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Professeur de Géographie, Université de La Rochelle-CNRS, Membre du GIEC

Virginie DUVAT souhaite tout d’abord remercier très chaleureusement l’ensemble des intervenants du colloque « Réduire les risques littoraux et s’adapter au changement climatique » pour la qualité de leurs communications et pour leur implication dans la préparation des tables rondes.

Virginie DUVAT remercie également l’ensemble des participants présents au cours de ces 3 jours pour l’intérêt qu’ils ont pu témoigner en faveur de cette initiative. Il n’était pas acquis d’avance, en effet, qu’un colloque-débat sur la problématique des risques littoraux et le changement climatique organisé à La Rochelle rassemble un public aussi nombreux. Les organisateurs ne peuvent donc que se féliciter que cet évènement ait pu susciter une adhésion aussi forte, alors même que la formule originale proposée pour son organisation aurait pu susciter des interrogations sur les résultats qu’il pourrait apporter.

La richesse des échanges au cours de ces 3 journées, rappelle ensuite Virginie DUVAT, a résulté avant tout de ce que les uns et les autres ont pu apporter à cette manifestation à partir de leurs expériences, de leurs idées et de leurs capacités à réagir en mobilisant leur liberté de penser et de s’exprimer, que ce soit dans le cadre des séances plénières, des tables rondes ou en des occasions plus informelles.

Ce colloque aura aussi probablement permis à chacun, comme l’avaient souhaité les organisateurs, d’acquérir de nouvelles connaissances, de s’informer d’expériences inédites et de développer des contacts avec des partenaires de tous horizons.

Virginie DUVAT tient aussi à remercier les chargés de communication et d’évènement de l’Université de La Rochelle et de l’Iddri, et en particulier Armelle COMBAUD, qui a porté l’organisation logistique de cet évènement. Elle adresse aussi ses remerciements à Louis MARROU, professeur de géographie de l’Université de La Rochelle, et à son équipe d’étudiants de Licence 2e année qui ont participé, dans le cadre de leur projet de professionnalisation, au portage de plusieurs actions préparatoires à cet évènement.

Par ailleurs, souligne Virginie DUVAT, bien que la richesse des réflexions suscitées par ce colloque rende l’exercice de synthèse particulièrement difficile, il est possible de présenter quelques éléments de réflexion prospective.

En premier lieu, il est clair que les sociétés humaines se trouvent aujourd’hui dans un contexte d’évolutions rapides et, dans certains cas, extrêmement brutales, de leurs systèmes côtiers, sous l’effet d’une part, de facteurs naturels induits par le changement climatique et d’évènements extrêmes relatifs à la variabilité du climat, et d’autre part, de facteurs anthropiques, qu’il s’agisse de l’aménagement du territoire, de l’augmentation de la vulnérabilité des populations ou de la perturbation des systèmes morpho-sédimentaires. En un mot, les êtres humains sont confrontés à des évolutions à la fois multiformes et très rapides, comme l’ont exprimé l’ensemble des intervenants.

 

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Ces éléments amènent les chercheurs et les décideurs à prendre conscience de la complexification croissante des systèmes littoraux, ce qui rend de plus en plus nécessaire et urgente la mise en place coordonnée d’observatoires des risques et d’actions collaboratives entre la multiplicité des acteurs du littoral, bien représentée au cours de ces journées.

En troisième lieu, les échanges de ces 3 journées ont mis en évidence toute la diversité des trajectoires territoriales locales, au-delà des grandes tendances relatives à l’évolution du climat, à l’élévation du niveau de la mer, et à la fréquence et à l’intensité des tempêtes.

Virginie DUVAT se félicite par ailleurs que des acteurs très variés, de l’échelle locale à l’échelle nationale, aient accepté de témoigner de leurs expériences. Ces interventions ont montré tout l’intérêt d’initiatives qui peuvent être considérées comme exemplaires au plan régional ou, tout simplement, comme enrichissantes pour l’ensemble de la collectivité par les retours d’expériences qu’elles produisent. Il est tout aussi important d’analyser, à cet égard, les échecs, et d’identifier précisément les obstacles à l’amélioration de la décision et des situations locales. À l’inverse, lorsqu’une expérience est concluante, il est essentiel d’identifier clairement les leviers que les acteurs peuvent actionner pour progresser dans les champs de l’action publique comme de l’initiative privée.

En cinquième lieu, le colloque « Réduire les risques littoraux et s’adapter au changement climatique » a montré que les solutions à apporter sont de mieux en mieux connues et identifiées, quand bien même les acteurs en présence reconnaissent d’un commun accord la nécessité de les adapter aux situations locales. On peut donc affirmer que les acteurs du littoral se trouvent aujourd’hui à un tournant qu’ils doivent négocier au mieux, un tournant qui porte avant tout sur la mise en application de ces solutions. Le panel des solutions disponibles repose à la fois sur des outils réglementaires et financiers existants, sur des compétences partagées, mais en voie de redistribution, et sur des structures à même de faciliter cette mise en œuvre et d’accompagner l’ensemble des acteurs dans ce travail de pédagogie collective dont la nécessité a été fortement mise en avant au cours de ces journées.

