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Les expériences sociables et scientifiques d’un savant mondain

C HAPITRE DEUX

2. Les expériences sociables et scientifiques d’un savant mondain

Entre ses deux excursions au pays des volcans, Faujas est envoyé en mission à Toulon par le comte de Sartine alors ministre de la Marine. Le but premier de ce voyage est de réaliser des expériences sur un nouveau mortier à base de pouzzolane. Cette matière volcanique, tirant son nom de la ville de Pouzzoles, non loin du Vésuve, est en fait une cendre faite de scories décomposées, crachée lors d’une éruption et qui entre parfois dans la

composition de mortiers de construction2. Les mortiers classiques, à base de chaux vives, sont

« aériens », car ils ont la propriété de durcir et de lier lentement à l’air par la fixation du CO2.

1 Marguerite ZIMMER, Histoire de l’anesthésie méthodes et techniques au XIXe siècle, Les Ulis, France, EDP sciences, 2008, p. 393‑394.

2 Alain FOUCAULT, Jean-François RAOULT, Fabrizio CECCA et Bernard PLATEVOET, Dictionnaire de Géologie, op. cit., p. 295.

Le mortier que Faujas propose est « hydraulique », c’est son contact avec l’eau qui enclenche

la réaction chimique du durcissement1. Cette technique, déjà connue en Italie, est utilisée

depuis l’époque romaine et on peut la trouver sur des monuments célèbres comme le panthéon

de Rome2. Le mortier à la pouzzolane est toujours employé dans les constructions maritimes

et Toulon en possède des quantités assez importantes pour ses travaux. Faujas précise même que dans cette ville est employée une recette « habituelle », ce qui prouve que la technique est connue.

La nouveauté réside dans les découvertes que fait Faujas au volcan de Chenavari à Rochemaure, près de Montélimar. Voyant que l’endroit regorge de matières volcaniques et notamment de pouzzolane, il fait alors ouvrir une mine au début de l’année 1777 et dote la France de sa propre pouzzolane. Le royaume peut s’affranchir d’importer des cendres italiennes. Mais le ministre veut d’abord savoir si cette poussière volcanique française est aussi bonne que l’Italienne. Même si Faujas commence déjà à tester son mortier à divers

endroits du Dauphiné, notamment chez lui et chez le Marquis de Geoffre de Chabrignac3, la

couronne souhaite mener une expérience comparative. Si elle réussit, la France pourrait alors se passer d’importer cette terre d’Italie. Faujas, dans son mémoire sur la pouzzolane, publié

seul en 17784, nous informe que le ministre de la Marine lui demande en novembre 1777

d’envoyer des caisses de matériaux pour préparer les expériences.

On ne sait pas exactement comment les travaux de Faujas sont arrivés aux oreilles du ministre, mais quelques sources nous permettent d’y voir plus clair. Dans une lettre du 13 juillet 17775, le comte de Buffon demande à son jeune disciple s’il serait toujours à Paris à son retour de Montbard (fin août début, septembre). Le naturaliste montilien est alors en pleine promotion pour la souscription de son ouvrage sur les volcans. Il croise d’ailleurs des hommes qu’on retrouvera plus tard comme l’évêque d’Agde et le compte de Milly et peut-être

1 Ibid., p. 76.

2 Ciment et béton romain haute performance, bâtiment durable et résistant – Institut Géopolymère,

https://www.geopolymer.org/fr/archeologie/ciment-romain/ciment-et-beton-romain-haute-performance-batiment-durable-et-resistant/. Les calculs sont réalisés dans un second article, nous remercions au passage Benjamin Pelizzari (laboratoire 3S-R) agrégé et docteur en génie-civil pour ses leçons sur les matériaux : Archaeological Analogues (Roman Cements) – Geopolymer Institute,

https://www.geopolymer.org/applications/archaeological-analogues-roman-cements/, consulté le 9 décembre 2016.

3 Les procès-verbaux de ces premières expériences sont publiés dans Barthélemy FAUJAS DE SAINT-FOND, Recherches sur la Pouzzolane, sur la théorie de la chaux et sur la cause de la dureté du mortier..., Paris, Nyon, Grenoble, J. Cuchet, 1778, p. 121 à 126.

