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3. Entrée dans la maladie 1 Le contexte

3.5. Le choix des soignants et des soins 1 Du confrère

3.5.1.1. Les liens

Le choix du confrère vers lequel se sont tournés les médecins généralistes a été, en majorité, délibéré car il existe un lien personnel ou professionnel avec lui.

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Pour certains médecins interrogés, le spécialiste contacté est un ami. Dans quatre autres cas, le choix s’est porté vers un correspondant avec lequel les relations ne sont que professionnelles.

« J’ai appelé Dr A, mon copain » Dr I

« Donc j’ai mon réseau. Le Professeur M, je l’aime beaucoup comme contact » Dr I « Donc je suis allé voir bah mon correspondant d’imagerie et ami » Dr F

« C’est l’un de mes correspondants viscéraliste » Dr F

« J’avais peut-être un peu travaillé avec elle. On puis euh on avait fait des réunions d’information,

donc elle savait qui j’étais » Dr H

« Je suis allée voir une copine [médecin] « écoute, je voudrais pas me plaindre mais je suis vraiment

anormalement fatiguée, il y a un truc qui va pas » » Dr H

« Parce qu’on faisait des réunions de conférence enfin des EPU ensemble » Dr L

Aucun lien n’a été recherché pour plusieurs d’entre eux. Soit volontairement, soit par la prise en charge ne laissant pas l’opportunité de choisir.

« Je ne l’ai pas choisi, c’est celui qui pouvait me prendre ce jour-là » Dr L

« C’est vrai que ça m’embête d’aller voir quelqu’un que je connais trop bien ici » Dr L « C’était quelqu’un que je ne connaissais pas » Dr A

« Je suis arrivé à l’hôpital le matin, 9h du matin, j’étais exténué. Je me dis « il faut que je vois

quelqu’un », mais qui ? Et de toute façon, tout s’est enchainé. J’avais même pas le temps de téléphoner pour moi, mais j’aurais pas laissé la journée passer sans en parler à un médecin […] Et puis… lui est arrivé. J’ai encore le souvenir de le voir au bout du couloir et de me dire « ouf » » Dr G

« La troisième, elle était venue se présenter parce qu’elle créait sa clientèle dans le quartier. Donc

voilà, c’est le hasard en fait. Bon, le contact était bon mais comme il peut l’être en cinq minutes » Dr

E

« Il était de garde, et je ne pensais pas voir de gynéco, je pensais que ça serait l’interne, juste voir

l’interne, faire l’écho et puis voilà » Dr J

En d’autres circonstances, le choix a été soumis aux critères d’urgence.

3.5.1.2. Les critères de choix

Pour plusieurs médecins, les recommandations fournies par un autre confrère ont porté la décision du correspondant.

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« Elle m’obtient rapidement un rendez-vous avec un chirurgien » Dr L « C’était une relation de mon radiologue » Dr F

La facilité d’organisation est invoquée une fois, le médecin profitant de son jour non travaillé dans la semaine.

« Donc je faisais les consultations le vendredi, quand je ne travaillais pas, avec le Pr M » Dr I A trois reprises, le médecin est choisi pour ses qualités professionnelles.

« C’est un chirurgien qui avait une excellente réputation pour tout ce qui est chirurgie générale » Dr D

« J’ai trouvé un spécialiste de la thyroïde parce que c’est délicat. Moi-même j’ai participé à de

nombreuses thyroïdectomies, hein, en tant qu’assistant, hein, je me suis rendu compte qu’entre les parathyroïdes et le nerf récurrent, déjà… c’est une zone à risque » Dr F

« - Et vous l’avez choisi lui parce que ? (question de l’enquêteur) - C’est un professeur » Dr I

La notion de confiance n’est revenue que deux fois. « J’avais confiance en ce qu’elle me disait » Dr H « Bon finalement, j’avais confiance en lui » Dr I

« Si j’ai un problème de santé, je m’adresse à un médecin en qui je… j’ai confiance et je vais lui

donner ma confiance, et je suis ses prescriptions » Dr I

3.5.1.3. Le refus du suivi ou de soins par ce médecin

La première raison évoquée est le comportement lors de la première consultation qui n’a pas été apprécié.