Enfin, l’axe principal de toutes ces actions doit reposer sur l’ambition simple de mieux gérer le littoral à travers des projets de territoire, car il n’y a pas d’action durable sans un projet global, intégré, et profitable pour la collectivité, chercheurs et décideurs travaillant non pas seulement pour la protection de la nature, mais aussi dans l’intérêt des sociétés humaines. Dans ce domaine, force est de constater qu’il n’existe pas de solution universelle. Dans chaque cas, ce sont nos projets de territoire qu’il suffit de consolider et d’adapter. Ces démarches, reconnaît Virginie DUVAT, peuvent s’avérer délicates du fait même de la complexité inhérente à nos systèmes politiques, institutionnels et réglementaires. Pourtant, ces mêmes systèmes sont soumis parallèlement à des pressions de plus en plus fortes, et chaque évènement extrême, depuis la catastrophe du Prêcheur jusqu’à Xynthia, joue un rôle de déclencheur ou d’amplificateur des capacités des sociétés à réagir face aux situations auxquelles elles sont confrontées.

À ce stade, souligne Virginie DUVAT, il est à espérer que, à leur échelle, les échanges de connaissances, de réflexions et d’expériences que ce colloque a rendus possibles, favoriseront à l’avenir des collaborations sur des pistes nouvelles entre les acteurs présents au cours de ces journées. On ne peut que souhaiter que ces nouvelles collaborations soient utiles et contribuent, comme cela a été dit au cours de ces journées, en ce qui concerne la submersion, à « passer le gué » et, en ce qui concerne la gestion de l’érosion côtière, à « sortir de l’ornière ». Il existe également un enjeu considérable tenant à la dissémination des connaissances scientifiques et à l’évolution indispensable de l’action collective vers une action non seulement publique, mais mobilisant aussi efficacement la sphère privée et les citoyens. Divers constats établis pendant ce colloque, notamment

   

 

 

 

 

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pendant la table ronde 4, doivent nous inviter à un certain optimisme. Les acteurs du littoral sont en mouvement et cette dynamique peut donner à chacun quelques raisons de se réjouir et d’espérer que ces territoires, dans lesquels tous les participants sont impliqués d’une manière ou d’une autre, connaîtront dans les années et les décennies à venir une réduction des risques littoraux et la mise en œuvre de voies d’adaptation plus concrètes. Il faut donc souhaiter, réaffirme avec force Virginie DUVAT, que se trouvent parmi les organisations présentes à cet évènement, et plus généralement dans notre société, ces visionnaires, personnalités optimistes et philosophes dont le rôle important pour porter ces actions d’adaptation a été souligné au cours de ces journées. En effet, comme le rappelle Virginie DUVAT, l’adaptation exige d’abord et surtout une foi, une énergie et une capacité de partage considérables.

Pour finir, Virginie DUVAT, après avoir rappelé la publication très prochaine des actes complets de ce colloque, annonce que 2 ateliers seront organisés par l’Iddri et le laboratoire LIENSs de l’Université de La Rochelle, selon une formule semblable à ce colloque, à La Réunion en 2015 et en Polynésie française en 2016. Les organisateurs sont en effet particulièrement attachés à ce que les petites îles et les territoires éloignés que constituent les outre-mer ne soient pas victimes de leur situation d’isolement relatif. Bien qu’ils aient finalement été peu mentionnés au cours de ces journées, il faut rappeler que ces territoires possèdent une richesse propre et s’inscrivent dans des bassins régionaux dans lesquels des expériences particulièrement intéressantes se développent. L’objectif de ces 2 initiatives à venir sera à nouveau de proposer, à l’échelle régionale du sud-ouest de l’Océan Indien d’un côté, et du Pacifique central de l’autre, un état des lieux actualisé des connaissances, en y intégrant autant que faire se peut une série de visites de sites. Dans cette perspective, le laboratoire LIENSs et l’Iddri émettent le vœu que le plus grand nombre d’acteurs aujourd’hui présents se joignent aux organisateurs pour mettre en place ces ateliers et formuler des propositions.

Avant de prononcer la clôture du colloque « Réduire les risques littoraux et s’adapter au changement climatique », Virginie DUVAT souhaite à tous une excellente fin de journée et réaffirme son plaisir d’avoir pu vivre ces 3 journées d’échanges et son souhait que cette expérience se renouvelle dans le futur.

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