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Apparition de la dualité canadienne comme objet dřétude dans les années de

II. DES ORIGINES DES TENSIONS À LA PRISE DE CONSCIENCE DES

2.3 Apparition de la dualité canadienne comme objet dřétude dans les années de

Des intellectuels voulurent attirer lřattention sur ce problème, qui faisait en sorte que « deux solitudes » sřétaient lentement enracinées en sol canadien. Ils militaient pour que les canaux de communication entre ces « deux solitudes » soient rétablis pour endiguer dřéventuelles tensions. Si la prise de conscience de cette crise intérieure se concrétisa dans les années 1960, elle point bien avant et sřexprime en littérature notamment avec la publication du roman emblématique de Hugh MacLennan, Two Solitudes, en 1945. Elle sřexprime également à travers une volonté universitaire de sortir de lřombre certains sujets demeurés occultés par la recherche, qui avait contourné la question : « Quřest-ce que le Canada ? et Comment se traduisent les échanges entre anglophones et francophones pour bâtir un pays commun ? »173. Un examen de conscience fertile devient alors une nécessité. Ainsi, dans la période de lřaprès-Deuxième Guerre mondiale, émerge la volonté, dans quelques cercles universitaires canadiens, dřétudier de manière objective les relations entre les anglophones et les francophones du Canada. Apparaît également la nécessité de

171 Progressivement, les Québécois se regardent avec de plus en plus de fierté. Comme le souligne Solange Chaput-Rolland : « nous ne sommes plus les clients pauvres de la Confédération, les citoyens démunis à tolérer, mais une force avec laquelle il est désormais bon de compter. » Solange Chaput-Rolland et Gwethalyn Graham, Chers ennemis, Montréal, Éditions du Jour, 1963, p. 17.

172 Ibid.

173 Lřouvrage collectif La dualité canadienne souligne ce phénomène qui fait en sorte quřun examen de conscience profond reste à faire au mi-parcours du XXe siècle : « Dans le passé, tant les Canadiens français que les Canadiens anglais se sont étrangement abstenus dřobserver de près la nature des rapports qui les unissent dans une symbiose nationale. » Mason Wade et al., La dualité canadienne. Essais sur les relations entre Canadiens français et Canadiens anglais / Canadian Dualism. Studies of French-English Relations, Québec, Les Presses de lřUniversité Laval, University of Toronto Press, 1960, p. xxiii.

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repenser ces relations entre les deux communautés culturelles principales afin que la dualité, thématique récurrente à lřaube de la mise sur pied de la Commission Laurendeau- Dunton dans la littérature, soit mieux respectée.

En 1945, le Conseil de Recherche en Sciences Sociales du Canada demanda à un comité dřexperts de définir si une telle étude sur lřétat des relations canado-québécoises pouvait être envisageable. La réponse affirmative donna naissance à un comité formé de trois professeurs chargés dřélaborer un projet précis dřenquête: Jean-Charles Falardeau, Arthur Lower et B.S. Keirstead. Lřexpérience, qui devait mener à une étude exhaustive de « lřhistoire récente du « mariage de raison » canadien ; [des] conditionnements écologiques et démographiques des relations sociales ; [des] institutions et [des] partis politiques en tant que cadres dřaffrontement, de discussion et de compromis ; [des] processus de la vie économique ; [des] échanges socio-culturels et [des] conséquences psychologiques résultant de la distance sociale, des contacts et des tentatives de communication174. », fut parsemée dřembûches. Comme en témoigne Jean-Charles Falardeau, lřélan dřexaltation joyeuse des débuts sřévanouit devant la dure réalité de lřampleur de la tâche : « ce qui se passa durant les mois, durant les années qui suivirent, ressembla davantage à une comédie italienne quřà une symphonie minutieusement prévue175. » Ce projet dřétude des deux cultures, nommé Comité pour lřétude des deux cultures ou « Committee for Biculturalism » dans la langue Shakespeare, qui était né dans les années dřaprès-guerre, dut en cours de route réviser ses objectifs et se résoudre à un projet plus modeste.

