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De Grenoble aux Écrins, la première promenade géologique

P REMIER CHAPITRE

2. De Grenoble aux Écrins, la première promenade géologique

L’année 1775 est marquée par l’apparition des premières sources concernant les voyages géologiques de notre naturaliste. La Bibliothèque nationale de France détient une compilation de divers manuscrits de voyages dans les Alpes et dans le midi que Faujas commence à écrire à partir de cette même année.

Une des premières excursions connues de Faujas de Saint-Fond se déroule dans le

massif de Belledonne dès juin 17751. C’est par le biais de Dominique Villars2 et de

Jean-Étienne Guettard3 qu’on sait que Faujas parcourt les environs de Grenoble4. Parti le 10 juillet

1775, Faujas gravit les routes menant à Allevard dans le but de monter jusqu’à Prapoutel puis aux Sept-Laux. La troupe peut alors contempler la vallée de la Maurienne et, en redescendant, visiter Pontcharra. Ensuite elle s’attaque au massif de la Chartreuse où elle écume les

sommets les plus connus comme le Petit Som, Grand Som, le Charmant Som5. Le groupe de

savants passent au monastère de la Grande Chartreuse, puis à Saint-Laurent-du-Pont. Ceux-ci traversent ensuite le Guié-vif pour longer la frontière avec la Savoie et enfin redescendre à Voiron puis dans la vallée de l’Isère à Saint-Égrève avant de rentrer à Grenoble le 24 juillet 17756.

1 Le 3 juin 1775, Faujas et Guettard se trouvent encore à Montélimar. Guettard écrit à Séguier qu’ils s’affèreront à lui communiquer les productions florales des Alpes pendant leurs exécutions. BnF, NAF 6568, fol. 52-53 2

Dominique VILLARS, Histoire des Plantes du Dauphiné, Grenoble, chez l’auteur, 1786, vol.1. 3 Jean-Étienne GUETTARD, Mémoires sur la minéralogie du Dauphiné., op. cit.

4 Concernant les explorations alpines de Guettard et Villars, voir : Grégoire BESSON, La découverte des montagnes du Dauphiné au tournant des Lumières (1760-1820), Mémoire sous la direction de Gilles Bertrand, UPMF, Grenoble, 2011.

5 Entre Saint-Christophe-sur-Guiers, Saint-Laurent-du-Pont et Saint-Pierre-de-Chartreuse, non loin du monastère de la Grande Chartreuse.

6 Guettard a également laissé son itinéraire de Voyage dans les « Itinéraires empruntés » de son ouvrage sur le Dauphiné, pages 12 à 15 (numérotation à partir du chapitre « Itinéraires empruntés »).

Première étape : de Grenoble à Briançon

Faujas, accompagné de Villars, de Guettard, de Liotard (botaniste) et de Margot Duvernay (ingénieur géographe), repart de Grenoble le premier août 1775 avec l’intention de découvrir le massif des Écrins. Le groupe prend donc la route de l’Est en direction d'Eybens, puis Vizille, dans le but de remonter le lit de la Romanche jusqu’à Bourg d’Oisans puis Huez. Faujas dès le début de ce premier manuscrit de voyage adopte un style d’écriture qu’il garde jusqu’au dernier. Ses journaux s’articulent autour de ses journées et il y décrit avec plus ou moins de précision, les informations importantes qu’il pourra réutiliser par la suite. Faujas commence toujours par énoncer son itinéraire, puis il commente ce dernier avec ses observations géologiques :

Au village d’Eybens à une lieue de Grenoble, schistes. À Tavernolles schistes et cailloux roulés. Aux Angonnes cailloux roulés dont plusieurs de granite et d’autres schistes. À Herbeys schistes et cailloux roulés. Toute la décente des alberges qui est le long est de schiste1.

