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et la prise de pouvoir par les collectivités locales

I- 2-8- VERS L'ANIMATION SOCIALE DES QUARTIERS

Les propositions pour briser ce "cercle vicieux" ne consistent alors plus seulement dans la construction d'équipements sociaux et culturels mais également dans l'animation sociale de ces quartiers

Cette préoccupation n'était pas nouvelle ; sous l'égide de François Bloch Lainé, la SCIC avait au-delà de la construction de centres sociaux, financés en partie dans le cadre des Locaux Communs Résidentiels 395, contribué à Sarcelles à

392

de l'enfer au paradis selon la classe sociale, le paradis pouvant s'apparenter à la maison individuelle pour la "classe ouvrière", l'appartement dans un immeuble de standing en centre- ville pour la classe moyenne et la villa avec parc dans un quartier résidentiel pour la bourgeoisie tel que schématisé par le dessin cité par Marcel Roncayolo p.452 .In Hisoire de la France urbaine – tome 5, le Seuil, 1985.

393

FOURCAUT, Annie. Faire l'histoire des grands ensembles. Sociétés- Espaces- Temps, 2003 p.8.

394

FOURCAUT, Annie. Urbanisme n° 322 de janvier 2002. p.45.

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dans toute construction d'un groupe de logements sociaux dans les ZUP, des surfaces devaient être affectées à des Locaux à usage collectif , dénommés locaux communs résidentiels (LCR); cela pouvait se traduire par des espaces sans affectation et servant de

l'émergence de conseils de résidents pour rompre avec" les pratiques de l'époque où les gens de la SCIC étaient composés de juristes n'ayant jamais vu un locataire de leur vie". 396

Avec la création de ces conseils de résidents, François Bloch- Lainé renouant " avec ses inclinaisons premières de jeunesse militante au sein du mouvement catholique social s'engage dans ce qu'il appelle "une tentative de démocratisation", troisième voie "entre les penchants technocratiques des services" et les"agissements politiques des associations" 397.

Dans ce mouvement liant le monde associatif à l'accomplissement de projets à vocation sociale, la SCIC avait participé à la création d'importantes associations telles que l'Association pour le Logement des Jeunes Travailleurs (ALJT) dés 1956, l'Association des Résidences de Personnes Agées (AREPA) en 1964 ou encore Animation, Loisirs Familiaux, Action sociale (ALFA) et Villages Vacances Familles (VVF).

De nombreux comités de quartier se forment ainsi dés les années 1960. Tel que le souligne Thierry Oblet " le nombre des associations désireuses de participer à tel ou tel aspect de la vie publique (urbanisme, action sociale, action culturelle, environnement et cadre de vie) augmente. Leurs revendications, au-delà des objectifs ponctuels, sont indissociables de la recherche de nouveaux modes de communication entre gouvernants et gouvernés. "Le concept de participation, lit- on, dans un rapport de recherche commandité par le ministère de l'Equipement, a acquis de nos jours une valeur quasi mythique. Les pouvoirs publics se considèrent obligés de l'inscrire à leur programme. Les groupements, les "forces vives" font de la participation leur revendication essentielle." 398

Ces mouvements associant revendication et désir de participation à l'évolution de son "cadre de vie" ne se limite pas aux quartiers des grands ensembles mais affecte également les centre villes en s'opposant à des opérations de rénovation urbaine ' bulldozer" jugées préjudiciables aux populations en place du fait des démolitions engendrées et des déplacements de population qui en furent souvent la conséquence.

" Contre la rénovation- déportation, des associations se constituent pour réclamer le relogement sur place des populations et infléchir le cours de l'intervention publique. La résistance au projet de rénovation de l'Alma- Gare à Roubaix, principalement animée par la Confédération syndicale du cadre de

dépotoir, au mieux de garage à vélos ou tel que j'ai pu le réaliser sur la ZUP du Plessis à Montceau les Mines de locaux affectés à des associations du quartier; l'autre solution était d'affecter ce financement spécifique comme participation( minime) à la réalisation du centre social du quartier.

396

Traits Urbains n° 6 d'avril 2006: Sarcelles change d'époque:colloque organisé par Ville et Banlieues pour fêter les 50 ans du grand ensemble. p.50.

