1.7 Fibr´ es vectoriels hermitiens sur les vari´ et´ es arithm´ etiques
1.7.1 Fibr´ e vectoriel hermitien, degr´ e d’Arakelov et pente arithm´ etique
k · k2FS,λ,L2. (1.16)
1.7 Fibr´ es vectoriels hermitiens sur les vari´ et´ es arithm´ etiques
On rappelle dans ce paragraphe les d´efinitions et les r´esultats ´el´ementaires de g´eom´etrie d’Arakelov que l’on utilisera dans la suite. Les r´ef´erences sont [8], [10], [21], [78], [11] et [14].
On fixe pour ce paragraphe un corps de nombre K de discriminant ∆K et on d´esigne parOK la fermeture int´egrale de Z dans K. Soient Σf l’ensemble des places finies de K (il s’identifie canoniquement `a l’ensemble des points ferm´es de SpecOK), et Σ∞ l’ensemble des plongements de K dans C. L’ensemble Σ∞ a pour cardinal [K : Q]. Pour tout p ∈ Σf on d´esigne parvp:K× →Zla valuation discr`ete surK d´efinie parp. On rappelle que vp envoie un ´el´ement non-nul a de OK en la longueur de l’anneau local artinien OK,p/aOK,p. Soient Fp :=OK,p/pOK,p le corps r´esiduel en p, et Np son cardinal. On d´esine par| · |p :K →Rla valeur absolue telle que|x|p=Np−vp(x)pour toutx∈K×. Pour tout plongementσdeK dans C, on d´esigne par| · |σ :K→Rla valeur absolue archim´edienne qui envoiex∈Ken|σ(x)|. La conjugaison complexe surCinduit une involutionσ→σsur Σ∞. On a la proposition suivante qui est connue comme la “formule du produit” :
Proposition 1.7.1 Six est un ´el´ement non-nul de K, alors pour toute sauf un nombre fini de places finiesp,|x|p= 1, de plus, on a
Y
p∈Σf
|x|p
Y
σ∈Σ∞
|x|σ= 1.
1.7.1 Fibr´ e vectoriel hermitien, degr´ e d’Arakelov et pente arithm´ etique
D´efinitions et pr´eliminaires
Si X est un sch´ema propre et plat sur SpecOK tel que XK soit lisse, alors l’ensemble des points deX, vu commeZ-sch´ema, `a valeurs dansC, est une vari´et´e analytique complexe compacte. De plus, cette vari´et´e a une d´ecomposition X(C) = q
σ∈Σ∞
Xσ(C). La conjugaison complexe induit une involutionF∞:X(C)→X(C) qui envoie Xσ(C) surXσ(C).
D´efinition 1.7.2 Soit X un sch´ema propre et plat sur SpecOK tel queXK soit lisse. On appelle fibr´e vectoriel hermitien surX tout couple E = (E, h) consistitu´e d’un OX-module localement libre de rang fini et d’une structure hermitienne sur E(C) qui est invariante par F∞. On appelle rangdeE le rang duOX-module localement libre sous-jacentE. On appelle fibr´e inversible hermitien tout fibr´e vectoriel hermitien de rang 1.
Si E est un fibr´e vectoriel hermitien, la structure hermitienne sur E(C) induit des struc-tures hermitiennes surE(C)∨=E∨(C),SnE(C) = (SnE)(C) et ΛnE(C) = (ΛnE)(C) qui sont invariante par l’action deF∞. On noteE∨,SnE et ΛnE les fibr´es vectoriels hermitiens corres-pondants. SiEetF sont deux fibr´es vectoriels hermitiens, alors (E⊕F)(C) =E(C)⊕F(C) et (E⊗F)(C) =E(C)⊗F(C) sont canoniquement munis des structures hermitiennes induites de celles deE(C) etF(C). On noteE⊕F etE⊗F les fibr´es vectoriels hermitiens corrspondants.
Attention : Λn(E∨) est naturellement isomorphe `a (ΛnE)∨, maisSn(E∨) et (SnE)∨ ne sont en g´en´eral pas isomorphes comme fibr´es vectoriels hermitiens.