On le voit parfaitement, chaque étape du trajet est augmentée d’une analyse des minéraux présents sur chaque site, ce qui colle bien avec sa vision cartographique de l’étude des montagnes. Notons également que s’agissant de cette partie du voyage, Guettard fait les

mêmes analyses que Faujas sur le même itinéraire2. On peut imaginer que les savants ne sont

pas vraiment seuls face à la nature, mais que leurs observations peuvent sont à discussions. On peut alors penser que Faujas, encore relativement jeune, suit et note les idées de Guettard, plus reconnu et expérimenté. Ce voyage fait aussi figure de formation pour l’apprenti naturaliste.

Après Vizille et les zones habitées, le petit groupe remonte le lit de la Romanche. Faujas explique aux hypothétiques lecteurs comment les crues et les éboulements ont créé des bassins d’eau retenue jusqu’à Bourg d’Oisans. Il s’attarde bien entendu sur la minéralogie des lieux et se plaint de la difficulté de voyager dans un terrain si accidenté. Les hommes se rendent ensuite à la Garde puis à Huez. Sur le chemin, Faujas est particulièrement attentif aux carrières à ciel ouvert. On ne sait pas combien de temps prend l’ascension, mais le minéralogiste explique qu’il « entra dans toutes les fosses » des mines de cristal de roche sur

fond de schistes et de pierres ollaires3 qui longent le chemin. On apprend aussi que les locaux

exploitent ces « filons de quartz blanc » pendant l’hiver pour augmenter leurs maigres revenus.

1 Barthélemy FAUJAS DE SAINT-FOND, « Voyage dans les Alpes », op. cit.

2 Jean-Étienne GUETTARD, Mémoires sur la minéralogie du Dauphiné., op. cit., p. 12.

3 Roche très tendre appelée aujourd’hui stéatite ou pierre à savon. Ollaire vient du latin ollare signifiant « faire des pots ».

D’Huez, le 9 août 1775, Faujas part pour Brandes où se trouvent les ruines d’anciennes carrières d’argent. Pendant sa promenade sur le plateau, il s’étonne de la pauvreté des pâturages. Il semble assez concerné, voire ému par les conditions de vie particulièrement difficiles des habitants des environs qui ne peuvent apparemment couper au plus beau de l’été

que cinq quintaux1 de foin par journée de travail. Faujas, accompagné du curé d’Huez, fait

une visite plutôt poussée du site de Brandes. Il scrute ses maisons de granite qu’il ne manque

pas de mesurer2, son ancien château de granite, son église de granite et son bénitier de granite

que le curé d’Huez a fait descendre de Brandes pour les baptêmes. Tout ce village, note-t-il, est construit avec le même granite et lié simplement par de la terre, car cette région ne possédant pas le calcaire nécessaire pour faire de la chaux est contrainte de trouver d'autres mortiers. Il est intéressant de constater ici que si Faujas note et décrit assez fidèlement le paysage pittoresque qu’il a sous les yeux, le plus important pour lui reste les matériaux et les techniques de construction des bâtiments. Il enchaîne lui-même rapidement, comme pour couper court à l’étude archéologique dans laquelle il s’était lancé juste avant :

Mais ce qu’il y a d’intéressant ici, ce sont les restes des anciennes mines qui existoient auprès de ce village qui devoit être peuplé de mineurs selon toutes les apparences. Les débris de ces mines annoncent des ouvrages prodigieux3.

Avec cette phrase, on retrouve rapidement le savant plus prompt aux sciences qu’à la

contemplation4. Il étudie, mesure les galeries des carrières de Brandes5 et remarque la

présence de quartz et d’argent avant de repartir et de monter à la « Grande Cristallière » située à trois heures de marche des ruines.

Il faut bien se rendre compte que le site de Brandes, aujourd’hui ouvert au public et facile d’accès, se trouve tout de même à 1830 mètres d’altitude et que la région est alors enneigée près de six mois par ans. Le simple fait que Faujas nous explique qu’il doit encore faire trois heures d’ascension, dans des conditions apparemment difficiles pour le jeune homme qu’il est, montre que le lieu ne devait pas être aussi fréquenté :

il faut monter pendant une heure et demie par un chemin des plus rapides et des plus escarpé sur la montagne nommée la petite Herpie […] de la petite Herpie on monte encore pendant deux heures et un quart à pied, par un chemin horrible, tantôt parmi les neiges tantôt parmi des masses de rocher ruinés, tantôt il faut escalader des murs de rocher au bout desquels on voit des

1 Soit environ 244,7kg.

2 Dix-huit pieds de large par trente-six de long, soit 5,847m sur 11,694m, soit environ 68,37m2. 3 Barthélemy FAUJAS DE SAINT-FOND, « Voyage dans les Alpes », op. cit., p. 10v.

