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C HAPITRE DEUX

3. Une histoire d’amitié volcanique

Dieudonné Sylvain Guy Tancrède Déodat Gratet de Dolomieu est né le 23 juin 1750 à

Dolomieu dans le Dauphiné3. Son père le fait admettre dans l’ordre de Saint-Jean de

Jérusalem4 à l’âge de deux ans, moyennant 6200 livres. Mais pour être reçu comme aspirant

chevalier, sa famille doit prouver la noblesse de sa lignée. C’est à douze ans que son père lance l’enquête qui prend environ un an. Dolomieu est ensuite envoyé en pension à Paris chez Claude Louis Berthaud jusqu’en 1765, date à laquelle il signe pour intégrer le régiment des Carabiniers. Il a quinze ans. L’année suivante, Dolomieu embarque pour Malte et le début de

son noviciat5. En 1777, devenu chevalier de l’ordre, il fait partie de la mission commandée

par le « bailli de Suffren » qui doit escorter le prince Camille de Rohan jusqu’au Portugal.

L’armada fait escale à Toulon fin décembre 1777, il a alors vingt-sept ans et Faujas trente-six quand ils se rencontrent.

L’introduction au volcanisme

Dans ses notes de captivité, écrite à l’eau cendrée entre les lignes d’un ouvrage de son ami Faujas, Dolomieu précise que c’est ce dernier qui l’a « introduit à l’étude des volcans ». Alfred Lacroix en 1921 reprend dans une note sur Faujas le même type de présentation en le

présentant comme « initiateur de Dolomieu dans l’Étude des volcans6 ». Cette formule est

réutilisée en 2005 par Philipe Grandchamps dans son article sur la place de Dolomieu dans

1 Barthélemy FAUJAS DE SAINT-FOND, « Voyage de Montélimar à Toulon », op. cit., p. 65r et 65v. 2

Déodat de Dolomieu (1750-1801) : Philippe JAUSSAUD, Édouard-Raoul BRYGOO et MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE (dirs.), Du jardin au muséum en 516 biographies, Paris, Publ. Scientifiques du Muséum National d’Histoire Naturelle, coll. « Archives / Muséum National d’Histoire Naturelle », 2004, p. 188 à 190. 3 Commune proche de la Tour-du-Pin.

4

L’ordre de Malte.

5 Thérèse CHARLES-VALLIN, Les aventures du chevalier géologue Déodat de Dolomieu, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, coll. « L’empreinte du temps », 2003.

6 Alfred LACROIX, Déodat Dolomieu, Membre de l’Institut National (1750-1801). Sa correspondance - sa vie aventureuse - sa captivité - ses œuvres, op. cit., p. 48.

l’enseignement au début du XIXe siècle1 : « c’est à l’époque où paraissait son monumental ouvrage sur les Volcans éteints du Vivarais que Faujas de Saint-Fond initia Dolomieu aux études sur les anciens volcans et que ce dernier débuta alors, comme géologue, par la découverte des roches volcaniques de Lisbonne ». On voit que l’auteur sent bien la temporalité de la relation entre les deux hommes, mais on a encore peu de précisions.

Cette initiation commence donc le 22 décembre 1777 dans une auberge de Toulon. Les deux savants se voient plusieurs fois pendant la semaine passée dans le port. Le 23 décembre, Faujas est invité chez le chevalier d’Angos officier du régiment de Navarre pour le dîner. Faujas insiste sur le fait d’avoir « beaucoup parlé d’Histoire naturelle » et surtout d’avoir

« passé une soirée fort agréable avec luy2 ». Dans cet extrait Faujas orthographie une seconde

fois de travers le nom de son jeune confrère en « d’olomieux », preuve qu’il ne connaît pas

encore bien le chevalier3.

