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Un crit` ere num´ erique d’alg´ ebricit´ e

Dans le document TH`ESE DE DOCTORAT (Page 51-56)

1.8 Morphismes d’´ evaluation et alg´ ebricit´ e des sous-sch´ emas formels

1.8.1 Un crit` ere num´ erique d’alg´ ebricit´ e

Soient K un corps, q : X → SpecK une vari´et´e alg´ebrique projective sur K, L unOX -module inversible ample,Y un sous-sch´ema ferm´e int`egre de X et Vb un sous-sch´ema formel ferm´e du compl´et´e formel XbY de X le long deY dont Y est le sch´ema de d´efinition. Si on d´esigne par Vi leii`eme voisinage infinis´emal de Y dans Vb, alors on a des immersions ferm´ees successives :

Y =V0⊂V1⊂V2· · · . L’espace localement annel´e sous-jacent `a Vb s’identifie `a lim

−→Vi. On d´esigne par ϕi : Vi → X l’immersion ferm´ee canonique, et parϕ:Vb → X le morphisme d’espaces localement annel´es induit par lesϕi.

Pour tout entierD >0, on d´efinit un espace vectoriel sur K ED:=qL⊗D=H0(X, L⊗D)

qui est de dimension finie puisque X est propre sur K. Observons que l’espace topologique sous-jacent `aVb et auxViest|Y|, et l’application continue d’espaces topologiques sous-jacente

`

i et `aϕest l’inclusion canonique|ϕ|:|Y| → |X|.

On a des homomorphismes canoniques

ηiD:ED=qL⊗D−→qϕi∗ϕiL⊗D=H0(|Y|, ϕiL⊗D), ηD:ED=qL⊗D−→qϕϕL⊗D=H0(|Y|, ϕL⊗D).

Le faisceau d’anneaux sous-jacent `a O

Vb est la limite projective des faisceauxOVi. Comme le syst`eme projectif (OVi)i≥0de faisceaux d’anneaux satisfait `a la condition de Mittag-Leffler (cf.

[46] 0III.13), on aϕL⊗D∼= lim←−ϕiL⊗D. En particulier, on a H0(|Y|, ϕL⊗D) = lim←−H0(|Y|, ϕiL⊗D), etηD= lim←−ηDi .

Pour tout i ∈ N, soit Ii+1 l’id´eal de OX d´efinissant le sous-sch´ema Vi. Soit I le noyau de l’homomorphisme canonique O

Vb → OY. C’est un id´eal coh´erent de O

Vb qui s’identifie canoniquement `a ϕI1. De plus, le noyau de l’homomorphisme canonique O

Vb → OVi est par d´efinitionIi+1, qui s’identifie canoniquement `a (cf. [28] th´eor`eme 7.1)ϕIi+1.

Lemme 1.8.1 Soient W une vari´et´e alg´ebrique projective sur SpecK et (Li)1≤i≤n une fa-mille de OW-modules inversibles. Alors il existe une constante c > 0 telle que, pour tout (D1,· · · , Dn)∈Nn, on ait

rgKH0(W, L⊗D1 1⊗ · · · ⊗L⊗Dn n)≤c(D1+· · ·+Dn)dimW.

D´emonstration. SoitLunOW-module inversible ample. Il exists un entier strictement positif atel que, pour tout entier 1≤i≤n, leOW-moduleLi est isomorphe `a un sous-OW-module de L⊗a. Par cons´equent, pour tout (D1,· · ·, Dn) ∈ Nn, on a un homomorphisme injectif de L⊗D1 1 ⊗ · · · ⊗L⊗Dn n vers L⊗a(D1+···+Dn). La proposition d´ecoule alors de la th´eorie des

po-lynˆomes de Hilbert. 2

Dans la suite du paragraphe, on suppose queY soit r´eguli`erement immerg´e dansVb,

c’est-`

a-dire que l’id´eal coh´erent IdeO

Vb soit localement engendr´e par une suite r´eguli`ere. Dans ce cas-l`a le fibr´e normal N(=NYVb) := (I/I2) est unOY-module localement libre de rang fini, et l’homomorphisme canonique deOY-alg`ebres

M

i≥0

SiN−→M

i≥0

Ii/Ii+1

est un isomorphisme (cf. [47] 0IV.15.1.9).

