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Rappels sur la th´ eorie g´ eom´ etrique des invariants

Dans le document TH`ESE DE DOCTORAT (Page 150-154)

Pente maximale du produit tensoriel de fibr´ es vectoriels

5.2 Rappels sur la th´ eorie des invariants

5.2.1 Rappels sur la th´ eorie g´ eom´ etrique des invariants

µ(Eb i) +dlog2ne

2 log(rgEi)

+ 2dlog2nelog|∆K|

2[K:Q]. (5.4) On ´enonce ici le th´eor`eme principal du chapitre :

Th´eor`eme 5.1.2 SoientE1,· · · , En une famille finie de fibr´es vectoriels hermitiens non-nuls sur SpecOK, alors

µbmax(E1⊗ · · · ⊗En)≤

n

X

i=1

µbmax(Ei) + log(rgEi)

. (5.5)

On r´esume d’ici les ´etapes principaux de la d´emonstration :

1) Majoration du degr´e d’Arakelov d’un sous-fibr´e inversible sous des hypoth`eses de semi-stabilit´e (au sens de la th´eorie geom´etrique des invariants). L’id´ee remonte `a un article de J.-B. Bost [7], inspir´e par Bogomolov [80], Gieseker [36] et Cornalba-Harris [23]. On utilisera la th´eorie des invariants “classique” qui fournit des polynˆomes invariants d´efinis surZet de normes archim´ediennes contrˆol´ees.

2) La technique de Ramanan-Ramanathan [77] (reformul´ee par Totaro [86]), qui est une va-riante de la construction de Kempf [61], permet d’enlever l’hypoth`ese de semi-stabilit´e dans l’´etape 1).

3) La comparaison de la pente maximale et du plus grand degr´e de sous-fibr´e inversible deve-lopp´ee dans [14] implique une in´egalit´e qui est un peu plus faible que (5.5).

4) Enfin, un astuce de “passage `a la limite” permet de conclure.

Remarque 5.1.3 Dans le cas o`u il ne s’agit que le produit tensoriel de deux fibr´es vectoriels hermitiens et o`uK=Q, l’in´egalit´e (5.3) est plus forte que (5.5).

Si on applique le th´eor`eme 5.1.2 `a (Ei)1≤i≤n on obtient le corollaire suivant :

Corollaire 5.1.4 Soit(Ei)1≤i≤n une collection de fibr´es vectoriels hermitiens sur SpecOK. Si on noteE=E1⊗ · · · ⊗En, alors

µbmin(E)≥

n

X

i=1

µbmin(Ei)−log(rg(Ei)) .

5.2 Rappels sur la th´ eorie des invariants

5.2.1 Rappels sur la th´ eorie g´ eom´ etrique des invariants

Dans ce sous-paragraphe, on rappelle quelques r´esultats dans la th´eorie g´eom´etrique des invariants. Les r´ef´erences sont [72] et [77].

Modules inversibles G-lin´eaires, sous-groupes `a un param`etre, et invariants de Mumford

SoientKun corps,Gun groupe alg´ebrique r´eductif sur SpecKetXun sch´ema sur SpecK.

On suppose que G agisse `a gauche sur X et on d´esigne par σ : G×K X → X l’action du groupe. On d´esigne parm: G×KG→G la loi du groupe. SoitL unOX-module inversible.

On rappelle qu’une G-lin´earisationde Lest par d´efinition un isomorphismeφ:σL→pr2L tel que le diagramme

[pr2◦(IdG×σ)]L [σ◦pr23]L

pr23φ

[σ◦(IdG×σ)]L

(IdG×σ)φ

OO

[pr2◦pr23]L

[σ◦(m×IdX)]L

(m×IdX)φ //[pr2◦(m×IdX)]L

commute, o`u l’on a d´esign´e par pr2 et pr23 les projections sur les derniers facteurs : pr2:G×KX −→X, et pr23:G×KKX −→G×KX.

