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Pente maximale asymptotique relative et positivit´ e

Dans le document TH`ESE DE DOCTORAT (Page 73-83)

vectoriels et alg´ ebrisation I : cas g´ eom´ etrique

2.2 Pente maximale asymptotique relative et positivit´ e

Dans ce sous-paragraphe, sauf mention explicite du contraire, toutes les vari´et´es alg´ebriques sont suppos´ees sur Speck, C d´esigne une courbe alg´ebrique projective lisse sur k qui est de genreget η le point g´en´erique deC.

Rappel sur le domaine de d´efinition d’une application rationnelle

SoientSun sch´ema etXetY deuxS-sch´emas ; on rappelle qu’uneS-application rationnelle de X vers Y est par d´efinition une classe d’´equivalence de S-morphismes de sous-sch´emas ouverts denses de X vers Y (cf. [50] chap. I §8). Sif est une S-application rationnelle de X vers Y, on note f : X //Y . Si S est le spectre d’un corps k, si X est int`egre et si Y est localement de type fini sur Speck, alors lesk-morphismes rationnels deX versY s’indentifient auxk-points deY `a valeurs dansk(X).

SoientS un sch´ema etf : X //Y uneS-application rationnelle. On dit quef estd´efinie au pointx∈X s’il existe un morphismeg:U →Y dans la classef tel quex∈U. On appelle domaine de d´efinitiondef le sous-ensemble deX des points o`uf est d´efinie. C’est un ouvert dense dansXqui peut donc ˆetre consid´er´e comme un sous-sch´ema ouvert deX. SiXest r´eduit et si Y est s´epar´e sur S, alors il existe un unique morphisme du domaine de d´efinition de f versY qui est dans la classef.

D’apr`es [50] I.8.2.12, si les conditions suivantes sont v´erifi´ees : 1) X est r´eduit et localement noeth´erien,

2) l’ensembleN des pointx∈X o`uX n’est pas r´egulier est de codimension≥2 dans X, 3) le morphisme structuralY →S est s´epar´e et universellement ferm´e,

alors l’ensemble des points deX o`u f n’est pas d´efinie est de codimension au moins 2.

En particulier siSest le spectre d’un corpsk, siXest une courbe r´eguli`ere sur une extension Kdek, et siY est une vari´et´e propre sur Speck, alors toutk-point deY `a valeurs dansK(X) se prolonge de fa¸con unique en un morphisme dek-sch´emas deX versY.

Pente maximale asymptotique relative d’un module inversible

Lemme 2.2.1 Soit π:X →C un morphisme propre et surjectif d’une vari´et´e alg´ebrique X vers la courbe alg´ebriqueC. Alors il existe une extension de type fini et purement transcendante k0 dek, une courbe alg´ebrique non-singuli`ere C0 sur k0, un morphisme fini p: C0 → Ck0, et un k-morphisme dominant f : C0 → X tels que πf = qp, o`u q : Ck0 → C est la projection canonique.

C0 f //

p

X

π

Ck0 q //

C

Speck0 //Speck

D´emonstration. Soient K (resp. K0) le corps des fonctions m´eromorphes sur C (resp. X).

Commeπest un morphisme de type fini,K0 est une extension de type fini deK, donc est une extension finie d’une extension purement transcendante deK. Soitdde degr´e de transcendance deK0 surK, et soitk0 une extension purement transcendante de degr´eddek. On d´esigne par (Ti)1≤i≤d une base de transcendance de k0 sur k. Le corps K00 des fonctions rationnelles sur

