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Chapitre II : Territorialisation du service public des transports en Algérie (diagnostic territorial)

Section 02 : Le rôle social du transport routier dans la WTO

3.2 Selon la destination habituelle

La destination habituelle désigne l’endroit envers lequel l’individu se rend le plus souvent, soit pour travailler, étudier, faire des achats, ou autre. La figure suivante regroupe les destinations habituelles des personnes sondées dans les communes enclavées et les communes désenclavées.

Figure n°09 : Destination habituelle des individus enquêtés dans les communes enclavées et dans les communes désenclavées

Source : Résultats de notre enquête

Du dépouillement des résultats de notre enquête, nous constatons que les tendances générales de déplacement des individus des deux types de communes sont différentes. Nous remarquons que, du fait de la disponibilité des éléments répondant à leurs motifs de déplacement, les usagers de la route des communes désenclavées par les transports se déplacent moins vers le chef-lieu de wilaya mais plus au niveau de leurs communes de résidence contrairement à ceux enquêtés dans les communes mal desservies par les transports. Ces derniers, pour leurs différents motifs de déplacement, s’adressent plus au chef-lieu de wilaya et aux communes voisines.

Chef‐lieu de wilaya

Commune de résidence

Commune voisine Hors wilaya 28,3

58,3

10,8

2,5 35,0

47,5

15,8

1,7 Cnes désenclavées Cnes enclavées

Figure n°10 : La destination habituelle de chacun des motifs de déplacement des usagers de la route des communes désenclavées

Source : Résultats de notre enquête

Figure n°11: La destination habituelle de chacun des motifs de déplacement des usagers de la route des communes enclavées

Source : Résultats de notre enquête

 Motif de déplacement « travail »

De l’analyse comparative de ces deux figures, nous remarquons que pour travailler, 71% des usagers de la route des communes désenclavées travaillent dans leurs communes de résidence d’où leur destination habituelle. En revanche, dans les communes mal desservies et enclavées,

20.6 53.8 18.2 40 28.6 0 33.3 0

71.5 42.4 45.4 20 28.6 75 66.7 100

7.9 0 36.4 40 28.6 0 0 00 3.8 0 0 14.2 25 0 0

Chef‐lieu de wilaya Commune de résidence Commune voisine Hors wilaya

Travail Etude Achats Soins Visite familiale Affaires

administratives

Autre

24.2 90.5 21.4 100 0 11.1 0

51.7 0 71.5 0 50 88.9 77.8

22.4 9.5 7.1 0 50 0 11.1

1.7 0 0 0 0 0 11.1

Chef‐lieu de wilaya Commune de résidence Commune voisine Hors wilaya

il n’y a que 51% des personnes se déplaçant pour travailler s’adressent à leurs communes de résidence. Comme 24.2 et 22.4% de ceux-ci ont fait respectivement du chef-lieu de wilaya et des communes voisines leurs destinations habituelles. Cet important flux de population quittant les communes de résidences vers l’extérieur pour travailler s’explique par la faible présence d’opportunités d’emploi dans les communes enclavées, du coup nous assistons au rallongement du trajet domicile-travail.

 Motif de déplacement « études et formation»

Dans les communes dotées d’un bon réseau de desserte, nous avons les individus qui se déplacent soit au chef-lieu de wilaya (53.8%) soit étudient dans leurs communes de résidences (42.4%) du fait de la disponibilité de suffisamment d’établissements scolaires et de formations professionnelles contrairement aux communes qui sont mal desservies par le réseau de transport. Or, 90% des individus enquêtés à leur niveau, se déplaçant pour étudier, s’adressent au chef-lieu de wilaya, 10% aux communes voisines et nul n’étudie dans sa commune de résidence.

 Motif de déplacement « achat »

Du fait de l’enclavement et des mauvaises conditions de mobilité et de circulation, 71.5% des individus sondés dans les communes mal desservies se trouvent dans l’obligation d’effectuer leurs achats dans leurs communes de résidence et se contentent des seuls biens et services disponibles. Cependant, en quête d’une gamme de choix plus variés ou de produits indisponibles dans leurs communes de résidence, 24% de ces personnes font leurs achats dans le chef-lieu de wilaya et 7.1% dans les communes voisines.

