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Ting / Le chaudron

Dans le document Le Livre des Transformations (Page 157-160)

En haut LI CE QUI S'ATTACHE, LE FEU

Eu bas SOUEN LE DOUX, LE VENT, LE BOIS

L'ensemble de l'hexagramme offre l'image du chaudron ; en bas sont les pieds, puis la panse, puis les oreilles, c'est-à-dire les anses, et, tout en haut, les anneaux qui servent à le porter. L'image du chaudron évoque en même temps l'idée d'alimentation. Le chaudron en bronze était le récipient qui, dans les temples des ancêtres et lors des festins, contenait les aliments cuits. Le chef de famille les y puisait et les plaçait dans les coupes de ses hôtes.

"Le puits" avait également le sens secondaire de distribution de la nourriture, mais surtout pour le peuple. Le chaudron, en tant que réalisa-tion d'une civilisaréalisa-tion raffinée, évoque les soins et l'alimentaréalisa-tion prodigués aux hommes de valeur, qui tournent au bien du peuple (voir les 4 hexa-grammes de l'alimentation : n°s 5, 27, 48, 50).

Cet hexagramme et celui du "puits" sont les seuls du Livre des Trans-formations représentant des objets concrets artificiels. Toutefois l'idée d'ali-mentation a également son côté abstrait. Au-dessous, Souen est le bois et le vent ; au-dessus, Li est la flamme. L'hexagramme représente donc également la flamme allumée par le bois et le vent qui évoque encore l'idée de la prépa-ration des aliments.

Le jugement

LE CHAUDRON. Suprême fortune. Succès.

Tandis que "le puits" traite des fondements sociaux de la communauté humaine, qui est comme l'eau servant d'aliment au bois, on nous montre ici les superstructures constituées par la civilisation. Ici c'est le bois qui sert d'aliment à la flamme, au principe spirituel. Tout le visible doit poursuivre son évolution et passer dans l'invisible. Il reçoit ainsi la consécration et la clarté légitimes et s'enracine solidement dans l'ensemble de l'univers.

C'est le tableau de la civilisation qui culmine dans la religion. Le chau-dron sert aux sacrifices divins. Ce qu'il y a de plus élevé dans l'ordre ter-restre doit être offert à la divinité. Mais ce qui est véritablement divin ne se manifeste pas séparément de l'humain. La manifestation suprême de Dieu se trouve dans les prophètes et les saints. Honorer ceux-ci est la manière véri-table d'honorer Dieu. La volonté de Dieu qui se révèle à travers eux doit être accueillie avec humilité ; il se produit alors une illumination intérieure et une intelligence vraie de l'univers qui conduisent à une grande fortune et à un grand succès.

L'image

Au-dessus du bois est le feu : image du CHAUDRON.

Ainsi l'homme noble affermit le destin en ajustant sa position.

Le bois est le destin du feu ; tant qu'il y a du bois au-dessous, le feu brûle au-dessus. Il en va de même dans la vie humaine. Il est également dans l'homme un destin qui prête sa force à la vie. Et quand on parvient à donner à la vie et au destin leurs places légitimes, on affermit la destinée en mettant ainsi la vie en accord intime avec elle. Ces paroles renferment des indications sur la manière de cultiver la vie, telles qu'elles se transmettent oralement dans l'enseignement secret du yoga pratique chinois.

Les traits

Six au commencement signifie :

Un chaudron aux pieds retournés avantageux pour ôter le résidu.

On prend une concubine pour l'amour de son fils.

Pas de blâme.

Lorsqu'on renverse le chaudron avant de l'utiliser, il n'y a rien à dire ; au contraire, on fait ainsi tomber les déchets. Une concubine occupe en principe une place inférieure, mais parce qu'elle a un fils on lui fait honneur.

Ces deux comparaisons expriment l'idée qu'à des époques de civilisation su-périeure comme celle qu'évoque l'hexagramme, tout être de bonne volonté peut réussir d'une manière ou d'une autre. Quelle que soit la bassesse de la position que l'on occupe, on réussira, du moment que l'on est prêt à se puri-fier. On parvient à un stade où l'on peut s'adonner de façon fructueuse à des tâches et par suite voir sa personnalité reconnue.

Neuf à la deuxième place signifie : Dans le chaudron il y a des aliments.

Mes compagnons sont envieux mais ils ne peuvent rien contre moi.

Fortune.

Aux époques de civilisation supérieure il est de la plus haute impor-tance de pouvoir effectuer une réalisation. Si l'on se concentre uniquement sur ces entreprises effectives, on subira peut-être, il est vrai, l'envie et la dé-faveur, mais ce n'est pas dangereux. Plus un homme se limitera à ses tâches positives et moins un envieux aura de prise sur lui.

Neuf à la troisième place signifie : L'anse du chaudron est changée.

On est entravé dans sa conduite.

La graisse du faisan n'est pas mangée.

Dès que la pluie se met à tomber le remords s'efface.

A la fin vient la fortune.

L'anse est l'endroit par lequel on soulève le chaudron. Quand l'anse est changée on ne peut plus soulever et utiliser le chaudron et les mets excel-lents qu'il contient, comme la graisse de faisan, ne peuvent malheureuse-ment plus être mangés par personne.

Par-là est désigné quelqu'un qui, à une époque de haute civilisation, se trouve à un poste où personne ne le reconnaît et ne prête attention à lui.

C'est pour son action un obstacle considérable. Toutes ses bonnes qualités et tous les dons de son esprit sont ainsi dépensés en pure perte. Cependant, on doit seulement veiller à posséder en soi les biens spirituels véritables.

Alors le temps viendra sûrement où les obstacles disparaîtront et où tout ira bien. La fin de la tension est représentée ici comme ailleurs par la chute de la pluie.

Neuf à la quatrième place signifie : Les pieds du chaudron se brisent.

Le repas du prince est répandu et sa personne est salie.

Infortune.

On doit faire face à une tâche lourde et pleine de responsabilités et l'on ne se sent pas de taille à la mener à bien. De plus, on n'y consacre pas toutes ses forces et l'on se commet avec des hommes vulgaires ; par suite l'exécution de l'oeuvre échoue. On se place ainsi soi-même dans les outrages et les humiliations.

Confucius dit à ce sujet : "Caractère faible à une place d'honneur, maigre savoir et vastes desseins, force débile et lourdes responsabilités échapperont rarement à l'infortune."

O Six à la cinquième place signifie :

Le chaudron a une anse jaune, des anneaux d'or.

La persévérance est avantageuse.

On a ici un homme à un poste d'autorité qui est de par sa nature ac-cessible et humble. Il parvient, grâce à cette attitude intérieure, à trouver des assistants robustes et habiles qui le complètent et le secondent dans sa tâche. Il importe qu'un homme ayant adopté une telle disposition qui ré-clame une constante abnégation intérieure s'y maintienne fermement

sans se laisser égarer.

O Neuf en haut signifie :

Le chaudron a des anneaux de jade. Rien qui ne soit avantageux.

Au trait précédent les anneaux sont d'or, ce qui indique leur solidité.

Ici ils sont de jade. Le jade se distingue en ce qu'il joint la dureté à un doux éclat. Ce conseil, considéré par rapport à l'homme qui lui est accessible, exerce sur lui un effet très profitable. Il est ici présenté par rapport au sage qui le donne : un tel homme, lorsqu'il conseille, est doux et pur comme du jade précieux.

De cette manière l'oeuvre trouve grâce aux yeux de la divinité qui ac-corde une grande fortune, et elle est agréable aux yeux des hommes ; c'est pourquoi tout va bien.

Dans le document Le Livre des Transformations (Page 157-160)