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Transfert de repères identitaires et volonté de trouver une voix spécifiquement

II. DES ORIGINES DES TENSIONS À LA PRISE DE CONSCIENCE DES

2.2 Transfert de repères identitaires et volonté de trouver une voix spécifiquement

dřabord à vouloir se démarquer de son voisin, les États-Unis. Cřest un enjeu constant dans lřhistoire du Canada, de vouloir se forger une personnalité qui lui est propre.

2.2 Transfert de repères identitaires et volonté de trouver une voix spécifiquement canadienne

Dans les premiers temps suivant la Confédération, le référent identitaire par excellence était le rattachement à lřEmpire. Les institutions de lřEmpire constituaient une source de fierté nationale. Cet attachement permettait de se distinguer du voisin états-unien. Comme le souligne le sociologue Raymond Breton, ce nřest pas le fruit du hasard si la constitution du pays a été baptisée le « British North America Act »152. Cette nation en construction dans le Nouveau Monde, loin dřêtre en quête dřune identité nouvelle, nřincarnait quřun prolongement, une ramification des îles britanniques. Cette conception de la nation relève surtout du courant conservateur, alors influent au Canada. Comme lřexplique José Igartua : « the Conservatives and the government benches considered

Canada a British country153 » et les Canadiens comme des sujets de la couronne britannique. Lřidée de la nation véhiculée est donc principalement ethnique et basée sur une volonté de reproduire les institutions et le modèle anglais, représentés comme supérieurs. Comme le mentionne Igartua : « British and Canadians were of the same breed; the ethnic

définition of national identity could not be clearer154. » Lřattachement à lřEmpire et à ses symboles sřavère puissant. Bien que le pays soit nord-américain dans sa géographie et son climat, il est définitivement britannique dans sa culture et ses traditions politiques : en témoigne notamment la fierté rattachée au parlementarisme, en témoignent également

152 Raymond Breton, « From Ethnic to Civic Nationalism : English Canada and Quebec », Ethnic and Racial Studies, Vol. 11, No. 1, Janvier 1988, p. 88.

153 José E. Igartua, The Other Quiet Revolution. National Identities in English Canada, 1945-1971, Vancouver, UBC Press, 2006, p. 21.

lřattachement au personnage du gouverneur général et lřenthousiasme collectif à sřimpliquer dans les conflits impliquant la métropole sur le Vieux Continent. Il faut bien sûr nuancer cet enthousiasme qui nřest pas partagé par les francophones - ni par tous les anglophones -, qui furent réticents à sřengager dans la Guerre des Boers de 1889-1902155 ou encore dans les deux guerres mondiales. Tout ce qui implique un rapprochement trop grand avec les États-Unis, comme la volonté dřintroduire des ententes de libre-échange au début de XXe siècle exprimée par les libéraux, est considéré, par certains, notamment par les conservateurs, comme une ouverture à lřannexion. La peur de lřannexion, de se faire avaler par les États-Unis est présente chez certains responsables politiques du pays156. Le désir dřémancipation de la métropole britannique, qui sřest manifesté de manière éclatante aux États-Unis avec la Révolution américaine, est quasiment absent du côté du Canada anglophone. En fait, une bonne partie des Canadiens anglophones sont fiers de leur loyauté à la couronne qui permet de les distinguer de leur voisin. Là où prime la doctrine « life,

liberty, and the pursuit of hapiness » chez les voisins du Sud, la doctrine « peace, order and good government » sřimpose au Canada où, mis à part les débordements de 1837-1838,

il nřy a guère de culture révolutionnaire157. Le désir de se démarquer des États-Unis apparaît tôt dans lřhistoire du pays et les moyens pour y arriver sont notamment de conserver une parcelle dřEurope, plus particulièrement de la Grande-Bretagne, sur le Nouveau Continent.

Le contexte dřémergence de la Commission Laurendeau-Dunton est essentiel, puisque cette enquête sřinscrit dans une volonté du Canada de se nommer lui-même pour trouver sa place dans le concert des nations. Les années 1960 sont des années dřémancipation du Dominion, de perte dřanciens référents et de désir dřen trouver de

155 Le premier ministre Wilfrid Laurier se montra réticent à sřengager outre-mer : « The prime minister dit not believe that a young country should get into the military business, with its huge expenditure, and he dit not see why Canada should involve itself in the secondary wars in which England is always engaged. He also knew something of the opposition in French and even in English Canada, and hoped that it would be possible to stand aloof […] ». Voir Norman Hillmer and J.L. Granatstein, Empire to Umpire : Canada and the World to the 1990s, Mississauga, Coop Clark Longman, 1994, p. 19.