Ck0 =C×kSpeck0 est une extension purement transcendante de degr´ed de K. On d´esigne parq:Ck0 →C la projection canonique. En choisissant une base de transcendance (xi)1≤i≤d de K0 sur K on obtient un homomorphismeϕ de K00 dans K0 qui associe `a Ti l’´el´ement xi. On peut donc considererK0 comme une extension finie de K00 (via ϕ). Le corps K0 est une extension de degr´e de transcendance 1 surk0. SoitC0 une courbe projective normale surk0 de corps de fonctions m´eromorpheK0 (C’est unique `a un uniquek-isomorphisme pr`es). L’homo-morphismeϕ:K00→K0 d´efinit un point g´eom´etrique deCk0 `a valeur dansK0 au-dessus du point g´en´erique de Ck0 (pour la notation cf. [44] I.3.4.5), donc d´etermine une k0-application rationnelle deC0 versCk0 (cf. [44] I.7.1.2 et I.7.1.16). Celle-ci prolonge de fa¸con unique en un k0-morphisme p : C0 → Ck0. Le morphisme p est fini car K0 est une extension finie de K00. D’autre part, commeX et C0 ont le mˆeme corps des fonctions m´eromorphesK0, l’automor-phisme Id : K0 → K0 d´efinit une k-application rationnelle de C0 vers X `a valeur dans K0 au-dessus du point g´en´erique du sch´emaX (cf. [44] I.7.1.16) qui se prolonge de fa¸con unique en unk-morphismef deC0 versX. Le morphismef est dominant car son image contient le point g´en´erique deX. Enfin, on aπf =qppuisqu’ils correspondent au mˆemek-point de C `a

valeurs dansK0. 2

Remarque 2.2.2 Dans le lemme pr´ec´edent, Sik(X) est une extension s´eparable dek(C), on peut choisir K00 tel que ϕ : K00 → K0 soit une extension s´eparable. La courbe C0, de corps de fonctionK0, r´eguli`ere, et finie sur Ck0, construite dans la d´emonstration ci-dessus, est alors g´en´eriquement ´etale sur Ck0. Si de plus la courbe C sur k est g´eom´etriquement r´eduite, la courbeC0 surk0 est aussi g´eom´etriquement r´eduite.

Proposition 2.2.3 Soient π : X → C un k-morphisme propre, surjectif et s´eparable d’une vari´et´e alg´ebrique projective X sur k vers C, L un OX-module inversible. Si πL admet un sous-OC-module inversible ampleM, alors (X, L)satisfait aux conditionsP2 etP3.

D´emonstration. Avec les notations du lemme 2.2.1, on a un morphisme dominant f d’une courbeC0 sur une extension purement transcendant dek, versX, tel quew=πf =qp.

Comme M est un sous-OC-module inversible de πL,πL⊗M ∼=π(L⊗πM) a une section non-nulle au-dessus deC. Par cons´equent,L⊗πMa une section non-nulle au-dessus deX. Comme f est dominant, on sait quef(L⊗πM) =fL⊗wM admet une section non-nulle au-dessus deC0. Par cons´equent, on a

degC0(fL⊗wM) = degC0(fL)−degC0(wM)≥0

puisquefLest unOC0-module inversible. CommeM est ample surC,wM est ample surC0 carqest un changement de base par un morphisme de sch´emas affines etpest un morphisme fini. Par cons´equent, degC0(wM)>0, et a fortioridegC0(fL)>0. CommefL est de rang 1, il est ample. Donc (X, L) satisfait `a la condition P2, et a fortiori la condition P3 (cf. la

proposition 2.1.32). 2

Corollaire 2.2.4 Soientπ:X →Cun morphisme propre, surjectif et s´eparable d’une vari´et´e alg´ebrique X vers C etL unOC-module inversible ample. Alors (X, πL)satisfait aux condi-tionsP2 etP3.

D´emonstration. D’apr`es l’adjonction des foncteurs π et π, on a ππL = π(OX)⊗L.

Comme Γ(C, π(OX)) = Γ(X,OX)6= 0,L est un sous-fibr´e inversible de ππL. Cela montre que (X, πL) satisfait aux conditionsP2et P3 puisqueL est ample surC. 2

Proposition 2.2.5 Soient π : X → C un morphisme projectif et surjectif d’une vari´et´e alg´ebrique X vers C, F un OX-module sans torsion et L un OX-module inversible. Alors il existe une constantee1(F)dansRtelle que, pour tout tel entiern >0, on ait µmax(F ⊗ L⊗n))≤e1(F)n.

