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Lin / L'approche

Dans le document Le Livre des Transformations (Page 71-74)

En haut K'OUEN LE RÉCEPTIF, LA TERRE En bas TOUEI LE JOYEUX, LE LAC

Le mot chinois Lin possède une série de significations qu'un seul terme français ne peut épuiser. Les anciennes explications du Livre des Transformations indiquent comme premier sens : "grandir". Ce qui grandit, ce sont les deux traits forts qui poussent dans l'hexagramme à partir du bas.

Avec eux la force lumineuse prend de l'expansion. De là on passe à l'idée d'approche, à savoir, approche de ce qui est fort, de ce qui est supérieur, par rapport à ce qui est bas. On a alors enfin le sens de condescendance d'un homme supérieur envers le peuple et celui de mise en route des affaires.

L'hexagramme est rattaché au douzième mois (janvier-février), car après le solstice d'hiver la force lumineuse est conçue comme étant en ascension.

Le jugement

L'APPROCHE possède une sublime réussite.

La persévérance est avantageuse.

Lorsque vient le huitième mois, c'est l'infortune.

L'hexagramme dans son ensemble indique une ère de progrès pleine d'espérance joyeuse. Le printemps va venir. La joie et la facilité d'humeur rapprochent l'un de l'autre le haut et le bas. Le succès est assuré. Le carac-tère favorable de l'époque y suffit. Une chose encore : le printemps n'est pas éternel. Au huitième mois, les aspects se sont inversés. Il ne reste plus que deux traits forts qui n'avancent pas, mais reculent (cf. l'hexagramme sui-vant). Il convient de réfléchir en temps opportun à ce revirement. Si l'on pré-vient le mal avant qu'il se soit manifesté et même avant qu'il ait seulement commencé à poindre, alors on s'en rendra maître.

L'image

Au-dessus du lac est la terre : image de l'APPROCHE.

Ainsi l'homme noble est inépuisable dans son dessein d'enseigner et sans limites pour supporter et protéger le peuple.

La terre limite d'en haut le lac ; c'est l'image de l'approche et de la condescendance de l'homme supérieur envers ceux qui se tiennent au fond.

L'application de l'hexagramme à ces deux catégories d'êtres découle de cha-cune de ses parties. De même que le lac indique une profondeur inépuisable, le sage est inépuisable dans sa disposition à instruire les hommes ; et de même que la terre est vaste et sans limites et qu'elle supporte et conserve toutes les créatures, ainsi le sage supporte et conserve les hommes, sans exclure une partie de l'humanité par des limites de quelque nature que ce soit.

Les traits

O Neuf au commencement signifie :

Approche en commun. La persévérance apporte la fortune.

Le bien commence à percer et trouve bon accueil aux postes d'in-fluence. De là l'impulsion s'efforce d'atteindre les hommes de valeur. On peut alors se joindre à la marche en avant. Il faut seulement veiller à ne pas se perdre dans le courant de l'époque et à demeurer constant dans la bonne direction ; cela apporte la fortune.

O Neuf à la deuxième place signifie :

Approche en commun. Fortune. Tout est avantageux.

On se trouve dans la situation d'être incité d'en haut à s'approcher et, parce que l'on possède en soi la force et la logique qui n'ont pas besoin d'admonition, on obtient la fortune. Même l'avenir ne doit pas être cause de souci. On sait bien que tout ce qui est terrestre est passager et que toute as-cension est suivie d'une descente ; mais on ne se laisse pas égarer par ce destin universel. Tout est avantageux. C'est pourquoi on marchera sur le chemin de la vie rapidement, bravement et hardiment.

Six à la troisième place signifie :

Approche commode. Rien qui ne soit avantageux.

Si l'on est amené à se désoler à ce sujet, on devient exempt de blâme.

On va joyeusement de l'avant. On parvient au pouvoir et à l'influence.

Mais cela dissimule le risque que l'on ne se relâche et que, confiant dans sa situation, on ne laisse apparaître ce sentiment d'aisance et d'insouciance dans ses rapports avec les hommes. Cela est fâcheux à tous points de vue.