Dolomieu et Faujas se croisent également sur le bâtiment de Suffren où le jeune

chevalier fait don d’objets à son nouvel ami dont « un fongus malitensis4 » qui avait

appartenu au Grand Maître de l’ordre. C’est une espèce de champignon dont les hommes du XVIIIe pensaient qu’il avait des vertus aphrodisiaques. Le Grand Maître de l’ordre de Malte, Pinto Fonseca, avait décidé de fermer l’île en 1744 pour devenir le seul exploitant du rocher où se trouvent les champignons. C’est donc un objet plutôt rare dont Dolomieu fait don à Faujas. Le 26 décembre, on retrouve Dolomieu chez le chevalier d’Angos où il va dîner en présence de Faujas. Les trois hommes décident ensuite de se rendre le long de la mer pour trouver des objets intéressants, dont des schistes. On se doute bien que ces ballades n’étaient pas silencieuses et que les naturalistes devaient échanger des idées et se former au contact des autres. Enfin le 30 décembre, alors même que les bateaux de Malte doivent repartir en direction du Portugal, le mauvais temps permet à Dolomieu d’aller visiter Faujas :

« Mr le chevalier de Dolomieu profita de ce moment pour venir passer quelques heures avec moy, comme j’étois dans la persuasion qu’il étoit déjà loin en mer, j’éprouvois la plus agréable surprise5 ».

On peut considérer que ces quelques rencontres sont pour Dolomieu le moment où Faujas l’a introduit au volcanisme. Chronologiquement, il n’y a pas vraiment d’autres

1

Philippe GRANDCHAMP, « La place faite aux travaux de Dolomieu dans l’enseignement de la Géologie en France au début du XIXe siècle », in J GAUDANT (dir.), Dolomieu et la géologie de son temps, Paris, École des mines de Paris, 2005, p. 144.

2 Barthélemy FAUJAS DE SAINT-FOND, « Voyage de Montélimar à Toulon », op. cit., f. 65v. 3

Cette preuve pourrait paraître un peu maigre au lecteur sceptique, mais ce sont les deux seules fois où Faujas commet cette erreur orthographique. Dans le reste du manuscrit, Faujas rattache de « d » au reste du nom mais en maintenant le « x ». Ensuite il orthographie correctement le nom de son ami.

4 Le fungus malitensis (Linné) ou Cynomorium coccineum aussi appelé champignon ou éponge de Malte. 5

solutions, car le chevalier part ensuite pour le Portugal. Pendant ce voyage, Dolomieu écrit à Faujas quelques lettres relatives à l’Histoire naturelle du pays. Alfred Lacroix qui a retranscrit et publié de nombreuses sources émanant de son nouvel ami, mais la correspondance avec Faujas, conservée à la Bibliothèque Municipale de Grenoble, n’a été que peu étudiée. Pourtant Dolomieu se livre déjà à des observations très fines et qui aident grandement Faujas dans ses propres travaux.

Les lettres de la mission portugaise

Le voyage commandé par Camille de Rohan, cousin du grand maître de l’Ordre de Malte, dure un peu plus de trois mois. Dolomieu y est employé en tant que secrétaire particulier du prince. Pendant son séjour le chevalier a tout loisir de visiter les formations géologiques d‘un pays récemment frappé par le violent séisme de 1775. Grâce aux lettres manuscrites conservées à la Bibliothèque Municipale de Grenoble et celles que Faujas publie dans son livre sur les volcans, on peut reconstituer la mission portugaise du chevalier Dolomieu et comprendre que ses observations ont parfaitement servi les intérêts de son ami Faujas.

Cette lettre est écrite alors que Dolomieu accompagne en 1778 le prince Camille de Rohan dans son ambassade au Portugal. L’armada maltaise fait escale le 10 janvier 1778 à Carthagène et après avoir visité les lieux, Dolomieu envoie le 20 janvier une lettre à Faujas pour lui faire part de ses premières aventures :

De Carthagène, ce 20 janvier 1778.

