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Chapitre II : Territorialisation du service public des transports en Algérie (diagnostic territorial)

Section 02 : Le rôle social du transport routier dans la WTO

3.3 Selon le moyen de transport utilisé

Pour pouvoir se déplacer il faut recourir à un moyen de transport qui assurera le transport de la population d’une origine à une destination. Parmi les différents modes de transport routier, le véhicule personnel, les bus et minibus, les taxis collectifs (dont fourgons), les taxis individuels et les trolleybus sont les moyens de transports utilisés dans la WTO.

Figure n°12 : Les différents moyens de transport utilisés dans les communes enclavées et dans les communes désenclavées

Source : Résultats de notre enquête

Véhicule personnel

Bus/Mini-Bus Taxi collectif Taxi individuel Trolleybus Autre (à pied ,en comp, stop...)

Cette présentation graphique nous renseigne sur le taux de recours aux différents moyens de transport par les individus enquêtés. Les bus et minibus, les taxis collectifs et les véhicules personnels sont alors les modes de transport les plus répandus pour se déplacer. Puis viennent les taxis individuels et les trolleybus. Toutefois, il y a quand-même des disparités entre les communes qui sont dotées d’un bon réseau de transport et celles qui ne le sont pas et dont le choix du moyen de transport emprunté par chaque individus de l’échantillon est conjugué à plusieurs raisons économiques, écologiques, de confort ou de disponibilité.

A défaut du manque de moyens de transport dans les communes enclavées, nous assistons à un recours intense au véhicule personnel par rapport aux communes désenclavées. Ce constat est justifié par le manque accru de moyens de transport qui caractérise ces commues, notamment en dehors des heures de pointe où il est quasi-impossible de trouver un bus ou un fourgon pour quitter le village ou la commune de résidence. De ce fait, les individus sondés auprès de ces communes, empruntent souvent les bus ou les minibus, pour leurs déplacements habituels (surtout pour travailler ou étudier), qui démarrent tôt le matin vers l’extérieur de la commune, notamment pour les déplacements interurbains ou inter wilaya.

Les taxis collectifs, dont les fourgons, ont une part importante dans la desserte de toutes les communes de la WTO où ils assurent à la fois le transport rural, urbain et suburbain. Le recours en force vers ce mode est justifié par le fait qu’il soit, plus souvent, le seul moyen de transport disponible à emprunter pour tout éventuels déplacements. Dans certains cas même, des transporteurs assurent informellement la desserte, avec taxis collectifs, pour desservir les communes les moins dotées en moyens de transport et dont l’accessibilité fait défaut.

Pour ce qui est du transport par taxis individuels, il ne couvre pratiquement pas les déplacements des individus de notre échantillon. Le taxi individuel n’est pratiquement emprunté que dans les communes à réseau de transport performant. Le tableau suivant récapitule le nombre de taxis individuels desservant les communes enquêtées et leurs capacités respectives :

Tableau n°18 : Nombre de taxis individuels et leurs capacités respectives desservant les communes enquêtées

Communes Nbre de taxis individuels Capacité

Tizi-Ouzou 1348 8380

Azazga 129 749

Freha 34 188

D.E.M 130 786

Maatkas 33 205

Boghni 156 1019

Yatafen 8 56

Ouacif 17 149

Ait Boumahdi 10 58

Ait Aggouacha 09 49

Source : Réalisé à partir des données de l’annuaire statistique 2017

De ce tableau, nous confirmons le faible parc roulant en matière de taxis individuels desservant les communes enclavées par rapport aux communes désenclavées, dont le nombre et la capacité totale de transport offerte ne sont pas négligeables.

A l’échelle suburbaine, il n’y a que la commune de Tizi-Ouzou, chef-lieu de wilaya, qui est dotée de trolleybus. Assuré majoritairement par l’entreprise publique à caractère industriel et commercial « ETUSTO »1, le service de transport par trolleybus n’est destiné qu’aux grandes villes du pays. A cet effet, il n’est emprunté que par les individus qui se déplacent à l’intérieur de la commune chef-lieu de wilaya.

Mis à part ces différents moyens de transports, certaines personnes font appel à d’autres pratiques pour se déplacer, à savoir : la marche à pieds, le stop ou en compagnie de personnes véhiculées. A cause de l’éloignement géographique, les personnes qui résident dans les communes à faible réseau de transport se déplacent à pieds à l’intérieur du village. Parfois, pour quitter le village, après de longues minutes de marche et d’attente du passage d’un moyen de transport public, les individus font du stop ou bien accompagnent des personnes véhiculées de leur entourage. Toutefois, selon les déclarations des personnes enquêtées dans les communes désenclavées, celles-ci n’utilisent pas les différents moyens de transport cités précédemment (bus, minibus, taxis, etc.) du fait de la proximité et de la présence grandissante       

1 Etablissement de Transport Urbain et Suburbain de Tizi-Ouzou.

des embouteillages. De ce fait, ces individus préfèrent donc se déplacer à pieds vers leurs destinations habituelles.

Ces différences perçues en termes de moyen de transport utilisé sont combinées aux multiples raisons qui ont poussé l’usager de la route à recourir à un mode bien précis. La figure ci-après résume les raisons du choix du recours à chaque moyen de transport :

Figure n°13 : Raisons du choix de chaque moyen de transport

Source : Résultats de notre enquête

Parmi les individus enquêtés dans les communes désenclavées, 20.8% choisissent le moyen de transport qui leur procure du confort pendant les déplacements. Ceux-ci, en général utilisent leurs véhicules personnels ou bien font appel à des taxis individuels.

Etant donné que le groupe de communes enclavées sondées ne dispose pas d’assez de moyens de transport, 45.8% des usagers de la route adoptent leurs choix en termes de moyens de transport selon la disponibilité de ces derniers. Ils empruntent n’importe quel moyen de transport disponible, l’essentiel pour eux c’est d’être transportés à destination.

D’ailleurs, durant nos observations de terrains, nous rencontrons des transporteurs informels (clandestins) qui se présentent parfois pour desservir ces communes et palier à la situation éprouvante face à laquelle les individus sont confrontés. De leur accablement, ils recourent ainsi à ces moyens de transport informels, souvent vétustes et à des tarifs exorbitants.

Devant la cherté de la vie, la chute du pouvoir d’achat des Algériens et les tarifs excessifs du service de transport, tout usager de la route réfléchi à emprunter le moyen de transport qui lui exige le moins de frais. Néanmoins, nous constatons qu’il y a une absence totale de la conscience environnementale auprès des personnes sondées. Aucun usager de la route n’a joint son choix du moyen de transport emprunté aux nuisances environnementales que celui-ci génère. Or, le développement durable ne peut être atteint sans la prise en compte des aspects environnementaux. De ce fait, il est indispensable d’inciter les gens à limiter l’usage des

véhicules personnels et de recourir plutôt à des transports collectifs et autres modes de transport doux dont la marche à pieds qui se fait de plus en plus rare.

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