Le couple (L, φ) est appel´e unOX-module inversibleG-lin´eaire. Si φ est une G-lin´earisation de L, alors φ : σL → pr2L est une G-lin´earisation de L. Si (L1, φ1) et (L2, φ2) sont deux OX-modules inversibles G-lin´eaires, alors φ1⊗φ2 est une G-lin´earisation de L1⊗L2. Par cons´equent, les classes d’isomorphismes deOX-modules inversiblesG-lin´eaires forment un groupe, not´e PicG(X).

On appellesous-groupe `a un param`etredeGtout morphisme deK-sch´emas en groupes de Gm,K versG. Soit h: Gm,K →Gun sous-groupe `a un param`etre de G. Si j :x→X est un point rationnel deX, alorshet xinduisent un morphisme de Gm,K versX :

Gm,K h //G //G×Kx Id×j//G×KX σ //X.

D’apr`es [50] I.8.2.12 (qui est essentiellement une cons´equence du crit`ere valuatif de propret´e), siX est propre surK, ce morphisme se prolonge en un morphismefh,xdeA1K versX. Le point fh,x(0) est un point rationnel deX et est invariant par l’action du groupeGm,K (via λ). Par cons´equent, siLest unOX-module inversibleG-lin´eaire, l’action deGm,K surL|fh,x(0) d´efinit un caract`ere de la forme t7→tµ(x,h,L) de Gm,K, o`u µ(x, h, L)∈Z. De plus, si on fixe xet h, alorsµ(x, h,·) : PicG(X)→Zest un homomorphisme de groupes.

Si Gm,K agit (`a gauche) sur un espace vectorielV de rang fini surK (i.e., si l’on se donne un morphisme de groupes alg´ebriques surKdeGm,K versGLK(V)), on a une d´ecomposition deV en somme directe de sous-espaces stables par l’action deGm,K

V =M

i∈Z

V(i), o`u l’action de Gm,K surV(i) est

Gm,K×KV(i) (t7→t

i)×Id //Gm,K×KV(i) //V(i),

la seconde fl`eche ´etant l’action naturelle par multiplication. Cette d´ecomposition induit une R-filtration d´ecroissante continue `a gauche surV :

Vλ:=M

i≥λ

V(i) pour toutλ∈R.

Clairement,Fh peut ˆetre aussi consid´er´ee comme uneZ-filtration.

En particulier, siGest un groupe alg´ebrique agissant `a gauche surV, tout sous-groupe `a un param`etre h:Gm,K →Gd´efinit une telle filtration, not´eFh. Si l’action deGse factorise parSLK(V), alorsE[Fh] = 0 (voir (4.4) pour la notation).

On suppose queV soit un espace vectoriel de rang fini surK. Soientm= (mi)1≤i≤d+1une suite strictement croissante d’entiers positifs telle quem1= 0 etmd+1= rgK(V),X le fibr´e de drapeaux de V de type m. Soientπ :X →SpecK le morphisme canonique et (Ei)1≤i≤d+1 le drapeau universel. C’est un drapeau de type m de E :=π(V). Par d´efinition Ei est un quotient de rangmi deE et pour tout entier 1≤i≤d, l’homomorphisme canoniqueE→Ei

se factorise parEi+1. Pour tout entier 1≤i≤don note Li= d´et [Ker(Ei+1→Ei)].

Le groupe de Picard Pic(X) est engendr´e par les [Li], et on a un isomorphisme de faiseaux inversiblesG-lin´eaires surX :

L1⊗ · · · ⊗Ld∼=π(d´etV).

On notera que ce faisceau inversible est isomorphe `aOX commeOX-module, mais pas comme faisceau inversibleG-lin´eaire surX si l’action deGsurV ne se factorise pas parSLK(V).

Si a= (ai)1≤i≤d est un ´el´ement dans Zd, on noteLa= (L⊗a1 1⊗ · · · ⊗L⊗ad d). AlorsLaest ample lorsqueaest une suite strictement croissante.

