• Aucun résultat trouvé

Majoration du degr´ e d’Arakelov d’une droite semi- semi-stable

Dans le document TH`ESE DE DOCTORAT (Page 157-162)

Pente maximale du produit tensoriel de fibr´ es vectoriels

5.3 Majoration du degr´ e d’Arakelov d’une droite semi- semi-stable

5.3.1 Application de la th´ eorie classique des invariants dans l’´ etude de la semi-stabilit´ e (au sens de la th´ eorie g´ eom´ etrique des in-variants)

Dans ce sous-paragraphe, le symboleK d´esigne un corps de caract´eristique 0.

Proposition 5.3.1 SoitV un espace vectoriel de rang 0< d <+∞ surK.

1) Pour queP(V)ait un point rationnel semi-stable pour l’action deGLK(V)relativement `a O(D)⊗π(d´etV)⊗n, il faut que D=dn.

2) SiM est un point rationnel deP(V)qui est semi-stable pour l’action deGLK(V) relative-ment `aO(d)⊗π(d´etV), alors il existe un entiern≥1 et une permutationσ∈Snd telle que l’homomorphisme compos´e

M⊗nd⊗d´etV∨⊗n //V⊗nd⊗d´etV∨⊗n

σ⊗Id

V⊗nd⊗d´etV∨⊗n et

⊗n⊗Id //d´etV⊗n⊗d´etV∨⊗n∼=K soit non-nul.

3) Un point rationnel M de P(V) est semi-stable pour l’action de SLK(V) relativement `a O(1) si et seulement s’il est semi-stable pour l’action de GLK(V) relativement `a O(d)⊗ π(d´etV).

D´emonstration. 1) On suppose que M soit un point rationnel de P(V) semi-stable pour l’action de GLK(V) relativement `a O(D)⊗π(d´etV)∨⊗n, alors il existe un entier m > 0 et une section non-nullesdans

H0(P(V),O(mD)⊗π(d´etV)⊗nm) =SmD(V)⊗(d´etV)⊗nm

qui est invariante par GLK(V) et telle queM ∈P(V)s. En tant que GLK(V)-module,SmDV (resp. ΛdV) est un facteur direct de V∨⊗md (resp.V⊗d) (cf. [33] Lecture 6). Par cons´equent, il existe un rel`evementesdesdansV∨⊗mD⊗V⊗nmd qui est invariant par GLK(V). D’apr`es le th´eor`eme 5.2.11 on amD=nmd, doncD=nd.

2) D’apr`es l’argument dans la d´emonstration de 1) on obtient que, si M est un point rationnel (consid´er´e comme sous-espace de rang 1 de V) de P(V) qui est semi-stable pour l’action deGLK(V) relativement `aO(d)⊗π(d´etV), alors il existe un entiern≥1 et un ´el´ement s∈ SndV⊗d´etV⊗n qui est invariant par l’action de GLK(V) et tel que l’homomorphisme compos´e

M⊗nd⊗d´etV∨⊗n //ΓndV ⊗d´etV∨⊗n s //K

soit non-nul. D’autre part,sse rel`eve en un ´el´ementes∈V∨⊗nd⊗V⊗ndqui est aussi invariant par l’action de GL(V). D’apr`es le th´eor`eme 5.2.9, l’´el´ement esest une combinaison lin´eaire de permutations. Par cons´equent, il existe une permutation σ∈Snd telle que l’homomorphisme compos´e

M⊗nd⊗d´etV∨⊗n //V⊗nd⊗d´etV∨⊗n

σ⊗Id

V⊗nd⊗d´etV∨⊗n et

⊗n⊗Id //d´etV⊗n⊗d´etV∨⊗n∼=K soit non-nul.

3) On suppose quen≥1 soit un entier. Si un ´el´ement s∈V∨⊗n est invariant par l’action de SLK(V), alors le sous-espaceM engendr´e parsest invariant par l’action de GLK(V). L’ac-tion de GLK(V) sur M est un caract`ere, i.e., une puissance tensorielle du d´eterminant. Par cons´equent, il existe un entiermtel que, si on d´esigne parxun g´en´erateur de (d´etV)⊗m, alors l’´el´ements⊗x∈V∨⊗n⊗(d´etV)⊗msoit invariant par l’action de GLK(V). On a doncd|net m=n/d. R´eciproquement si un ´el´ement dansV∨⊗n⊗(d´etV)⊗mest invariant par l’action de GLK(V), alors il est invariant par l’action de SLK(V) si on le consid`ere comme un ´el´ement deV∨⊗n (l’action de SLK(V) sur d´etV est trivial, donc d´etV ∼=Kcomme SLK(V)-module).

