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LES PEUPLES

4. EXPLOITATION DU TERRITOIRE : RELATIONS ENTRE MBONGO ET WATE

4.3. RELATIONS ENTRE MBONGO ET WATE

La spécialisation entre les Mbongo et les Wate avait fini par créer des relations de complémenta­

rité entre les deux groupes et l’établissement d’une

Poteries dites de Yakoma.

(AP.0.2.1963, collection MRAC Tervuren ; photo H. Rosy, 1938 © MRAC Tervuren.)

Poteries séchant au soleil.

(AP.0.2.1979, collection MRAC Tervuren ; photo H. Rosy, 1938 © MRAC Tervuren.)

Marché de poteries à Yakoma.

(AP.0.2.1972, collection MRAC Tervuren ; hoto H. Rosy, 1938 © MRAC Tervuren.)

Poteries de la région de Yakoma.

(AP.0.2.1966, collection MRAC Tervuren ; photo H. Rosy, 1938 © MRAC Tervuren.)

chaîne de marchés le long de l’Ubangi, depuis les rapides de Mobayi jusqu’à la jonction des rivières Mbomu et Uele ; et sur les rives gauches de l’Uele en amont de cette jonction. Sur la rive gauche de l’Ubangi on comptait huit marchés et deux marchés sur l’Uele. C’était là que les Wate et les Mbongo se rencontraient périodiquement pour échanger leurs produits, comme l’écrivait Le Marinel :

« Les échanges entre indigènes se font aux mar­

chés, assemblées qui ont lieu périodiquement près de quelque grand village et sous le patronage de son chef. Les Bongos apportent des vivres de toute nature : bananes, manioc ainsi que du charbon de bois, des perches pour manœuvrer les pirogues, des cordes, des éléments des filets. Les Wattets achètent avec du fer, du poisson, du sel indigène, des perles et des produits achetés au loin. C’est à ces marchés que se règlent les transactions de toute nature » (Le Marinel 1893 : 26).

Ces marchés n’étaient pas seulement fréquentés par les Riverains et les Terriens ngbandi, on y venait aussi de la rive droite de l’Ubangi, de la Basse­Koto (les Langba), du Mbomu (les Nzakara) et du bas Uele (les Azande).

Les marchés, surtout ceux de Yakoma et de Mobayi, avaient joué un rôle important dans les échanges de la fin du XVIIIe siècle et le XIXe siècle en Haut­Ubangi et dans la diffusion du ngbandi sim­

plifié sous le nom de « sango » sur la rive droite de l’Ubangi. Le sango était la langue commerciale dans les transactions entre les différents groupes. Les huit marchés échelonnés le long des rives de l’Ubangi et de l’Uele existent toujours aujourd’hui, même si certains ont perdu de leur importance, par la nature des biens échangés et le nombre de participants ; par contre, celui de Yakoma s’est agrandi considérable­

ment avec la fréquentation des Budja de Bumba et des Nande du territoire de Beni­Butembo.

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L

es agriculteurs ou les défricheurs de la grande forêt équatoriale, écrit Jacques Maquet, sont d’étonnants sculpteurs. C’est dans cette partie de l’Afrique, ajoute­t­il, que l’on compte les meilleurs sculpteurs (Maquet 1962 : 84). Très peu d’études ont été consacrées jusqu’à pré­

sent à l’art des Ngbandi, qui sont des agriculteurs ou défricheurs de la grande forêt équatoriale. Dans Ubangi. Art et culture au cœur de l’Afrique sous la direction de Jan­Lodewijk Grootaers, Herman Burssens est le premier à décrire quelques figu­

rines qu’il attribue aux Ngbandi (Burssens  2008  : 118­120). Ce chapitre veut montrer que l’art était là. On trouvait de nombreux objets sculptés, objets usuels, mais aussi objets à but magique. L’art chez les Ngbandi s’exprimait aussi à travers l’artisanat, la limite entre les deux étant mal définie. La maîtrise de la technique du fer laissait à penser que le fer était connu bien longtemps avant la traversée de l’Ubangi.

L’artisanat, notamment la forge, la poterie, la vanne­

rie, la tannerie, permit aux Ngbandi de se fabriquer les nombreux objets dont ils avaient besoin ; ils pou­

vaient alors s’adonner à de nombreux loisirs : danses, esthétique du corps, jeux…