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Siao Tch'ou / Le pouvoir d'apprivoisement du petit En haut SOUEN LE DOUX, LE VENT

Dans le document Le Livre des Transformations (Page 42-45)

En bas K'IEN LE CRÉATEUR, LE CIEL

L'hexagramme représente ce qui est petit, le pouvoir de ce qui est obs-cur : il retient, apprivoise, freine. A la quatrième place, qui est celle du mi-nistre, il y a un trait faible qui tient en bride toutes les autres lignes, les-quelles sont fortes. L'image est celle du vent qui souffle, haut dans le ciel. Il

ralentit l'haleine du créateur qui s'élève, les nuages, si bien qu'ils s'épaissis-sent. Mais il n'est pas encore assez fort pour les faire retomber en pluie.

L'hexagramme présente une constellation où un élément fort est passagère-ment tenu en bride par un élépassagère-ment faible. C'est seulepassagère-ment grâce à de la dou-ceur qu'une telle situation peut être accompagnée de succès.

Le jugement

LE POUVOIR D'APPRIVOISEMENT DU PETIT possède la réussite.

Nuages épais, pas de pluie venant de notre domaine de l'ouest.

La comparaison est tirée de la situation de la Chine au temps du roi Wen. Il était originaire de l'ouest, mais se trouvait alors à l'est, à la cour du grand souverain, le tyran Tchéou Sin. L'heure des grandes actions n'était pas encore venue. Il pouvait seulement tenir jusqu'à un certain point le ty-ran en bride par des suggestions empreintes de bonté. De là l'image de nuages abondants qui montent promettant à la terre humidité et bénédic-tion, mais qui, pour l'instant, ne laissent pas encore tomber de pluie. La si-tuation n'est pas défavorable. Elle permet de prévoir le succès final. Toute-fois il y a encore des obstacles sur la route. On peut commencer les travaux d'approche. Ce n'est qu'en utilisant l'humble moyen de suggestions em-preintes de bonté que l'on peut agir. L'heure n'est pas encore aux mesures énergiques et vastes. Il est cependant possible d'exercer une influence modé-ratrice et adoucissante dans un rayon limité. La réalisation d'un tel vouloir demande une ferme résolution à l'intérieur et une adaptation pleine de dou-ceur à l'extérieur.

L'image

Le vent exerce sa poussée, haut dans le ciel :

image du POUVOIR D'APPRIVOISEMENT DU PETIT.

Ainsi l'homme noble affine la forme extérieure de son être.

Le vent a beau pousser ensemble les nuages dans le ciel, comme c'est seulement de l'air sans corps solide, il ne produit pas d'effets importants et durables. Ainsi, dans les temps où une grande action extérieure n'est pas possible, il ne reste à l'homme rien d'autre à faire que d'affiner les expres-sions de son être dans l'accomplissement de petites choses.

Les traits

Neuf au commencement signifie :

Retour au chemin. Comment y aurait-il là un blâme ? Fortune.

Il est dans la nature de l'être fort de pousser en avant. Mais, ce faisant, il se heurte à des obstacles. Il retourne donc au chemin correspondant à sa situation, sur lequel il se sent libre d'avancer et de reculer. C'est là chose

bonne et intelligente, que de ne vouloir rien obtenir par la contrainte et la violence et, conformément à la nature des choses, cela apporte la fortune.

Neuf à la deuxième place signifie : Il se laisse entraîner vers le retour.

Fortune.

On aimerait aller de l'avant. Mais avant de pousser plus loin, on s'aperçoit par l'exemple d'autres hommes de même nature que la route est barrée. Dans un cas de ce genre un homme intelligent et résolu ne s'expose-ra pas tout d'abord à subir une rebuffade personnelle, mais il se retire avec ses pairs si l'effort vers l'avant ne convient pas au moment. Cela apporte la fortune, car de cette manière on ne perd pas le contrôle de soi-même.

Neuf à la troisième place signifie : Les rayons se détachent du chariot.

L'homme et la femme roulent les yeux.

On tente ici de pousser fortement en avant en ayant conscience que le pouvoir d'obstruction est encore peu considérable. Mais comme, en raison des circonstances, c'est, en fait, l'élément faible qui possède la force, cette tentative d'attaque par surprise doit échouer. Des circonstances extérieures empêchent le progrès, de même qu'un chariot n'avance pas quand les rayons de ses roues se détachent. On ne se conforme pas encore à ce signe du des-tin. C'est pourquoi d'aigres explications ont lieu entre femme. Naturellement, ce n'est pas là un état de choses favorable : car même si, à la faveur des cir-constances, la partie la plus faible réussit à tenir ferme, trop de difficultés sont liées à la situation pour que le résultat puisse être heureux. Dans ces conditions, même l'être fort ne peut pas utiliser son pouvoir pour exercer une influence sur son entourage. Il a éprouvé une rebuffade là où il escomp-tait une victoire facile. Ainsi, un faux pas a été commis.

Six à la quatrième place signifie :

Si tu es sincère, le sang disparaît et l'angoisse s'éloigne.

Pas de blâme.

Si quelqu'un se trouve dans la situation difficile et lourde de responsa-bilité d'un conseiller placé auprès d'un homme puissant il doit le contenir de manière que le droit l'emporte. Il y a là un grand danger qui fait même craindre l'effusion de sang. Cependant la puissance de la vérité dépouillée d'intérêt propre cause une telle impression que les efforts parviennent heu-reusement à leur but et que tout danger d'effusion de sang et d'angoisse s'évanouit.

O Neuf à la cinquième place signifie :

Si tu es sincèrement et loyalement attaché, tu es riche dans ton prochain.

La loyauté mène à des liens solides, car elle provient du fait que des êtres se complètent mutuellement. Chez le partenaire le plus faible, la loyau-té se traduit par du dévouement, et chez le plus fort, par une fidéliloyau-té sans défaillance. Cette façon mutuelle de se compléter conduit à la vraie richesse qui se manifeste comme telle en ce qu'on ne la garde pas égoïstement pour soi, mais qu'on la possède en commun avec son prochain. Joie partagée, joie redoublée.

Neuf en haut signifie :

La pluie vient, le repos vient.

Cela est dû à l'action durable du caractère.

La femme est mise en danger par la persévérance.

La lune est presque pleine.

Si l'homme noble continue sa marche, l'infortune vient.

Le succès est obtenu. La poussée du vent a fait venir la pluie. Un état stable est atteint. Cet effet a été acquis par l'accumulation progressive de petites actions qui ont pris naissance dans le respect porté à un caractère élevé. Mais un tel succès bâti pierre à pierre demande beaucoup de pru-dence. S'abandonner à l'illusion qu'on peut s'en prévaloir serait chose dan-gereuse. L'élément féminin, faible, qui a remporté la victoire ne doit pas s'obstiner à s'en vanter, car cela attirerait le danger. La force obscure dans la lune atteint son maximum quand l'astre est proche de son plein ; quand la pleine lune se tient en opposition directe avec le soleil, son déclin est inévi-table. Dans de telles circonstances, on doit se contenter du résultat obtenu.

S'avancer plus loin avant que le temps n'en soit venu apporterait l'infortune.

Dans le document Le Livre des Transformations (Page 42-45)