Si on d´esigne parEDi le noyau deηi−1D , alors on a une suite d´ecroissante d’espaces vectoriels surK (en posantE0D=ED)

ED=E0D⊃ED1 ⊃ED2 ⊃ · · ·EDi ⊃ · · · ⊃EDi+1⊃ · · ·. Soitp:P(N)→Y le morphisme canonique, alors

H0(Y, L|⊗DY ⊗SiN) =H0(Y, L|⊗DY ⊗pOP(N)(i))

=H0(Y, p(pL|⊗DY ⊗ OP(N)(i)))∼=H0(P(N), pL|⊗DY ⊗ OP(N)(i)).

Soit dla dimension deVb. Appliqu´e `a W =P(N), qui est de dimensiond−1, le lemme pr´ec´edent montre qu’il existe une constantec >0 tel que

rgKH0(P(N), pL|⊗DY ⊗ OP(N)(i))≤c(i+D)d−1, (1.24)

Donc on a la majoration

rgK(EDi /EDi+1)≤c(i+D)d−1.

SoitZ la fermeture Zariski deVb dansX, c’est-`a-dire le plus petit sous-sch´ema ferm´e deX contenant tous lesVi. Le sous-sch´ema ferm´eZ deX est alors d´efini par l’id´ealJ = lim←−In. On a dimZ ≥dimVb car le compl´et´e formel Zb de Z le long de Y contient Vb. On dit queVb est alg´ebrique si on a l’´egalit´e des dimensions dimZ = dimVb.

Le noyau de ηD est ´egal `a

\

i≥0

EDi =\

i≥0

H0(X, Ii+1⊗L⊗D) =H0(X, J⊗L⊗D).

On a une suite exacte

0 //H0(X, J⊗L⊗D) //H0(X, L⊗D) //H0(X,(OX/J)⊗L⊗D) //H1(X, J⊗L⊗D). Comme L est un OX-module inversible ample, H1(X, J⊗L⊗D) = 0 pour D suffisamment grand. Donc il existeD0>0 tel que, pour toutD≥D0, on ait

ED

\

i≥0

EDi =H0(X,(OX/J)⊗L⊗D) =H0(Z, ψL⊗D), o`u ψ:Z →X est l’immersion ferm´ee canonique. Son rang est donc ´equivalent `a

degLZ dimZ!DdimZ lorsqueD→+∞.

CommeIi+1 est le noyau deO

Vb → OVi, on a un isomorphisme canonique ϕiL⊗D∼= (ϕL⊗D)⊗O

Vb (O

Vb/Ii+1).

Par cons´equent, on a une suite exacte 0 //ϕL⊗DO

Vb (Ii/Ii+1) //ϕiL⊗D //ϕi−1L⊗D //0 qui induit en identifiantϕL⊗DO

Vb SiN `aL|⊗DYOY SiNun diagramme commutatif dont la premi`ere ligne est exacte :

0 //H0(|Y|, L|⊗DY ⊗SiN) //H0(|Y|, ϕiL⊗D) //H0(|Y|, ϕi−1L⊗D)

ED

ηiD

OO

ηDi−1

55k

kk kk kk kk kk kk kk k

Si sest une section deL⊗D sur X, alors sappartient `a EDi = Kerηi−1D si et seulement siηiD envoiesdans (l’image de)H0(|Y|, ϕL⊗D⊗SiN). DoncηDi induit un homomorphisme

ηDi |Ei

D :EiD−→H0(|Y|, ϕL⊗DO

Vb SiN)

dont le noyau estEDi+1, puis un homomorphisme injectif d’espaces vectoriels surK γDi :EDi /EDi+1−→H0(|Y|, L|⊗DY ⊗SiN).