Combien de fois, Monsieur, je vous ai appelé à mon secours dans l’étude de tous les phénomènes que ce pays présente au naturaliste. Je suis ivre du grand nombre de choses que j’ai vues et que la nature a entassée devant le peuple le moins susceptible de reconnoissance et d’admiration. J’ai fait retenir de votre nom le centre des montagnes où j’ai trouvé les mines les plus abondantes et les pierres les plus précieuses. J’ai vu rassemblées dans le même endroit toutes les productions qui se trouvent dispersées dans les autres pays. En un mot autant je suis dans l’enthousiasme de tout ce que la nature fait pour les Espagnols, autant je suis indigné, par ces mêmes Espagnols, de leur indifférence pour ces productions.

Je suis arrivé à Carthagène il y à dix jours ; après avoir visité l’arsenal et toutes les parties relatives à la marine militaire, j’ai été comme naturaliste reconnoitre les environs de la ville. J’ai trouvé des mines de fer, de plomb, d’alun, d’améthyste, etc. des pierres de toutes les espèces, une entr’autre qui ressemble parfaitement à une production volcanique et qui cependant n’est pas produite du feu. Je vous garde des échantillons. Je me suis enfoncé dans une grotte très fameuse et qui a une étendue considérable ; j’y ai vu de très beaux cristaux, et de la mine de plomb, d’améthystes, des stalactiques curieuses, etc. Vous aurez de tout cela Monsieur, par ce que je me suis fait une douce habitude de penser [f.1v] journellement à vous et je vous mets de moitié dans ma récolte minéralogique.

Toutes les montagnes de Carthagène sont remplies de filons métalliques. Plusieurs même ne sont qu’une masse entière de mines de fer très riches au milieu de laquelle se trouve du plomb. Mais aucune n’a les caractères volcaniques, quoique la forme conique de plusieurs semble l’annoncer. Je les ai par rapport à vous, examinés avec une grande attention et je n’y ai rien trouvé qui put avoir rapport à ce qui fait maintenant l’objet de votre principale étude.

Nous attendons les vents pour partir d’ici, nous irons peut-être à Malaga et à Cadix et alors je vous acquiererai de nouvelles richesses par ce que je rassemblerai pour vous et pour moi. Si je découvre quelques vestiges de volcans, je vous en communiquerai tout de suite les observations. Le Chr de Fay1 a formé un bon commencement de cabinet, il me charge de vous faire ses compliments et de vous dire que lorsqu’il sera assez heureux pour vous rencontrer, il pourra vous parler d’histoire naturelle tout comme un autre.

Je voudrais vous écrire plus longuement parce que j’ai un million de choses à vous dire ; mais je vous écris de St Barbe, où je suis entouré de 50 personnes qui font un bruit affreux et je ne sais même si ce que je vous ai dit jusqu’à présent a le sens commun.

En tout cas vous recevez mon excuse.

[f.2r] J’espère que vous me donnerez de vos nouvelles et qu’il s’établira dorénavant entre nous

un commerce épistolaire que j’entame avec plaisir et qui resserrera de plus en plus les liens de l’amitié que je vous ai vouée. Je finis sans compliments parce qu’ils ne me servent ordinairement qu’a remplacer les sentiments, et que je vous aime trop pour en avoir besoin. Je vous embrasse de tout mon cœur.

Le Chr Déodat de DOLOMIEU2

On voit que le jeune chevalier est plus que satisfait de sa rencontre avec le savant montilien, mais également des productions minéralogiques qu’il découvre dans les environs de Carthagène. Dolomieu est plein d’attentions envers Faujas, il tente d’introduire du Fay, son meilleur ami, lui réserve la moitié de ses trouvailles et il est particulièrement enthousiaste de communiquer ses observations à son nouvel ami volcaniste. Cette posture que prend Dolomieu est assez intéressante, car elle place Faujas dans une situation de mentor. Quand le chevalier dit regarder la minéralogie espagnole par rapport aux études de Faujas, il se positionne comme collaborateur. D’un point de vue purement scientifique, Dolomieu témoigne de la même passion que Faujas pour la minéralogie et semble chercher des produits volcaniques, qu’il ne trouve pas à Carthagène. Mais on sent bien qu’il travaille autant pour lui que pour Faujas et il insère dans cette relation son ami intime, le chevalier du Fay, qui est montré en naturaliste constituant un cabinet. On peut aussi penser que cette lettre est la première de la longue relation épistolaire entre les deux hommes. En effet, nous pouvons lire dans le dernier paragraphe que Dolomieu est dans une posture d’attente vis-à-vis de Faujas Même sa formule de politesse est surprenante et fait penser que cette rencontre à Toulon a pu être plus intense que Faujas ne le laisse entendre dans son journal. En d’autres termes, il travaille pour Faujas, comme Mortessagne avant lui.