L’assertion 3) s’en d´eduit imm´ediatement. 2

En utilisant la notion de puissance tensorielle rationnelle on peut aussi dire queM ∈X(K) est semi-stable pour l’action deSLK(V) relativement `aO(1) si et seulement siM⊗(d´etV)d1 (vu comme point rationnel deP(V⊗(d´etV)1d)) est semi-stable pour l’action deGLK(V).

Il est possible de g´en´eraliser la proposition 5.3.1 au cas d’un produit tensoriel de plusieurs espaces vectoriels de rang fini. Notamment on a la proposition suivante :

Proposition 5.3.2 Soit(Vi)1≤i≤rune famille d’espaces vectoriels de rang fini et non-nuls sur Ket(ai)1≤i≤r une famille d’entiers strictement positifs. Pour tout entier1≤i≤ron d´esigne pardi le rang deVi sur K. Soient W =V1⊗a1⊗ · · · ⊗Vr⊗ar,X =P(W)et π:X →SpecK le morphisme canonique. SoitG=GL(V1K· · · ×KGL(Vr).

1) Soitχun caract`ere deG. Pour queX ait un point rationnel semi-stable pour l’action deG relativement `aOX(D)⊗ Oχ, il faut queOχ soit de la forme

π((d´etV1)⊗n1⊗ · · · ⊗(d´etVr)⊗nr),

o`unidi=Dai pour tout1≤i≤r;

2) Si M est un point rationnel de X qui est semi-stable pour l’action de G relativement `a OX(D)⊗π((d´etV1)⊗n1⊗ · · · ⊗(d´etVr)⊗nr), il existe un entier m≥1 et une permutation σ∈SmDa1× · · · ×SmDar tels que l’homomorphisme compos´e

M⊗m⊗L∨⊗m //W⊗mD⊗L∨⊗m σ⊗Id //W⊗mD⊗L∨⊗m

etV

1

⊗mn1⊗···⊗d´et

Vr

mnr⊗Id

L⊗m⊗L∨⊗m∼=K

(5.7)

soit non-nul, o`u L= (d´etV1)⊗n1⊗ · · · ⊗(d´etVr)⊗nr.

3) Un point rationnel M de X est semi-stable pour l’action de SL(V1)× · · · ×SL(Vr) rela-tivement `a OX(1) si et seulement s’il est semi-stable pour l’action de G relativement `a OX(1)⊗π(d´etV

a1 d1

1 ⊗ · · · ⊗d´etV

ar

r dr).

D´emonstration. 1) CommeGest le produit des sch´emas en groupesGLK(Vi) (i= 1,· · · , r), tout caract`ere deGest un produit tensoriel de caract`eres deGLK(Vi). DoncOχest de la forme π((d´etV1)⊗n1⊗ · · · ⊗(d´etVr)⊗nr).

On suppose que M soit un point rationnel de X qui est semi-stable pour l’action de G relativement `aOX(D)⊗L, o`uL=π((d´etV1)⊗n1⊗ · · · ⊗(d´etVr)⊗nr). Il existe alors un entier m >0 et une section non-nullesde

H0(X,OX(mD)⊗L⊗m) =SmD(V1∨⊗a1⊗ · · · ⊗Vr∨⊗ar)⊗(d´etV1)⊗mn1⊗ · · · ⊗(d´etVr)⊗mnr invariante par l’action de G(K) tels que M ∈ Xs. D’apr`es la semi-simplicit´e de l’alg`ebre de groupeK[G(K)], il existe un rel`evementesdesdans

V1∨⊗mDa1⊗ · · · ⊗Vr∨⊗mDar ⊗V1⊗mn1d1⊗ · · · ⊗Vr⊗mnrdr

qui est invariant par l’action de G(K). D’apr`es le th´eor`eme 5.2.11 on amDai =mnidi (i.e., Dai=nidi) pour tout 1≤i≤r.

