,tTanguy
Habrand
.ri't;j.',.i1
Fiche
technique
37
Google Book Search (http://books.gooqle. com) permet la recherche au sein du
con-tenu des livres, et non plus uniquement
dans leurs métadonnées, via la saisie d'un
ou de plusieurs mots clés. Ce faisant, il
constitue une innovation non négliqeable
pour ia recherche bibliographique ll
per-met aussi la lecture sur écran d'un ou-vrage, sachant qu'ils ne sont pas tous
ac-cessibles dans
leur
intégralité (environ20 o/o pour un livre protégé par le drorI
d'auteur). Enfin, rl permet de se promener
librement dans
la
production éditorialemondrale, et de faire ses achats en ligne,
via des lrens pointant vers des lrbrairies en