D´emonstration. La vari´et´eX est projective surk. On choisit unOX-module inversible ample L surX. En plongeantF dans une somme directe de faisceaux inversibles, on voit qu’il suffit d’´etablir la proposition lorsqueF est lui-mˆeme inversible, ce que nous supposerons d´esormais.

Posons d= dimX et K le corps des fonctions rationnelles sur C. Oberservons que l’on a l’´egalit´e dans le groupe de Chow CH1(C) :

π(c1(L)d−1) = (degLKXK)[C].

Supposons que M soit un OC-module inversible et que ϕ : M → π(F ⊗L⊗n) soit un homomorphisme injectif. On d´esigne parϕe:πM → F ⊗L⊗n le morphisme de OX-modules qui correspond `aϕpar adjonction. Ce dernier s’identifie `a une section non-identiquement nulle deπM⊗ F ⊗L⊗n, dont le diviseur divϕeest effectif. On a donc

degX

c1(L)d−1[div(ϕ)]e

≥0.

Or [divϕ] =e −πc1(M) +c1(F) +nc1(L) dans CH1(X), donc

degX

c1(L)d−1[div(ϕ)]e

= degX

(−πc1(M) +c1(F) +nc1(L))c1(L)d−1

=−degC

c1(M)π(c1(L)d−1)

+ degX(c1(F)c1(L)d−1) +ndegX(c1(L)c1(L)d−1).

Par cons´equent,

degC(M)≤ degX(c1(L)c1(L)d−1) degL

KXK +degX(c1(F)c1(L)d−1) degL

KXK .

Enfin, d’apr`es la comparaison que l’on a ´etabli dans la proposition 1.3.15, on d´eduit la majo-ration lin´eaire enndeµmax(F ⊗L⊗n)) annonc´ee. 2

Proposition 2.2.6 Soient π: X →C un morphisme surjectif d’une vari´et´e alg´ebrique pro-jective X vers C et E1 et E2 deux OX-modules localement libres de rang fini et non-nuls. Si π(E1)etπ(E2)sont non-nuls, alors on a

µmax(E1⊗E2))≥µmaxE1) +µmaxE2)−2a(C), o`ua(C) est la constante d´ependant deC dans la proposition 1.3.15.

D´emonstration. Commeπ(E1) etπ(E2) sont non-nuls, il en est de mˆeme deπ(E1⊗E2).

D’apr`es la proposition 1.3.15, il existe deuxOC-modules inversiblesM1 et M2 ainsi que deux homomorphisme injectifs

M1−→π(E1), M2−→π(E2) tels que

degM1≥µmaxE1)−a(C), degM2≥µmaxE2)−a(C).

Comme M1⊗π(E1) et M2⊗π(E2) ont des sections non partout nulles au-dessus de C, π(M1)⊗E1 et π(M2) ⊗E2 ont des sections non partout nulles au-dessus de X. Par cons´equent,

H0(X, π(M1⊗M2)⊗(E1⊗E2)) =H0(C,(M1⊗M2)⊗π(E1⊗E2))6= 0.

Donc

0≤µmax((M1⊗M2)⊗π(E1⊗E2)), et donc

µmax(E1⊗E2))≥degM1+ degM2≥µmax(E1)) +µmax(E2))−2a(C).

2 Proposition 2.2.7 Soientπ:X →C un morphisme surjectif d’une vari´et´e projectiveX vers CetLunOX-module inversible ample relativement `aπ. Alors la suite(µmax(L⊗n))/n)n≥1 admet une limite dans R.

D´emonstration. On note an = µmax(L⊗n)) si π(L⊗n) 6= 0 ce qui a lieu d`es que n est suffisamment grand. D’apr`es la proposition 2.2.5, il existe une constantec >0 tel quean≤cn pour n suffisamment grand. D’autre part, la proposition 2.2.6 montre que, pour tous entiers m, nsuffisamment grands,

am+n≥am+an−2a(C).

D’apr`es le corollaire 1.5.3, la suite (an/n)n≥1 admet une limite dansR. 2

Remarque 2.2.8 La proposition pr´ec´edente reste vraie si, au lieu de l’amplitude de L rela-tivement `a π, on suppose seulement que Γ(XK, L⊗nK ) est non-r´eduit `a 0 pour nsuffisamment grand.