2) Si M ∈ X(K) est un point rationnel (consid´er´e comme un sous-espace de rang 1 de W) qui est semi-stable pour l’action de G relativement `a OX(D)⊗πL, alors il existe un entier m > 0 et un ´el´ement s ∈ Sm(W)⊗L⊗m invariant par l’action de G(K) tels que l’homomorphisme compos´e

M⊗mD⊗L∨⊗m //Γm(W)⊗L∨⊗m s //K

soit non-nul. D’autre part, on a Dai = nidi pour tout 1 ≤ i ≤ r. L’´el´ement s admet un rel`evement dans

V1∨⊗mDa1⊗ · · · ⊗Vr∨⊗mDar ⊗V1⊗mDa1⊗ · · · ⊗Vr⊗mDar

qui est invariant par l’action de G(K). D’apr`es le th´eor`eme 5.2.11, es est une combinaison lin´eaire de permutations dans SmDa1 × · · · ×SmDar. Par cons´equent, il existe un ´el´ement σ∈SmDa1× · · · ×SmDar tel que l’homomorphisme compos´e (5.7) soit non-nul.

3) Si D ≥ 1 est un entier, et si un ´el´ement s ∈ W∨⊗D est invariant par l’action de SLK(V1)× · · · ×SLK(Vr), alors le sous-espace M engendr´e par s est invariant par G(K).

L’action deG(K) surM est un carat`ere deG(K). Par cons´equent, il existe une famille d’en-tiers (ni)1≤i≤rtelle que, si on d´esigne parxun g´en´erateur de (d´etV1)⊗n1⊗ · · · ⊗(d´etVr)⊗nr,

alors s⊗x ∈ W∨⊗D⊗(d´etV1)⊗n1 ⊗ · · · ⊗(d´etVr)⊗nr soit invariant par l’action de G(K).

D’apr`es 1) on a Dai = nidi pour tout 1 ≤ i ≤ n. R´eciproquement si un ´el´ement dans W∨D⊗(d´etV1)

Da1

d1 ⊗ · · · ⊗(d´etVr)Dardr est invariant par l’action de G(K), alors il est inva-riant par l’action de SLK(V1)× · · · ×SLK(Vr) si on le consid`ere comme un ´el´ement dansW∨D car (d´etV1)Dad11⊗ · · · ⊗(d´etVr)Dardr est trivial comme module sur SLK(V1)× · · · ×SLK(Vr). 2

Proposition 5.3.3 Soient(Vi)1≤i≤r une famille d’espaces vectoriels de rang fini et non-nuls sur K, Ξ une famille finie d’applications de{1,· · ·, r} vers Z>0 et (bi)1≤i≤r une famille de nombres rationnels strictement positifs. On d´esigne par

i) W l’espace

M

α∈Ξ r

O

i=1

Vi⊗α(i),

ii) G le groupe alg´ebrique GLK(V1K· · · ×KGLK(Vr)qui agit naturellement sur W, iii) L leG(K)-module(d´etV1)⊗b1⊗ · · · ⊗(d´etVr)⊗br,

iv) pour tout entier D≥1et tout α= (αj)1≤j≤D∈ΞD,

prα:W⊗D→V1⊗(α1(1)+···+αD(1))⊗ · · · ⊗Vr⊗(α1(r)+···+αD(r)) la projection canonique,

v) pour tout entier1≤i≤r,di le rang deVi sur K.

