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« Le district dénommé Congo-Ubangi présente dans ses limites trois zones physiques bien différentes l’une de l’autre.

La moitié sud, traversée en large par le grand fleuve, est le pays de la forêt tropicale. Au nord (vers l’est) collines, vallées largement ouvertes, pays de prairies. L’autre partie vers l’ouest, comme le tréfonds de la cuvette centrale, marais, forêt inondées, rivières aux méandres capricieux, chenaux étroits, passages aquatiques dont les eaux sont mortes, rem­

plies de poissons à peau visqueuse − longues galeries d’eau étirées sous la route en tunnel des grands arbres.

Forêt. La forêt est une puissance énorme. Elle est seule maîtresse de la terre. Sa masse serrée, son étendue, sa hauteur dominent majestueusement cette partie du monde. On ne la voit pas finir à l’extrême horizon, là où la terre touche l’arc bleuté du ciel, et les arbres, là encore, semblent monter aux nuages. Elle est immobile, altière comme un défi sous les vents les plus forts. − le souffle brutal des tornades ne lui arrache que des volées de feuilles mortes, et du bois pourri, tout cordé de lianes. Les eaux des rivières nagent aux pieds des troncs, en une course tortueuse, ombragée dans un lit d’eau claire et de fraîcheur. Le silence et l’immobilité de toutes choses semblent être la grande loi de la forêt.

Les singes et les oiseaux peuplent les sommets de la mer de verdure, où les branches sont plus minces, plus souples, là où les bourgeons neufs, des fruits, des coulées de soleil. [Il manque un verbe dans cette partie de phrase].

Savane. Le pays des savanes, Esobe en langue indigène, s’étend à perte de vue. L’horizon ne se voit plus. On le devine perdu derrière le dernier banc des collines.

C’est un décor herbeux que rien ne limite, une prairie sans fin piquetée de fleurs. Dans cet espace infini, le vent libre de toute entrave, glisse follement, et fait onduler les herbes dorées de soleil comme les vagues lentes d’une mer apaisée. De petits lacs, oubliés dans les fonds, frissonnent à son passage et de grands flamants roses, les pattes dans l’eau note de vie [?], de grâce et de légèreté, larguent leurs ailes aux souffles caressants.

Le pays est une suite alternée de collines et de larges vallées − chaque échappée offre un coup d’œil nouveau qui brise la monotonie. – Dans le creux des vallées, des sources s’échappent de tous côtés et des rivières serpentent au hasard d’un chemin capricieux. Dans la vallée de l’Ubangi, le pays est bouleversé ; on rencontre tout à coup des collines

Ce tableau d’hier affiche encore aujourd’hui de nombreuses mutations, dont plusieurs sont les effets de l’action des hommes sur la nature. C’est que même ce qui se dit naturel bouge. À la question de l’identification physique d’une région est liée celle de ses habitants. Par exemple, on concède que la zone actuellement sous la savane et couverte d’Esobe (Impéria cylindrica) est celle que les peuples d’origine soudanaise, dont les Ngbandi, occupent depuis leur arrivée. Dans cette problématique, tout partait de la sylve équatoriale que beaucoup, encore aujourd’hui, considèrent comme invariable dans la région de l’Équateur. Pourtant, sur cet aspect physique, la région congolaise de l’Équateur demeure très vaste, voire variée. Plus on s’éloigne de la partie méridionale dominée par la cuvette congolaise et peuplée en majorité par les différents groupements mongo (Mbandaka), on se rend compte que le nord habité par les groupements de souche soudanaise (Gbado­

Lite et Yakoma) est une région bien différente. Les rivières restent encore nombreuses, mais moins grandes, et la forêt équatoriale s’arrête.

À l’époque de l’installation européenne à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, la question de la carte physique de la province de l’Équateur pré­

occupait de nombreux scientifiques. Dès 1896, par exemple, F. Thonner signalait l’existence de grandes plaines herbeuses en pleine forêt équatoriale en région de Monveda, Abumombazi, Yakoma et Bumba (Thonner 1898). Une étude remarquée vint d’E.  Leplaie donnant un aperçu détaillé des posi­

tions respectives adoptées par divers auteurs (Leplae 1937). Mais c’est la mission effectuée par J. Lebrun qui apporta des informations précises (Lebrun 1937).