La raison de cette révision à la baisse des ambitions initiales repose en partie sur lřétat relativement pitoyable de la recherche sur le sujet. Cet état était tel que la multiplication de collaborateurs de haut calibre, parmi lesquels se trouvaient Harold Innis, mentor du projet, John-E. Robbins, « le discret magicien du Conseil de Recherches en Sciences humaines », et M. K. Kaye Lamb, le directeur des Archives nationales, ne suffit pas à sortir ce projet de sa léthargie. Falardeau explique les hauts, mais surtout les bas de ce projet prometteur : « Six années sřécoulèrent ainsi, ponctuées dřarrivées et de départs, de

174 Ibid., p. vi. 175 Ibid.

démarrages et de retraites. À lřhiver 1954, nous dûmes reconnaître que notre plan original était téméraire dans lřétat actuel de la vie académique canadienne. Il fallait renoncer à notre vaste plan dřenquête et restreindre notre effort à une tentative plus modeste et plus immédiatement réalisable176. » Lřétude en profondeur fut donc abandonnée au profit dřune étude plus impressionniste, basée sur lřétat des recherches du moment et les avancées personnelles de chacun des collaborateurs en ce qui a trait aux relations entre Canadiens anglophones et francophones selon leur champ de compétences. « Dira-t-on que la montagne a enfanté dřune souris ? », sřinterroge Jean-Charles Falardeau177. De brèves synthèses furent commandées aux auteurs et cřest le professeur américain Mason Wade qui dirigea le collectif. Lřouvrage parut finalement en 1960 réunissant 20 contributeurs, parmi lesquels se trouve notamment Frank Scott.

Rédigé en français et en anglais, selon la langue maternelle de ses contributeurs, La

dualité canadienne/Canadian Dualism constitue sans doute lřun des premiers reflets

tangibles de lřimportance nouvellement accordée à la dualité et aux études en matière de bilinguisme et de biculturalisme. Si les contributeurs ont éprouvé des difficultés insurmontables à concrétiser leurs ambitions initiales, il nřen reste pas moins que des germes furent semés et que, sous lřimpulsion de ce comité de recherche, lřétude des relations entre les deux communautés culturelles principales du Canada devint, au début des années 1960, un sujet dřintérêt dans plusieurs universités et centres de recherche. Jean- Charles Falardeau souligne, dans la Préface de La dualité canadienne/Canadian Dualism, les plus importants projets se rattachant au champ des relations canado-québécoises parmi lesquels se trouvent :

les recherches sur les composantes psycho-sociales des relations inter-ethniques poursuivies sous la direction du P. Noël Mailloux o.p. par lřInstitut de Recherches en Relations humaines de Montréal ; lřenquête sur les perspectives culturelles de lřenseignement élémentaire canadien-français entreprise, depuis quelques années, par lřÉcole de Pédagogie de lřUniversité Laval. À ces travaux de longue haleine il faut ajouter de nombreuses études subventionnées par le Comité psychologique et sociologique de Recherche pour la Défense, en particulier celles des professeurs J. M. Blackburn et Andrew Kapos de lřUniversité Queenřs, et les travaux exécutés

176 Ibid. 177 Ibid., p. vii.

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pour le compte des Laboratoires médicaux du Conseil de Recherche pour la Défense par les professeurs David N. Solomon et Jacques Brazeau178. »

Autant dans lřinquiétude qui imprègne lřair de temps que dans lřébullition intellectuelle suscitée par le sujet des relations canado-québécoises, se traduisent des indices de la présence dřun kairos dans les années 1960 pour donner naissance à une vaste enquête comme la Commission royale dřenquête sur le bilinguisme et le biculturalisme. Le projet du Comité sur lřétude des deux cultures ne fut pas une tentative unique de compréhension de lřétat des relations entre les « deux grands partenaires179 » du Canada. Dřautres initiatives du genre prirent forme à partir des années 1940 pour culminer à un paroxysme dans les années 1960, où la volonté de rapprocher les « deux solitudes », à travers lřétude universitaire des relations entre les deux groupes, sřaffirmait de manière de plus en plus marquée.