Cependant la possibilité est fournie d'un changement de dispositions. Si l'on éprouve du chagrin de son attitude défectueuse et si l'on a le sentiment de la responsabilité qu'entraîne un poste influent, alors on s'affranchit des fautes.

Six à la quatrième place signifie : Approche parfaite. Pas de blâme.

Tandis que les trois traits d'en bas désignent l'ascension vers le pou-voir et l'influence, les trois traits d'en haut montrent l'attitude du supérieur à l'égard des inférieurs auxquels il ménage de l'influence. Ici est montrée l'approche parfaite et sans préjugés d'un homme supérieur vers un homme de talent qu'il attire dans sa sphère, sans prévention de caste. Cela est très favorable.

Six à la cinquième place signifie :

Sage approche. Cela est bon pour un grand prince.

Fortune.

Un prince ou quiconque occupe une position dirigeante doit avoir la sagesse d'attirer dans son entourage des hommes de valeur et experts à diri-ger. Sa sagesse consiste aussi bien à savoir choisir les hommes qu'il faut qu'à laisser faire ceux qu'il a choisis sans s'immiscer lui-même dans les af-faires. Ce n'est en effet que par une telle réserve qu'il trouvera, en toutes cir-constances, les gens nécessaires pour y faire face de façon adéquate.

Six en haut signifie :

Approche magnanime. Fortune. Pas de blâme.

Un sage qui a vaincu le monde et qui, intérieurement, en a terminé avec la vie, peut, dans certains cas, se trouver amené à rentrer encore une fois dans ce bas monde et à s'approcher des hommes. C'est là une grande fortune pour les hommes auxquels il confère son enseignement et son aide.

Mais en ce qui le concerne, également, cet abaissement magnanime ne donne lieu à aucun blâme.

20. Kouan / La contemplation (la vue)

En haut SOUEN LE DOUX, LE VENT En bas K'OUEN LE RÉCEPTIF, LA TERRE

Le nom chinois de l'hexagramme a, moyennant une légère modification d'accent, un double sens. D'un côté, il signifie la contemplation, et de l'autre, le fait d'être regardé, d'être un modèle. Ces idées sont suggérées par le fait que l'hexagramme peut être compris comme l'image d'une tour telle qu'il en existait un grand nombre dans l'ancienne Chine. Du haut de ces tours on avait une vue étendue à la ronde, et, d'autre, part, une telle tour située au haut d'une montagne était visible au loin. Ainsi l'hexagramme montre un souverain qui contemple en haut la loi du ciel et en bas les coutumes (112) du peuple et qui constitue, grâce à son bon gouvernement, un exemple élevé pour les masses.

Ce signe est rattaché au huitième mois (septembre-octobre). La forcé lumineuse se retire, celle de l'obscurité est de nouveau en ascension. Toute-fois cet aspect n'entre pas ici en ligne de compte pour l'interprétation d'en-semble de l'hexagramme.

112 Dans ce chapitre, on a rendu par "coutume" et "usage" le terme allemand Sitte qui or-respond à "Li" et qui est traduit ailleurs par "rites". Voir p 21, note 4 : Ce terme traduit "Li", pierre angulaire de l'enseignement de Confucius. Cette notion est très vaste et embrasse les différents aspects familiaux, sociaux, religieux de la vie. Aussi "rite" ne la rend-il que très imparfaitement. Cf. Li ki : le Livre des Bienséances et des Cérémonies, par Sébastien Cou-vreur, Cathasia, Paris, s. d. (1950) (N. d. T.).

Le jugement

LA CONTEMPLATION.

L'ablution a eu lieu, mais non encore l'offrande.

Pleins de confiance, ils lèvent les yeux vers lui.

Le rituel du sacrifice, en Chine, débutait par une ablution et une liba-tion qui constituaient une invocaliba-tion de la divinité. Après quoi, on offrait le sacrifice. L'intervalle de temps entre ces deux rites est le plus sacré, le

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