397

ANDRIEU, Claire. François Bloch- Lainé: fonctionnaire, financier, citoyen. Ministère de l'économie, 2005. p.20.

" L'engagement associatif de François Bloch- Lainé présente la particularité de s'inscrire dans une continuité idéologique, celle du principe de la séparation de la société civile et de l'Etat; dans cette séparation des pouvoirs il y voit une source de liberté" p. 33

"Le maître mot est sans doute chez lui la complémentarité des fonctions, mises en œuvre par des "partisans non sectaires" qu'ils soient de l'Etat, comme il l'a été lui-même pendant 40 ans ou du monde associatif." p.34

398

vie puis, à partir de 1974, par l'Atelier Populaire d'Urbanisme (APU) fera de ce quartier l'enjeu de la plus célèbre des luttes urbaines. " 399

Les "luttes urbaines" du quartier de l'Alma- Gare à Roubaix opposant à partir de 1966, pendant plus de dix ans la municipalité de Roubaix, de vielle tradition socialiste et un mouvement associatif, à propos de la rénovation d'un quartier populaire aménagé par la SEM locale ont conduit pour dépasser le conflit à inventer de nouvelles formes de partenariats locaux.

L'Atelier Populaire d'Urbanisme400 qui fut mis en place et "inventé" dans un climat conflictuel est devenu le lieu de médiation où se retrouvaient la SEM, les élus et les "experts" représentant l'association du quartier.

Ce conflit est exemplaire car la mobilisation de la population ne s'effectue pas seulement dans la contestation à un projet mais par apport de solutions alternatives ce qui constituait une pratique assez peu développée à l'époque. Ainsi, " le conflit met en présence deux types de techniciens:

- les techniciens au service de la municipalité ou de la Communauté Urbaine. Trois structures sont concernées. L'ORSUCOMN (Organisation pour la suppression des courées de la métropole nord) créée en 1971 sous l'égide du patronat local (CIL) et soutenue par la municipalité dans la lancée du courant humanitaire de suppression de l'habitat insalubre, est chargée de la destruction. La SAEN (Société d'aménagement et d'équipement du nord) est chargée d'acquérir les sols et de les aménager. Le SAED (Secrétariat à l'action économique et au développement), petit service polyvalent créé en 1976, placé sous l'autorité personnelle du maire, joue un rôle de "cabinet occulte du maire".

- ce conflit présente la particularité que figurent aussi des techniciens aux côtés de l'organisation de quartier (l'APU). Obtenus par celle- ci après de longues démarches auprès des ministères, les architectes et sociologues de l'équipe connue sous le nom d'ABAC constituent "l'aide technique aux habitants".

C'est autour de ces trois pôles- politique, associatif, technique- que se nouent les différentes phases du conflit….

En 1977, année charnière où les acteurs du conflit sont tous en place, notamment une nouvelle municipalité, les organismes techniques avec

l'arrivée d'un jeune architecte volontaire responsable de la SAEN pour l'Alma – Gare; arrivée de l'ABAC, aide technique aux habitants fin 1976 et

l'APU.

399

OBLET, Thierry. Ibidem. p.167. " Durant les années 1970,"l'association" a gagné ses lettres de noblesse politique au travers de l'émergence d'associations contestataires d'un type

nouveau, et ce principalement dans le domaine urbain, pour rejeter l'urbanisation décrétée d'en haut. Certes, la majorité des associations restent le plus souvent de stricts organismes

gestionnaires ; ils limitent leur mission à l'animation de certains secteurs de la vie sociale sans assumer une fonction critique de l'ordre politique et social. Mais l'audience remportée après 1968 dans les milieux universitaires par la mobilisation associative dans les "luttes urbaines", parce que la portée de ces dernières a été dans un premier temps exagérée, crédibilise la recherche d'une expression générale des citoyens par les associations."