SoientE un fibr´e vectoriel hermitien surX etf :F →Eun homomorphisme injectif d’un OX-module localement libre de rang fini versE. Si on munitF(C) de la structure hermitienne induite (fibre par fibre) de celle deE(C), on obtient un fibr´e vectoriel hermitienF, appel´e un sous-fibr´e vectoriel hermitiende E. Si p: E →Gest un homomorphisme surjectif deE vers unOX-module localement libre de rang fini, et si on munit le fibr´e vectorielG(C) de m´etrique quotient, G devient un fibr´e vectoriel hermitien sur X, appel´e un fibr´e vectoriel hermitien quotientdeE. SiF est le noyau dep, on note G=E/F.
Exemple 1.7.3 Un fibr´e vectoriel hermitien sur SpecOKn’est rien d’autre que la donn´ee d’un OK-module projectif de type fini E et, pour tout plongement σ de K dans C, d’un produit scalaire hermitienh, iσ surE⊗OK,σCtelle quehx⊗z, y⊗wiσ=hx⊗z, y⊗wiσ.
D´efinition 1.7.4 SoitL = (L,(k · kσ)σ:K→C) un fibr´e inversible hermitien sur SpecOK. On appelledegr´e d’Arakelov(normalis´e) deLla valeur
degdn(L) = 1
[K:Q] log #(L/OKs)− X
σ∈Σ∞
logkskσ
!
, (1.17)
o`usest un ´el´ement non-nul dansL. On remarque que la valeur (1.17) ne d´epend pas du choix desgrˆace `a la formule du produit. SiEest un fibr´e vectoriel hermitien sur SpecOK, on appelle degr´e d’Arakelov normalis´edeE et on d´esigne pardegdn(E) la valeurddegn(ΛrgEE).
Proposition 1.7.5 SoitEun fibr´e vectoriel hermtien de rangrsurSpecOK. Si(s1,· · ·, sr)∈ Er est une base deEK surK, alors
degdnE= 1
[K:Q] log #(E/OKs1+· · ·+OKsr)−1 2
X
σ∈Σ∞
log d´et (hsi, sjiσ)
! .
D´emonstration. Comme (si)1≤i≤r est une base de EK surK, x=s1∧ · · · ∧sr est non-nul dans ΛrE. De plus, on a
#(OK/OKx) = #(E/OKs1+· · ·+OKsr), kxk2σ= d´et (hsi, sjiσ).
2 Proposition 1.7.6 SoientE1,E2 etE trois fibr´es vectoriels hermitiens surSpecOK etF un sous-fibr´e vectoriel hermitien deE tel queF soit satur´e dansE. On a
1) degdnE∨=−ddegnE,
2) degdnF+ddegn(E/F) =degdnE,
3) degdn(E1⊗E2) = rg(E1)ddegnE2+ rg(E2)ddegnE1.
D´efinition 1.7.7 SoitEun fibr´e vectoriel hermitien sur SpecOK. SiEest non-nul, on appelle pente arithm´etique deE et on note µ(E) la valeurb ddegn(E)/rgE, on appellepente maximale arithm´etique (resp. pente minimale arithm´etique) la borne sup´erieure (resp. inf´erieure) des pentes des sous-fibr´es vectoriels hermitiens non-nuls (resp. fibr´es vectoriels hermitiens quotients non-nuls) deE, not´eµbmax(E) (resp.µbmin(E)).
Remarque 1.7.8 SoitE 6= 0 un fibr´e vectoriel hermitien sur SpecOK. L’existence de maxi-male et du plus grand sous-fibr´e vectoriel hermitien ayant la pente maximale deE et mˆeme plus g´en´eralement celle du polygˆone canonique associ´e au fibr´e vectoriel hermitien E (cf. le sous-paragraphe 4.4.2infra) ont ´et´e d´emontr´ees, comme mention´e dans l’appendice de l’expos´e [8], par Stuhler et Grayson (cf. [85][42]).
In´egalit´es de pentes
D´efinition 1.7.9 Soient E et F deux fibr´es vectoriels hermitiens sur SpecOK. Si ϕ:EK → FK est un homomorphisme non-nul et si σ ∈ Σf ∪Σ∞, on d´esigne par kϕkσ la norme de l’applicationKσ-lin´eaireϕKσ :EKσ →FKσ, o`u Kσ est le s´epar´e compl´et´e de Kpar rapport `a la normek · kσ. On d´efinit lahauteurdeϕcomme la valeur
h(ϕ) = 1 [K:Q]
X
p∈Σf
logkϕkp+ X
σ∈Σ∞
logkϕkσ
.
Lemme 1.7.10 SoientAun anneau,M un A-module.