156 Il faut nuancer et souligner que la peur de lřannexion, bien quřelle soit un sujet constant dans lřhistoire du pays, nřest pas un sentiment partagé de tous. Certains rouges du Bas-Canada ont notamment flirté, à la suite de lřéchec des révoltes de 1838, avec lřidée dřune annexion avec les États-Unis. Voir Louis-Antoine Dessaules, Six lectures de l’annexion aux États-Unis, Gendron, Montréal, 1851.

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nouveaux. Or, il peut sřavérer pénible de trouver des référents rassembleurs quand certains groupes culturels du pays sřéloignent les uns des autres.

À partir de 1867, le Canada restait un Dominion de lřEmpire britannique et nřavait, à ce titre, quřune mince marge de manœuvre dans certains domaines, notamment en matière de relations internationales. La Loi constitutionnelle de 1867 ne fait aucunement mention de la façon de gérer les relations internationales du Canada, puisque le Canada ne représentait pas une nation à part entière et que cette compétence spécifique relevait de lřEmpire. Le Canada sřexprimait donc sur la scène internationale à travers la voix de lřEmpire. Le Statut de Westminster de 1931, qui signe lřindépendance du pays, ne vint pas perturber complètement lřattachement au Royaume-Uni. La coupure politique est certes consumée en partie, mais la coupure émotive et symbolique nřest pas achevée. Dans les années qui suivent, mais surtout à la suite de la Deuxième Guerre mondiale158, deux tendances vont sřaffronter dans lřespace politique canadien : une en faveur du maintien des repères symboliques britanniques et une autre privilégiant un Canada nouveau, plus indépendant, mieux à même de refléter la diversité du pays159. Cette bataille identitaire va se cristalliser dans les années 1950 et 1960 au moment de trouver un drapeau et un hymne spécifiquement canadiens.

Dans les années 1950, le drapeau favori des Canadiens, comme en témoignent les résultats dřun sondage, demeure lřUnion Jack britannique160. Lřidée de créer un nouveau drapeau ne rallie que très peu de Canadiens161. En 1964, lřaffaire du drapeau monopolise les débats au Parlement pendant près de six mois. Comme le constate un observateur du temps : « It was […] one of the most controversial, heated, and emotion packed issues of

158 La Deuxième Guerre mondiale constitue un moment particulier dans lřaffirmation identitaire du Canada sur la scène internationale. Lui qui était habitué de suivre les commandements britanniques exige de jouer un rôle décisionnel accru. Voir Normann Hillmer et J.L. Granatstein, op. cit., 1994, p. 153-238.

159 Eva Mackey, The House of Difference : Cultural Politics and National Identity in Canada, Toronto, University of Toronto Press, 1999, p. 55.

160 Depuis la Confédération canadienne, le drapeau officiel du pays était le calque de celui de sa mère patrie, lřUnion Jack. Il y avait également un drapeau non officiel, le Red Ensign, mais celui-ci était autant lié à la Grande-Bretagne puisquřil correspondait au drapeau de la marine marchande britannique agrémenté du blason canadien dans un coin. Eva Mackay, op. cit., p. 55.

our time162. » Ces débats controversés révèlent la présence dřun antagonisme au Canada entre dřanciennes conceptions enracinées dans lřimpérialisme britannique et la présence dřune conception plus nouvelle, désireuse de projeter un Canada émancipé de ses anciens repères et en pleine capacité de se créer lui-même de nouveaux repères significatifs163.

LřUnifolié nřest introduit quřen 1965. Lřattachement à lřEmpire demeure et se ressent également lors dřun moment dřaffirmation du Canada sur la scène internationale en 1956 avec la crise du canal de Suez. À la dernière semaine du mois dřoctobre 1956, alors que tous les yeux du monde étaient rivés sur la révolution hongroise ou sur lřélection américaine opposant Eisenhower et Stevenson, Israël attaqua lřÉgypte avec un ultimatum lancé par lřAngleterre et la France pour la fin de lřoccupation du canal de Suez. Le 1er novembre, dans une session dřurgence, lřAssemblée générale des Nations Unies condamna les trois agresseurs. LřAssemblée choisit son camp lorsque les États-Unis réclamèrent le retrait immédiat des envahisseurs. La France et la Grande-Bretagne usèrent de leur veto pour invalider la demande des États-Unis. En somme, les envahisseurs récoltèrent peu de support : seules lřAustralie et la Nouvelle-Zélande ont appuyé la Grande-Bretagne. Pour sa part, Lester B. Pearson, alors ministre aux Affaires extérieures, savait que lřappui à la demande des États-Unis indisposerait lřAngleterre et la France. De plus, un cessez-le-feu serait inefficace sans dispositif permettant de le surveiller et de lřappliquer. Il sřabstint donc de voter, une tactique pour se donner du temps en vue de parachever son plan. Le message lancé à lřépoque par le premier ministre Louis Saint-Laurent en fut un dřindépendance. Il nřappuya pas la France et la Grande-Bretagne. Lester B. Pearson proposa de mettre en place un dispositif permanent de maintien de la paix.

