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Un th´ eor` eme de Hartshorne

Dans le document TH`ESE DE DOCTORAT (Page 66-70)

vectoriels et alg´ ebrisation I : cas g´ eom´ etrique

2.1 Conditions de positivit´ e g´ eom´ etriques

2.1.2 Un th´ eor` eme de Hartshorne

Cette section est une “relecture” dans notre cadre des r´esultats ´etablis par Hartshorne dans [53].

D´efinition 2.1.18 Si X est un sch´ema et siE est unOX-module coh´erent localement libre, on d´efinit

Γn(E) =Sn(E).

Si n! est inversible sur X, alors Γn(E) est (canoniquement) isomorphe `a SnE. Il n’en va pas ainsi en g´en´eral.

Proposition 2.1.19 Soient X un sch´ema et ϕ : E → F un homomorphisme surjectif de OX-modules localement libres de rang fini. Alors pour tout entier n ≥1, ϕ induit un homo-morphisme injectif

Sn) :Sn(F)−→Sn(E) et un homomorphisme surjectif

Γn(ϕ) : Γn(E)−→Γn(F).

D´emonstration. On noteH = Kerϕ. CommeF est localement libre, la suite exacte 0 //H //E ϕ //F //0

est localement scindable. DoncHest aussi localement libre, et on a une suite exacte localement scindable de fibr´es vectoriels

0 //F ϕ

//E //H //0. Par cons´equent, on a pour toutx∈X

Sn(E)x∼=

n

M

k=0

Sk(F)x⊗Sn−k(H)x. (2.1) Cela signifie que Sn(F) est localement une composante directe de Sn(E), i.e., l’homomo-phisme

Sn) :Sn(F)−→Sn(E) est injectif. Par passage au dual, (2.1) donne

Sn(E)x ∼=

n

M

k=0

Sk(F)x⊗Sn−k(H)x.

Donc Γn(F) est localement une composante directe de Γn(E). Par cons´equent, l’homomor-phisme canonique Γn(ϕ) : Γn(E)→Γn(F) est surjectif. 2

Lemme 2.1.20 SoientX un sch´ema projectif surk etE et F deux OX-modules localement libres de rang fini. Si E est ample, alors il existe un entier n0 >0 tel que, pour tout entier n≥n0,Sn(E)⊗F soit ample.

D´emonstration. En effet, il existe un entier m0 >0 tel que Sm0(E)⊗F soit engendr´e par ses sections au-dessus deX. On suppose queϕ:OX⊕a →Sm0(E)⊗F soit un homomorphisme surjectif. D’autre part, il existe un entier d0 > 0 tel que, pour tout d ≥ d0, Sd(E) soit un faisceau localement libre de rang fini ample (cf. [52] et [6]). Enfin, pour tout entierd≥d0, on a un homorphisme surjectif

Sd(E)⊕a −→Sd(E)⊗Sm0(E)⊗F.

Mais comme il existe un homomorphisme surjectif canonique deSd(E)⊗Sm0(E) versSd+m0(E), on voit queSd+m0(E)⊗F est un quotient d’un fibr´e vectoriel ample, donc est aussi ample. 2

Lemme 2.1.21 Soit X une courbe alg´ebrique sur k. Si ϕ: F → G est un homomorphisme surjectif deOX-modules coh´erents, alorsϕinduit un homomorphisme surjectif de cohomologies de faisceaux

H1(X,F)−→H1(X,G).

D´emonstration. La suite exacte de faisceaux

0 //Kerϕ //F ϕ //G //0 induit une suite exacte de cohomologies

· · · //H1(X,F) //H1(X,G) //H2(X,Kerϕ) //0.

CommeX est une courbe,H2(X,Kerϕ) = 0. Donc l’homomorphismeH1(X,F)→H1(X,G)

est surjectif. 2

Remarque 2.1.22 Le lemme 2.1.21 reste vrai lorsque ϕ est suppos´e surjectif seulement au point g´en´erique. En effet, si on d´esinge parHl’image deF dansG et parK le conoyau deϕ, alors on a une suite exacte

0 //H //G //K //0.