400

l'association du quartier de l'Alma- Gare, appelée Atelier Populaire d'Urbanisme (APU) est fondée en 1974 à l'initiative de la Confédération Française du Cadre de Vie, de militants associatifs et politiques (PSU…) à la suite de luttes ponctuelles concernant des problèmes immédiats tels que coupures d'eau, dégradations, expulsions… (cf. entretien avec Francis Cuilllier qui participa " en militant" à l'APU)

Le jeu de l'APU , jusqu'alors actif comme comité de défense du quartier mobilisant les habitants , consiste à la fois à concevoir un projet de quartier avec l'aide technique et à maintenir sa force de groupe de pression vis-à-vis de la municipalité et des organismes techniques ( dont la SEML, la SAEN). " 401

Le système municipal en action est alors décrit à partir de la typologie dégagée par Jeanne Becquart- Leclercq 402 qui distingue trois modèles:

- l'îlot de routine crispé sur le passé

- le modèle circulaire bloqué dans lequel le pouvoir du maire se caractérise par l'application des règlements, la lenteur administrative, des réseaux occultes pour contourner les rigidités, la méfiance et la hiérarchie autoritaire avec une ignorance mutuelle avec les oppositions celles-ci étant considérées comme "communauté délinquante"403 , les règlements étant alors le fruit de contacts officieux.

- le modèle coopératif- créatif associant innovation, déblocage des inerties, coopération, diffusion du pouvoir par une légitimation des partenaires dont l'expression des exigences est permise.

Dans la phase de règlement du conflit de l'Alma- Gare, ce troisième modèle fut mis en pratique avec la légitimation du réseau des médiateurs- techniciens, la SEM- SAEN étant alors présente tout à la fois comme opérateur de la municipalité dans son rôle d'aménageur et comme médiateur.

" La réalisation d'un consensus et la non remise en cause des accords du groupe de travail par le Conseil municipal ne sont possibles que parce qu'il existe un actif réseau de médiations. Celui-ci est constitué par plusieurs individualités appartenant en général à un organisme technique. Ces individualités ont la particularité de se trouver à l'intersection du politique et du technique. Ces "médiateurs" remplissent trois fonctions: une fonction de traduction (traduction des demandes des habitants en normes techniques, traduction des contraintes financières en choix possibles ou impossibles…à; une fonction de dépassement de l'hétérogénéité des conceptions du politique; au non dialogue, à la non légitimité réciproque, à la non concertation directe, ils permettent que soit substituée une concertation par médiations interposées….. Collectivement, ces médiateurs ont une fonction de réseau, c'est-à-dire qu'ils repèrent, structurent le champ des possibles. Ils permettent le choix, l'arbitrage…remplie par l'élu. C'est un arbitrage dynamique en ce sens qu'il

401

HATZFELD, Hélène. Municipalités socialistes et associations – Roubaix: le conflit de l'Alma- Gare. Revue française de science politique, 1986, volume 36.numéro 3. p.379.

(source site http://persee.fr du ministère de la jeunesse, de l'éducation et de la recherche, direction de l'enseignement supérieur, sous direction des bibliothèques et de la documentation)

402

BECQUART- LECLERCQ, Jeanne. Paradoxes du pouvoir local. Paris: Presses de la fondation nationale de sciences politiques, 1976. 246p. (cité par Hélène Hatzfeld. Ibidem. p.381)

403

PITTS, J. R. La communauté délinquante. Esprit, janvier 1970. p.69- 81. (cité par Hélène Hatzfeld. Ibidem. p.382.) et cité par Michel Crozier In le phénomène bureaucratique. le Seuil, 1973. p.267 " Selon Pitts, les activités informelles ne sont pas du tout absentes du mode de vie français, mais elles sont généralement négatives, plus ou moins clandestines et instables. Pour les caractériser Pitts propose l'expression de "communauté délinquante" qu'il avait employée d'abord dans une analyse des activités des enfants des écoles. (le modèle de la communauté délinquante est naturellement la classe d'école opposée à toute forme d'autorité et dont l'activité la plus révélatrice est le rite si particulier du chahut.) . Il entend par là une sorte de solidarité implicite qui se développe entre tous les membres d'un groupe de pairs et à laquelle chacun peut recourir quand il est en difficulté. Cette solidarité n'existe que dans une perspective de résistance."

implique des feed- backs: nouvelles démarches pour obtenir les crédits nécessaires de réalisations en cours, effets cumulatifs qui engagent l'ensemble des réalisations…" 404

Cette "expérience" dans laquelle une SEML une SEML était impliquée avec une association active dans un contexte de médiatisation sur fond de lutte urbaine puis d'élaboration conjointe d'un projet servit de repère et de remise en question des pratiques de l'urbanisme opérationnel pour le monde des SEML. Intégrant le monde des SEML en cette période cela me permit très vite de prendre conscience qu'une nouvelle époque s'engageait et qu'il fallait intégrer les apports de la sociologie urbaine et l'écoute des habitants concernés par nos interventions dans nos pratiques opérationnelles.