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Pourtant il semble s’intéresser à l’histoire de Brandes car il étudie les chroniques et les archives locales dans le but de se faire une idée de l’évolution du village. Toutefois cela ressortira assez peu dans son Histoire Naturelle du Dauphiné.

5 « Des entonnoirs de dix-huit pieds de diamètre sur trente de profondeur » soit 5,84 mètres de diamètre sur 9,745 de profondeur soit 56m2.

précipices effrayants ; on parvient enfin, non sans peine à la partie qu’on nomme la grande cristallière1.

Faujas parle certainement ici de deux sites, situés plus en altitude, la Charbonnière à environ 2300 mètres et l’Herpie à 2700 mètres. En nous basant sur ces hypothèses, le naturaliste aurait alors parcouru près de cinq kilomètres et 900 mètres de dénivelés. Quoi qu’il en soit, Faujas est particulièrement ravi par ce qu’il trouve en haut de cette montagne. Il développe son analyse sur presque deux pages en expliquant la formation des quartz qui composent ce lieu. Des résidus de calcaires soudent les roches entre elles dont la présence est certainement due à l’abondance d’eau sur le site. En fin de journée, Faujas et ses compagnons redescendent sur Auris pour y dormir. Le lendemain (10 août), ils reprennent leurs mulets pour se rendre à la Grave et visiter les glaciers situés à quatre heures de route2. Enfin ils couchent à la Grave dans une auberge malpropre avant de se diriger au sud, vers Briançon.

Briançon, premier camp de base des naturalistes

Après trois jours de repos, ils reprennent la route pour visiter les alentours de la ville. Ils s’intéressent d’abord aux fortifications environnantes. Faujas en profite pour analyser les roches qui composent les forts. C’est un trait assez récurrent chez les minéralogistes. Que ce soit à l’état naturel ou dans des constructions humaines, les sciences de la terre permettent de rationaliser les techniques de maçonnerie et aussi d’art.

Le 17 août, Faujas, Liotard et Duvernay se séparent de Guettard (qui se rend par la

route à la frontière), pour retourner au nord, dans le but de visiter les environs de Névache3.

Ils remontent le lit de la Clarée en parcourant un paysage fait de calcaires et de schistes, puis après avoir vu Névache, ils prennent le chemin du sud pour retourner au Monêtier. Le lendemain, au lieu de rentrer à Briançon, ils décident de continuer leur route le pour se rendre à Vallouise en passant par le col de l’Eychauda. Faujas le décrit avec beaucoup de précision et le col de 1775 paraît assez proche de ce que le randonneur peut encore voir. Cette route escarpée dans « la pelouze » ressemble à s’y méprendre au Pas de l’Âne, un chemin à flanc de colline que l’on empreinte pour se rendre au lac de l’Eychauda.

Le naturaliste prend apparemment beaucoup de temps pour observer les alentours du lieu et en particulier le lac d’altitude, un bassin d’eau claire au centre du col à 2514 mètres. Il fait quelques des tests chimiques sur place pour analyser la composition des sédiments du lac.

1 Barthélemy FAUJAS DE SAINT-FOND, « Voyage dans les Alpes », op. cit. 2 Certainement les glaciers de l’actuelle Alpes d’Huez.

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Il est ici intéressant de noter que, malgré la primauté que le récit de voyage de Faujas donne aux principaux personnages, les savants ne courent pas seuls les routes. Il leur faut transporter

leurs instruments et les divers produits nécessaires aux analyses des pierres et des sols1. C’est

d’autant plus vrai que Duvernay est géographe et que son rôle est avant tout de faire des relevés des lieux, dans le but de parfaire les connaissances topographiques des Alpes. Faujas, de son côté, utilise à plusieurs reprises des produits sur les roches qu’il trouve en chemin. Il est d’ailleurs fort probable que les jours de repos aient été également consacrés à tester la

résistance des minéraux à divers acides. Ce procédé d’analyse permet aux savants du XVIIIe

siècle de dresser des catégories de roches plus précises si elles avaient été basées que sur de simples observations.