1) si N est un sous-A-module de M tel que M/N soit engendr´e par q ´el´ements, alors pour tout entiern≥q,ΛnM =Nn−q∧(ΛqM).
2) Si
M =M1⊃M2⊃ · · · ⊃Mi ⊃Mi+1⊃ · · ·
est une une suite d´ecroissante de sous-A-modules deM telle que, pour touti≥1,Mi/Mi+1 soit isomorphe `a un id´eal principal deA, alors pour tout entier q≥1
ΛqM =M1∧M2∧ · · · ∧Mq.
D´emonstration. D’abord 2) est une cons´equence de 1). Pour d´emontrer 1), en utilisant la m´ethode de r´ecurrence enn, il suffit de le d´emontrer pour le cas o`u n=q+ 1. CommeM/N est engendr´e par q ´el´ements, on a Λq+1(M/N) = 0 (cf. [16] chap. III,§7 n◦3 proposition 3).
Comme le noyau de l’homomorphisme canonique ΛM −→Λ(M/N) est l’id´eal engendr´e parN (loc. cit.), on obtient
Λq+1(M)⊂N∧(ΛqM).
2 Proposition 1.7.11 Soientkun corps muni d’une valeur absolue | · |qui est localement com-pact,E etF deux espace vectoriel de rang fini surk etϕ:E →F un homomorphisme. Pour tout entier1≤i≤rgkE, soit
λi= inf
V⊂E codimV=i−1
kϕ|Vk.
Soitλi = 0pour touti >dimkE. Alors pour tout entierq >0, on a kΛqϕk ≤
q
Y
i=1
λi.
D´emonstration. Soitmle rang de E surk. D’apr`es le lemme pr´ec´edent, il suffit de montrer qu’il existe une suite d´ecroissante de sous-espaces deE :
E=E1)E2)· · ·)Em (1.18) telle quekϕ|Eik=λi. Comme k est localement compact, la sph`ere unit´e de E est compacte, donc il existe un vecteurxm de norme 1 tel que
kϕ(xm)k=λm. Supposons queEi+1)· · ·)Emaient ´et´e choisis de sorte que
kϕ|Ejk=λj
pour tout i+ 1 ≤ j ≤ m. Encore par la compacit´e locale de k, il existe un vecteur xi ∈ E de norme 1 tel que kϕ(xi)k =λi. Comme tous ces vecteurs ne sont pas contenus dans Ei+1
(d’apr`es la d´efinition deλi), on obtient l’existence de Ei. Par r´ecurrence on d´emontre
l’exis-tence de la suite (1.18) et donc la proposition. 2
Corollaire 1.7.12 Soientkun corps muni d’une valeur absolue|·|qui est localement compact, E etF deux espaces vectoriels de rang fini sur k,ϕ:E→F un homomorphisme, et
E=E0⊃E1⊃ · · · ⊃En⊃En+1⊃ · · ·
une suite d´ecroissante de sous-espaces deE. Pour tout entiern≥0, soit7 λn =kϕ|Enk. Alors8 logkΛrgEϕk ≤X
n≥1
rg(En/En+1) log(λn).
En particulier,
logkΛrgEϕk ≤rgElogkϕk.
Proposition 1.7.13 Avec les notations ci-dessus, si ϕest injectif, alors µbmax(E)≤µbmax(F) +h(ϕ).
D´emonstration. En rempla¸cant E par son plus grand sous-fibr´e vectoriel hermitien ayant la pente maximale, on peux supposer que µ(E) =b µbmax(E). Soit G un sous-OK-module de F tel que GK s’identifie `a l’image de EK dans FK par ϕ. On d´esigne par r le rang de E.
L’isomorhpismeϕ:EK→GK induit un isomorphisme d’espaces vectoriels de rang 1 surK : Λrϕ: ΛrEK−→ΛrGK.
SoitL= (ΛrE)∨⊗ΛrG. L’application Λrϕpeut ˆetre consid´er´ee comme un ´el´ement dans LK. D’apr`es la d´efinition de degr´es d’Arakelov, on a l’´egalit´e
ddegn(G)−degdn(E) =degdnL=−h(Λrϕ)≥ −rh(ϕ), o`u la derni`ere in´egalit´e provient du corollaire 1.7.12. Par cons´equent, on a
µ(E)b ≤µ(G) +b h(ϕ)≤µbmax(F) +h(ϕ).