Les communes outillées d’un réseau de transport routier performant assurent la circulation de leurs résidents aux différents marchés de biens et services. Ces derniers, du fait de la proximité des marchés, ils font leurs achats soit dans leurs communes de résidence (45.5%), soit dans les communes voisines (36.4), soit dans le chef-lieu de wilaya (18.2).

 Motif de déplacement « soins »

A travers ces mêmes figures, nous constatons aussi que les gens résidants des communes mal desservies par les transports et qui se déplacent habituellement pour des soins quittent tous leurs communes de résidence pour se faire soigner au chef-lieu de wilaya. Néanmoins, dans les communes désenclavées par un bon réseau de transport, 28.6% des personnes enquêtées se soignent dans leurs communes de résidence. Ce qui traduit la disponibilité d’un service de soins dans ces communes. Le reste, pour se soigner, se rendent le plus souvent aux communes voisines (28.6%), au chef-lieu de wilaya (28.6%) ou bien même en dehors de la WTO (14.2%).

Ce flux de population en direction du chef-lieu de wilaya est traduit par la centralisation des centres de soins et de la disponibilité d’un amalgame de cabinets de soins privés. Cependant, déserter sa commune pour se faire soigner ailleurs n’est signe que d’absence d’établissements répondant à ce service, à ce besoin social pourtant capital. Certes, toutes les communes doivent être équipées d’une salle de soins au minimum, mais la majorité de celles-ci sont soit mises en jachère, soit il n’y a pas assez de personnel où nous n’y trouvons qu’une seule infirmière pour des premiers soins.

Après des discussions plus poussées avec les répondants, il s’est avéré que les médecins, techniciens et autres statuts devant occuper et faire fonctionner l’établissement refusent de travailler dans ce genre de localités faute d’accessibilité et de manque de transport pour assurer leurs trajets quotidiens domicile-travail. De plus, il est impossible, selon eux, d’inciter les établissements privés de service de soins à s’installer dans leurs communes car ces derniers préfèrent s’installer là où il y a une forte demande.

Tableau n°17 : Salles de soins, publiques et privées, localisées dans les communes enquêtées

Nom de la commune Nbre de salles de soins

publiques Nbre de salles de soins privées

Tizi-Ouzou 13 18

Azazga 07 05

Freha 06 01

D.E.M 09 02

Maatkas 03 01

Boghni 05 05

Yatafen 02 00

Ouacif 02 00

Ait Boumahdi 05 00

Ait Aggouacha 03 00

Total 55 32

Source : Réalisé à partir des données de l’annuaire statistique 2017

Contrairement aux communes dotées d’un bon réseau de transport, le tableau ci-dessus confirme l’échec des communes enclavées à attirer et à inciter les services sanitaires privés à se localiser sur leurs territoires respectifs. D’ailleurs, malgré la médiocrité du service public de santé dans ces communes, aucun établissement privé de santé ne s’est installé à leur niveau.

 Motif de déplacement « visites familiales »

Les visites familiales sont indispensables pour le maintien des liens sociaux. La situation du réseau de transport routier des communes désenclavées permet à leurs résidants de rendre visites à leurs proches même en dehors de la wilaya. En revanche, nous remarquons que dans la précédente représentation graphique, que dans les communes enclavées, les liens familiaux ne sont maintenus que dans les communes de résidence et dans les communes voisines à cause de la proximité géographique, et que personne parmi celles que nous avons enquêté ne quitte la commune pour des visites familiales au niveau du chef-lieu de wilaya ou en dehors de la WTO à cause des difficultés de déplacements rencontrées notamment dans les longs trajets.

 Motif de déplacement « affaires administratives »

La décentralisation et le renforcement des missions des collectivités territoriales font que, parmi les individus de notre échantillon total, 66.7% des résidants des communes désenclavées par les transports et 88.9% des résidants des communes enclavées font leurs démarches administratives dans leurs communes de résidence, en s’adressant fortement aux APC. Or, pour certains services administratifs centraux, les citoyens se trouvent dans l’obligation de se déplacer au chef–lieu de wilaya.

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