Comme ϕ est surjectif au point g´en´erique, le support de K ne contient qu’un nombre fini de point, donc on a H1(X,K) = 0. Par cons´equent, on a un homomorphisme surjectif de H1(X,H) dans H1(X,G). Enfin, comme on a un homomorphisme canonique surjectif de F versH, l’annulation de H1(X,F) implique celle deH1(X,H) compte tenu du lemme 2.1.21.

Cela conduit `a l’annulation deH1(X,G) d’apr`es la surjectivit´e deH1(X,H)→H1(X,G).

Lemme 2.1.23 Soient X une courbe projective sur k, E un OX-module localement libre de rang fini et non-nul surX etLunOX-module inversible ample. SiE est ample, alors il existe un entierλtel que, pour tout entierd > λ et tout entier n > λd, on ait

H1(X, Sn(E)⊗L⊗−d) = 0.

D´emonstration. CommeE est ample, il existen0 >0 tel que L⊗Sn0(E) soit ample. Par cons´equent,E⊕Sn0(E)⊗Lest aussi ample. Donc il existem0>0 tel que, pour toutm≥m0, on ait

H1(X, Sm(E⊕Sn0(E)⊗L)) = 0.

Notons que

Sm(E⊕Sn0(E)⊗L) = M

p+q=m

Sp(E)⊗Sq(Sn0(E)⊗L)

et queSp+qn0(E)⊗L⊗−q est un quotient deSp(E)⊗Sq(Sn0(E)⊗L), donc, d’apr`es le lemme 2.1.21, on a

H1(X, Sp+qn0(E)⊗L⊗−q) = 0

pour toutp, q≥0 etp+q≥m0. 2

Lemme 2.1.24 Soient X un sch´ema projectif de dimension ≤ 1 sur k, E un OX-module localement libre de rang fini et non-nul sur X, L un OX-module inversible ample, et F un OX-module coh´erent. S’il existeλ >0tel que, pour tout entierd > λet tout entier n > λd, on ait

H1(X,Γn(E)⊗L⊗−d) = 0,

alors il existe unλ0>0 tel que, pour tout entierd > λ0 et tout entiern > λ0d, on ait H1(X,Γn(E)⊗L⊗−d⊗ F) = 0.

D´emonstration. CommeLest ample, il existe un entierd0>0 tel queL⊗d0⊗ F soit engendr´e par ses sections au-dessus deX, i.e., il existe un homomorphisme surjectif (OX)⊕a→L⊗d0⊗ F qui induit un homomorphisme surjectif (L⊗−d0)⊕a→ F. Pour tout (n, d)∈N2on obtient donc un homomorphisme surjectif de faisceaux

ϕ: (Γn(E)⊗L⊗−(d+d0))⊕a−→Γn(E)⊗L⊗−d⊗ F.

CommeX est de dimension≤1,ϕinduit un homomorphisme surjectif H1(X,Γn(E)⊗L⊗−(d+d0))⊕a−→H1(X,Γn(E)⊗L⊗−d⊗ F)

compte tenu du lemme 2.1.21. Notons qu’il existe un entier λ > d0 tel que, pour tout entier d > λ−d0 et tout entiern > λ(d+d0), on ait

H1(X,Γn(E)⊗L⊗−(d+d0)) = 0.

Par cons´equent, pour tout tel (n, d), on aH1(X,Γn(E)⊗L⊗−d⊗ F) = 0. Enfin, si on prend λ0 > 2λ, alors pour tout entier d > λ0 et tout entier n > λ0d on a d > 2λ > λ−d0 et n > λ0d >2λd > λd+d0λ. Donc on aH1(X,Γn(E)⊗L⊗−d⊗F) = 0. 2

Lemme 2.1.25 Soit f : X0 → X un morphisme fini et surjectif de sch´ema noeth´eriens int`egres. Si F est un OX-module coh´erent, alors il existe un OX0-module coh´erent G ainsi qu’un homomorphismeα:fG → F qui est surjectif au point g´en´erique.