Un autre ouvrage, quelque peu différent et aux intentions sans doute plus modestes que La dualité canadienne, parut lřannée suivante, unissant lui aussi des voix anglophones et francophones pour discuter de lřavenir du Canada, mais dans une perspective plus sociale. Il sřagit du collectif Social Purpose for Canada180, qui réunissait plusieurs acteurs de la Commission royale dřenquête sur le bilinguisme et le biculturalisme, notamment le directeur à la recherche de la Commission, Michael Oliver, le commissaire Frank Scott et le chercheur Kenneth McNaught. Ce collectif est particulièrement rattaché aux intellectuels gravitant autour de la Cooperative Commonwealth Federation, dont certaines figures de proue cherchaient, dans les années 1960, des façons de trouver une voie commune pour les Canadiens anglophones et francophones qui semblaient plus que jamais emprunter des chemins contraires. Parmi les membres du CCF, Frank Underhill sřinquiétait du fait que les Canadiens fassent leur entrée dans un siècle nouveau sans être confiants à propos de la nature de leur identité181. Il pensait quřune solution à explorer consistait à redonner vie à une conception idéalisée du Canada, vu comme le fruit dřune collaboration équilibrée entre

178 Ibid., p. vii-viii. 179 Ibid., p. v.

180 Voir Michael Oliver, dir. Social Purpose for Canada, Toronto, University of Toronto Press, 1961, 472 p. 181 Frank Underhill, cité par Bryan Palmer, op. cit., p. 13.

anglophones et francophones182. La dualité était non seulement pensée, elle était envisagée comme remède efficient au mal canadien et ce, non seulement par les francophones qui avaient contribué à porter cette conception, mais également par les anglophones qui y voyaient un moyen dřentrer sereinement le deuxième siècle de lřexistence du pays. Pour Frank Underhill, les élans revendicateurs des nationalistes québécois nřétaient pas infondés ; il fallait composer avec cette nouvelle donne, comme le relate Bryan Palmer qui sřappuie sur les Massey Lectures prononcées par lřintellectuel en 1963 : « Underhill’s 1963

Massey Lectures pleaded that they be posed in a moderate language of reciprocity and mutuality, accenting what had been and what could be accomplished in the togetherness of the two linguistic groups183. »

Le Congrès des Affaires canadiennes reprit des questionnements similaires à George Grant et sřintéressa à la question de la survie du Canada dans le contexte de la montée en puissance des États-Unis en suscitant des études sur cette problématique qui prenait place dans un espace canadien divisé. Ces études, qui témoignent dřune inquiétude quant à lřavenir du pays, furent publiées dans la collection « Congrès des Affaires canadiennes » aux Presses de lřUniversité Laval à partir de 1961. Cette collection, issue de congrès tenus dans le milieu universitaire et réunissant elle aussi autant des voix anglophones que francophones telles que celles de Jean Marchand, de John Holmes, dřEric Kierans, de Gérard Bergeron et de Paul Gérin-Lajoie, produisit plusieurs ouvrages au début des années 1960. Elle regroupe notamment les titres suivants : Le Canada, expérience

ratée…ou réussie ?, 1961, L’économie canadienne : où allons-nous ?, 1962, Les nouveaux Québécois, 1963, et La dualité canadienne à l’heure des États-Unis, 1965. Dans lřavant-

propos de ce dernier ouvrage, Raymond Morel, le président du IVe Congrès des Affaires canadiennes, rappelle le rôle du congrès et sa volonté de documenter les problèmes que traverse le pays. Dans cette allocution, la notion de dialogue entre les deux nations est perçue comme un palliatif aux maux canadiens :

Depuis sa création, le Congrès des Affaires canadiennes a voulu favoriser le dialogue des deux nations canadiennes sur un plan dřégalité rigoureuse. Cřest ce qui a encore été tenté au cours de ce quatrième congrès.

182 Ibid., p. 13. 183 Ibid., p. 13.

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Le problème fondamental pour tout pays réside dans son existence même comme collectivité poursuivant des intérêts propres, vivant dřune économie et dřune culture quřil a faites siennes par des efforts soutenus. De ce point de vue, le Canada nřa dřexistence que dans lřesprit des géographes. Rien, jusquřici, nřa pu faire que les Canadiens se rejoignent dans des convictions communes, que des liens indéfectibles les unissent, bref, quřils aient claire conscience de leur raison dřêtre.