2
7SiEn= 0, alorskϕ|Enk= 0.
8Par convention log 0 =−∞et 0·(−∞) = 0.
Plus petite norme d’une section non-nulle
Soient E un OK-fibr´e vectoriel hermitien, W(E) l’espace vectoriel sur C somme directe orthogonale desEσ. LeOK-module E peut ˆetre consid´er´e comme un r´eseau dans W(E) par l’inclusion
E−→ M
σ∈Σ∞
E⊗OK,σC.
Si on d´esigne parπ : SpecOK → SpecZ le morphisme structural, alors π∗E est leZ-module associ´e auOX-moduleE. Il est canoniquement muni d’une structure hermitienne, compatible
`
a la conjugaison complexe, en identifiant E⊗ZC`a W(E). On note π∗E le Z-fibr´e vectoriel hermitien leZ-moduleπ∗E muni de la structure hermitienne comme ci-dessus.
D´efinition 1.7.14 On note ε(E) = min{kek |e∈π∗E\ {0}}. SiEest nul, on d´efinitε(E) = +∞.
Proposition 1.7.15 (cf. [14]) Si E est un fibr´e vectoriel hermitien non-nul sur SpecOK, alors
ddegπ∗E=ddegE−rgOKE
2 log|∆K|.
SoientE un fibr´e vectoriel hermitien non-nul sur SpecOK,eun vecteur dansE tel que kek=ε(E).
SoitF le sous-OK-module engendr´e pare, muni de la structure hermitienne induite. On a degFd =degπd ∗F+1
2log|∆K|=−logε(E) +1
2log|∆K|.
Donc on a l’in´egalit´e suivante :
bµmax(E)≥ 1
2log[K:Q]−logε(E). (1.19)
Proposition 1.7.16 (cf. [14]) On a l’in´egalit´e suivante :
bµmax(E)≤ −logε(E) +1
2log(rgZ(E)) +log|∆K|
2[K:Q]. (1.20)
M´etriques sur l’espace des sections globales, comparaison des m´etriques
SoitX un sch´ema propre et plat sur SpecOKtel queXKsoit lisse sur SpecKet ´equidimensionnel de dimension d. Si E est un fibr´e vectoriel hermitien sur X, alors E = H0(X,E) est un OK-module projectif de rang fini (autrement dit, un fibr´e vectoriel sur SpecOK). Pour tout plongementσ:K→Con choisit une forme volume de typeC∞, partout strictement positive, d´efinissant une mesure de probabilit´eλσ surXσ(C). On suppose que la donn´ee (λσ)σ∈Σ∞ soit invariante par l’action deF∞. On peut donc d´efinir une famille de normesk·kσ,Lp(1≤p <+∞) etk · kσ,sup surEσ:=E⊗OK,σCtelles que pour toute∈Eσ∼=H0(Xσ(C),Eσ),
kekσ,Lp = Z
Xσ(C)
kexkpσdλσ(x)
!1p
pour 1≤p <+∞, kekσ,sup= sup
x∈Xσ(C)
kexkσ.
Pour abr´eger on note k · kσ =k · kσ,L2. On d´esigne park · k la norme hermitienne surW(E).
Pour touts∈EK, on a
ksk2= X
σ∈Σ∞
ksk2σ.
La proposition suivant est une cons´equence imm´ediate du th´eor`eme 1.6.6.
Proposition 1.7.17 Pour tout fibr´e vectoriel hermitien E et tout fibr´e inversible hermitien L sur X, il existe une constante positive C >0 (qui d´epend de X,(λσ)σ∈Σ∞,E etL) telle que pour toute sections∈H0(X,E ⊗L⊗D)K et tout plongement σ:K→C,
kskσ,sup≤CDdkskσ, o`udest la dimension de XK.
Corollaire 1.7.18 Soient L1 et L2 deux fibr´es inversibles hermitiens sur X et E un fibr´e vectoriel hermitien surX. Pour tous les entiers D1, D2 ≥1, on note ED1 =H0(X, L⊗D1 1), FD2 =H0(X, L⊗D2 2⊗E)etGD1,D2 =H0(X, L⊗D1 1⊗L⊗D2 2⊗E). Si on munit cesOK-modules de m´etriquesL2, alors il existe une constanteC tel que, pour tout (D1, D2)∈Z2>0,
ε(GD1,D2)≤C2D1dDd2ε(ED1)ε(FD2).