D´efinition 2.2.9 Soitπ:X→C un morphisme projectif et surjectif d’une vari´et´e alg´ebrique X versC. Pour toutOX-module inversibleLample relativement `a π, on d´esigne parµπmax(L) la limite

µπmax(L) := lim

n→∞

µmax(L⊗n))

n ,

appel´eela pente maximale asymptotique deL relativement `aπ.

Proposition 2.2.10 Soitπ:X →Cun morphisme projectif et surjectif d’une vari´et´e alg´ebrique X versC.

1) SiL est unOX-module inversible ample relativement `aπ, alors pour tout entiern≥1, on a

µπmax(L⊗n) =nµπmax(L).

2) SiLest un OX-module inversible ample relativement `aπet siM est unOC-module inver-sible, alors

µπmax(L⊗πM) = degM +µπmax(L).

3) SiL1 etL2 sont deuxOX-modules inversibles amples relativement `aπ, alors µπmax(L1⊗L2)≥µπmax(L1) +µπmax(L2).

4) SoientL1 etL2deuxOX-modules inversibles amples relativement `aπ. S’il existe un homo-morphisme non-nulϕ:L1→L2 deOX-modules, alorsµπmax(L1)≤µπmax(L2).

D´emonstration. 1) est imm´ediat d’apr`es la d´efinition deµπmax. 2) On a pourn0,

µmax(L⊗n⊗πM⊗n)) =µmax(L⊗n)⊗M⊗n) =µmax(L⊗n)) +ndegM.

D’o`u

n→∞lim 1

max(L⊗n⊗πM⊗n)) = degM+ lim

n→∞

1

max(L⊗n)) 3) Pour tout entiern0,

µmax(L⊗n1 ⊗L⊗n2 ))≥µmax(L⊗n1 )) +µmax(L⊗n2 ))−2a(C).

Donc

µmax(L⊗n1 ⊗L⊗n2 ))

n ≥ µmax(L⊗n1 ))

n +µmax(L⊗n2 ))

n −2a(C)

n . Par passage `a la limite on obtient

µπmax(L1⊗L2)≥µπmax(L1) +µπmax(L2).

4) Pour tout entier n ≥ 1 on a un homomorphisme injectif ϕ⊗n : L⊗n1 → L⊗n2 . En prenant l’image directe on obtient un homomorphisme injectif de π(L⊗n1 ) vers π(L⊗n2 ).

Par cons´equent, on a µmax(L⊗n1 ))≤ µmax(L⊗n2 )). Par passage `a la limite on sait que

µπmax(L1)≤µπmax(L2). 2

D´efinition 2.2.11 Soient π : X → C un morphisme projectif et surjectif d’une vari´et´e alg´ebrique versC,LunOX-module inversible,L unOX-module inversible ample relativement

`

aπ. D’apr`es [45] chap II, 4.6.13, il existe un entiern0(L,L)>0 tel queL⊗L⊗n soit ample relativement `a π pour tout entier n ≥ n0(L,L). On d´efinit pour tout entier n ≥ n0(L,L) An(L,L) =µπmax(L⊗L⊗n)−nµπmax(L).

Proposition 2.2.12 Avec les notations de la d´efinition 2.2.11.

1) La suite (An(L,L))n≥n0(L,L)est croissante et converge vers une limite dans R.

2) Si M est un OC-module inversible, on a An(L,L ⊗πM) = An(L,L) pour tout n ≥ n0(L,L).

3) Si on d´esigne parΞ(resp.Ξπ) l’ensemble desOX-modules inversibles amples (resp. amples relativement `aπ), alors

Linf∈Ξ lim

n→+∞An(L,L) = inf

L0∈Ξπ

n→+∞lim An(L,L0). (2.3) 4) SiL est unOX-module ample relativement `aπ, alors la valeur (2.3) est ´egale `aµπmax(L).

5) SiLest de la formeπM, o`uM est unOC-module inversible, alors la valeur (2.3) est ´egale

`

adegC(M).