4 Ibid., p. 123.

5 Lettre de BUFFON à Faujas, 28 mars 1777, concernant une collection envoyée par Faujas pour le Cabinet. Collection Nadault de Buffon L272, Thierry HOQUET et Pietro CORSI, Buffon et l’histoire naturelle : l’édition en ligne, http://www.buffon.cnrs.fr/?lang=fr.

même Michel Adanson comme le suggère Buffon. Il ne serait pas étonnant que le directeur du Jardin du Roi ait touché quelques mots au ministre de la Marine concernant les travaux de son

nouveau protégé1. Sartine de son côté est en état de guerre, car le conflit entre l’Angleterre et

ses colonies tend le contexte international. En novembre 1777, la couronne décide de garder les ports en alerte. À Brest, l'armada est laissée armée dans la rade par crainte d’une razzia. À

Toulon il faut tenir les troupes occupées2.

Faujas, quant à lui, exécute les ordres du ministre assez rapidement, car il ne s’écoule qu’un mois et un jour depuis la dernière date annotée dans son « Voyage en Vivarais et Velay ». Il nous dit prendre le chemin du retour du Puy vers Annonay le 5 novembre 1777. Le six décembre il reprend la route pour Toulon avec Veyrenc comme dessinateur. De fait, les deux hommes ne se sont finalement pas quittés. Ils partent de Montélimar à trois heures du matin pour embarquer dans la diligence d’Avignon où le bruit et les conversations contraignent les oreilles chastes de Faujas à finir le voyage sur le pont. Faujas, avant d’arriver à Avignon, nous indique que ce trajet de douze heures entre Montélimar et la cité des papes lui coûte pour trois personnes 7lt4s, soit environ 2lt46s par personne. Au passage, Faujas fait dessiner quelques vues à Veyrenc et passe le dimanche 7 décembre à Avignon pour faire du tourisme. Le lendemain, les deux hommes reprennent la route, cette fois en carrosse. Ils font escale à Orgon pour dormir, puis s'arrêtent à Lambesc pour déjeuner avant d’arriver à Aix-en-Provence le soir du mardi 9 décembre 1777. Le jour suivant, ils louent une voiture pour

Toulon. Moyennant 18lt, et font encore deux étapes, une à Roquevaire pour manger et une

dernière à Cuche pour dormir. Faujas et ses compagnons arrivent à Toulon le jeudi onze décembre 1777 après cinq jours de voyage.

Toulon représente plusieurs opportunités pour le naturaliste. D’abord, il doit impérativement se présenter rapidement devant les instances dirigeantes de la Marine, car son procédé expérimental peut lui permettre de devenir le nouveau fournisseur de pouzzolane de la couronne, et dégager des rentes minières intéressantes. Ainsi il doit faire entendre sa voix de savant et d’expert dans ce milieu noble et militaire. Ensuite ce voyage dans son aspect plutôt stagnant, en ce sens qu’il ne fait que très peu de déplacements une fois arrivé à Toulon, lui permet de tisser des liens avec la bonne société locale et de faire des rencontres. Enfin en

1 Nous étudierons un peu plus en détail la relation entre Buffon et Faujas dans le chapitre IV

2 Jacques MICHEL, Du Paris de Louis XV à la marine de Louis XVI : l’oeuvre de Monsieur de Sartine, Paris, Éd. de l’Erudit, coll. « Gens de terre - gens de mer », 1983, vol.II/II, p. 85.

naturaliste, il ne résiste pas au plaisir d’accomplir quelques promenades géologiques dans les environs de son camp de base.

Enjeux et négociations politico-scientifiques

Faujas se présente devant les hauts dignitaires de la marine de Toulon le vendredi 12 décembre 1777. Il est reçu par Paul-Hippolyte de Beauvillier marquis de la Ferté-Saint-Aignan, vétéran la guerre de Sept Ans devenus commandant de la marine de Toulon depuis le

22 janvier 17731 ; par le directeur général de l’arsenal Louis de Fabry2 et par l’intendant de la