D’après la biographie de Dolomieu, l’armada de Malte commandée par le bailli de

Suffren arrive dans le Tage à Lisbonne le 8 février3. Sur place Dolomieu est accaparé par ses

taches de secrétaire, mais se livre tout de même à de nombreuses observations géologiques qu’il décrit dans ses lettres adressées à Faujas. La première véritablement écrite depuis le Portugal est insérée dans Les recherches sur les Volcans éteints, mais l’originale s’est

1 Philippe du Fay, chevalier de Malte, le plus intime ami de Dolomieu. 2 Bibliothèque municipale de Grenoble, Fonds Dauphinois, N.2152-1 3

vraisemblablement perdue. Faujas la date au 23 mars ce qui semble juste, car Dolomieu

insiste sur le fait qu’il se trouve au Portugal depuis « près de deux mois1 ». Cela correspond

bien avec la date d’arrivée du 8 février. Dolomieu, comme promis dans sa précédente lettre, prend le temps d’observer les productions minéralogiques de Lisbonne et cherche à savoir si elles peuvent convenir aux définitions des pierres volcaniques apprises auprès de Faujas. On croirait presque que toutes les recherches qu’effectue Dolomieu sont réalisées pour plaire et entrer dans le système géologique du montilien. Il écrit dès les premières lignes : « j’ai voulu

étudier Lisbonne et ses environs pour vous donner des détails qui pussent vous intéresser2. »,

et il continue plus loin : « vous pouvez affirmer ou détruire ce que j’ai cru entrevoir, & je me soumets entièrement à votre décision ». Plus bas, quand il détaille ses observations sur les basaltes et les volcans des environs de Lisbonne, il précise qu’il le fait en fonction des descriptions que lui en a faites Faujas (à Toulon) et qu’il pourra les ajouter aux volcans qu’il a déjà découverts.

Nous pouvons constater deux choses dans cette lettre. D’abord Dolomieu se place encore en position de subordination vis-à-vis de Faujas, car à chaque observation, il se cache derrière sa modestie et son initiation récente. Mais on voit que son œil est déjà très aiguisé et qu’il s’attache aux recherches minéralogiques avec la même passion que son ami.

La seconde lettre publiée dans l’ouvrage de Faujas est datée du 6 janvier 1778. Mais il est tout à fait impossible que Dolomieu ait pu lui écrire de Lisbonne à peine sept jours après leur dernière rencontre. Le problème de cette lettre ne peut également pas être résolu grâce à l’originale conservée à la Bibliothèque de Grenoble, car elle a été mélangée avec une autre comme faisant partie du même tout et le début a disparu, elle commence à la page numérotée

« 5 » par Faujas3. En effet, que ce soit pour cette lettre ou pour les suivantes, Faujas a

délibérément coupé les passages privés ou personnels pour se concentrer, assez logiquement, sur la minéralogie.

Si on veut tout de même laisser un peu de crédit à la datation de Faujas, on peut alors penser que cette lettre est plutôt du 6 avril. Elle se trouve insérée en tant que « Seconde Lettre » entre la première datée du 25 mars et une troisième du 21 avril, soit une tranche de trois semaines.