Car enfin, pourquoi être Canadiens quand tout en nous et autour de nous parle américain ? Notre politique étrangère, notre économie, nos syndicats, nos modes de vie reflètent lřomniprésence américaine chez nous comme nulle part ailleurs.

Cřest en somme, notre question : à quand le Canada aux Canadiens ?184

Cet avant-propos se veut particulièrement éloquent quant au contexte dans lequel prend forme la Commission Laurendeau-Dunton, un moment où les élites intellectuelles, les universitaires plus particulièrement, mais aussi des responsables politiques, prennent conscience du problème canadien ; un moment où ils aspirent à redonner le Canada aux Canadiens, à trouver des référents communs forts pour éviter que le pays nřéclate et ne se dissolve dans la somme américaine. « Le Canada nřa dřexistence que dans lřesprit des géographes », voilà une phrase-choc qui résume en un trait de lumière le climat dřincertitude des années 1960. Ce climat est nourri par le besoin des intellectuels et des responsables politiques de réaffirmer le nationalisme canadien pour consolider lřexpérience canadienne à lřaube de son premier centenaire. Devant le nouveau rôle quřoccupe le Canada sur la scène internationale et devant les préoccupations nouvelles quant au transfert de pôles dřinfluences qui passent progressivement de lřEurope aux États- Unis, les élites canadiennes sentent un besoin de sřinterroger sur le passé et le présent du pays pour construire un avenir meilleur. Certes, lřavant-propos dont il est question ici est publié une fois la Commission Laurendeau-Dunton mise en branle, mais il témoigne des doutes que soulève la possible pérennité de lřexpérience canadienne et du besoin dřagir avant quřil ne soit trop tard. Le ton de lřouvrage se fait souvent pessimiste et le spectre de lřannexion est brandi par plusieurs experts. André Patry se questionne notamment sur la volonté des Canadiens de conserver lřindépendance de leur patrie et souligne le comportement paradoxal des responsables politiques et des élites financières qui signalent les dangers de lřannexion, mais nřagissent pas en conséquence :

184 Raymond Morel, « Avant-propos », dans La dualité canadienne à l’heure des États-Unis, Québec, Les Presses de lřUniversité Laval, 1965, p. 5. Coll. « Congrès des Affaires canadiennes ».

Je me demande combien de Canadiens tiennent vraiment à lřindépendance du Canada, voire à son existence. Le gouvernement et le monde des affaires attirent régulièrement lřattention du public sur les dangers que comporte notre énorme dépendance vis-à-vis la République américaine. Mais ce sont ces mêmes milieux qui font appel à New York ou à Washington dès que lřéconomie canadienne a besoin dřun stimulant […]185.

Jean-Charles Bonenfant y va lui aussi dřune prédiction relativement sombre quant à lřavenir de lřindépendance du pays :

Aussi, complétant par une prospective le tableau historique quřon mřavait demandé de tracer, je me demande si le dernier chapitre de notre histoire canadienne ne sera pas lřannexion, une annexion qui est dřailleurs commencée en une foule de domaines et dont la phase politique ne serait pas aussi tragique quřon le croit à une époque où bientôt, je lřespère, vont sřeffacer lentement tous les fétiches qui nous passionnent et nous divisent : les souverainetés, la Couronne, le drapeau, la nation, et même la patrie, la patrie artificielle, pour ne laisser survivre que des hommes appliquant à leur vie en commun des normes raisonnables quřils utilisent ailleurs et recouvrant à des institutions inédites et souples qui conviendraient aux besoins de notre époque186.

La question de la biculturalité canadienne est également abordée dans ce collectif et mentionnée notamment par le politologue et diplomate John Holmes, qui, dans son intervention, prône une plus grande indépendance du Canada par rapport aux États-Unis, et amorce sa présentation avec une nuance relevant la pluralité des visages du Canada anglophone. Il se défend, en tant quřanglophone, de prôner lřuniculturalisme ou le multiculturalisme :

I was asked to express my own views and the view of English Canada. You will have my own, but I do not pretend to be speaking for English Canada because, happily for the health of this country, there is no monolithic corpus called English Canada and views on this subject cut accross ethnic divisions. (In case you think that is intended as a plea for a unicultural or a multicultural Canada, I assure you at this early stage that I believe – and always have believed- in the bicultural and, if you like, bi-national basis of the Canadian polity187.

