• Aucun résultat trouvé

Chapitre II : Territorialisation du service public des transports en Algérie (diagnostic territorial)

Section 01 : Les transports, un service public en réseau

1. Présentation du secteur des transports en Algérie

1.1. Le sous-secteur terrestre

Celui-ci inclut le transport routier, ferroviaire et guidé.

1.1.1. Le transport routier : l’Algérie dispose de l’un des réseaux routiers les plus denses du continent africain. Il a évolué progressivement en fonction de la répartition de la population et de ses activités et selon les contraintes du relief géographique du pays. Son étendue est de 133 741 Km1, répartie en 30 932Km de routes nationales(RN), 27 356 Km de chemins de wilaya (CW), 70 907 Km de chemins communaux (CC) et 4 545 Km de voies rapides.

Le réseau routier algérien est d’une densité remarquable le long de la bande côtière et diminue graduellement en allant vers les hauts plateaux pour se réduire intensément vers l’axe sud du pays.

Tableau n°02 : Répartition du réseau routier algérien en 2017 Type de route Longueur

Source : Réalisé à partir des données du ministère des TP et des transports

Les pouvoirs publics algériens ont inscrit les transports parmi leurs préoccupations majeures.

A cet effet, pour rattraper le retard accusé en termes de projets de développement du réseau routier, des programmes de modernisation ont été conçus dont le schéma directeur routier et autoroutier SDRA 2005/2025 qui constitue le principal repère des objectifs de développement de ce secteur. Ce référentiel est réparti en quatre grandes phases :

- La première phase visait la construction du premier réseau structurant durant la période 2005-2010. Elle concerne la construction de l’autoroute est-ouest et de la route transsaharienne, ainsi que la réalisation d’une deuxième rocade autoroutière d’Alger tout en accordant une l’importance particulière à la mise à niveau des infrastructures de base suivant des normes internationales lors de leur conception. Le dernier objectif de cette phase du SDRA est d’engager le secteur de transports dans l’intermodalité, c'est-à-dire combiner entre les différents modes de transports durant un même trajet.

- La deuxième phase (2010-2015) constitue, en principe, la suite des projets déjà lancés précédemment de même que l’engagement du deuxième réseau structurant dont l’autoroute       

1 Ministère des travaux publics et des transports de l’Algérie, consulté le 01/10/2018. www.mtp.gov.de/fr

des hauts plateaux et le renforcement des liaisons autoroutières reliant aux principaux centres urbains des wilayas, ainsi qu’aux ports et aéroports.

- Quant à la troisième phase, elle s’étale de 2015 à 2020. Elle concerne la préservation des deux réseaux structurants, le parachèvement des principales liaisons autoroutières, la modernisation des systèmes de gestion et d’exploitation et enfin, le développement des systèmes d’intermodalité. De plus, les retards cumulés durant les deux premières phases devront être atténués pour ne pas peser encore plus lourd (sur le budget de l’Etat et sur les usagers) en termes de temps et/ou de budget, à l’image de l’autoroute est-ouest dont le coût de réalisation dépasse les 12 milliards de dollars et sa mise en service a dépassé les délais préalablement fixés.

Le ministère des travaux publics et des transports projète, pour la quatrième phase 2020-2025, de s’engager dans un troisième réseau structurant, de parachever le maillage prévu par le SDRA et enfin préméditer le lancement du futur programme prévu à l’horizon 2050.

L’objectif du gouvernement à travers le SDRA est d’atténuer les disparités et inégalités territoriales par le biais d’un réseau routier qui vise le désenclavement de la population rurale, la desserte et l’amélioration de l’accessibilité des zones éloignées.

1.1.2. Le transport ferroviaire : Le transport ferroviaire en Algérie joue un rôle important pour la desserte des ports et des grands centres urbains de la bande côtière. Il a évolué en fonction des activités agricoles, minières et industrielles ainsi qu’en rapport avec la croissance et le déploiement de la population.

Après l’indépendance, l’Algérie a hérité des colons français 3 900 Km de voies ferrées.