Marine Jacques Prévost de la Croix. Faujas, bien que satisfait des politesses de ces influents messieurs, est accueilli avec une très mauvaise nouvelle. Prévost de la Croix informe Faujas que sa pouzzolane vivaroise ne se sera pas la seule à être comparée à l'italienne lors des expériences à venir. En effet, au cours d'une réception chez la marquise de Saint-Aignan, le seize décembre 1777, Faujas apprend que l’évêque d’Agde, Charles François de Rouvroy de Saint-Simon Sandricourt (qu’il avait rencontré à Paris chez le comte de Milly) a bien réutilisé le prospectus de son ouvrage sur les volcans dans lequel il énonce ses découvertes sur la pouzzolane. Faujas nous dit que l'évêque se serait empressé d’acheter des terrains volcanisés près d’Apt dans le but de faire ouvrir une carrière de pouzzolane et d’en tirer profit. L’ecclésiastique s’est ensuite empressé de contacter l’intendant de Marine en lui demandant de dépêcher un ingénieur sur place pour sonder le terrain. Son objectif est de présenter sa pouzzolane à Toulon le plus rapidement possible pour devancer Faujas. De son côté, l’intendant, en plus d’avoir dépêché l’ingénieur de manière privée, tente de tenir Faujas à l’écart pour lui faire rater les expériences. Le naturaliste nous explique qu’il avait contacté Prévost de la Croix pour lui envoyer les caisses de cendres du Vivarais et venir les tester à son retour du Puy-en-Velay. Ce dernier lui répond : « de ne point [se] gêner » et de « venir quand

[il] voudrait3 ». Pour Faujas tout est clair. L’intendant a essayé de l’éloigner de Toulon pour

que l’évêque et lui puissent mener les expériences sur la pouzzolane et écarter le naturaliste : « C’est pourquoy il desiroit que j’arrivasse tard, pour pouvoir faire faire les expériences sur

les pouzzolanes d’Agde, avant de faire les miennes4 ». Le passage entier est assez évocateur

de l’état d’esprit dans lequel peut être Faujas à ce moment-là, car on le voit répéter deux fois les mêmes informations et traiter l’évêque d’intrigant « de métier ».

1

Claude ABOUCAYA, Les intendant de la marine sous l’ancien régime. Contribution à l’étude du département, du port et arsenal de la marine de Toulon, Thèse de Doctorat soutenue le 9 février 1951, Gap, Louis-Jean, 1958.

2 Faujas lui donne le titre de « commandant de l’armement »

3 Barthélemy FAUJAS DE SAINT-FOND, « Voyage de Montélimar à Toulon », 1777, f. 62v. 4

Le lendemain, dix-sept décembre, Faujas se rend à neuf heures chez le marquis de Saint-Aignan pour assister au conseil de la marine. L’enjeu est donc de taille. Faujas doit absolument tenir tête à l’intendant pour faire imposer l’aspect prioritaire de son travail, soutenu directement par le ministre. Le naturaliste décrit assez bien la pièce dans laquelle a lieu la réunion :

Le conseil de la marine se tient dans une grande salle au rez-de-chaussée de la maison de Mr. Saint-Aignan. Il y a au milieu de cette pièce une grande table couverte d’un tapis vert et de sièges tout autour, il y avoit sur la table un gros livre blanc relié pour écrire les procès-verbaux1.

Faujas se fait asseoir à côté du marquis, mais sa chaise est légèrement en retrait. Saint-Aignan commence par lire la lettre du ministre de Sartine comme preuve de la primauté des expériences sur les cendres vivaroises et que ces dernières doivent être faites en présence du principal intéressé. Il occulte donc d’entrée de jeu l’intendant et l’évêque d’Agde. Prévost de la Croix contre-attaque en demandant à l’assemblée que le comité pour l’examen des pouzzolanes du Vivarais éprouve également celles d’Apt. Mais le commandant tient sa position en s’appuyant sur les instructions du ministre. Faujas sort vainqueur de ce duel et l’évêque d’Agde et son complice sont déboutés.

Ce qu’il faut savoir ici c’est que l’administration de Toulon est à cette époque le terrain de luttes entre le commandant et l’intendant. L’ordonnance maritime de 1776 avait alors divisé la gestion des ports du royaume en deux entités. L’une dirigée par l’intendant qui est en charge de l’administration du bureau du magasin général, des chantiers et ateliers, des

fonds et revenus, des armements, des vivres, des hôpitaux et des chiourmes2. Le commandant,

lui, gérait le détail des constructions, du port et de l’artillerie3. De plus, comme l’explique Claude Aboucaya, chaque directeur de « détails » pouvait prendre lui-même des décisions ce qui réduit le travail de l’intendant à une fonction essentiellement consultative. L’épée a supplanté la plume et « en opposition constante, une certaine effervescence régna dans le port,

entre l’intendant et le commandant4 ».

