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7. Les répercussions 1 Avec les patients

7.2. L’organisation du travail

7.2.1. Les activités professionnelles 7.2.1.1. Reprise du travail

Si pour l’un d’entre eux, reprendre le travail était clairement l’objectif, deux n’en avaient pas envie. « Puis j’avais pas envie de reprendre, surtout j’avais pas envie de reprendre » Dr A

« Moi, j’avais pas du tout envie de bosser plus » Dr E « La reprise du boulot, c’était un but » Dr C

7.2.1.2. Modifications des activités professionnelles

L’un des médecins, exerçant une activité de médecin des pompiers, explique avoir arrêté les sorties suite à sa pathologie.

« Je ne pouvais plus me déplacer, donc fallait pas faire les urgences non plus, là ça aurait pu être…

Aller sur une urgence et faire une douleur thoracique, ça complique tout » Dr B

Un médecin a profité d’une opportunité pour quitter son cabinet une fois par semaine, et entamer une nouvelle activité.

« Et en fait l’idée, c’était d’avoir une journée, ou une demi-journée, parce que le temps est très très

partiel, aux appartements thérapeutiques en tant que médecin coordinateur, et du coup ça m’a permis à m’autoriser à ne pas travailler une journée […] ça a été euh l’opportunité de décrocher un peu […] ça fait du bien. C’est ma récré » Dr H

Le choix du salariat s’est imposé pour l’un des médecins.

« Je ne faisais plus de remplacements, ça avait été trop galère, ah oui, j’étais revenue aux urgences » Dr K

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L’un des médecins s’est résigné à fermer son cabinet du fait de la durée prévue de son arrêt de travail. « Si elle avait pu me remplacer plus longtemps, je l’aurais gardée, ça m’aurait permis de garder mon

cabinet en activité, ça me permettait d’avoir non pas une porte de sortie mais de retour. Et elle voulait s’arrêter et retourner sur Paris. Et puis je n’ai retrouvé personne. J’ai mis des annonces je n’ai trouvé personne. A la limite, pour moi, comme au bout de 6 mois, je savais vraiment que je n’allais pas reprendre… » Dr E

L’un des médecins explique son choix de poursuivre son activité à la suite de sa maladie.

« Moi je ne saurai pas faire autre chose que de la médecine générale […] Mais je ne me voyais pas

faire autre chose, envisager une autre activité, ou arrêter » Dr C

7.2.1.3. La retraite

Trois médecins ont anticipé leur retraite ou pensent le faire.

« Et puis là on m’a refait une coro et on m’a remis un autre stent. Là j’ai arrêté enfin j’ai décidé

d’arrêter parce qu’en fait, quand on est au cabinet, il y a une charge de travail énorme. Et puis M, je ne savais pas comment ça allait tourner. Comme il y avait un type qui proposait de s’installer... En fait il a mis 2 ans avant de se décider mais... Donc j’ai arrêté, j’ai pris une préretraite si on peut dire. C’était donc au mois de février et j’ai pris la préretraite euh au 1er avril quoi » Dr B

« 67 ans, je vais avoir 61 ans, je me pose la question d’arrêter à 65 ans » Dr A

« Je ne pensais la prendre que fin 2020. Je vais peut-être la prendre plutôt fin 2019. Je me suis

renseigné, finalement je ne toucherai pas grand-chose de plus en faisant jusqu’à 2020. Je me suis aperçu que finalement, il faut profiter de la vie. On peut avoir comme ça, du jour au lendemain, une tuile qui vous tombe dessus. On ne sait pas ce que l’avenir nous réserve. Je vais profiter un peu de quelques années de retraite » Dr L

La retraite est vue de façon très négative par l’un des participants.

« Moi je veux conserver mon statut socio-professionnel, parce que retraité, c’est peut-être pas une

insulte comme fonctionnaire mais c’est très péjoratif pour moi […] et puis au-delà de ça, ça sera le début de la fin, alors c’est pas enthousiasmant » Dr F

« Le plus tard possible, le plus tard possible parce que c’est ce que je dis aux patients qui en voyant

mon âge, me disent « tatata » « écoutez, tant que je serais en état, je continue » » Dr F

L’un des médecins retraité évoque son sentiment face à sa retraite.

« Et puis évidemment, il y a beaucoup de regrets, de souvenirs en commun... Beaucoup… « C’était

bien mieux quand vous étiez là » » Dr B

7.2.2. Le rythme de travail

Quatre médecins ont modifié leur rythme de travail en fonction de leur pathologie. Pour certains, de façon importante et pour d’autres plus légèrement.

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« Dès le mois d’octobre, j’ai cherché, je me suis dit, ma chimio n’était pas terminée, je ne pourrais

jamais reprendre comme avant […] Mon confrère ne voulait pas de troisième médecin. Et puis là… Moi je lui ai dit, je n’ai pas le choix, je ne vais pas reprendre à plein temps comme avant, c’est pas possible, je m’en sens pas capable et puis j’ai pas envie, j’ai envie de vivre encore un peu plus. J’ai plus envie que de travailler […] j’ai passé une annonce sur URBAN, pour trouver quelqu’un pour travailler, s’associer » Dr A

Au sujet du burn out : « je cherchais à bosser moins, je faisais bosser mes internes un maximum,

j’avais pris un jour par semaine » Dr E

Au sujet de la fatigue liée au diabète : « je levais le pied le soir, plus tôt… je disais à la secrétaire « ne

prenez plus de rendez-vous, plus de visites et cætera » simplement parce que je ne pouvais plus physiquement, j’étais fatigué » Dr G

« J’aime beaucoup travailler. Donc j’ai du mal à refuser un gamin qui a de la fièvre. Donc je prends

toujours des entre deux, j’en prends un peu moins qu’avant mais j’en prends toujours. Un gamin qui a de la fièvre, l’envoyer à SOS médecins, j’ai du mal » Dr I

En revanche, pour d’autres, le rythme s’est trouvé être le même, voire plus important du fait de certaines circonstances.

« Avec le même rythme. Même un rythme assez soutenu » Dr D

Au sujet de son associé en arrêt maladie : « j’étais obligé de faire le boulot de 2, j’en ai bavé » Dr C « mais j’ai repris le boulot sans me ménager, sans me dire « tu as été malade, fais gaffe » » Dr C « Parce que en fait je travaillais dur encore » Dr B