Celles-ci ont perdu leur efficacité car la politique algérienne, en cette période là, ne visait pas le maintien et le développement des grandes infrastructures mais était plutôt tournée vers les industries industrialisantes. Ce n’est qu’a partir des années 2000 que la modernisation de ce secteur a été jugée indispensable. A cet égard, des sommes colossales ont été destinées au financement des projets de réhabilitation, de modernisation et d’acquisition de nouveaux moyens de transport ferroviaire. D’ailleurs, actuellement, l’Algérie se voit dotée du deuxième plus grand réseau ferroviaire en Afrique. Il atteint 4 500Km de linéaire dont 4 000Km sont déjà en service.

Le rail est un moyen de transport incontournable pour le développement des pays et des régions. De par son importance, le gouvernement algérien l’inscrit dans un large programme de développement ayant comme objectif d’atteindre 12 500 Km de voies ferrées à l’horizon

2025. Pour un maillage territorial solide en infrastructures ferroviaires, plusieurs villes du pays seront équipées de tramways et/ou de métros.

L’objectif des pouvoirs publics à travers ce programme de développement consiste à mettre en œuvre les actions et mesures nécessaires à l’amélioration de l’efficacité du sous secteur des transports ferroviaires à travers la proposition de services de transport de meilleure qualité capable d’absorber la demande existante et à des prix compétitifs.

Les projets compris dans les programmes de développement du secteur sont pris en charge par l’agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif), qui est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) sous la tutelle du ministère des travaux publics et des transports. Celle-ci envisage la modernisation du réseau existant et son renforcement à travers la création de nouvelles voies indispensables au développement du pays. Le programme ferroviaire national, pris en charge par l’Anesrif, est réparti en huit axes de développement :

Le premier axe se focalise sur la rocade ferroviaire nord et ses différentes dessertes. Celle-ci devrait atteindre à elle seule 1 822 Km de linéaire en desservant 22 wilayas du nord du pays, en installant 216 gares et haltes.

La rocade ferroviaire des hauts plateaux fait l’objet du deuxième axe de développement, où la voie ferrée définitive serait d’un linéaire de 1 160 Km. Un réseau de 532 Km est déjà en exploitation et les 628 Km qui restent sont en cours de réalisation. Le transport ferroviaire est au cœur du développement de cette région, car son désenclavement est tributaire d’une bonne desserte. Dans cette optique, dix wilayas des hauts plateaux bénéficieront de ces projets.

Le troisième axe vise la desserte des mines et l’acheminement des matières premières vers le port d’Annaba. Cette ligne minière est prévue entre la mine de fer de Djebel Onk et le port d’Annaba pour une étendue de 588Km.

Le quatrième axe concerne la modernisation de la pénétrante ouest du pays (d’Oran à l’aéroport de Béchar) et son extension vers Tindouf, pour une vitesse moyenne de 160Km/h.

Le côté Est du pays connaitra aussi une modernisation de la pénétrante Est depuis Constantine jusqu'à Hassi-Messaoud. La pénétrante centre, quant à elle, connaitra une modernisation de la ligne déjà existante et une extension pour relier le port d’Alger et la ville de Laghouat.

Le projet de développement de la boucle sud-est est inclus dans le septième axe et sa finalité consiste à réaliser une extension de 425 Km de la ligne existante pour desservir le pôle pétrolier de Hassi-Messaoud. Le huitième axe, toujours en phase d’étude, touche à la boucle

sud-ouest du pays. Il porte sur le maillage en réseau des aéroports de Béchar, Adrar et Tamanrasset sur une ligne de 1 500 Km.

Certes, les pouvoirs publics algériens ont consenti des efforts et orientent leur politique de développement vers le renforcement du transport ferroviaire mais il semble que certains projets dont l’extension est relativement large seront confrontés aux retards de livraison des infrastructures et aux difficultés de maintenance du réseau, en plus de la vétusté du matériel roulant où la grande majorité date des années 80.

Documents relatifs