D´emonstration. 1) D’apr`es la proposition 2.2.10 3), pour tout entiern≥n0(L,L), µπmax(L⊗L⊗(n+1))≥µπmax(L⊗L⊗n) +µπmax(L).

Donc on aAn+1(L,L) ≥An(L,L). D’autre part, comme L est ample relativement `a π, il existe unOC-module inversibleM tel queL ⊗πM soit ample (lemme 2.1.15). Donc il existe un entierm >0 et un homomorphisme injectif deLvers (L ⊗πM)⊗m. Par cons´equent, on a

µπmax(L⊗L⊗n)≤µπmax((L ⊗πM)⊗m⊗L⊗n) = (m+n)µπmax(L) +mdeg(M), i.e., An(L,L) ≤ m(µπmax(L) + deg(M)). Par cons´equent, la suite An(L,L))n≥n0(L,L) est croissante et born´ee sup´erieurement, donc converge dansR.

2) Si L⊗L⊗n est ample relativement `a π, il en est de mˆeme de L⊗(L ⊗πM)⊗n = L⊗L⊗n⊗πM⊗n ([45] chap II, 4.6.5), et

µπmax(L⊗(L ⊗πM)⊗n) =µπmax(L⊗L⊗n) +ndegM.

Par cons´equent,

An(L,L ⊗πM) =µπmax(L⊗L⊗n) +ndeg(M)−nµπmax(L ⊗πM) =An(L,L).

3) L’´egalit´e (2.3) est une cons´equence imm´ediate de 2) et de la proposition 2.1.16.

4) Pour toutOX-module inversibleL ample relativement `aπ, d’apr`es la proposition 2.2.10, on a

µπmax(L⊗L⊗n)−nµπmax(L)≥µπmax(L) +µπmax(L⊗n)−nµπmax(L) =µπmax(L).

Donc on a inf

L∈Ξ lim

n→+∞An(L,L)≥µπmax(L). D’autre part, comme Lest ample relativement `a π,

infL lim

n→+∞An(L,L)≤ lim

n→+∞An(L, L) = lim

n→+∞

µπmax(L⊗L⊗n)−nµπmax(L)

πmax(L).

Donc on a l’´egalit´e.

5) SiL=πM, o`uM est unOC-module inversible, alors pour toutOX-module inversible ample relativement `aπ, et tout entiern >0,

An(L,L) =µπmaxM⊗L⊗n)−nµπmax(L) = deg(M) +µπmax(L⊗n)−nµπmax(L) = deg(M).

2

D´efinition 2.2.13 Soitπ:X →Cun morphisme projectif et surjectif d’une vari´et´e alg´ebrique X versC. Pour toutOX-module inversibleLon d´efinit

µπmax(L) = inf

L lim

n→+∞

µπmax(L⊗L⊗n)−nµπmax(L)

, (2.4)

o`u L parcourt tous lesOX-modules inversibles amples relativement `aπ. C’est un ´el´ement de [−∞,+∞[. Il est fini et co¨ıncide avec la d´efinition 2.2.9 lorsqueL est ample relativement `aπ (cf. la proposition 2.2.12 4)).

Proposition 2.2.14 Soitπ:X →Cun morphisme projectif et surjectif d’une vari´et´e alg´ebrique X versC.

1) Pour tous OX-modules inversiblesL1 etL2, on a

µπmax(L1⊗L2)≥µπmax(L1) +µπmax(L2).

2) Pour tout OX-module inversible Let tout entier n >0 on a µπmax(L⊗n) =nµπmax(L).

3) SiL1 etL2 sont deuxOX-modules inversibles et s’il existe un homomorphisme non-nul de L1 vers L2, alors µπmax(L1)≤µπmax(L2).

4) Pour tout OX-module inversible Let toutOC-module inversible M on a µπmax(L⊗πM) =µπmax(L) + deg(M).

D´emonstration. 1) Pour toutOX-module inversibleL ample relativement `aπet tout entier nsuffisamment grand,

µπmax(L1⊗L2⊗L⊗2n)≥µπmax(L1⊗L⊗n) +µπmax(L2⊗L⊗n),

d’o`uA2n(L1⊗L2,L)≥An(L1,L)+An(L2,L). Par passage `a la limite on sait queµπmax(L1⊗ L2)≥µπmax(L1) +µπmax(L2).