Il faut quatre heures et demie à la troupe pour descendre jusqu’au village de Vallouise situé à environ 10 km au sud, soit huit heures de marche au total. Donc si on en croit le naturaliste, qui nous dit être arrivé à Vallouise à treize heures trente, la troupe quitte Le Monêtier vers cinq heures trente du matin et aurait marché environ 19 km. De Vallouise, le petit groupe part étudier les alentours avec pour but de reconnaître les productions locales, dont un plâtre apparemment fameux, de l’ardoise et surtout une carrière de marbre blanc veiné de rouge. Faujas constate que ce marbre a même été utilisé pour construire l’église de Vallouise. En note, le naturaliste ajoute que la mine de fer de Vallouise peut alors tirer cinquante livres du métal par quintal de cristal de roche. Après cette excursion dans les environs de Vallouise, les naturalistes rentrent à Briançon en suivant les crêtes. De cette tournée, ils ramènent également une espèce de gentiane assez rare destinée à Dominique Villars2.

Mont-Dauphin et Embrun : études au sud des Écrins

Après quelques jours de repos à Briançon le groupe se dirige vers le sud en direction

de Mont-Dauphin en suivant le lit de la Durance3. La route entre les deux villes est plutôt

directe et la troupe n’a besoin que d’une demi-journée pour faire le trajet. À leur arrivée, ils sont reçus par le commandant du fort et son ingénieur militaire. Mont-Dauphin est alors une place forte importante, car proche de l’Italie. Le reste de la journée, Faujas inventorie les productions minéralogiques du lieu qu’il écrit même dans un petit paragraphe détaché du texte. Mont-Dauphin et les paroisses avoisinantes tirent différents plâtres ainsi que du marbre.

1 Marie-Noëlle BOURGUET et Christian LICOPPE, « Voyages, mesures et instruments », op. cit. 2 Dominique VILLARS, Histoire des Plantes du Dauphiné, op. cit., p. 529.

3

Faujas visite également les sources thermales du Plan de Phazy (écrit Fazi dans le manuscrit). Elles sont déjà fréquentées et utilisées pour leurs bienfaits thérapeutiques et Faujas nous rappelle que ces eaux servaient aussi bien pour s’y tremper que pour les boire. Le lendemain, la troupe est à nouveau divisée en deux groupes. Guettard, Villars, et Duvernay prennent à l’est pour rejoindre le Queyras. Faujas et Liotard décident de descendre vers le sud et la vallée de Vars. Ces derniers empruntent la route principale qui passe encore entre les deux cours d’eau du Chagne et du Rif Bel (que Faujas orthographie Rioubé). Ils prennent par Peyre Haute et longent la Magdeleine pour descendre sur Vars qui est encore séparé en plusieurs hameaux indépendants : Sainte Catherine et Sainte Marie. Ensuite, Faujas nous dit qu’il monte à partir de Sainte-Marie sur une montagne dominant toute la vallée de Vars et surmontée de ruines : « les restes d’une vieille redoute ». Il est donc fort probable qu’il se soit dirigé vers l’actuelle Pointe du Châtelet. Ce sommet est doté d’une situation surplombante et se trouve non loin de la route du Col de Vars, que les armées de Savoie avaient traversée en 1692 en ravageant tout sur leur passage. Seule la ville de Briançon est épargnée alors que

Guillestre et Embrun sont saccagés1. Les jours suivants, Faujas parcourt les environs de

Mont-Dauphin avant de se diriger vers Embrun.

