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LES PEUPLES

3. LA MISE EN PLACE DES NGBANDI

3.12. MBONGO : BOYA, NZAMBA ET LITE DU NORD

3.13.3. SANGO : MUNE, KUMBU ET ZIAMBA

Les Sango sont des riverains de la portion de l’Ubangi comprise approximativement entre les méridiens  21 et 22. Pour les Mune, l’un de trois groupements sango, seules les populations qui

Vue du village Kpani au bord de l’Uele, dans l’ancienne chefferie Gembele. (AP.0.2.1743, collection MRAC Tervuren ;

photo H. Rosy, 1938 © MRAC Tervuren.)

Huttes abandia et ngbandi (chef Bela) sur la route Monga-Yakoma. (AP.0.2.9206, collection MRAC Tervuren ; photo

J.-M. Vrydagh, 1933 © MRAC Tervuren.)

Fabrication de poterie dans la chefferie Bongo, région de Yakoma. (AP.0.2.1974, collection MRAC Tervuren ;

photo H. Rosy, 1938 © MRAC Tervuren.)

Fabrication de poterie dans la chefferie Bongo, région de Yakoma. (AP.0.2.1990, collection MRAC Tervuren ; photo H. Rosy,

1938 © MRAC Tervuren.)

L’étape de la finition.

(AP.0.2.1987, collection MRAC Tervuren ; photo H. Rosy, 1938

© MRAC Tervuren.)

Poterie séchant au soleil.

(AP.0.2.1978, collection MRAC Tervuren ; photo H. Rosy, 1938

Poteries séchant au soleil.

(AP.0.2.1977, collection MRAC Tervuren ; photo H. Rosy, 1938

© MRAC Tervuren.)

Cuisson de la poterie.

(AP.0.2.1981, collection MRAC Tervuren ; photo H. Rosy, 1938

composent les groupements Mune, Kumbu et Ziamba sont sango. Cette délimitation correspond à celle que donnent Maes et Boone : le territoire des Sango est compris entre 20° 30’ de longitude est, et 21° 75’ à l’ouest du confluent du Mbomu et de l’Uele (Maes & Boone 1935 : 320). Le nom connut par la suite une telle extension que les limites données ci­

dessus furent largement dépassées. Hutereau écrit ainsi  : « Sango, mot devenu populaire, a reçu une grande extension et a été attribué comme nom de

tribu à tous les riverains de l’Ubangi qui occupent le fleuve en amont de la partie que se sont octroyés les Gbanziri. Le nom s’est même étendu aux riverains qui occupent l’Uele, de son embouchure jusqu’au rapide d’Usu » (Hutereau 1922 : 133). Les Sango de la République centrafricaine habitent dans la sous­pré­

fecture Ouango, de Mobaye et de Bangasou. On les appelle également les Sango de la Mio (Kalck 1971 : 195). Comme l’identité sango s’est étendue chez les riverains des deux rives de l’Ubangi, les limites exactes des Sango sont très difficiles à déterminer. De même, l’origine de ces populations prête à confusion.

L’origine du nom sango est connue, écrit Hutereau.

« Les intéressés veulent qu’il signifie “l’homme de l’eau” (Hutereau  1922  : 133). Tanghe, de son côté, donne aux Sango une origine ngombe. Selon lui, le mot viendrait de « Sanguma » (« un Ngombe cadet de Kunda »). Le suffixe « ­ma » emputé, le nom devint Sangu ; Sango serait donc, selon lui, une déforma­

tion phonétique (Tanghe 1928 : 13). C’est purement fantaisiste. Les Sango descendent de Kotingboma et sont donc des Ngbandi. Sur la rive gauche, sont sango uniquement les riverains établis au pied du rapide Mobayi, et qui comprennent les trois clans : Mune, Kumbu et Ziamba.

Après la traversée de l’Ubangi par les Ngbandi et le combat contre les Ngombe et Bantu apparen­

tés à Kengo, les trois clans des Sango se séparèrent des autres Kotingboma. Ils s’installèrent d’abord à Ngbogoto ; ils descendirent ensuite la rivière Ubangi

Séchage au feu.

