• Aucun résultat trouvé

Troisième partie : Le corpus de sépultures étudiées

A. Saint-Martin-des-Champs, Bourges (Cher)

2. Organisation du site

c) Les structures du premier Âge du Fer (Fig. 21)

Cette occupation se caractérise par la présence de deux types de fosses : quadrangulaires et circulaires. Les fosses quadrangulaires, au nombre de sept, forment des structures excavées nommées "fonds de cabanes". Ces fosses contenaient des fragments de torchis et pour les mieux conservées on relève les négatifs de poteaux dans l'axe long de la

Saint-Martin-des-Champs, Bourges (Cher)

fosse ce qui laisse envisager la possibilité d'une couverture associée à une élévation en terre et bois. Du fait du tassement du sol de circulation et de la présence d'une pellicule riche en charbon de bois, ces structures semblent avoir été occupées.

Le mobilier découvert dans le remblai des fosses (moule, polissoir, fusaïoles, déchets de bronze, peson) tend à démontrer que cet ensemble se trouvait à proximité d'espaces domestiques ou artisanaux. L'étude des couches humifères démontre qu'après leur abandon les fonds de cabanes sont restés quelque temps à l'air libre, puis ont été rapidement comblées.

Les fosses circulaires, au nombre de cinq, n'avaient pas toutes les mêmes fonctions comme le démontre leur différence de dimensions et de comblement. Il semble que la plupart aient été des silos exception faite d'une fosse particulièrement riche en macro-restes organiques minéralisés qui devait servir de latrines. Le site n'a révélé aucun signe d'occupation durant le deuxième Âge du Fer.

Limites de fouilles

Elément Contemporain Fosse Protohistorique

N

Saint-Martin-des-Champs, Bourges (Cher)

d) Des greniers ou des fosses de provignage au Haut Empire (Fig. 22)

À part la zone sud-ouest, l'ensemble du site est occupé par des sablières basses accompagnées de négatifs de poteaux. Les empreintes semblent se poursuivre en dehors de la fouille. Elles sont en majorité orientées nord-sud et organisées de mètre en mètre formant de longues files qui suivent un axe est-ouest. L'association de ces sablières aux trous de poteaux est interprétée comme un indice de la présence d'un grenier (Sale 1994 : 3). Très perturbées par les occupations postérieures, elles ne permettent pas de distinguer plus d'un bâtiment.

Les greniers et entrepôts de Saint-Martin-des-Champs se trouvent à proximité de la nécropole du Fin-Renard. Sans y être intégrés, ils sont proches de la ville pour en faciliter l'approvisionnement et ont pu servir de greniers publics (Chevrot, Troadec 1989 : 99). De plus, comme l'ensemble des nécropoles, ils sont sur le passage de la voie supposée, mais pas clairement attestée, vers Nevers.

Limites de fouilles

Elément Contemporain

Fosse ou sablière du Haut Empire

N

Saint-Martin-des-Champs, Bourges (Cher)

e) L'occupation funéraire de l'antiquité tardive (Fig. 23)

Le site est transformé en nécropole à inhumations durant la seconde moitié du IVe siècle. Une trentaine de sépultures seulement possédaient du mobilier funéraire. Ces dépôts sont de quantité très inégale. Le plus souvent il s'agit d'une simple monnaie. Dans quelques cas plus rares ont a pu relever la présence d'objets de parure : collier de perles d'ambre, bracelets, bagues, épingles à cheveux. Seuls indicateurs chronologiques, les monnaies datent du IVe siècle dans leur grande majorité. Elles ne nous permettent donc d'obtenir un terminus post quem. Il est possible que l'ensemble des inhumations soit antérieur au IVe siècle et se poursuive jusqu'au Ve siècle et même jusqu'au VIIIe siècle, période caractérisée par une faible émission de pièces.

La nécropole comprend également 5 bâtiments funéraires entiers et 3 incomplets parce que recoupant la limite de fouilles. Ils datent tous de l'Antiquité tardive. Ils sont construits en appareil avec arases de brique, sol de mortier, béton de tuileau coulé sur un hérisson. Des restes d'enduit peint ont parfois été retrouvés. Certains de ces bâtiments ont été retrouvés vides de sépultures ou contenant des fosses vides.

Figure 23 – Nécropole de Saint-Martin-des-Champs : Plan général de l'occupation funéraire de l'Antiquité tardive

Saint-Martin-des-Champs, Bourges (Cher)

f) Le site au Moyen Âge (Fig. 24 et 25)

D'après les textes de Grégoire de Tours (In gloria Confessorum, chapitre 79) un oratoire est construit au VIe siècle par l'ascète Augustus qui appartient à la maison de l'évêque Desideratus (Chevrot, Troadec 1989 : 147). L'oratoire est édifié sous l'épiscopat de Probianus (552-563) ou peu avant. Augustus, accompagné de quelques moines fait transporter, certainement de Tours où sont conservés la plupart des restes de saint Martin jusqu'à l'oratoire, les reliques de Martin pour sa propre guérison. L'occupation funéraire est conservée mais ne concerne plus que la population conventuelle.

Le site semble être abandonné du VIIIe au XIe siècle. C'est à cette date qu'est construite l'église Saint-Martin. Le premier édifice se trouve, selon toute vraisemblance, sous la chapelle actuelle. L'activité funéraire se poursuit au XIIe siècle à proximité de l'église avec l'adjonction de murs pour clore le cimetière. La chapelle est reconstruite après sa destruction par incendie en 1412 lors du siège de Charles VI. C'est à cette date que toute fonction funéraire du site est abandonnée (Maçon 2001 : 15-16).

Figure 24 - Nécropole de Saint-Martin-des-Champs : Plan général de l'occupation funéraire au Haut Moyen Age

Saint-Martin-des-Champs, Bourges (Cher)

Figure 25 - Nécropole de Saint-Martin-des-Champs : Plan général de l'occupation funéraire au Bas Moyen Age