Nous pouvons constater que ce contexte politique plutôt tendu a en fin de compte bien profité à Faujas. Saint-Aignan, à la fin de la réunion, nomme les inspecteurs chargés de mener les expériences comparatives sur la pouzzolane. On remarque que la liste des personnages que

1 Ibid., p. 63r.

2 Ordonnance de 1776, titre 1 article 4, Claude ABOUCAYA, Les intendant de la marine sous l’ancien régime. Contribution à l’étude du département, du port et arsenal de la marine de Toulon, Thèse de Doctorat soutenue le 9 février 1951, Gap, Louis-Jean, 1958, p. 137.

3 Ordonnance de 1776, titre 1 article 11, Ibid.

4 Claude Aboucaya, Les intendant de la marine sous l’ancien régime. Contribution à l’étude du département, du port et arsenal de la marine de Toulon, Thèse de Doctorat soutenue le 9 février 1951, Gap, Louis-Jean, 1958, p. 142.

le naturaliste énonce dans manuscrit1 diffère légèrement de celle du procès-verbal publié dans

son mémoire2.

Tableau 1. Membres de la commission d'étude de la pouzzolane (1777-1778)

Noms cités dans le manuscrit Naf 749 (1777) Noms cités dans le procès-verbal retranscrit dans le Mémoire

sur la Pouzzolane (1778)

M. le Chevalier d’Albert : capitaine de vaisseau M. Lombard M. de Broades M. le Chevalier d’Albert

M. de la Clue M. Saint-Hippolyte M. Vidal de Lery M. Champorcin M. Verrier : ingénieur en chef M. d’Albert de Rions

M. de Broades M. de la Clue M. Vidal de Lery

Verrier et Paul

Le lundi 22 Faujas est convoqué à l’arsenal pour commencer les tests sur les pouzzolanes. Il en avait préalablement envoyé deux types : une rouge et une grise, toutes deux du Vivarais. Il est reçu dans le bureau du chevalier d’Albert et effectue quelques épreuves chimiques à petite échelle pour comparer le degré de similitude entre la pouzzolane italienne et la Vivaroise. Il n’est précisé, ni dans le manuscrit ni dans le mémoire, quelles expériences Faujas a mené pendant cette journée. Pourtant les commissaires semblent satisfaits et décident de continuer et de faire éprouver le contact de la mer aux mortiers créés avec les trois types de pouzzolane présents. Le mémoire ajoute une petite précision en cela que les commissaires pèsent les trois terres dans un pied de cube et constatent que la pouzzolane rouge est plus légère que les deux autres.

Le mercredi 24 décembre 1777, Faujas retourne à l’arsenal pour préparer les mortiers à base des trois pouzzolanes. Les commissaires se rendent au bureau de l’ingénieur des fortifications où se trouvent les terres et le matériel. Ils érigent trois caissons qu’ils remplissent avec les mortiers préparés (d’après Faujas) « comme à l’accoutumée ». La recette est détaillée dans le procès-verbal de façon précise :

Douze parties de Pouzzolane, Six parties de gros sable non terreux, Neuf parties de chaux vive bien cuite, Seize parties de blocaille,

Et la quantité d’eau douce nécessaire pour éteindre la chaux & lier le ciment3.

Faujas ne donne que très peu de précisions sur l’expérience en tant que telle. Mais le procès-verbal mentionne que la pouzzolane rouge du Vivarais, étant plus grasse, pouvait permettre de réduire l’apport de chaux vive et donc économiser un élément essentiel du

1 Barthélemy FAUJAS DE SAINT-FOND, « Voyage de Montélimar à Toulon », op. cit., f. 63r.

2 Barthélemy FAUJAS DE SAINT-FOND, Recherches sur la Pouzzolane, sur la théorie de la chaux et sur la cause de la dureté du mortier..., op. cit., p. 108 à 110.