Bref, outre les auteurs cités, on devrait ajouter dans ce cadre E. Wildeman, Commentaires botaniques des voyages et herborisations de F.  Thonner en 1896 et 1909, et surtout, l’ouvrage de W. Robyns Contribution à l’étude des formations herbeuses du district forestier central du Congo belge publié en 1938.

Pour mettre en exergue le problème de la destruction de l’espace physique de l’Ubangi déjà entamée par l’activité humaine à cette époque, Henry Rosy introduit son ouvrage « Petits problèmes d’agriculture indigène au Congo­Ubangi  : réalités, raides montant droit aux nuées, seules, venues on ne sait d’où, puis il y a une accumulation de masses pierreuses dégagées de la terre et de la végétation jetées là par le hasard convulsif des dernières gestations géologiques. Des rivières coulent sur les plateaux, puis tombent en blanches cascades de toute la hauteur de l’escalier de pierre.

Dans les recoins perdus, sauvages, une grotte s’ouvre béante, grand tour [trou ?] noir, mystérieux, frangé de lianes.

La rivière Ubangi roule dans ce pays des eaux coléreuses mugissantes, brisées de rapides. Des masses rocheuses noires vernissées d’eau et de soleil lui disputent le passage et, depuis des siècles assises dans le courant, se rejettent la course bouillonnante des eaux. Banzyville est bâti au bord de cette féerie à la fois sauvage et gracieuse. C’est le pays de chasse excellente.

L’ouest où coule la Ngiri est le pays fangeux de l’eau. Cette contrée est partagée entre un peu de terre molle et de l’eau en folle abondance. La rivière suit un cours tout de fantaisie, zigzague, tourne en tous sens et semble vouloir aller partout ; ramasse paresseusement l’eau d’une vaste contrée et la descend vers l’Ubangi et vers le fleuve par des chenaux naturels. Cette terre est habitée. Il y a abondance de poisson. Les indigènes ont fait de leurs mains des îlots de terres ramassées aux eaux basses. Ils ont là une petite cabane et un peu de culture. Ils se rendent d’un îlot à l’autre − ou voyagent longuement dans des pirogues à fond plat – larges − et creusées d’une façon spéciale adaptée à la glissade dans les chenaux. Ils vont ainsi des jours et des jours sous le dôme branchu des grands arbres.

Les horizons sont rares, un monotone et lent défilé d’arbres, une odeur de feuilles pourries, un fond d’eau noire – étalée immobile sur lequel [sic] tombe parfois un trait de soleil. S’il y a brusquement un clapotis dans l’eau, c’est qu’un gros poisson s’est jeté sur une proie, ou qu’un lourd fruit sauvage, trop mûr, est tombé du haut d’une branche.

Il arrive cependant qu’après de longues heures de pirogue sous le bois, dans un paysage d’angoisse et presque de peur, on découvre tout à coup une plaine herbeuse. Des buffles rouges, des antilopes, des éléphants font là bon voisinage et se partagent la pâture. Le tableau se présente si merveilleusement ensoleillé que le voyage lent, monotone, étouffé s’oublie de suite comme une chose passée. Voilà de la lumière, une étendue de verdure légère et des bêtes splendides en liberté. »

Paysage à Gbado-Lite, au niveau du village Tudu.

(Photo Daniel Gonzato, équipe locale, 2016.)

Plateau de Kawele qui abrite les ruines du palais du maréchal Mobutu, vu de la cathédrale de Molegbe.

(Photo équipe locale, octobre 2017.)

Une vue de la flore autour du palais de Kawele où Mobutu, ici à la fin de son règne, fait le tour de sa propriété.

(Archives RTNC, droits réservés.)

Vue de la flore au début des rochers de Kota-Koli.

(Photo Daniel Gonzato, équipe locale, 2016.)

Vue de la flore avant les rochers de Kota-Koli.

