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7. Les répercussions 1 Avec les patients

7.3. L’impact financier

Le retentissement économique est apparu dans la majorité des entretiens, impactant les choix de prise en charge. La question financière se pose devant les charges qu’imposent un cabinet.

« C’est pas le fait d’être médecin, ça serait pareil pour un commerçant, pour n’importe quelle

profession libérale. C’est des belles professions. Je dis souvent, on gagne bien sa vie et on n’a pas de patron et c’est sympa mais d’un autre côté, la sécurité du boulot c’est… » Dr E

« C’était ça aussi le truc, pouvoir caler l’opération pour que ce soit pas trop près des vacances.

Financièrement hein, c’est toujours le même problème » Dr H

7.3.1. La prévoyance

Parmi les neuf médecins avec lesquels nous avons discuté de contrat de prévoyance, six y ont souscrit et deux n’en ont pas bénéficié.

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« La raison principale c’est qu’il y a tellement de contrats, tellement de boites et tellement de contrats

différents que j’ai jamais su faire la part des choses. Donc euh… Plutôt que d’aller voir un conseiller, ce qui aurait été plus intelligent, bah j’ai laissé pisser. La deuxième raison, c’est que euh étant seul, célibataire, sans enfant, je n’avais pas ce soucis » Dr C

« Là je suis en fin de carrière. J’espère bien arrêter rapidement et d’ici là, être pénard » Dr C

« Parce que c’est de ma faute hein, c’est moi, j’ai, j’avais pas mis à jour mes contrats, je n’avais pas

d’indemnités journalières en tant que libéral » Dr L

L’absence de prévoyance a impacté la prise en charge.

« Moi j’avais prévu euh, c’était euh c’était à l’époque, c’était au moment de la grippe H5N1, où il y

avait des dispensaires, ça c’est la bonne gaule, parce que pour tout te dire je n’avais pas d’assurance » Dr C

Au sujet de la menace d’accouchement prématuré : « Les finances ont beaucoup joué. Donc 8

semaines avant et 2 après. En fait, il aurait fallu s’arrêter avant les 8 semaines » Dr K

L’avantage représenté par les contrats de prévoyance a été évoqué à deux reprises.

« La prévoyance c’est quand même euh utile, ça libère quand même au point de vue financier, c’est

quelque chose en moins. J’ai pas euh j’ai pas eu… Le problème financier était de côté, c’est quand même quelque chose qui est énorme » Dr A

« C’est un coût effectivement mais quand ça arrive, on est largement remboursé! »Dr A « Alors là, pendant un an, j’avais de l’argent tous les mois » Dr E

Le choix de la prise en charge s’est fait en fonction des conditions de la prévoyance.

« En cas de maladie, c’est il y a une carence de quinze jours. Donc si je reprenais le travail à chaque

fois, ça ne servait à rien donc voilà. Enfin ça servait à rien donc euh » Dr A

« J’ai demandé à la psychiatre, enfin, j’ai insisté pour qu’elle m’hospitalise, pour deux raison en fait.

Premièrement, enfin dans le désordre. Quand on est hospitalisé, on touche plus vite les indemnités »

Dr E

Les démarches à entreprendre pour bénéficier des indemnités ont été expliquées une fois.

« J’ai eu en plus des soucis pour récupérer des indemnités parce que la prévoyance quand j’avais été

me renseigner, m’avait dit vous êtes pris en charge au bout de 1 ou 2 nuitées, et puis en fait dans mon contrat qui été ancien, c’était plus donc il a fallu que je fasse des courriers pour récupérer des sous »

Dr H

7.3.2. La Sécurité sociale

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Au sujet de l’arrêt pour hernie discale : « C’est surtout que l’arrêt de travail a duré plus de trois mois

donc moitié salaire. J’avais pas anticipé le truc. Bonne galère » Dr K

Au sujet de l’arrêt pour menace d’accouchement prématuré et du congé maternité : « c’est… euh du

1 200 euros par mois je crois. Là où ça a amélioré les choses, c’est que pour le congé mater la sécu donne tu sais 3 000 euros en deux fois, là ça a permis de… d’alléger un peu le truc. Et ouais c’est hyper angoissant. Et la prévoyance, en fait j’en avais une [...] Oui j’en avais une mais… sur mon salaire d’interne de l’époque donc ça changeait pas grand-chose… donc ils ne m’ont rien donné parce que ça a rapport avec la grossesse. Donc heureusement que j’étais remplaçante et pas médecin… libéral » Dr J

L’une des femmes a apprécié d’être salariée et de pouvoir ainsi recevoir les indemnités de grossesse. « J’ai été arrêté, c’était un salariat donc j’ai eu un congé mater normal » Dr K

7.3.3. Le salariat

Le salariat a permis de limiter l’impact financier d’un arrêt de travail à deux occasions.

Au sujet de l’arrêt pour la chirurgie de la tumeur thoracique : « A l’époque j’étais encore euh PH

contractuel à l’hôpital à mi-temps et je suis salarié de maisons de retraite en tant que médecin coordinateur donc j’ai mon salaire euh qui a été versé. Par contre, pour l’activité libérale, je n’ai rien touché de quoique ce soit […] pendant un mois je n’ai pas eu de revenus libéraux mais bon j’avais bon le coté salarié qui a compensé » Dr L

« D’un point de vue financier, ça s’est vachement bien passé du fait de la prison […] comme moi

j’avais la prison, ils m’ont mis très rapidement en longue maladie donc je touche plein salaire de l’hôpital. Jusqu’à la retraite » Dr E

Pour l’un des médecins, le salariat a été la conclusion.

« Et pour mes fils, je travaillais à l’hôpital… je ne faisais plus de remplacements, ça avait été trop

galère, ah oui, j’étais revenue aux urgences » Dr K

7.3.4. Les banques

Trois médecins avaient des projets nécessitant l’intervention d’une banque. Pour chacun, la maladie a eu des conséquences.

Au sujet du cancer du sein : « Les banques ont refusé catégoriquement, non c’est pas possible ou

alors il fallait que j’attende septembre 2018 avec une assurance extrêmement chère pour couvrir le risque voilà pour couvrir le risque, donc euh heureusement que j’avais cette prévoyance, parce qu’en fait le crédit que j’ai pris est adossé à la prévoyance» « je n’ai pas eu le montant que je voulais, donc donc il y a ses choses que j’ai faites moi-même » Dr A

Au sujet du lymphome :« j’ai fait un emprunt pour acheter une petite maison, donc… il a fallu que je

prenne une assurance personnelle parce que l’assureur de la banque ne me prenait pas en charge. Il y a 4-5 ans. C’était euh… euh… A l’époque il a fallu que je prenne une assurance en plus, au près d’un organisme, je sais plus lequel là…avec une surprime. J’ai pu emprunter mais avec une surprime au niveau de l’assurance » Dr C

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Au sujet de l’infarctus du myocarde : « Evidemment, je ne pouvais pas faire d’emprunts » Dr B