« Surtout quand je suis sortie, je me suis dit « mais euh, il ne m’a même pas fait asseoir, il m’a fait

directement allonger sur la table et m’a dit « il y a un ganglion » tout de suite, pfff redouche froide. « Euh…bon on va quand même essayer de d’enlever que la tumeur et on verra » « Le chirurgien que j’ai vu en consultation, c’est pas lui qui m’a opérée. En fait, j’ai préféré que ce soit quelqu’un d’autre » Dr A

Un autre médecin relate le passage par trois spécialistes avant de trouver celui qui lui correspond. « J’ai essayé trois psychiatres et la troisième était la bonne je pense » Dr E

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« J’ai un premier chirurgien ici au téléphone, le Dr M, qui me dit il faut mettre une vis, bon. Euh…

J’appelle mon ami à S qui me dit « ah non la vis, ça n’ira pas, il vaut mieux mettre une plaque en titane ». Bon finalement, j’avais confiance en lui » Dr I

3.5.2. De la structure 3.5.2.1. La distance

Une vraie réflexion a incité à se tourner vers tel établissement de santé, en particulier. Avec l’éloignement comme critère principal pour l’un des participants, l’objectif était de rester discret sur la pathologie.

« Ça me gênait que quelqu’un d’ici soit au courant de mon problème de santé » Dr D.

A l’inverse, pour d’autres, il n’y a pas eu de réelle réflexion sur le lieu : il s’agissait d’être pris en charge au plus près.

« Aux urgences du P, c’est juste à côté » Dr I

« J’ai été hospitalisé à l’hôpital de la ville de mes parents, parce que j’étais chez mes parents » Dr D

3.5.2.2. Le refus d’une structure

Pour l’un des médecins, le choix s’est imposé par le refus d’une autre structure. « Je voulais pas aller au CHU, je préférais aller au CHR » Dr H

3.5.2.3. L’absence de choix

Dans le contexte de l’urgence, il est mentionné trois fois que la structure d’accueil a été imposée par les secours.

L’absence de choix est à relever car la prise en charge de certaines pathologies ne s’effectue que dans une structure hospitalière, à moins de s’éloigner drastiquement.

3.6. Le diagnostic

3.6.1. Qui pose le diagnostic ? 3.6.1.1. Le médecin lui-même

A trois reprises, c’est le médecin généraliste lui-même qui pose le diagnostic qui sera affirmé par la suite.

« Nodule du testicule égal cancer donc je savais très bien que j’avais un cancer. Immédiatement, j’ai

su que j’avais un cancer » Dr D

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« Et à ce moment-là, il y a une glace près des toilettes et je vois ma tête. Et là je fais le diagnostic.

Euh… Intoxication au CO » Dr G

L’idée assez précise du diagnostic est évoquée.

« Quand on est médecin traitant soi-même, qu’on sait déjà un peu ce qu’on a, je savais que j’avais un

peu… un truc de type rhumatismal » Dr I

« J’ai cherché des trucs médicaux, enfin organiques […]De toute façon, c’était assez évident que

c’était dans le psy » Dr E

Les hypothèses diagnostiques très probables sont avancées. « Moi j’ai tout de suite vu que c’était le cancer quoi » Dr L

« J’en ai parlé à la pneumologue au cours d’une réunion comme ça un soir où c’était le sujet. Je lui ai

dit « bah moi effectivement j’ai ces petits problèmes là » » Dr L

3.6.1.2. Le confrère

Pour certaines pathologies, il a fallu avoir recours au médecin d’une autre spécialité pour découvrir le diagnostic ou l’affirmer, que ce soit au travers d’une consultation ou de résultats d’examens complémentaires.

« La psychiatre a dit que je faisais un burn out » Dr E « La sage-femme me dit que le col est trop court » Dr I

« - Et pour M, qui a fait le diagnostic ? (question de l’enquêteur) - Euh le gynéco, oui. A l’écho » Dr K

« Le mec du labo m’appelle et me dit « tu devrais me renvoyer une ordonnance d’anticorps parce que

ta thyroïde, là ça va pas » Dr H

« Il est venu me voir le soir, il est venu les épaules tombantes comme ça, Dr G qui est un type très

gentil, qui était certainement très embêté de m’annoncer ça » Dr C

« J’ai mon rendez-vous classique, ça devait être euh… du 6ème mois, donc j’y suis allée, je suis allée

à mon rendez-vous. Rendez-vous de contrôle et là le sage-femme me dit que le col est trop court » Dr J

« J’avais vraiment un truc, un gros nodule là, donc je suis allé voir bah mon correspondant

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4. Le vécu