Il est intéressant de noter que le rôle joué par le Canada dans le règlement de la Crise du canal de Suez fut davantage admiré par la communauté internationale quřà lřintérieur du pays. En effet, plusieurs Canadiens anglophones furent offusqués du fait que des leaders se soient opposés à soutenir la Grande-Bretagne. Et, lorsque vint le temps dřélire un nouveau Premier ministre canadien en juin 1957, cřest le Conservateur John D.

162 Eva MacKay, op. cit., p. 55. 163 Ibid.

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Diefenbaker qui fut élu plutôt que le libéral Louis Saint-Laurent, mettant ainsi fin à 22 années du mandat libéral.

Dans sa politique intérieure aussi bien que dans sa politique étrangère, le travail de redéfinition symbolique canadienne en est un relativement périlleux. Au fur et à mesure que le détachement avec lřEmpire se produisit, lřattraction des États-Unis se fit de plus en plus forte. Dans les années 1960, rien nřest réglé, bien au contraire. Un essai phare est publié en 1965 par le philosophe et historien George Grant, intitulé Lament for a Nation. Écrit sous le coup de la colère, comme lřavoua Grant quelques années plus tard, cet essai annonce la fin du nationalisme canadien. Selon Grant, le passage des libéraux au pouvoir depuis 1935 à Ottawa, avec leur volonté de se détacher des symboles de lřEmpire et leur politique anti- impérialiste, a anéanti les chances pour le Canada de se forger une personnalité propre et forte comme cřétait le cas autrefois. À ses yeux, le Canada est alors en voie de devenir un satellite des États-Unis. Le point de départ de lřessai est lřélection de 1963. Au cours de cette élection sřaffrontent deux politiciens aux conceptions diamétralement opposées.

Dřun côté, il y a le conservateur John Diefenbaker, au pouvoir depuis 1957. Cřest un fier conservateur, il est fidèle aux valeurs tories ; il est pro-Britanniques, fervent admirateur et partisan de lřEmpire et défenseur du Commonwealth. De lřautre côté, se trouve Lester B. Pearson, qui est loin dřêtre un novice en politique, ayant mené une carrière de diplomate au ministère des Affaires extérieures et siégé comme ministre des Affaires extérieures. Lester B. Pearson jouit dřune bonne réputation notamment en raison du prix Nobel de la paix qui lui a été décerné en 1957, à la suite de son travail lors du règlement de la Crise du canal de Suez. Un des grands enjeux qui marque cette élection, qui se fait avec la crise des missiles cubains comme toile de fond, constitue lřéquipement du Canada en nucléaire. Au départ, autant les libéraux que les conservateurs étaient contre lřarrivée du nucléaire au Canada. Toutefois, devant les pressions des États-Unis, le libéral Pearson finit pas céder sur la question de lřarmement nucléaire et remporta les élections164. Cřest le fait dřavoir plié lřéchine devant les États-Unis qui font dire à Grant que le Canada ne pourra pas longtemps survivre en adoptant cette attitude et quřil finira par perdre sa spécificité et par

sřaméricaniser. André Laurendeau, codirecteur de la Commission, va plaider dans un éditorial pour que le Canada évite de se salir les mains et demeure là où il appartient, dans le camp prestigieux des neutres. Son éditorial, paru au moment de la campagne électorale opposant Diefenbaker et Pearson en avril 1962, traduit le climat dřinquiétude de lřépoque où le Canada anglophone se sent de plus en plus impuissant devant ce qui apparaît comme une inévitable intégration économique avec les États-Unis :

Que peut le Canada contre la course aux armements nucléaires ? Dřabord et surtout les refuser chez lui. Refuser dřentrer, même indirectement, et à la façon dřun satellite dans le club atomique. Garder son prestige auprès des neutres. […] Quant au second problème, on dirait quřil consterne le Canada anglais, au point de le réduire à lřinaction. Sommes- nous condamnés à la dépendance économique ? Avons-nous définitivement perdu les leviers de commande (ce « nous » est de politesse, je songe à ceux qui dominaient hier, dont le Canada français nřétait pas) ? 165

Lřenjeu de lřaméricanisation du Canada sřinscrit dans lřair du temps, surtout avec lřapparition sur lřéchiquier économique dřun Marché commun européen auquel la Grande- Bretagne est tentée dřadhérer. Ce marché met en péril les collaborations économiques entre le Canada et son ancienne patrie et forcerait un rapprochement encore plus marqué avec le voisin du Sud. Lřannexion constitue donc, dans les années 1960, une réalité qui paraît inévitable aux yeux de certains observateurs et qui est même souhaitée par de nombreux Canadiens qui peinent à se remettre du « débat hémorragique sur le drapeau » et des éternelles querelles parlementaires166. Le Canadien maintenant anglophone est plus que jamais, à lřépoque, dépeint comme un adolescent en crise, qui se cherche et peine à trouver ses repères. Dans The Vertical Mosaic, John Porter soutient que le Canada de lřépoque vit deux réalités, dřun côté il y a les « Français » qui luttent pour préserver leur identité, et de lřautre, les non-Français qui la cherchent167. Dans Mon pays, le Québec ou le Canada, Solange Chaput-Rolland se représente lřanglophone comme impuissant devant le travail