Le crit`ere d’alg´ebricit´e ci-dessous ´etend celui ´etabli par J.-B. Bost (cf. [11] Lemma 2.4) lorsque dimY = 0.

Proposition 1.8.2 Si

D´emonstration. Soitλ >0 un entier, On a X Supposons queVb ne soit pas alg´ebrique. Alors dimZ > d, donc

lim sup

Commeλest arbitraire, on en d´eduit que lim inf La condition (1.25) est non seulement suffisante, mais encore “quasiment necessaire” pour l’alg´ebricit´e deVb. En effet, on peut d´emontrer que, siVb peut s’´ecrire comme le compl´et´e formel le long deY d’une sous-vari´et´e alg´ebrique deX contenantY, alorsEDi /EDi+1= 0 lorsquei/D est suffisamment grand.

Lemme 1.8.3 Soient X une vari´et´e alg´ebrique projective sur un corps k, L un OX-module inversible ample, Y une sous-vari´et´e de X,π :Xe →X l’´eclatement de X le long deY et E le diviseur exceptionnel. Alors il existe un entier N > 0 tel que, pour tout entier n > N, le OXe-module inversible πL⊗n⊗ O(−E) soit ample.

D´emonstration. Soit I l’id´eal de Y dans X. Comme L est ample, il existe N ∈ N tel que L⊗N ⊗I soit engendr´e par ses sections au-dessus deX. Soit

OX⊕a−→L⊗N ⊗I

un homomorphisme surjectif. Il induit pour toutn > N un homomorphisme surjectif deOX -modules

Fn:= (L⊗(n−N))⊕a→L⊗n⊗I.

On obtient alors un homomorphisme surjectif deOX-alg`ebres quasi-coh´erentes gradu´ees M

m≥0

Sm(Fn)−→ M

m≥0

L⊗nm⊗Im.

Par la construction ProjX, cela induit une immersion ferm´ee i de Xe dans P(Fn) compatible avec projection surX et telle quei(OFn(1)) =πL⊗n⊗ O(−E). Comme n > N, Fn est un OX-module inversible ample. Par cons´equent,OFn(1) est aussi ample. Enfin,πL⊗n⊗ O(−E) est ample car une immersion ferm´ee est un morphisme affine. 2

Proposition 1.8.4 On suppose queY soit r´eguli`erement immerg´e dans Vb et qu’il existe une sous-vari´et´e alg´ebrique Z deX contenant Y telle queVb =ZbY (la vari´et´eZ est donc ´egale `a la fermeture Zariski deVb dansX). Alors il existe un nombre r´eelλ >0 tel que, pour tout entier D > λ et tout entieri > λD, on ait EDi/EDi+1= 0.

D´emonstration. SoientZel’´eclatement deZle long deY,v:Ze→Z le morphisme canonique, et E le diviseur exceptionnel. Soitdla dimension deZ. On noteL=v(L|Z). Soitε(L, Y) la constante

sup{q∈Q| L ⊗ O(−qE) est ample}.

Cette constante est strictement positive grˆace au lemme 1.8.3. Pour toute sections∈EDi non identiquement nulle surZ, le diviseur de Cartier surZe

vdiv(s|Z)−iE est effectif. Sa classe dans CHd−1(Z) este

(Dc1(L)−ic1(O(E)))∩[Z].e

Pour tout q ∈ Q tel que vL|Z⊗ O(−qE) soit ample et tout entier 0 ≤ a < d, le degr´e de l’´el´ement

v(c1(L)ac1(L ⊗ O(−qE))d−a−1∩[vdiv(s|Z)−iE])

de CH0(Z) est positif ou nul. Par ailleurs, on a

§1). La positivit´e de (1.26) devient DdegL(Z)−(−q)d−a−1ideg

1.8.2 Mod` eles des applications d’´ evaluation sur une base r´ eguli` ere de

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