D´emonstration. D’apr`es la proposition 1.7.17, il existe une constant C telle que pour tout plongement σ : K → C, tout entier D ≥1 et tout ´el´ement s ∈ ED∪FD on ait kskσ,sup ≤ CDdkskσ. Par cons´equent, pour tout (s1, s2)∈ED1×FD2,
ks1⊗s2kσ≤ ks1⊗s2kσ,sup≤ ks1kσ,supks2kσ,sup≤C2Dd1Dd2ks1kσks2kσ. Donc on a
ks1⊗s2k2= X
σ∈Σ∞
ks1⊗s2k2σ≤ X
σ∈Σ∞
C4D12dD2d2 ks1k2σks2k2σ≤C4D2d1 D22dks1k2ks2k2,
i.e.ks1⊗s2k ≤C2D1dD2dks1k · ks2k. Ceci implique la proposition. 2
Lemme 1.7.19 SoitL un fibr´e inversible hermitien surX et soitC >0 v´erifiant la conclu-sion de la proposition 1.7.17 avec E = OX. Pour tout entier D ≥1 soit ED = H0(X,L), muni de m´etriqueL2. SoientD1,· · ·, Dn des entiers strictement poisitifs. SiD=D1+· · ·+Dn, alors
ε(ED)≤Cn(D1· · ·Dn)dε(ED1)· · ·ε(EDn). (1.21) D´emonstration. Si pour tout 1 ≤i ≤n, si est une section dansH0(X,L⊗Di), alors pour toutσ∈Σ∞,
ks1⊗ · · · ⊗snkσ≤ ks1⊗ · · · ⊗snkσ,sup
≤ ks1kσ,sup· · · ksnkσ,sup≤Cn(D1· · ·Dn)dks1kσ· · · ksnkσ. (1.22) ks1⊗ · · · ⊗snk2= X
σ∈Σ∞
ks1⊗ · · · ⊗snk2σ
≤ X
σ∈Σ∞
C2n(D1· · ·Dn)2dks1k2σ· · · ksnk2σ
≤C2n(D1· · ·Dn)2d
n
Y
i=1
X
σ∈Σ∞
ksik2σ
! .
Par cons´equent, on a
ε(ED)≤Cn(D1· · ·Dn)dε(ED1)· · ·ε(EDn).
2
Corollaire 1.7.20 SoitL un fibr´e inversible hermitien surX. Pour tout entier D ≥1 soit ED = H0(X,L⊗D), muni de la m´etrique L2. Soient n = (ni)1≤i≤r une famille d’entiers positifs, N =n1+· · ·+nr. On d´esigne par ϕ l’homomorphisme naturel de En1 ⊗ · · · ⊗Enr
versEN qui envoies1⊗ · · · ⊗sr en s1· · ·sr. Alors on a l’in´egalit´e h(ϕK)≤rlogC+
r
X
i=1
dlogni+1
2log(rgEni)
, (1.23)
o`u C est la constante (qui ne d´epend que deX,(λσ)σ∈Σ∞ etL) dont l’existence est assur´ee par la proposition 1.7.17 en prenantE =OX trivial.
D´emonstration. CommeϕK provient d’un homomorphisme deOK-modules, on akϕKkp≤1 pour toute place finiep. Soitσ:K→Cun plongement. Si
(si)1≤i≤r∈En1,σ× · · · ×Enr,σ, alors
ks1· · ·srkσ,L2 ≤ ks1· · ·srkσ,sup≤ ks1kσ,sup· · · ksrkσ,sup.
D’apr`es la proposition 1.7.17, on obtient que, pour tout 1 ≤i≤r, ksikσ,sup ≤Cndiksikσ,L2. Donc
ks1· · ·srkσ,L2 ≤Crnd1· · ·ndrks1kσ,L2· · · ksrkσ,L2=Crnd1· · ·ndrks1⊗ · · · ⊗srkσ,L2. CommeEn1,σ ⊗ · · · ⊗Enr,σ admet une base orthogonale constitu´ee de rg(En1)· · · · ·rg(Enr)
´el´ements de la formes1⊗ · · · ⊗sr, on d´eduit de l’in´egalit´e de Cauchy-Schwarz que kϕKkσ≤Crnd1· · ·ndrp
rg(En1)· · ·rg(Enr).
Par cons´equent,
h(ϕK)≤rlogC+
r
X
i=1
dlogni+1
2log(rgEni) .
2