165 André Laurendeau, « Aux prochaines élections, le Canada va jouer sa peau », dans Ces choses qui nous arrivent : chronique des années 1961-1966, Montréal, Éditions HMH, 1970, p. 65.

166 Comme le souligne Gérard Bergeron, une enquête du MacLean’s Magazine menée en 1964 révèle des résultats « effarants : 29 % des Canadiens (dont, de façon inattendue, 33 % de Québécois, et, de façon prévisible, 39 % de Maritimers habitant les provinces de lřAtlantique économiquement défavorisées) désireraient passer sous la houlette de lřoncle Sam ! » Gérard Bergeron, Le Canada français après deux siècles de patience, Paris, Éditions du Seuil, 1967, p. 48. Coll. « LřHistoire immédiate ».

167 Solange Chaput-Rolland, Mon pays, Québec ou le Canada, Montréal, Cercle du livre de France, 1966, p. 82.

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identitaire quřil doit entreprendre : « Lřanglophone, cřest également un individu solidement assis dans un présent qui lui échappe. Cřest un homme, ayant férocement peur de lřindépendance, qui dřinstinct se tourne vers une autre puissance dès quřil sent sa sécurité menacée168. » Comment trouver une couleur particulière à lřidentité nationale canadienne, comment lui tracer son propre chemin, sans que celui-ci ne se superpose à ceux, déjà bien connus, de lřEmpire et des États-Unis ? Comment assurer la pérennité du Canada ? Les années 1960 furent fertiles en questionnements et en pistes de réponse. La Commission Laurendeau-Dunton naît de ce désir de définir les contours de cette identité canadienne, mais elle participe également à trouver des pistes de réponses, qui se veulent des remèdes au mal canadien.

Le climat des années 1960 en était un particulier. Deux vents contraires semblaient souffler ; il y avait à lřépoque autant une vague dřangoisse quant aux possibilités dřavenir du pays quřun sentiment positif que les choses pouvaient changer si des responsables politiques décidaient de faire du sort du Canada leur cheval de bataille169. Loin des multiples barrières politiques, administratives ou économiques érigées aujourdřhui sur le chemin des mandarins qui aspireraient à donner une autre teinte au paysage politique, il y avait un sentiment que les transformations de lřÉtat encore jeune étaient possibles et quřelles nřexigeaient quřun groupe restreint de conseillers inspirés170. Lřinquiétude était présente, mais elle était contrebalancée par une certitude, partagée par certains, que lřordre des choses nřétait pas figé. Cette inquiétude était alimentée certes par les errances identitaires du Canada anglophone, mais également par une prise de conscience progressive quřil se dessinait au Canada une crise intérieure, cette crise étant en partie nourrie par le mur toujours plus haut qui se dressait entre le Canada anglophone et francophone. Avec

168 Ibid.

169 Cette représentation du Canada des années 1960 comme un espace où les changements politiques sont possibles est présente notamment chez lřhistorien Bryan Palmer, dans Canada’s 1960s, chez lřhistorien J.L. Granatstein, dans The Ottawa Men, et chez le politologue Kenneth McRoberts dans Un pays à refaire. 170 J. L. Granatstein relate avec nostalgie lřesprit différent qui régnait à lřaube des années 1960 : « The Ottawa Men, therefore, tells the story of a very different time than today’s. It was a period of growth and optimism, a time of expanding horizons and near-religious fervour to improve the lot of ordinary Canadians and establish Canada’s place in the world. It was a period when a small country could be dramatically changed by the efforts of a few public servants working hand in hand with their political masters. It was a better time. » J.L. Granatstein, The Ottawa Men. The Civil Service Mandarins, 1935-1957, Toronto, University of Toronto Press, 1998 (1982), p. xiii.

lřarrivée du souverainisme et dřun Québec plus confiant et revendicateur dans les années 1960171, les parois devenaient de plus en plus infranchissables. Le Québec était assoiffé de reconnaissance ; une reconnaissance sur la scène politique fédérale, où peu de premiers ministres avaient nommé de francophones à la tête de ministères de prestige, une reconnaissance auprès de lřélément anglophone où même les journaux anglais du Québec ne faisaient que peu de cas de la réalité francophone de leur province au début des années 1960172.

2.3 Apparition de la dualité canadienne comme objet dřétude dans les années de lřaprès-