2) Pour toutOX-module inversibleL ample relativement `aπet tout entiermassez grand, on a

µπmax(L⊗n⊗L⊗mn) =nµπmax(L⊗L⊗m).

Par cons´equent, on aAmn(L⊗n,L) =nAm(L,L). Par passage `a la limite, on aµπmax(L⊗n) = nµπmax(L).

3) Pour toutOX-module inversibleL ample relativement `aπet tout entiernsuffisamment grand, on a un homomophisme injectif de L1⊗L⊗n vers L2⊗L⊗n. Par cons´equent, on a µπmax(L1⊗L⊗n)≤µπmax(L2⊗L⊗n), i.e.,An(L1,L)≤An(L2,L). Par passage `a la limite, on aµπmax(L1)≤µπmax(L2).

4) Pour toutOX-module inversibleL ample relativement `aπet tout entiernsuffisamment grand, on a

An(L⊗πM,L) =An(L,L) + deg(M).

Par passage `a la limite on obtientµπmax(L⊗πM) =µπmax(L) + deg(M). 2

Corollaire 2.2.15 Soient π : X → C un morphisme projectif et surjectif d’une vari´et´e alg´ebrique X versC,L unOX-module inversible.

1) Siµπmax(L)>0, alors µπmax(L)<0.

2) Siµπmax(L)<0, alors H0(X, L) = 0.

3) SiL est ample, alorsµπmax(L)>0.

D´emonstration. 1) On aµπmax(OX) =µπmaxOC) = deg(OC) = 0, doncµπmax(L)+µπmax(L)≤ 0.

2) Si H0(X, L) 6= 0, alors il existe un homomorphisme non-nul de OX vers L, d’o`u µπmax(L)≥µπmax(OX) = 0.

3) Soit M unOC-module inversible tel que deg(M)>0. CommeL est ample, il existe un entier n ≥ 1 tel que πM⊗L⊗n ait une section non identiquement nulle au-dessus de X.

D’apr`es 2), on a

µπmaxM⊗L⊗n) =nµπmax(L) + deg(M)≥0,

Doncµπmax(L)≥deg(M)/n >0. 2

Th´eor`eme 2.2.16 Soient π : X → C un morphisme projectif et surjectif d’une vari´et´e alg´ebrique vers C et L un OX-module inversible. Si µπmax(L) < 0, alors (X, L) satisfait `a la conditionP3. La r´eciproque est vraie lorsque L est ample relativement `aπ.

D´emonstration. “=⇒” : Si µπmax(L) < 0, alors il existe une constante ε > 0 et un OX -module ample L tels que, pour tout entier m suffisamment grand, Am(L,L) ≤ −ε. En prenant une puissance tensorielle deL, on peut supposer que µπmax(L⊗L)≤µπmax(L)−ε.

Soitλ > ε−1µπmax(L) une constante. Pour tout entierd≥1 et tout entiern≥λd, on a d’apr`es la proposition 2.2.14

(n−d)µπmax(L)+µπmax(L∨⊗n⊗L⊗d)≤µπmax((L⊗L)⊗n) =nµπmax(L⊗L)≤n(µπmax(L)−ε).

Par cons´equent, on a

µπmax(L∨⊗n⊗L⊗d)≤dµπmax(L)−nε <0.

DoncH0(X, L∨⊗n⊗L⊗d) = 0. Ainsi (X, L) satisfait `a la conditionP3.

“⇐=” : On suppse que L soit ample relativement `a π et que la condition P3(X, L) soit v´erifi´ee. SoitM unOC-module inversible ample. Comme (X, L) satisfait `a la conditionP3, il existeλ >0 tel que, pour tout entierd > λ et tout entiern > λd, on ait

H0(X, L∨⊗n⊗πM⊗d) = 0.

D’apr`es le lemme 1.3.13, on a

µmax(L∨⊗n⊗πM⊗d)) =ddegM +µmax(L∨⊗n))≤g−1.