SiM est un sous-espace de rang1 deW (vu comme point rationnel de P(W)) qui est semi-stable pour l’action de G relativement `a OW(1)⊗πL, o`u π : P(W) → SpecK est le morphisme canonique, alors il existe un entierD≥1, et une familleα= (αj)1≤j≤Dd’´el´ements dansΞtels que, si on note a=α1+· · ·+αD, alorsa(i) =Dbidi. De plus, il existe un ´el´ement σ∈Sa(1)× · · · ×Sa(r) tel que l’homomorphisme compos´e

M⊗D⊗L∨⊗D //W⊗D⊗L∨⊗D

prαId//V1⊗a(1)⊗ · · · ⊗Vr⊗a(r)⊗L∨⊗D

σ⊗Id

V1⊗a(1)⊗ · · · ⊗Vr⊗a(r)⊗L∨⊗D

etV

1

⊗Db1⊗···⊗d´et

Vr⊗Dbr⊗Id

L⊗D⊗L∨⊗D∼=K

soit non-nul, o`u la premi`ere fl`eche est induite par l’inclusion canonique deM⊗D dansW⊗D. D´emonstration. CommeM est semi-stable pour l’action deGrelativement `aOW(1)⊗πL, il existe un entierD≥1 et un ´el´ement non-nuls∈SD(W)⊗L⊗D invariant par l’action de G(K) tels que l’homomorphisme compos´e

M⊗D⊗L∨⊗D //ΓD(W)⊗L∨⊗D s //K

soit non-nul. Soits0 un rel`evement de s dansW∨⊗D⊗L⊗D qui est invariant par l’action de G(K). Il existe doncα= (αj)1≤j≤D∈ΞDtel que l’homomorphisme compos´e

M⊗D⊗L∨⊗D //W⊗D⊗L∨⊗DprαId//V1⊗a(1)⊗ · · · ⊗Vr⊗a(r)⊗L∨⊗D

s0α

//K

soit non-nul, o`u a = α1+· · ·+αD, et s0α est la composante d’indice α de s0. Soit sα un rel`evement des0αdansV1∨⊗a(1)⊗ · · · ∨ ⊗Vr⊗a(r)⊗V1⊗Db1d1⊗ · · · ⊗Vr⊗Dbrdr invariant parG(K).

D’apr`es le th´eor`eme 5.2.11 on obtient quea(i) =Dbidi, et quesαest une combinaison lin´eaire

de permutations. La proposition est donc d´emontr´ee. 2

5.3.2 La majoration

Dans ce sous-paragraphe, on fixe un corps de nombre K. Soient (Ei)1≤i≤r une famille de fibr´es vectoriels hermitiens sur SpecOK, Ξ une famille finie d’applications de{1,· · ·, r} dans Z>0 et

E=M

α∈Ξ

E⊗α(1)1 ⊗ · · · ⊗E⊗α(r)r .

Pour tout entier 1≤i≤rsoientdi le rang deEi etLi le fibr´e inversible hermitien ΛdiEi. On suppose que (bi)1≤i≤r soit une famille d’entiers strictement positifs telle que di divisebi pour tout 1≤i≤r. SoitL=L⊗b1 1/d1⊗ · · · ⊗L⊗br r/dr.

Lemme 5.3.4 SoitV un espace vectoriel hermitien de rangm >0. La norme de l’application lin´eaired´et :V⊗m→ΛmV est ´egale `a√

m!.

D´emonstration. En effet, d´et peut s’´ecrire comme m! vecteurs orthogonaux et de norme 1 dansV∨⊗m. Par cons´equent, la norme de d´et est√

m!. 2

Th´eor`eme 5.3.5 Avec les notations ci-dessus, on d´esigne par π :P(EK)→SpecK le mor-phisme canonique. Sin≥1 est un entier et siM est un sous-OK-module inversible de E tels queMK (vu comme point rationnel de P(EK)) soit semi-stable pour l’action deGL(E1,KK

D´emonstration. D’apr`es la proposition 5.3.3, il existe un entier D ≥ 1, une famille α = (αj)1≤j≤nD ∈ΞnD et un ´el´ement σ ∈ Sa(1)× · · · ×Sa(r) (o`u a =α1+· · ·+αnD) tels que a(i) =Dbi, et que l’homomorphisme compos´e

MK⊗nD⊗L∨⊗DK //EK⊗nD⊗L∨⊗DK prαId//E1,K⊗a(1)⊗ · · · ⊗Er,K⊗a(r)⊗L∨⊗DK soit non-nul. D’apr`es l’in´egalit´e de pentes, ainsi que le lemme 5.3.4, on obtient que

nDdeg(Md )−Dddeg(L) =nDddeg(M)−

Par cons´equent,

Dans le document TH`ESE DE DOCTORAT (Page 157-162)