(Photo Daniel Gonzato, équipe locale, 2016.)

possibilités » (texte manuscrit,  janvier 19462), par cette pensée de Virgile (Géorgiques L.II : 205) : « […]

cette terre d’où le laboureur irrité a fait disparaître une forêt ». Car, la lisière de la grande forêt équatoriale arrive à la hauteur de la frontière de la RDC un peu en aval de Zongo, à la rivière Debo. Puis elle se dirige vers Duma et Libenge en longeant la rive gauche de l’Ubangi. Ainsi, elle constitue une galerie dont la largeur varie de 4 km (à Duma) à 20 km à son arrivée au sud de Libenge. Ce premier tronçon est remarquable par la forêt dite de Sekia qui s’étendait peut­être plus loin vers les terres, car la réserve de la Liki constituerait probablement un îlot de ce qui fut une ancienne forêt ravagée par les populations locales.

À partir de la rivière Pongo au sud de Libenge, la limite de la forêt s’incurve vers le confluent Lua­Mbari en évitant la crête Ubangi­Lua presque complètement dénudée. Elle se confond alors avec la partie septentrionale de la galerie forestière de la Mbari jusqu’aux sources de cette rivière et, passant au sud de Gemena, elle rejoint au sud de Karawa les sources de la Sumba. De là, en région Bobadi, la

2. Nous utilisons des textes manuscrits qu’Henry Rosy, agronome adjoint de 1re classe, envoya de Banzyville le 10 février 1946 au commissaire de district du Congo­Ubangi, M. Debuisson. Cf. archives du service Histoire et Politique, MRAC.

ligne se dirige vers le confluent des rivières Sombolo et Legbala, affluents de la Mongala, dont elle suivra ensuite le cours jusqu’à Businga. Au­delà, au nord, elle longe l’Ebola, puis s’en écarte pour atteindre les sources de la Likame, au sud de Banzyville. Reliant les têtes de source de la Dondi et de la Kengo, elle se rapproche progressivement des rives de l’Uele, qu’elle atteint près de Mazale chez les Kasi de l’est de Yakoma.

On signale en plus des îlots forestiers de la Liki, ceux de Bosobolo et de Bowara (nord de la Mbari­Lua).

Malgré la présence des Soudanais, les Ngbandi, la limite de la forêt en région d’Abumombazi se main­

tient approximativement à l’endroit où F. Thonner la signalait déjà en 1898. J. Lebrun trouve une expli­

cation à cela  : « Les Ngbandi se sont adaptés à la forêt ». Adhérant aux travaux de B.  Tanghe (1938) dans la discussion sur la question fondamentale des origines soudanaises ou bantu de grands groupes de peuples de la région, l’agronome Henry Rosy récuse cette thèse. Il observe qu’une généralisation parfois hâtive est de nature à provoquer des erreurs d’inter­

prétation, susceptibles de fausser certains éléments d’appréciation générale. Il écrit :

« [...] il faut avoir vécu longtemps parmi les “Ngbandi”

pour savoir combien ils savent (comme leurs frères Bundu et Gbaka) détruire inutilement la forêt… Que Paysage aux environs de Karawa.

(Photo Daniel Gonzato, équipe locale, mai 2018.)

Lebrun ait été frappé du maintien de la limite à cet endroit, malgré la présence de ces “Mongwandi” il n’y avait qu’un pas à franchir pour croire à leur “adapta­

tion”… Concrètement, il en va tout autrement, et ces

“Mongwandi” n’ont adopté en fait, que le Nom, car ce sont des Bantous, qui adoptèrent le langage et certaines mœurs extérieures à leurs conquérants soudanais. S’ils ont conservé la technique “bantoue” préservatrice de la sylve équatoriale, ce fait est à notre avis unique­

ment attribuable à la conception et à la répartition des tâches agricoles dans l’organisation familiale. C’est en effet la femme qui cultive le sol, et en ce domaine sur­

tout, son évolution ayant été moins rapide que celle de l’homme, la technique agricole est restée typiquement bantoue.