3

ciment commun. Enfin après un repos de six heures, les caisses de mortier liées à des coupes de pierres sont plongées dans l’eau du port « dans le bassin de l’arsenal, au sud du pavillon

des peintres1 » et ce, nous dit Faujas, pendant quatre ou cinq mois.

Juste avant de partir pour Marseille, le 31 décembre 17772, Faujas récupère une copie

du procès-verbal des expériences, signé de la veille par quelques personnes supplémentaires. C’est ce document qu’il insère tel quel dans ses Recherches sur la pouzzolane, comme une justification de plus à l’utilité de ses travaux.

Toulon comme camp de base vers des balades géologiques

Pendant son séjour, Faujas ne se contente pas de réaliser des expériences et de résister à un odieux complot. On a pu voir que les différentes réunions et sessions ne sont pas consécutives et en bon naturaliste, Faujas profite de son temps libre pour aller visiter les environs de la cité portuaire.

Au cours du trajet d’aller, Faujas commence déjà à observer et à récolter les productions minéralogiques qui se trouvent sur sa route. C’est peut-être pour cette raison qu’il décide de prendre un carrosse plutôt qu’un coche pour se rendre d’Avignon à Toulon. Le coût du transport est bien plus élevé, mais la liberté d’action est aussi plus importante. Le 8 décembre, il s’arrête en chemin ramasser des variolites un peu après le passage de la Durance. Le 9 entre Orgon et Lambesc, il découvre des fossiles de pholades (coquilles bivalves

creusant des trous dans les rochers pour s’y réfugier3) et un « gland de mer » ou balanus (petit

crustacé s’accrochant aux rochers et s’entourant de plaques de calcaire4). Le mercredi 10,

entre Aix et Cuche, Faujas visite des carrières de charbons où il trouve encore quelques fossiles d’huîtres et récupère des morceaux de calcaire incrustés d’éclats de charbon. Le lendemain, vers le village du Beausset, Faujas se rend compte que la route est parsemée de petits cailloux roulés de pierres volcaniques, indiquant la présence d’un volcan dans les environs qui aurait craché ces pierres ensuite transportées vers lui. Le naturaliste décide de descendre de voiture pour y voir plus clair. En avançant, Faujas constate que la rivière du

Venau5 regorge de productions volcaniques. Faujas se trouve certainement entre Évenos et

Ollioules. Il nous informe en effet être à environ deux lieu de Toulon, si on suit les courants

1 Ibid., p. 110.

2 Barthélemy FAUJAS DE SAINT-FOND, « Voyage de Montélimar à Toulon », op. cit., f. 61v. 3

Alain FOUCAULT, Jean-François RAOULT, Fabrizio CECCA et Bernard PLATEVOET, Dictionnaire de Géologie, op. cit., p. 281.

4 Ibid., p. 37.

5 Nous n’avons pas réussi à retrouver de quel ruisseau il s’agit exactement, peut-être un ancien affluent de la Reppe.

des rivières qui partent du volcan d’Évenos pour se jeter dans la Reppe. En tout cas le naturaliste est particulièrement intrigué par ses découvertes, car il ne semble pas connaître le terrain. Avant d’arriver à Toulon il s’étonne du paysage offert par les gorges d’Ollioules qu’il attribue justement à l’action des eaux.

Faujas doit attendre le vendredi 19 pour pouvoir retourner à Évenos. Il est accompagné par Herbert et Buret qui avaient vraisemblablement parlé du volcan à Guettard. Ce dernier avait dédaigné (d’après Faujas) le visiter. Faujas, qui passe voir le cabinet de Buret, est décidé à occuper son temps libre le 14 pour augmenter ses connaissances de la région. Il est également en compagnie de deux officiers, un de Navarre, l’autre de Piémont.

Après avoir parcouru les Gorges d’Ollioules, la troupe monte à Évenos, qui est construit sur une véritable masse volcanique située au milieu d’un paysage calcaire. Quand on regarde l’actuelle carte géologique de la région, on remarque une coulée de lave allant du Rocher de l’Aigle et descendant jusqu’à Fort Pipaudon. Faujas constate à Évenos que le château comme les maisons sont tous faits de roches volcaniques certainement extraites des environs. Il remarque également des traces de batailles sur le château. Leur particularité est que les boulets de canon tirés contre la place n’ont fait que la trouer sans