On prend une suite (dn)n≥1 telle que i) pour tout entiern≥1,dn > λ, ii) pournsuffisamment grand,dn< n/λ, iii) lim

n→∞

n dn

=λ.

Alors pournsuffisamment grand, on a :

deg(M)dnmax(L∨⊗n))≤g−1, c’est-`a-dire :

deg(M)dn

n +µmax(L∨⊗n))

n ≤g−1 n .

Par passage `a la limite, on obtientµπmax(L)≤ −λ−1degM <0. 2

Corollaire 2.2.17 Soient π : X → C un morphisme projectif et surjectif d’une vari´et´e alg´ebrique vers C et L un OX-module inversible. Si µπmax(L) > 0, alors (X, L) satisfait `a la conditionP3.

D´emonstration. D’apr`es le corollaire 2.2.15, µπmax(L) < 0. Le corollaire r´esulte donc du

th´eor`eme 2.2.16. 2

Pente maximale asymptotique relative d’un module localement libre

D´efinition 2.2.18 Soitπ:X →Cun morphisme projectif et surjectif d’une vari´et´e alg´ebrique X versC. SiE est unOX-module localement libre de rang fini et non-nul et sip:P(E)→X est le morphisme canonique, on d´efinit

µπmax(E) =µπpmax(OE(1)).

Remarque 2.2.19 SiEest ample relativement `aπ, alorsOE(1) est ample relativement `aπp.

Dans ce cas-l`a on a

µπmax(E) = lim

n→∞µmax(SnE)).

Th´eor`eme 2.2.20 Soient π : X → C un morphisme projectif et surjectif d’une vari´et´e alg´ebriqueX versC,EunOX-module localement libre de rang fini et non-nul. Siµπmax(E)<

0, alors (X, E)satisfait `a la conditionP3. La r´eciproque est vraie lorsqueE est ample relati-vement `aπ.

D´emonstration. “=⇒” : Soient p:P(E)→X le morphisme canonique etf =πp. Comme µfmax(OE(1)) =µπmax(E) on a µfmax(OE(1))<0. Donc on a P3(P(E),OE(−1)) compte tenu du th´eor`eme 2.2.16. D’apr`es la proposition 2.1.17, on a P3(X, E).

“⇐=” : Si on a P3(X, E), alors P3(P(E),OE(−1)) est v´erifi´ee d’apr`es la proposition 2.1.17. Si de plusE est ample relativement `aπ, alors OE(−1) est ample relativement `a f.

Le th´eor`eme 2.2.16 implique queµfmax(OE(1))<0, i.e.,µπmax(E)<0. 2

Un exemple de calcul des pentes maximales asymptotiques On d´esigne parK le corps des fonctions m´eromorphes surC.

Soient π:A →C un sch´ema ab´elien de dimension relative d, Lun faisceau inversible sur A. On d´esigne parε:C→A la section nulle et parTπ le fibr´e tangent relatif.

Proposition 2.2.21 Si Lest ample relativement `aπ, on a µ(πL) = 1

d+ 1

deg(π(c1(L)d+1∩[A])) degLK(AK) +1

2degεTπ; si de plus Lest sym´etrique, alors

µ(πL) = 1

2degεTπ+ degεL.

D´emonstration. 1) On a un isomorphisme de OA-modules πεTπ ' Tπ (autrement dit, le OA-module Tπ “provient de la base”). D’apr`es le th´eor`eme de Riemann-Roch-Grothendieck, on a ch(RπL) = π(ch(L) Td(Tπ)). Comme L est ample relativement `a π, on a ch(πL) = π(ch(L) Td(Tπ)). Donc

deg(πL) = degπ(Td(πεTπ) ch(L))

= deg Td(εTπ(ch(L)) = deg

1 + 1

2c1Tπ)

π(ch(L))

= 1

(d+ 1)!deg(π(c1(L)d+1∩[A])) + 1

2d!degLK(AK) deg(εTπ).

