• Aucun résultat trouvé

Troisième partie : Le corpus de sépultures étudiées

B. Z.A.C du hameau de Lazenay, Bourges (Cher)

La Z.A.C. du Hameau de Lazenay est située sur la rive droite de l'Auron, à 4km. au sud du centre-ville de Bourges. L'ensemble couvre une surface de 126 ha et est l'objet depuis 1987 d'un programme de gestion et d'investigation assuré par le Service Régional de l'Archéologie du Centre et depuis 1989 d'une convention ville état.

Figure 26 – Nécropole de la Z.A.C. du Hameau de Lazenay : localisation de la nécropole par rapport à la villa (d'après Buchsenschutz, Ralston 2003 : 30, fig. 5)

1. Historique des interventions archéologiques

En 1987, s'amorce des aménagements dans la Z.A.C. du hameau de Lazenay. Les informations obtenues depuis les années 1970 par de nombreuses prospections aériennes et au sol de part et d'autres de la vallée de l'Auron établissent que les travaux peuvent aboutir à la destruction de 170 ha de vestiges archéologiques. En effet, cartographiés en 1987, les gisements se révèlent particulièrement denses dans l'emprise de la Z.A.C. Notamment, d'après les prospections, les découvertes anciennes et les évaluations récentes, on connaît l'existence d'une vaste villa et d'un espace funéraire à 800 m. à l'est de la rive droite de l'Auron. Si une partie de la villa a été fouillée par A. Ferdière en 1976, la nécropole est inexplorée.

Z.A.C. du hameau de Lazenay, Bourges (Cher)

Sa fouille débutera en 1991. Elle sera organisée en quatre campagnes de 1991 à 1995 qui permettront la fouille de 15000 m² de l'espace sépulcral. Une dernière opération de sauvetage programmé aura lieu en août 1997 avec pour objectif d'achever la fouille de la nécropole en dégageant les structures interprétées en 1995 comme l'extension maximale de la nécropole. En tout, le cimetière antique de Lazenay aura alors livré plus de 700 sépultures datées de l'Age du Fer jusqu'à la fin de l'Antiquité tardive.

2. Organisation du site

La nécropole a été utilisée durant trois phases principales (Fig. 27) :

• Une implantation précoce accueillant des sépultures laténiennes organisées autour de deux grands enclos ;

• Une occupation au Haut Empire comprenant des incinérations et des inhumations, cette dernière pratique étant plus spécialement réservée aux immatures ;

• Une occupation durant l'Antiquité tardive implantée en rupture de l'organisation antérieure de l'espace funéraire.

Figure 27 – Nécropole de la Z.A.C. du Hameau de Lazenay : plan général d'occupation du site (Buchsenschutz, Ralston 2003 : 60, fig. 27)

Z.A.C. du hameau de Lazenay, Bourges (Cher)

a) Les tombes laténiennes (Fig. 28)

Situées dans la partie nord-est du site, les sépultures laténiennes sont accompagnées par deux grand enclos de 25 m. de côté matérialisés par un fossé large de 2 m. (Augier, Moirin 2002 : 63). Les trente sépultures identifiées se répartissent à l'intérieur et à l'extérieur des enclos. Elles comprennent ou non du mobilier sans que la composition du dépôt funéraire soit corrélée à une localisation particulière ou significative des tombes. Les différents dépôts permettent de situer cette occupation de la Tène C2 à la Tène D1.

Figure 28 - Nécropole de la Z.A.C. du Hameau de Lazenay : plan de l'occupation funéraire gauloise (Buchsenschutz, Ralston 2003 : 61, fig. 28)

b) La nécropole du Haut Empire (fig. 29)

Principalement localisé au sud du site, l'espace funéraire du Haut Empire est divisé en deux entités. La première est constituée de deux nébuleuses de petits groupes de tombes ou de sépultures isolées à incinérations gravitant autour des pôles structurant que semblent être

Z.A.C. du hameau de Lazenay, Bourges (Cher)

des enclos de différentes tailles. Un grand nombre de sépultures de cette zone sont recoupées par des inhumations tardives avec dans certains cas des re-dépôts d'urnes cinéraires dans le remblai du nouvel occupant et dans d'autres cas des recoupements destructeurs. En tout 150 sépultures à incinérations ont été mises au jour. Elles présentent des fosses de taille et de formes différentes. Une majeure partie contenait des urnes (64 %), voire des dépôts d'un ou plusieurs vases en céramique ou en verre (17,5 %).

La seconde entité est située dans la partie occidentale et accueille 126 sépultures d'enfants dont 65 comprennent des dépôts funéraires. Dans 41 cas, la présence d'un cercueil a été attestée dès la fouille grâce à la découverte de clous et à l'identification d'effets de parois (Gaultier 1994).

Figure 29 - Nécropole de la Z.A.C. du Hameau de Lazenay : plan de l'occupation funéraire du Haut Empire

c) La nécropole tardive (fig. 30)

Située au sud-est, cette dernière occupation comprend 326 sépultures. En s'installant, elles ont recoupé et perturbé la périphérie du groupe des sépultures à incinération. Cependant,

Z.A.C. du hameau de Lazenay, Bourges (Cher)

aucun recoupement destructeur n'a été identifié au sein même de ces tombes tardives. Il en existe qui semblent "volontaires" et résulter de la gestion de l'espace funéraire.

Le cercueil de bois est utilisé de façon exclusive et identifié par la présence de clous parfois de ferrures voire quelques traces de bois décomposé. Les dépôts funéraires sont nombreux puisque plus de la moitié des tombes en contiennent (63,5 %). Les éléments de parure sont également très présents avec 72 cas (22%) dont 58 concernant des chaussures clouées.

Figure 30 - Nécropole de la Z.A.C. du Hameau de Lazenay : plan de l'occupation funéraire de l'Antiquité tardive

3. Travaux et études antérieurs

La multiplicité des faciès funéraire de la nécropole de Lazenay a encouragé une publication de l'occupation protohistorique distincte de celle de l'Antiquité. Les installations agricoles, funéraires et cultuelles ont fait l'objet d'une publication monographique (Buchsenschutz, Ralston 2002).

Le Vieux cimetière et les Varnes, Bruère-Allichamps (Cher)

En revanche, les résultats de la nécropole antique n'ont pas encore pu être publiés. La variété des structures, le nombre de sépultures ainsi que la quantité et la diversité des objets sont autant d'explications du retard dans la communication de ces données. Néanmoins, de nombreux travaux universitaires ont été consacrés au mobilier céramique (Cadalen-Lesieur 1997 ; Fourré 2002, Correia 2006), au mobilier métallique (Battistini 2006) et au verre (Moirin 2005). La taphonomie des sépultures tardives a été étudiée bien que les données biologiques n'aient pas été abordées dans leur intégralité (Gaultier 1996).