Si xest un point rationnel de X, il d´etermine une chaˆıne d´ecroissante de sous-espaces de V :

V =V1)V2)· · ·)Vd+1= 0.

Pour toute suite strictement croissantea= (ai)1≤i≤d, on d´efinit uneR-filtration d´ecroissante et continue `a gaucheFa,x surV telle que

Fλa,xV = [

λ≤ai

Vi.

Th´eor`eme 5.2.1 (Mumford, voir [24] et [86]) Avec les notation ci-dessus, si G est un groupe r´eductif qui agit lin´eairement sur V, alors l’action de G sur V induit une action de Gsur X. D’autre part, pour touta∈Zd, on a uneG-lin´earisation naturelle surLa. Si de plus La est ample, alors pour tout sous-groupe `a un param`etrehdeG et tout pointx∈X(K), on a1

µ(x, h, La) =

Fh,Fa,x .

En particulier, si l’action deGsur V se factorise par SLK(V), on a µ(x, h, La) = cov(Fh,Fa,x).

1Voir (4.5) et (4.6) pour les d´efinitions deh,iet de cov(,).

Semi-stabilit´e au sens de la th´eorie g´eom´etrique des invariants

Soient K un corps et π : X → K un K-sch´ema projectif. Soit (L, φ) un OX-module inversible G-lin´eaire. On dit qu’un point rationnel xde X est semi-stable pour l’action deG relativement `a (L, φ) s’il existe un entiern∈Net une sections∈H0(X, L⊗n) qui est invariante par l’action deGtelle quex∈Xs, o`uXsest le sous-sch´ema ouvert deX des pointsy tels que s(y)6= 0. D’apr`es la d´efinition on sait imm´ediatement que, pour tout entier strictement positif n,xest semi-stable pour l’action deGrelativement `a (L, φ) si et seulement s’il est semi-stable pour l’action de G relativement `a la puissance tensorielle (L⊗n, φ⊗n). Cette remarque nous permet d’utiliser les puissances tensorielles rationnelles lorsqu’on ´etudie la semi-stabilit´e d’un point rationnel.

Par exemple, siX est de la formeP(V), o`uV est un espace vectoriel de rang 0< d <+∞

sur K, alors GLK(V) et SLK(V) op`erent naturellement sur X. Soit M un sous-espace de rang 1 deV, c’est un point rationnel dansX. Le faisceau inversibleOV(1) surP(V) admet une GLK(V)-lin´eairisation d´efinie par “transport de structure”. Cette GLK(V)-lin´eairisation d´etermine par restriction uneSLK(V)-lin´earisation surOV(1). D’autre part, il y a des actions non-triviales deGLK(V) sur le faisceau trivial deP(V). Ce sont des images r´eciproques d’un espace vectoriel de rang 1 surKo`u l’action deGLK(V) est donn´ee par un caract`ere (`a savoir, unK-morphisme deK-sch´ema en groupes deGLK(V) vers Gm,K). On rappelle que les seuls caract`eres deGLK(V) sont des puissances tensorielles du d´eterminant. Siχ est un caract`ere de GLK(V), on d´esigne par Oχ le faisceau trivial surP(V) o`u la GLK(V)-lin´earisation est induite par le caract`ereχ.

R´esultats de Kempf et de Ramanan-Ramanathan

Le th´eor`eme suivant dˆu `a Hilbert et Mumford donne un crit`ere num´erique pour la semi-stabilit´e d’un point rationnelx(cf. [72] Theorem 2.1).

Th´eor`eme 5.2.2 (Hilbert-Mumford) SoientG un groupe r´eductif qui agit sur un sch´ema X qui est propre sur le spectre d’un corps K de caract´eristique 0,L ∈PicG(X) dont le OX -module inversible sous-jacent est ample etx∈X(K). Alorsxest semi-stable relativement `aL si et seulement si µ(x, h, L)≥0 pour tout sous-groupe `a un param`etre deG.