Cet apprentissage par l'expérimentation et l'apport méthodologique au sein du réseau SEM-SCET sera très utile tant pour l'engagement des quartiers nouveaux dans le cadre des ZAC et surtout pour les interventions en centre ancien notamment dans le cadre des Opérations Programmées d'Amélioration de l'Habitat ( OPAH) 405à partir de 1977.

L' Alma – Gare tout comme les "laboratoires urbains" de Grenoble Echirolles Ville- nouvelle ou des "pentes de la Croix Rousse" à Lyon faisaient alors partie des expériences régulièrement commentées et analysées lors de nos rencontres professionnelles organisées au sein du réseau SEM- SCET.

La SCET et les bureaux d'études de la CDC tels le CERAU 406 (Centre d'Etudes et de Recherche sur l'Aménagement Urbain), le BERU (Bureau d'Etudes et de Réalisations Urbaines) avaient constitué des équipes d'intervention en sciences humaines. Celles-ci intervenaient en un premier temps, jusqu'en 1971, au sein d'organismes d'études, soit dans le cadre de missions de programmation qui leur été confiées par les SEML en leur qualité d'aménageur, soit dans le cadre des recherches plus générales lancées par l'administration centrale.

Les équipes d'intervention en sciences humaines, par une approche directe sur le terrain, prennent peu à peu la mesure des problèmes sociaux posés tant dans les grands ensembles que dans les rénovations urbaines de centre ville. L'apport des expériences menées dans les villes nouvelles, à Grenoble….est capitalisé au sein des équipes de la SCET.

Dans une seconde étape, de 1971 à 1974, ont été définies les premières hypothèses de l'intervention de spécialistes en sciences humaines et de l'expérimenter aux conditions de l'action des SEML.

" Le travail des bureaux d'études avait rendu possible l'établissement d'une sorte d'inventaire des problèmes posés et un premier test des éléments de réponse apportés. Mais, du fait de leur mode d'intervention, leur action était inévitablement ponctuelle et fragmentée, difficilement intégrable dans une stratégie globale d'aménagement. La double création à la fois dans les services d'assistance de la SCET – le groupe des conseillers techniques- puis au sein de la direction régionale de Lyon, d'un poste de "sociologue opérationnel"

404

cf. Hélène Hatzfeld; Ibidem. p. 390 et Schéma du processus décisionnel réel.p.389.

405

les OPAH ont été instituées par circulaire du 1er juin 1977.

406

permet alors de lancer et de suivre, sur des bases différentes, de nouvelles expériences dans les SEML et partant de là, de préciser l'action possible du spécialiste des sciences humaines au sein d'une équipe opérationnelle. …

Il était alors possible de mener une action continue auprès des équipes d'aménagement, de s'intégrer dans le dispositif opérationnel et d'y intégrer son intervention spécifique. Le test s'avérait positif; des actions étaient menées à Vénissieux, Vaux en Velin, Vitrolles, Joué les Tours…" 407

Puis la diffusion de l'expérience s'est traduite par la mise en place de ces "chargés des questions sociales" (CQS) dans de nombreuses SEML surtout dans le Nord et l'Est notamment prés de la SAEN au départ pour le quartier de l'Alma Gare, en Rhône Alpes tant à Lyon notamment dans le quartier de la Croix Rousse qu'à Grenoble, en région Parisienne (Argenteuil, Aulnay, Bures- Orsay) et en Bretagne à Brest sur la ZUP de la Cavale Blanche.

Le rôle et la fonction du CQS étaient défini comme "un chargé de mission de coordination sociale, en complément et dans le prolongement de la mission traditionnelle de coordination technique de l'aménageur telle que définie par la collectivité locale, pour assurer une bonne intégration des problèmes de gestion et d'animation dans l'opération en projet et un bon fonctionnement de celle-ci dans l'ensemble urbain.