(AP.0.2.1982, collection MRAC Tervuren ; photo H. Rosy, 1938

© MRAC Tervuren.)

Préparation de l’argile pour la fabrication de poterie.

(AP.0.2.1992, collection MRAC Tervuren ; photo H. Rosy, 1938

© MRAC Tervuren.)

Poteries cuites au feu et instruments de travail d’un potier.

(AP.0.2.1991, collection MRAC Tervuren ; photo H. Rosy, 1938

© MRAC Tervuren.)

jusqu’à l’île Ya, où habitent de nos jours les Gemu.

Ils quittèrent de nouveau ce territoire et arrivèrent aux rapides de Mobayi où ils expulsèrent les Sole et les Vanga (anciennes populations qui étaient ensuite absorbées) et se fixèrent au pied de ces rapides (Ngbakpwa 1992 : 74).

Les Kumbu sont divisés en deux clans  : les Kumbu­Kopere et les Kumbu­Agundu. Les Mune comprennent deux clans  : Mogiani et Langa. Les descendants du premier forment aujourd’hui le groupement Mune tandis que ceux de Langa sont à la base du groupement Sumba. Les Mune disent qu’ils

Femmes sango occupées à la préparation du repas à Banzyville.

(AP.0.0.1840, collection MRAC Tervuren ; photographe inconnu, 1900.)

Soldat sango et sa femme à Banzyville.

(AP.0.0.1842, collection MRAC Tervuren ; photographe inconnu, 1900.)

Village de pêcheurs sango à Banzyville au bord de l’Ubangi. On aperçoit sur la rive des pièges à poissons (à gauche, au premier plan).

(HP.1956.15.200, collection MRAC Tervuren ; photo Ch. Dandoy (Inforcongo), 1946

© MRAC Tervuren.)

ne descendent pas directement de Kotingboma, mais de Sumba. C’est pourquoi on appelle le clan Langa : Mune­Sumba.

À l’arrivée des Européens, les Mune­Sumba for­

maient un seul groupement dirigé par Langa. À la suite d’une querelle interne, affirment les Mune­

Sumba, un clan conduit par Danga, successeur de Langa, passa sur la rive droite en territoire français.

Ce passage dut se situer entre 1901 et 1906 ; c’était la période des impositions de l’EIC. Pour s’acquitter de leur impôt, les Mune­Sumba et les autres Sango devaient transporter par pirogue du caoutchouc vers Libenge et fournir également des vivres (pois­

son). Ces impositions contraignirent les Sumba à émigrer en AEF (l’actuelle République centrafri­

caine) (Ngbakpwa 1992 : 75). Aux Mune­Sumba, se rattachent les Ndia qui vivent aujourd’hui avec les Gemu.

Les Ziamba affirment qu’ils viennent du bas­

sin de la Mongala, celui qu’ils quittèrent à la suite

de dissensions familiales. La légende ajoute qu’ils s’étaient séparés de leurs frères à cause du mauvais partage de la viande de l’antilope (kombere). Nous ne voyons pas à quel groupe du bassin de la Mongala ils peuvent se rattacher. Peut­on croire qu’ils étaient, comme la plupart des groupes de la Mongala, des chasseurs que le nouvel environnement trans­

forma en pêcheurs ? Nous ne disposons d’aucun

Sango au camp de la Luki (Boma).

(AP.0.0.4966, collection MRAC Tervuren ; photographe inconnu, 1905.)

Sango d’un village de pêcheries près de Libenge.

(AP.0.1.5472, collection MRAC Tervuren ; photo H. Rosy, vers 1936 © MRAC Tervuren.) Jeune Sango.

(AP.0.1.5685, collection MRAC Tervuren ; photo H. Rosy, vers 1936 © MRAC Tervuren.)

renseignement précis. Leur maîtrise de la technique de pêche fait supposer que la pêche constituait une vieille activité du clan. On sait en effet que certains groupes nient tous liens de parenté avec leurs voisins, souvent dans le but de conserver des droits acquis.