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3. Entrée dans la maladie 1 Le contexte

4.2. Vécu de la maladie

Une fois l’annonce de la maladie passée, place à la maladie, qu’elle soit chronique ou aiguë, maligne ou bénigne. Encore une fois, la personnalité de chaque médecin intervient dans le ressenti durant cette période.

4.2.1. La surprise

Au sujet du burn out : « Ca me parait toujours bizarre que ça me soit arrivé » Dr E

« Je me dis je suis victime ou bénéficiaire d’une erreur médicale. Burn out, ça me parait toujours

surprenant » Dr E

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Au sujet du burn out : « Je ne m’attendais pas à ça du tout. Je me disais quand j’allais m’arrêter, ça

allait être fini, j’allais être tranquille » Dr E

Au sujet de la hernie discale : « Non mais sérieux… on n’imagine pas comment un truc aussi petit

peut faire aussi mal… » Dr K

« Par contre, j’ai été surpris quand ils ont annoncé le résultat de la prise de sang […] Bah oui,

électro normal, oui je me disais c’est un syndrome coronarien aigu mais sans nécrose » Dr B

4.2.2. La culpabilité

« La psychiatre me dit que j’ai un gros sentiment de culpabilité. Oui, pas de fainéantise mais c’est pas

glorieux quoi » Dr E

« Le plus dur ça a été d’appeler les médecins que je remplaçais notamment la semaine de Noël, ça a

été horrible. Pour moi, c’était horrible, j’avais l’impression d’être une connasse qui les abandonnait, en plus j’avais pas de signe énorme, elle pouvait se dire « peut-être que c’est pour rien ». Je les abandonne la semaine de Noël. J’étais mal, je me suis mise à pleurer quand j’ai appelé le médecin que je devais remplacer à Noël. « Je suis vraiment désolée ». C’est comme ça, j’étais mal » Dr J

4.2.3. La honte

« C’est vrai que c’était pas évident pour moi d’aller chercher des antidépresseurs chez le pharmacien.

On retombe sur la maladie honteuse » Dr E

4.2.4. La solitude

« C’est la solitude face à la maladie aussi... c’est qu’on est…C’est sûr que quand on est malade, on

est tout seul, personne ne va faire votre travail à votre place. Je parle de l’immédiat quoi, quand ça vous tombe dessus » Dr B

4.2.5. L’acceptation

Au sujet du diabète : « moi j’ai eu beaucoup de mal à accepter cette maladie chronique » Dr G Au sujet du burn out : « Si, d’aller à la pharmacie chercher les médicaments, ça c’est … faut

accepter » Dr E

« Je suis à la limite, je commence à dire que je suis retraité. Je serai retraité dans un an. C’est plus

simple de dire aux gens que je suis retraité « oh, j’ai arrêté un peu tôt » Dr E

Au sujet du rhumatisme psoriasique : « Ça a été dur à encaisser » Dr I

4.2.6. Les difficultés pour travailler

« C’est ça qui est traitre par exemple dans le diabète, c’est quand on est fatigué. Ça vient

progressivement, ça vient de plus en plus et on s’en rend pas tellement compte puisqu’on s’habitue, quand arrive 5 h du soir à être moins efficient, à être plus fatigué, à bailler, à avoir envie de rentrer donc donc…c’est pas évident » Dr G

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Au sujet de l’hypothyroïdie : « moi qui ai quand même l’habitude de gérer le patient, l’interrogatoire,

le coup de fil et le truc le machin, tout, je pouvais plus » Dr H

Au sujet du burn out : « Parce que là je sens bien, je vais bien, mais je suis incapable de reprendre,

j‘ai cette impression-là » Dr E

4.2.7. La tolérance

Au sujet du rhumatisme psoriasique : « Dès lors que sur le plan fonctionnel ça fonctionne, ça va » Dr I

4.2.8. L’incompréhension

« Je n’avais pas l’impression de bosser beaucoup, j’aimais bien mon boulot. J’avais pas de raison

objective de ne pas trouver ça bien » Dr E

4.2.9. La banalisation

Au sujet du cancer de la thyroïde : « je n’ai jamais été mourant, voilà. On m’a retiré la thyroïde […]

Donc je me suis fait retirer la thyroïde et puis voilà » Dr F

Au sujet de l’intoxication au CO : « quand j’ai le mec du SAMU, euh… je lui dis « ça va, je gère, moi

je suis grand docteur (rires)... ». Je gère rien du tout hein... » Dr G

« En fait, la thyroïde, c’était pas quelque chose de méchant, bah c’est commun, bon voilà j’ai entériné

le truc » Dr H

« Je me disais « c’est pas grave, c’est un petit diabète » » Dr G

Au sujet de son intoxication au CO : « on a ramoné la cheminée à 4h du matin (rires). Je me suis dit «

ça va m’occuper » et on a tout aéré » Dr G

Au sujet de son syndrome coronarien aigu : « Entre le moment où on a fait la prise de sang et le

moment où on a eu le résultat, comme j’avais des choses à faire, je suis redescendu. On n’avait pas le résultat de la troponine. Quand on a eu le résultat de la troponine, j’étais là » Dr G

« Des problèmes de santé sérieux, j’en ai pas eu tant que ça, j’ai juste un cancer du testicule quand

j’avais 38 ans ou 39 ans avec des métastases euh abdominales » Dr D

4.2.10. La chance

« Je suis en excellente santé, je considère que j’ai beaucoup de chance » Dr D

« J’ai eu de la chance dans la mesure, il ne m’a pas baisé mes parathyroïdes et mon récurrent » Dr F « J’ai fait un lymphome, bon ce n’est pas de bol mais j’ai un le bon lymphome et au bon moment qui a

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« C’est vrai que j’ai récupéré admirablement. J’ai une chance inouïe d’être guéri de ce truc là avec 6

cures de chimio » Dr C

« Et je pense que ça m’a donné aussi une expérience, je l’ai déjà vécu. On peut vivre avec, il faut

apprendre à vivre avec » Dr I

4.2.11. Le temps

Pour certains, ce temps est apparu long.

« En réalité, il m’a fallu peut-être pas un mois mais trois semaines pour récupérer » Dr F

« Et puis le temps de mettre en route le traitement et de redoser, bah…ça a demandé quand même du

temps » Dr H

« Je suis confiant, je sais que ça va revenir, je ne suis pas désespéré du tout mais je trouve ça long

quand même » Dr E

4.2.12. L’évolution incertaine

Au sujet de la tumeur thoracique : « Ils ont fait un curage ganglionnaire donc bon même si il y avait

quelque chose, a priori tout est parti. Voilà. Donc pour lui pas de suivi particulier, pour lui on attend simplement le résultat de l’anapath » Dr L

Au sujet du cancer du sein : « je me disais une récidive ça peut arriver » Dr A

« Donc il y a un risque métastatique. Oui, c’est imprévisible, parce qu’il y a des mélanomes épais et

profonds qui mettent 5 ans ou 10 ans pour métastaser et d’autres à l’inverse, qui métastasent dès la première année. C’est de la médecine, on peut tout voir et son contraire. Donc… Effectivement, c’est assez désagréable parce que c’est vraiment l’épée de Damoclès » Dr F

« Le mélanome, c’est quand même quelque chose d’assez particulier euh dans la mesure où à l’heure

actuelle, à ma connaissance, il n’y a pas de traitement dès lors qu’il est métastasé » Dr F