La troupe de nouveau réunie reprend la route le 25 août pour faire ensemble la vingtaine de kilomètres séparant les deux villes. Ils longent alors la rive gauche de la Durance et passent par Saint-Clément noyée dans les schistes et les spaths calcaires, puis Châteauroux et enfin Embrun par un chemin de poudingues avant d’atteindre un plateau fait de cette même roche. La petite ville fortifiée ne plaît guère au naturaliste qui la trouve mal bâtie, mal pavée et dotée d’une ancienne cathédrale (XIIIe siècle) dont la composition minéralogique est dite laide et surtout fragile. Ce qui l’intéresse davantage est le tombeau de Charles Brûlart de Genlis (1628-1714), archevêque d’Embrun entre 1668 et 1714. Faujas est particulièrement attentif à ce tombeau, car un de ces correspondants - le comte de Tressan - lui a écrit de Paris à ce sujet (il reçoit la lettre à Briançon). Il s’agit plutôt du comte de Tencin dont la famille tient l’archevêché d’Embrun après la mort de Genlis. Le naturaliste, déjà très soucieux de ses relations, copie sur-le-champ l’épitaphe de cette sépulture pour le comte à qui il semble répondre dès son arrivée à Embrun. Faujas loue cet archevêque qui en plus d’avoir consacré sa vie au bonheur de ses ouailles, a eu la modestie de se faire enterrer hors de sa cathédrale en

1 François TAULELLE, « Frontière et fortifications en Briançonnais » Ce texte est une synthèse de l’exposition «Briançon, trois siècles d’architecture militaire», tenue du 4 juillet au 20 septembre 1992. http://mappemonde.mgm.fr/ revue en ligne soutenue par l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS, Université d’Avignon et des pays de Vaucluse.

rompant la tradition1. Apparemment l’éloge que fait Faujas n’est pas trop éloigné de la réalité. L’archevêque de Genlis, pour marquer par son attachement à son diocèse, va même jusqu’à créer avec ses propres deniers un séminaire et finance le remplacement des cloches de sa cathédrale, détruite en 1692 par Victor-Amédée de Savoie. À sa mort il lègue ses biens aux pauvres et au chapitre d’Embrun. Quoi qu’il en soit, Faujas omet un détail concernant ce tombeau. Genlis s’était fait construire sa sépulture plus loin dans la ville, proche de la porte de la métropole. Au moment où Faujas visite Embrun, l'édifice ainsi que la pierre portant l’épitaphe ont déjà été déplacés à côté de la grande porte entourée d’une grille.

Faujas fait une retranscription du texte et on peut constater qu’elle comporte par moments quelques différences avec celle réalisée par l’abbé Antoine Albert dans son ouvrage

sur le diocèse d’Embrun2.

Après deux jours de repos sur place, Faujas et Liotard décident de partir vers le sud-ouest3 pour visiter la vallée dite de Boscodon. Ils suivent le lit de ce qu’il appelle encore la Durance, mais qui correspond aujourd’hui au lac artificiel de

Serre-Ponçon, passent par

Savines pour trouver un guide et marchent vers le sud. On ne peut pas vraiment déterminer quelle route les deux hommes prennent pour rejoindre leur but : Le pic de Morgon. Mais il est probable, au vu des cartes Cassini et des indications de Faujas, qui nous dit attaquer l’ascension en face de la Durance (donc en face du lac), qu’ils remontent soit le lit du Branafret, soit celui du Biaret. Faujas explique d’ailleurs ses impressions sur ces courants violents qui selon lui font « beaucoup de mal » c’est-à-dire qui produisent une érosion

1

Barthélemy FAUJAS DE SAINT-FOND, « Voyage dans les Alpes », op. cit.

2 Antoine ALBERT, Histoire géographique, naturelle, ecclésiastique et civile du diocèse d'Embrun. Tome premier. Histoire ecclésiastique du diocèse d'Embrun pour servir de continuation à l'Histoire générale du Diocèse. Tome second, Plus tard, Honoré FISQUET dans son Histoire chronologique et biographique des archevêques et évêques de tous les diocèses de France depuis l’établissement du christianisme jusqu'à nos jours, divisée en 18 provinces ecclésiastiques, Métropole d'Aix - Aix, Arles, Embrun - Première partie, deuxième