Dolomieu commence d’ailleurs en rebondissant sur la précédente : « Je m’aperçois, Monsieur, que je vous ai beaucoup parlé de cette pierre basaltique ; sans vous l'avoir décrite

1 Barthélemy FAUJAS DE SAINT-FOND, Recherches sur les Volcans éteints du Vivarais et du Velay, op. cit., p. 440 et 441.

2 Ibid., p. 440. 3

exactement1. » Le voyageur se livre alors à une description très précise des basaltes qu’il voit dans les environs de Lisbonne et termine encore une fois en demandant des conseils à son initiateur :

D’après ces détails dans lesquels je viens d’entrer, j’ai beaucoup de doutes à vous proposer et de questions à vous faire. D’abord ; est-il bien reconnu que toutes les pierres basaltiques soyent le produit du feu ? Ne se pourroit-il pas que la nature par la voie humide donnât un semblable produit ? Une pierre noire telle que celle que j’ai décrite ci-dessus peut-elle être regardée comme de même nature que les basaltes orgetallisés en prisme ? Ou la cristallisation est-elle un caractère distinctif et nécessaire du basalte ? Peut-on dire qu’une telle montagne soit avec plusieurs autres de nature différente et semble faire masse commune ; et qu’on ne lui voit point de cratère ? Peut-on assurer qu’un volcan a brûlé dans un lieu où on ne trouve ni scories, ni pierres ponces, ni courants de lave, ni pouzzolane ? D’un autre côté, qui autre que le feu pourroit avoir produit dans un pays dont le sol peut être regardé comme calcaire, des pierres vitrifiables dans lesquelles on ne voit point d’arrangements symétriques et qui n’ont point les strati qui caractérisent les produits et les dépôts des eaux ? Qui autre qu’un volcan auroit pu donner des pierres vitrifiables qui portent par leur partie vitreuse et a une espèce de grenat les caractères de certaines laves ? Peut-on regarder autrement que comme secondaire la formation d’une montagne dont la base est appuyée sur une pierre calcaire pleine de testacée ? D’ailleurs la propriété qu’a notre pierre basaltique de se vitrifier sans addition et de se décomposer à l’air pour former une argile ferrugineuse, ne lui est-elle pas commune avec toutes les laves compactes ? Et n’est-elle pas un caractère distinctif et indubitable des productions volcaniques ? C’est à vous, Monsieur à fixer invariablement mon opinion sur tous ces objets et a décider si ce que je crois être une production du feu n’est point le résultat d’une autre opération de la nature2.

On voit bien que Dolomieu est en pleine formation intellectuelle sur le volcanisme et qu’il s’allie aux thèses de Faujas sur cette origine ignée des basaltes. Mais la situation du Portugal le place aussi dans un certain embarras, car il ne retrouve pas exactement le modèle volcanique de l’Italie ou de la France que Faujas a pu lui décrire lors de leurs entrevues toulonnaises. Pourtant dans tout le passage descriptif, et ensuite quand Dolomieu donne ses conclusions on constate qu’il prend de l’assurance et que ses observations sont solides et réfléchies. Et Faujas le sent aussi, car en plus de publier cette lettre, il modifie à la fin du texte un simple mot qui change la posture du savant :

Version Manuscrite : Version imprimée :

« Vous me pardonnerai, Monsieur, mon long bavardage ; mais la nature des faits demendoit tous ces détails. »

« Vous me pardonnerez, Monsieur, mes longs raisonnements, mais la nature des faits dementoit tous ces détails. »

De « bavardage » au singulier, qui déprécie le travail effectué, Faujas préfère « résonnements » au pluriel plus scientifique et ce qui met Dolomieu en position d’observateur éclairé. Cela n’est bien entendu pas seulement une marque de reconnaissance de la part de Faujas qui se sert de ces lettres pour étayer son propos. Raisonnements et

1 Bibliothèque municipale de Grenoble, Fonds Dauphinois, N.2152-4 [f.3r] et dans Barthélemy FAUJAS DE SAINT-FOND, Recherches sur les Volcans éteints du Vivarais et du Velay, op. cit., p. 441.

2

bavardages sont tout à fait opposés. L’un induit une réflexion rapide et frivole, l’autre une analyse scientifique sur des observations.

Le basalte semble en tout cas particulièrement intéresser Dolomieu qui revient sur le