Son intervention dans une opération doit permettre une meilleure intégration des aspects qualitatifs de l'aménagement dans celle – ci, et faciliter la continuité entre les différentes phases de conception, de réalisation et de gestion.

Elle doit viser à donner un début de contenu à la concertation tout au long du déroulement de la démarche opérationnelle et à faciliter le dialogue entre toutes les parties prenantes: élus, administrations, promoteurs, usagers, éducateurs.. Il s'agit pour le CQS, de mettre en place un dispositif d'observation sociale des habitants d'un nouveau quartier et de dresser régulièrement des diagnostics de fonctionnement pour réajuster les objectifs de départ; corriger les aménagements si faire se peut, et orienter les actions socio éducatives.

Le CQS doit veiller à la mise en place des services d'accompagnement indispensables au démarrage d'un nouveau quartier…l'accueil et l'information des premiers habitants peuvent constituer un des premiers objectifs de son action." 408

Sur le quartier de l'Alma – Gare à Roubaix, Hervé Barraud explique, ainsi le déroulement de sa mission, apportant ainsi son expérience de terrain en échos aux analyses précitées d'Hélène Hatzeld :

" L'habitat traditionnel du Nord revêt souvent la forme de courées, doubles rangées de petites maisons basses mitoyennes, avec un poste d'eau unique pour 8, 10 ou parfois 20 foyers. Divers organismes d'initiative para publique ont été créés pour la résorption de ces courées dont l'ORSUCOMN 409…Depuis

407

REINERT, Jean- Marie. Intégration des aspects sociaux de l'aménagement dans les opérations d'urbanisme: l'expérience des chargés des questions sociales. SCET- Documents n°6 d'avril 1976. p. 7.

408

REINERT, Jean- Marie. Ibidem. p.12- 13.

409

ORSUCOMN: Organisation pour la suppression des courées de la métropole Nord (déjà cité dans l'article d'Hélène HATZFELD.

peu les habitants des courées s'organisent et veulent être écoutés. C'est le cas du quartier de l'Alma- Gare pour lequel la SEML ( la SAEN) a reçu mission de procéder à une restructuration et dans un premier temps , à l'aménagement d'un îlot tiroir où doivent être édifiés 170 logements destinés à reloger les habitants des courées voisines. Ceux-ci se sont constitués en Atelier Populaire d'Urbanisme afin de pouvoir exprimer leur opinion concernant cette opération de rénovation urbaine.

Mon rôle était de ma mettre à l'écoute de ces différentes initiatives, et pouvoir proposer des solutions aux problèmes concrets de la population dont le relogement des personnes âgées , des familles nombreuses, des travailleurs émigrés.

Il fallait pouvoir faire prendre en compte par les divers responsables et notamment les constructeurs, les désirs et besoins ressentis après en avoir facilité l'expression. Cette fonction de CQS est très délicate, car il risque à chaque proposition qu'il fait d'être soupçonné d'introduire des éléments qui pourraient être considérés comme une politisation des problèmes. Autant dire que cela ne fut pas aisé, et que des quiproquos ont dû être levés, parfois difficilement.

Mais après huit mois d'effort je suis parvenu à débloquer certaines positions figées…..puis une fois bien compris de la part des différents intervenants le rôle de la SEM, il s'est agi d'aider à résoudre des problèmes plus techniques:

- amélioration de logements programmés,

- aménagement des locaux collectifs résidentiels (LCR) - propositions de relogement

- diffusion et recueil d'informations." 410

L'apport de cette nouvelle fonction au sein des SEML d'aménagement était pour celles-ci le moyen d'accroître leur capacité de réponse aux problèmes de qualité de vie et de renforcer la coordination avec les partenaires sociaux de l'aménagement et de ce fait permettre une plus grande intégration de l'aménageur dans le contexte local. Le CQS au sein d'une équipe opérationnelle était l'occasion de redéfinir de nouvelles règles du jeu dans le cadre d'équipes pluri- disciplinaires avec un décloisonnement de la fonction technique du chargé d'opération et de la fonction sociale du CQS.

Cela devait permettre au chargé d'opération en SEML d'élargir son champ des