Cet exemple de maintien d’une technique originale peut être étendu avec une certaine pertinence à tout ce qu’[on] compte de populations d’origine bantoue, comme les Binza, les Benge, les Furu, sans oublier les Ngombe. Il est en effet, souvent constaté par les agronomes, que certains villages inclus dans une même chefferie cultivent d’une façon nettement différente et souvent plus compréhensive… Il nous a été donné de constater à différentes reprises que souvent cette meilleure compréhension −  que rien d’apparent ne pouvait justifier − avait en réalité pour origine l’élément “racial”… c’était le plus souvent un

“îlot” de bantous… “soudanaïsés”. Cette “assimilation”

est d’ailleurs réciproque aux deux races et le cas opposé le plus typique nous semble être celui des Ngbandi et des Mondunga des territoires de Budjala et de Lisala Source : archives MRAC, service Histoire et Politique.

Carte de la limite de la forêt en Ubangi établie par Henry Rosy en 1946

qui ont remarquablement “bantouisé” leur technique culturale » (Rosy 1946 : 20­21).

En conclusion, en ce qui concerne la question de la limite de la forêt dans la région ngbandi, Henry Rosy pense que, outre les pratiques culturales des peuples soudanais, c’est surtout leur technique de chasse par feu roulant qui a détruit de façon irré­

médiable tout le couvert forestier de la boucle de l’Ubangi. Il dit avoir constaté en 1938 à Yakoma­Est à l’occasion du déplacement d’un village que « […] les indigènes emportaient de l’Imperata pour la planter à proximité du nouveau village, dans une clairière, au milieu de la nouvelle forêt qu’ils semblaient décidés

à saccager3. La raison invoquée en cette occasion était la nécessité de prévoir pour l’avenir des sources d’alimentation de paille destinée à la couverture des toitures, les indigènes n’appréciant pas celles établies à l’aide de feuilles de Macrolobium ».

Henry Rosy fait les considérations plus générales reprises dans l’encadré ci­dessous.

3. Rosy fait observer que l’Imperata cylindria suit la progression de l’indigène depuis le Haut­Chari ; cette herbe lui est indispensable à la construction de ses habitations. Le vent suffit largement à transporter les graines et à les déposer aux endroits où elles peuvent croître et se développer. Seule la forêt empêche son extension.

« Si le problème de la déforestation est actuel […], le phénomène n’est pas nouveau ; il est avéré non seulement au Congo belge, mais aussi dans toute l’Afrique.

Du jour où l’indigène cessa de se nourrir exclusivement des produits de la chasse et de la pêche ainsi que des baies cueillies en forêt et des racines croissant spontanément à l’ombre humide des sous­bois ; du jour où il découvrit qu’il pouvait trouver une nourriture moins aléatoire en confiant certaines graines à la terre, c’est­à­dire dès l’instant où la horde nomade se stabilisa, l’homme s’attaqua à la forêt afin d’en dégager le terrain nécessaire à la culture. […] Ce ne fut pas la culture du coton qui provoqua le déboisement de l’Afrique équatoriale française (AEF) puisque cette culture y est implantée de fraîche date, mais uniquement les méthodes agriculturales des populations soudanaises, réduites aujourd’hui à s’alimenter de sorgho, alors que selon toutes vraisemblances elles se nourrissaient jadis, tout comme les Ngbaka aujourd’hui, presque uniquement de maïs. Le sorgho n’est cultivé que là où la déforestation est un fait accom­

pli et où l’érosion et la latérisation ont effectué leur œuvre.

Voyez dans les chefferies indigènes de la Lua­Bolo, cédée au terri­

toire de Libenge, et de la Lua­Dekere, passée au territoire de Bosobolo, où les indigènes − ngbaka cependant ou tout au moins “ngbakaïsés”

− furent contraints d’abandonner la culture du maïs pour la remplacer par celle du sorgho. Le maïs, du fait de ses exigences nutritives, néces­

site des sols riches en humus ; alors que le sorgho croît parfaitement dans la savane même lorsque le sol est latérisé.

Il est un fait évident cependant, que l’introduction de la culture du coton accéléra le rythme de la destruction des forêts dans le Congo­

Ubangi, tout comme elle fut cause de la disparition des immenses forêts de la Louisiane et d’autres États d’Amérique et que jusqu’à ce jour, rien ne fut réalisé au Congo belge pour compenser cette destruc­

tion » (Rosy 1946).