D’apr`es le th´eor`eme de Hilbert-Mumford, on obtient que, si x ∈ X(K) n’est pas semi-stable relativement `a L, alors il existe au moins un sous-groupe `a un param`etre de Gtel que µ(x, h, L) < 0. Kempf [61] et Rousseau [81] ont g´en´eralis´e ind´ependamment le th´eor`eme de Hilbert-Mumford en les vari´et´es propres sur le spectre d’un corps parfait, en d´emontrant que lorsquexn’est pas semi-stable, alors il existe un (presque unique) sous-groupe `a un param`etre h0 deG(dit de Kempf) qui minimise certaine fonction. Le th´eor`eme a ´et´e d’abord d´emontr´e pour le cas o`uK est alg´ebriquement clos. Le cas g´en´eral r´esulte de l’unicit´e du sous-groupe `a un param`etre de Kempf par la technique de descente. En s’appuyant sur les r´esultats de Kempf, Ramanan et Ramanathan ont d´emontr´e dans [77] que dans le cas o`uKest de caract´eristique 0, tout fibr´e associ´e `a un fibr´e principal semi-stable est encore semi-stable. En particulier, siCest une courbe projective non-singuli`ere sur un corps caract´eristique 0, alors le produit tensoriel de deux fibr´es semi-stables surC est encore semi-stable.

En utilisant les r´esultats de Kempf et de Ramanan-Ramanathan (reformul´es en language des filtrations), Totaro [86] a propos´e une nouvelle d´emonstration d’une conjecture de Fontaine qui a ´et´e d’abord d´emontr´ee par Faltings [29] que le produit tensoriel de deux isocristaux filtr´es faiblement admissibles semi-stables est encore semi-stable (voir aussi le note de de Shalit [24]).

Les r´esultats de Kempf et de Ramanan-Ramanathan peuvent aussi ˆetre utilis´es dans l’´etude de la pente maximale arithm´etique du produit tensoriel de fibr´es vectoriels hermitiens. On

r´esume leur r´esultats dans la suite :

Soit V un espace vectoriel de rang fini sur un corps K qui est de caract´eristique 0. On suppose queGsoit un groupe r´eductif qui agit lin´eairement (`a gauche) sur V (donc on a une G-lin´earisation naturelle sur OV(1)). D’apr`es Kempf, on sait associer `a chaque groupe `a un param`etre hde G un nombre khk > 0 (cf. [77] §1). Si x ∈ P(V)(K) est un point qui n’est pas semi-stable pour l’action de G relativement `a O(1), alors il existe un sous-groupe `a un param`etre (dit de Kempf) hx qui minimise la fonction

h7−→ µ(x, h,O(1))

khk . (5.6)

La valeur minimale est strictement n´egative. D’autre part, `a chaque sous-groupe `a un pa-ram`etre h on peut associer un sous-groupe parabolique P(h) de G qui est engendr´e par un tore maximal contenanthet les groupes de racinesUα correspondant aux racinesαtelle que α(h)≥0. Le radical nilpotent U(h) deP(h) est donc engendr´e par lesUα avecα(h)>0. On consid`ereFhx comme uneZ-filtration. Le groupe r´eductifP(hx)/U(hx) agit naturellement sur M

q∈Z

FqhxV /Fq+1hx V.

Th´eor`eme 5.2.3 ([77] Proposition 1.12) Avec les notations ci-dessus, si on d´esigne par j le plus grand indice tel quex∈ FjhxV, alors il existe un entier positifr et un caract`ere χ sur P(hx) tels que l’image canonique de x dans FjhxV /Fj+1hx V =P(FjhxV /Fj+1hx V)(K) soit semi-stable pour l’action deP(hx)/U(hx)relativement `aO(r)⊗ Oχ−1, o`uOχ−1 est le faisceau trivial dont la P(hx)/U(hx)-lin´earisation est induite par le caract`ere χ−1.

Dans le document TH`ESE DE DOCTORAT (Page 150-154)