D´emonstration. SoitG0 =HomOX(fOX0,F). CommeG0 est unfOX0-module, il existe un OX0-module coh´erentG tel que fG =G0 (cf. [50] I.9.2.1 et I.9.2.6). Soitα:G0 → F l’homo-morphisme d’´evaluation en la section unit´e. Commef est surjectif,fOX0 est de rang>0 au point g´en´erique. Par cons´equent, αest surjectif au point g´en´erique. 2

Lemme 2.1.26 SoientX une courbe alg´ebrique projective et lisse sur un corpsk,E un OX -module localement libre de rang fini et non-nul etL un OX-module inversible ample. SiE est ample, alors il existe un entierλ tel que, pour tout entierd > λet tout entier n > λd, on ait

H1(X,Γn(E)⊗L⊗−d) = 0.

D´emonstration. En rempla¸cantk par sa clˆoture alg´ebrique, on peut supposer quek soit un corps parfait. Si la caract´eristique dekest nulle, on aSn(E)∼= Γn(E). Le lemme r´esulte alors du lemme 2.1.23. Si la caract´eristique dekestp >0, commeE est ample etX est une courbe, E estp-ample (cf. [52] 7.3). Donc il existe un entierb >0 tel que (FX)bE⊗L soit engendr´e par ses sections au-dessus deX, i.e., il existe un entiera≥1 et un homomorphisme surjectif

O⊕aX −→(FX)bE⊗L

qui induit un homomorphisme surjectifL⊕a−→(FX)bE. Pour tout entiern≥0, Γn(L⊕a)∼= (L⊗n)(n+a−1n )∼=Sn(L⊕a).

D’apr`es le lemme 2.1.23, il existe un entier λ tel que, pour tout entier d > λ et tout entier n > λd, on ait

H1(X,Γn(L⊕a)⊗((FX)bL)⊗−d) = 0.

D’apr`es la proposition 2.1.19, l’homomorphisme surjectif L⊕a → (FX)bE induit pour tout n∈Nun homomorphisme surjectif

Γn(L⊕a)−→Γn((FX)bE), et donc un homomorphisme surjectif

Γn(L⊕a)⊗((FX)bL)⊗−d −→(FX)bn(E)⊗L⊗−d).

Compte tenu du lemme 2.1.21, on a donc pour toutd > λet toutn > λd H1(X,(FX)bn(E)⊗L⊗−d)) = 0.

D’apr`es le lemme 2.1.25, il existe un OX-module coh´erentG ainsi qu’un homomorphisme α: (FX∗)bG → OX surjectif au point g´en´erique. D’apr`es le lemme 2.1.24 appliqu´e au OX-module localement libre (FX)bE et au fibr´e inversible ample (FX)bL(∼=L⊗pb), il existeλ0>0 tel que, pour tout entierd > λ0 et tout entiern > λ0d, on ait

H1(X,G ⊗(FX)bn(E)⊗L⊗−d)) = 0. (2.2) Comme Γn(E)⊗L⊗−d est localement libre de rang fini, on a l’isomorphisme canonique

(FX∗)bG ⊗Γn(E)⊗L⊗−d−→ (FX∗)b(G ⊗(FX)bn(E)⊗L⊗−d)).

Le morphismeFX :X →X ´etant fini, on a donc l’´egalit´e de groupes de cohomologie : H1(X,(FX∗)b(G ⊗(FX)bn(E)⊗L⊗−d))) =H1(X,G ⊗(FX)bn(E)⊗L⊗−d)).

Par cons´equent, l’annulation du groupe de cohomologie (2.2) montre que H1(X,(FX∗)bG ⊗Γn(E)⊗L⊗−d) = 0.

Comme on a une surjection au point g´en´erique (FX∗)bG → OX, on en d´eduit que H1(X,Γn(E)⊗L⊗−d) = 0

compte tenu de la remarque 2.1.22. 2

Th´eor`eme 2.1.27 (cf. [53] lemma 6.1) SoientX une courbe alg´ebrique non-singuli`ere pro-jective surk, E un fibr´e vectoriel de rangr >0 sur X,L un OX-module inversible ample, et F un OX-module coh´erent. Si E est ample, alors il existe un entierλtel que, pour tout entier d > λ et tout entiern > λd, on ait

H1(X,Γn(E)⊗L⊗−d⊗ F) = 0.

D´emonstration. C’est une cons´equence imm´ediate du lemme 2.1.24 et du lemme 2.1.26. 2

Dans le document TH`ESE DE DOCTORAT (Page 66-70)