Le transport par câble

C’est en 2013 que l’entreprise du métro d’Alger (EMA) a lancé le projet de réalisation d’un téléphérique à Tizi-Ouzou. Cet investissement jugé d’importance capitale pour le développement de la wilaya connait un énorme retard dans sa conception.

1 Commissariatlittoral.dz/wilayas-côtières/

2 Qui sont au nombre de cinq : Mizrana, Tigzirt, Iflissen, Azzefoun et Ait Chafaa.

Le premier tronçon de ce téléphérique dont la distance est de 5.5Km, reliant la gare multimodale de Bouhinoun au village Redjaouna abritant un sanatorium d’envergure nationale ne sera livré qu’à partir du deuxième trimestre de l’an 2019.

A titre de précision, le projet de transport par cable de la WTO est composé de trois tronçons.

Le premier tronçon devrait relier la gare multimodale de Bouhinoun (Kef Naadja) à la haute ville, en passant par la nouvelle ville et par le stade du 1er novembre.

A ce titre, la mise en place de gares est prévue au niveau de chacun de ces arrêts. Néanmoins, l’état d’avancement des travaux concernant leur réalisation n’avoisine que les 50%¹.

Le deuxième tronçon a comme itinéraire la haute ville et l’hôpital Sidi Belloua dans le village Redjaouna, dont les travaux sont seulement à 36%² de leur réalisation.

Le troisième tronçon, quant à lui, se trouve toujours dans sa phase initiale où le chantier ne dépasse pas 5% de sa conception.

Le retard qu’accuse le transport par câble dans la WTO est dû en principe aux oppositions exprimées par les riverains et les propriétaires des terrains où les pylônes³ devraient être implantés. En effet, dans le domaine des transports, la résistance aux changements est souvent au rendez-vous et s’explique par le fait que « les individus ont tendance à se plaindre des aménagements et des changements qui en résultent, jusqu'à ce qu’ils voient les avantages à leur achèvement»⁴, chose qui est présente dans tout projet d’aménagement d’infrastructures des différents modes de transport.

Mis à part les pylônes 21, 23, 29 et 30, même difficilement, les oppositions ont pu être levées.

Le pylône 21 et le pylône 23 appartenant au deuxième tronçon sont opposés par des riverains.

Quant aux pylônes 29 et 30 du troisième tronçon sont opposés par des propriétaires.

Conscient du retard qu’accumule le projet de téléphérique de Tizi-Ouzou, le directeur des transports de la wilaya rassure la population en déclarant que le projet avance d’une manière régulièreet les travaux seront accélérés pour qu’il soit livré dans sa totalité au plus tard le premier trimestre de l’an 2020.

A l’encontre de la situation qui régnait avant la libéralisation des transports, caractérisée par un déficit des moyens de transports, la présente offre de transport mise à la disposition des       

1 Déclaration du directeur général de l’EMA lors d’une interview dans le journal El Watan du 22.12.2018.

2 Bilan 2018 de la direction des transports de la wilaya de Tizi-Ouzou.

3 C’est un pilier, une sorte de structure métallique servant de support à des câbles.

4 ROCCI A, 2007, « De l’automobile à la multimodalité ? Analyse sociologique des freins et leviers au changement de comportements vers une réduction de l’usage de la voiture. Le cas de la région parisienne et perspective internationale. Thèse de doctorant en sociologie, université de René Descartes-Paris V Panthéon Sorbonne, 542p.

voyageurs connait de véritables progrès. Quoique la quasi-totalité de leurs déplacements se fasse en route, d’autres modes de transport commencent à prendre part dans la desserte de certaines localités de la WTO, encourageant ainsi la multimodalité et le transport combiné.

Malgré l’apparition (certes tardive) de ces nouveaux modes de transport, l’apport du transport routier en matière de développement socio-économique ne peut avoir de compétiteur du fait de l’impossibilité d’étendre ces modes à tout le territoire de la wilaya.

Conclusion

A travers ce chapitre, nous pouvons conclure que les services publics sont conçus pour des finalités de développement. Ainsi, pour atteindre ces dernières, le service public des transports, en Algérie, doit être modernisé et rénové au mieux pour pouvoir répondre aux exigences de la population en matière de déplacement, et refléter les constats arrêtés dans la réglementation algérienne en matière de transport.

Le secteur des transports dans tous ses modes (sous-secteur routier, sous-secteur ferroviaire, sous-secteur maritime et sous-secteur aérien) exercent inéluctablement des effets sur le développement économique, sur l’aménagement du territoire et sur les conditions de vie des populations. A cet effet, le gouvernement algérien s’est remarquablement investi dans ce secteur où il a lancé plusieurs projets d’investissement assez consistants, sur tout le territoire du pays, pour la réhabilitation des différents modes de transport.

Comme nous l’avons vu précédemment, le secteur des transports est en constante interaction avec le territoire. Le diagnostic territorial servant à déceler les spécificités territoriales de la WTO joue un rôle de canalisateur de réflexions que ça soit dans le monde de la recherche ou dans celui des décideurs publics. C’est grâce à cette étape que le réseau de transport routier pourra être remodelé et équipé de façon à répondre à la demande de transport existante tout en étant en harmonie avec les facteurs naturels et démographiques l’influençant, d’où la confirmation de la première hypothèse qui stipule que les spécificités territoriales impactent indéniablement l’offre et la demande de transport routier.

Ainsi, de par l’évolution démographique et la nature accidentée et escarpée du relief géographique de la WTO, le transport routier apparait comme un vecteur exclusif d’accessibilité. La route, étant l’infrastructure éminente, diffuse ses avantages sur les entreprises et sur la population mobile de toute la wilaya, et constitue un élément déterminant du développement de ce territoire.

CHAPITRE III

Chapitre III : L’impact de l’offre de transport routier sur le développement de la WTO

Introduction

La route est considérée comme étant une infrastructure stratégique dont la principale fonction est la garantie et la facilitation de la circulation des biens et des personnes en permettant à ces derniers l’accès aux différents services socio-économiques (culture et loisirs, commerce, santé, études, etc.). A travers cette mission, la route se voit contribuer, en premier rang, au développement socio-économique d’un territoire donné.

Selon les statistiques les plus récentes de l’ONS, le transport routier en, Algérie, est le plus sollicité par rapport aux autres modes de transport (90% des déplacements s’effectuent par route). Comme nous l’avons déjà exposé dans le chapitre précédent, le schéma directeur routier et autoroutier à l’horizon 2025 prend en charge ce phénomène de recours accru à la route pour se déplacer. A cet effet, celui-ci a été instauré dans l’objectif de combler le retard accusé en matière de modernisation/réhabilitation de l’infrastructure routière et de régularisation de la circulation à travers tout le territoire national.

Sur le plan local, la croissance démographique et économique de la WTO, ces dernières années, a entrainé des besoins de mobilité de plus en plus intenses. En parallèle, ceux-ci devront être accompagnés de l’infrastructure routière apte à prendre en charge ce flux de mobilité généré par cette situation. Grâce à son dense réseau routier, la grande majorité des localités de la WTO sont desservies par des routes et ce malgré la nature accidentée de son relief géographique.

A travers ce chapitre, nous exposerons, en premier lieu, la démarche méthodologique que nous avions adoptée pour réaliser nos enquêtes de terrains (enquêtes auprès des usagers de la route et des entreprises). En deuxième lieu, nous nous étalerons sur l’analyse des données recueillies auprès des individus qui composent nos échantillons en utilisant le logiciel SPSS dans l’objectif de déceler l’impact plausible de l’offre de transport sur le développement économique et social des territoires ayant fait l’objet d’enquête.