« Avec l’introduction du coton, l’indigène se contentait en moyenne de 20 à 25 ares, portant annuellement deux récoltes de maïs, lesquelles suffisaient à l’entretien de sa famille. Cette méthode de culture devint impossible par suite de l’obligation pour le cultivateur de coton d’ense­

mencer celui­ci immédiatement après la première récolte de maïs et même − cas très fréquent encore aujourd’hui, avant que celui­ci ne fût venu à maturité. Il y a quinze jours environ que j’ai constaté non loin de Gemena l’existence de champs entiers de maïs vert fauchés pour permettre l’ensemencement du coton.

Culture du coton − Semis en ligne dans le territoire de Gemena en 1936.

(HP.1956.15.5897, collection MRAC Tervuren ; photo H. Rosy, vers 1936 © MRAC Tervuren.

Henry Rosy préconisa des mesures énergiques pour arrêter la déforestation de l’Ubangi. Car, prédisait­il, « dans vingt­cinq  ans d’ici (1946), les seules parties boisées qui subsisteront encore en territoire de Gemena seront confinées aux régions marécageuses de la Mbari et de la Sumba et le vent du Tchad soufflera jusqu’aux portes de Likimi, grâce à l’impulsion donnée au rythme destructeur

des Ngbaka par la culture du coton ». Mais pareille observation agace l’autorité coloniale. On lit dans une lettre écrite de Léopoldville le 25  juin  1946, adressée à « Cher Monsieur Rosy », ce qui suit :

« J’ai lu votre étude avec le plus vif intérêt. Ci­après quelques considérations.

Le problème, étudié par vous, présente deux aspects : le côté scientifique et le côté social. D’après le public Il ne faut pas perdre de vue que l’indigène est mesquinement outillé pour abattre la forêt et que là où les haches et machettes de fer sont impuissantes, il recourt au feu qu’il est incapable de circonscrire. On peut estimer que, pour l’établissement d’une culture de 40 ares de maïs − précédant le coton sur le même terrain − plus de 100 ares de forêt sont détruits tous les 5 ou 6 ans. C’est en effet le laps de temps maximum nécessaire pour épuiser complètement la terre arable cultivée sans interruption suivant le cycle : maïs, coton, arachides, sésame, manioc et bananes. […]

On peut affirmer − sans apriorisme − que la nécessité impérieuse de trouver des terres convenant à la culture de maïs fut la cause prédominante qui amena les Ngbaka jusqu’à la lisière de la forêt équatoriale. Le maïs, base de l’alimentation des populations Ngbaka, fit son apparition en Afrique longtemps après la conquête du Mexique par Fernand Cortès (1519­1521).

Me basant sur les données relatives aux migrations des divers clans Ngbaka après leur installation sur la rive gauche de l’Ubangi, j’estime approximativement à deux siècles la durée de leurs pérégrinations entre le Haut­Chari et l’Ubangi et à un siècle le temps mis par eux à “grignoter” la lisière de la forêt équatoriale, des sources de la Lua à une ligne constituée par la Libala, depuis son confluent avec la Mongala jusque Karawa, la route pour autos de Karawa au Mont Goronda (Bokode) et la rivière Bari jusqu’à la Lua ; ainsi qu’à étendre leurs tentacules au­delà des sources maré­

cageuses des affluents du fleuve Congo » (Rosy 1946).

Palmiers borassus au village Kando dans le territoire de Yakoma.

(Photo Daniel Gonzato, équipe locale, 2016.)

que vous voulez toucher, il faut vous attacher à l’un de préférence à l’autre [sic]. Si vous faites une étude scientifique poussée de la pratique agricole actuelle et de ses effets désastreux sur les richesses naturelles du pays −  forêt, sol, climat, etc.  −, vous intéresserez un groupe de savants qui discuteront le problème de façon académique. Peut­être pousseront­ils un cri

que vous voulez toucher, il faut vous attacher à l’un de préférence à l’autre [sic]. Si vous faites une étude scientifique poussée de la pratique agricole actuelle et de ses effets désastreux sur les richesses naturelles du pays −  forêt, sol, climat, etc.  −, vous intéresserez un groupe de savants qui discuteront le problème de façon académique. Peut­être pousseront­ils un cri