Le collectif se conclut par la présentation de Paul Gérin-Lajoie qui souligne que lřavenir du pays passe par lřexpression de sa dualité : « Dans mon esprit, le Canada à lřheure des États- Unis doit donc avant tout, comme vous avez eu raison de le signaler par la thèse de votre congrès, se concevoir comme « dualité canadienne ». « Le Canada à lřheure des États-

185 André Patry, « La dualité canadienne et les relations canado-américaines », dans Ibid., p. 22. 186 Ibid., p. 29.

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Unis » doit être, de toute évidence, est, dans le sens que je viens de le décrire, un Canada à lřheure du Québec188. »

La dualité comme panacée devient une thématique récurrente ; elle est également présentée, quelques années plus tôt, dans un ouvrage de lřéditeur Albert Lévesque189, La

dualité culturelle au Canada. Hier, aujourd’hui et demain, qui fait un récit de la trame

historique de cette dualité pour en venir à la conclusion quřelle nřexiste pas dans le Canada de la fin des années 1950 et quřelle devrait être rétablie pour assurer la survie du pays :

La solution que je propose, cřest celle dřun Canada bi-culturel, cřest-à-dire celle dřun Canada où la culture française et la culture anglaise posséderont les mêmes moyens de se développer parallèlement sur tout le territoire canadien par- dessus les frontières provinciales, cřest-à-dire la PARITÉ dans la DUALITÉ CULTURELLE. Actuellement, cela nřexiste pas au Canada190.

Lévesque prétend que la solution quřil propose nřest pas le fruit dřune interprétation teintée de pessimisme ou dřoptimisme. Elle sřappuie plutôt sur une interprétation objective reposant non pas sur lřétude du passé tumultueux des relations canado-québécoises, mais plutôt sur des données froides, cřest-à-dire des statistiques cueillies dans le recensement de 1951, qui témoignent de la nette prééminence de lřanglais et du français comme langues maternelles des Canadiens191. Devant de tels chiffres, nul ne peut nier, selon Lévesque, lřimportance du français et de lřanglais et « il nřy a pas dřhésitation possible : deux langues sřimposent pour lřhominisation des esprits que la fécondité des familles fera surgir en sol canadien : la langue anglaise et la langue française, langues prépondérantes et qui, au surplus, se trouvent être celles des deux groupes pionniers dans lřhumanisation du pays entier192. » Lévesque souligne au passage lřétat actuel des choses déséquilibré au

188 Paul-Gérin Lajoie, « La dualité canadienne à lřheure du Québec », dans Ibid., p. 132.

189 Albert Lévesque est le premier éditeur professionnel au Québec et il va, à travers ses presses, donner une voix à la relève et aussi à des personnalités bien établies telles quel Lionel Groulx et Jean Bruchési. Voir Jacques Michon, L’Édition littéraire en quête d’autonomie : Albert Lévesque et son temps, Québec, Presses de lřUniversité Laval, 1994.

190 Albert Lévesque, La dualité culturelle au Canada. Hier, aujourd’hui, demain, Montréal, Les Éditions Albert Lévesque, 1959, p. 207.

191 En effet, « sur 14 millions dřhabitants canadiens, 8 millions déclarent la langue anglaise comme leur langue maternelle ; 4 millions la langue française ; et 2 millions déclarent se partager entre 30 langues maternelles différentes. Ibid., p. 207.

désavantage des Canadiens français en raison de la « révolution centralisatrice » que poursuit le Canada anglophone depuis les vingt dernières années193. Le remède prescrit passe par lřenseignement, un enseignement soustrait de lřÉtat et de lřÉglise, qui serait remis entre les mains des familles, seules gardiennes de la langue maternelle. En outre, il suggère une refonte de lřarticle 93 de la Constitution :

« pour réhabiliter la Famille-École dans sa mission propre, cřest donc lřarticle 93 de lřActe de 1867 quřil importe dřabroger entièrement, pour le remplacer par un nouvel