D’autre part, on a

rgπL= dimH0(AK, LK) = 1

d!degLKAK. Donc

µ(πL) = 1 d+ 1

deg(π(c1(L)d+1∩[A])) degLK(AK) +1

2degεTπ. 2) D’apr`es la formule d’adjonction, on a

µ(π(L⊗πεL)) =µ(π(L)⊗εL) =µ(πL)−degεL.

D’autre part, on a

ε(L⊗πεL) =εL⊗εL=OA.

Donc on est ramen´e au cas o`u εL est trivial. Comme L est sym´etrique et εL =OA, pour tout entiern, [n][L] = [L⊗n2] dans Pic(A). Par cons´equent,

[n](n2d+2c1(L)d+1∩[A]) = [n](c1([n]L)d+1∩[A])

=c1(L)d+1∩n[A] =n2dc1(L)d+1∩[A]

car [n] :A →A est une isog´enie de degr´en2d. Par cons´equent, on a n2deg(π(c1(L)d+1∩[A])) = deg(π(c1(L)d+1∩[A])),

i.e., deg(π(c1(L)d+1∩[A])) = 0 si on prendn >1. 2 Par ailleurs, la “th´eorie alg´ebrique des fonctions th´eta” de Mumford [71] — qui d´ecrit l’es-paceH0(AK, LK) des sections deLsur la fibre g´en´erique g´eom´etrique deA →C comme une repr´esentation projective irr´eductible du sous-groupe H(LK)⊂A(K) de Mumford — admet comme cons´equence (cf. [8] pour l’analogue dans la situation arithm´etique plus compliqu´ee o`u l’on s’int´eresse `a un fibr´e inversible hermitien cubiste sur un sch´ema ab´elien sur le spectre de l’anneau des entiers d’un corps de nombres) :

Proposition 2.2.22 Si L est ample relativement `a π et si k est de caract´eristique 0, alors πL est semi-stable, et doncµmaxL) =µ(πL).

Corollaire 2.2.23 Si Lest ample relativement `aπet si kest de caract´ersitique 0, on a µπmax(L) = 1

d+ 1

deg(π(c1(L)d+1∩[A])) deg(c1(LK)d∩[AK]) ; si de plus Lest sym´etrique,

µπmax(L) = deg(εL).

Si Lest unOA-module inversible quelconque et siL est unOA-module inversible ample relativement `aπ. On suppose quenest un entier positif tel queL⊗n⊗Lsoit ample relative-ment `a π. D’apr`es le corollaire 2.2.23, on sait calculerAn(L,L) (cf. la d´efinition 2.2.11). Plus pr´ecis´ement, on a

µπmax(L⊗L⊗n) = 1 d+ 1

deg(π((c1(L) +nc1(L))d+1) deg((c1(LK) +nc1(LK))d)

= 1

d+ 1

deg(π(c1(L)d+1)nd+1+ (d+ 1) deg(π(c1(L)c1(L)d))nd+o(nd) deg(c1(LK)d)nd+ddeg(c1(LK)c1(LK)d−1)nd−1+o(nd−1) .

(2.5)

D’autre part, on a

µπmax(L) = 1 d+ 1

deg(π(c1(L)d+1))

deg(c1(LK)d) . (2.6)

On d´eduit de (2.5) et (2.6) que

n→+∞lim An(L,L) =deg(π(c1(L)c1(L)d)) deg(c1(LK)d) − d

d+ 1

deg(c1(LK)c1(LK)d−1) deg(π(c1(L)d+1)) deg(c1(LK)d)2 .

(2.7) Si LetL sont l’un et l’autre sym´etriques, on a pour tout entiernsuffisamment grand

An(L,L) = deg(εL).

En particulier, siLest sym´etrique,µπmax(L)≤deg(εL).

Proposition 2.2.24 Pour tout OA-module inversible Lon a µπmax(L) = inf

L

deg(π(c1(L)c1(L)d)) deg(c1(LK)d) − d

d+ 1

deg(c1(LK)c1(LK)d−1) deg(π(c1(L)d+1)) deg(c1(LK)d)2

, (2.8) o`uL parcourt tous les OA-module inversible ample relativement `aπ.

Dans le document TH`ESE DE DOCTORAT (Page 73-83)