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sénégalaise : cadre spatio-temporel

4. Hypothèses de recherche

6.1.3. Tic au Sénégal, une pénétration déjà ancienne

L’introduction d’outils modernes dans la société sénégalaise est à mettre en rapport avec la présence française : « Le développement des Tic au Sénégal est étroitement lié au rôle

56Résumé des principales recommandations du sommet de Ouagadougou sur le développement durable.

57Http://www.francophonie-durable.org/documents/Principales_recommandations.pdf. Date de la dernière

106 politique, géostratégique et économique que ce pays a joué dans l’expansion du colonialisme français en Afrique de l’Ouest » (Diop, 2002 : 50).

Ainsi la première ligne télégraphique fut-elle installée à Saint-Louis en 1859 et la création de la première radio Radio-Dakar, en 1939. La télévision nationale démarre ses activités en 1973 et fusionne avec la radio nationale pour former une entité dénommée ORTS (Office de radiodiffusion télévision du Sénégal). L’informatisation des procédures comptables et du traitement des salaires au sein de l’administration sénégalaise au ministère de l’Économie et des Finances vont marquer le début de l’introduction de techniques numériques, avec la mise sur pied en 1972 du comité national de l’informatique. La Délégation à l’informatique qui fut créée par la suite en 1987 sera chargée de coordonner l’informatisation des administrations et des sociétés du secteur parapublic. Elle gère de même le service informatique de la Direction des douanes qui a mis au point le système sénégalais de dédouanement dénommé GAÏNDÉ58 (Gestion automatisée de l’information douanière et des échanges) (Paye, 2002 : 266). Ceci témoigne de cette volonté de l’administration sénégalaise d’œuvrer pour l’utilisation d’outils plus modernes dans la gestion publique. L’originalité sénégalaise dans la création de ce logiciel –qui n’est pas toujours fiable à 100 %, des pannes étaient souvent notées au début du fonctionnement du logiciel– est à saluer. Les nouvelles versions de ce logiciel que sont GAÏNDÉ 2000 Trade X et ORBUS (initié par le Trade Point du Sénégal), possèdent un module de collecte et de routage électronique des documents à joindre à la déclaration douanière. Cette fonctionnalité intéresse de nombreux pays africains qui souhaitent acquérir certains modules comme le Kenya, qui a totalement adopté le système GAÏNDÉ en 200559. La situation sénégalaise, bien que constituant une exception en Afrique au regard de l’histoire politique de cette nation, est à mettre en rapport dans le contexte de la géopolitique africaine.

L’apparition des Tic au Sénégal en 1996 –avec la signature d’accords entre la société nationale de télécommunications du Sénégal et la société américaine de télécommunications MCI (ex WorldCom) permettant des mises à jour techniques–, a apparemment engendré des conséquences sur le comportement des professionnels, ce média nécessite des connaissances cognitives (autres compétences), d’autres comportements (un nouveau métier) mais surtout un défi, puisqu’il constitue pour le professionnel une alternative dans la diffusion de

58Signifiant Lion en langue wolof.

59Ndaw, M., Temps d’arrêts … avec Augustin Dione, Directeur des systèmes informatiques douaniers, Dakar, Sud quotidien (25/06/07).

107 l’information –censure presque inexistante, consolidation de la démocratie, recherche de nouveaux marchés, fidélisation des usagers ou internautes–. L’expertise sénégalaise en matière de Tic est aujourd’hui reconnue à travers l’élaboration de sites internet et de logiciels avec, récemment, des distinctions à Addis-Abeba (Éthiopie) à travers l’ADIE d’une part et le logiciel de la douane Orbus. D’autre part aussi, dans le cadre des TIGA Awards 2007 (Technology in Government in Africa), le Sénégal s’est distingué en remportant le premier prix du jury pour son site sur les démarches administratives (démarches.gouv.sn) et le second (catégorie Partenariat public/privé) dans la fourniture de services économiques et

financiers en ligne60. Le Sénégal, en choisissant d’investir dans les Téléservices (services de

télécommunication qui assurent tous les aspects de la communication aux usagers), vise à faciliter l’accès aux Tic à toutes les composantes de la population (surtout les analphabètes).

Selon l’ARTP61 : « Le Sénégal a choisi la grappe "Téléservices" comme grappe pilote,

attrayante à plus d’un titre, car ayant une relation horizontale et verticale avec toutes les autres grappes dont elle sert de support ».

Dans le cadre de la politique de stratégie de croissance accélérée définie par le gouvernement dès 2006, les Téléservices et les Tic ont été identifiés comme grappe porteuse parmi d’autres secteurs d’activités comme l’agriculture et l’agro-industrie, le tourisme, les industries culturelles et l’artisanat d’art, le textile-habillement, les produits de la mer et l’aquaculture (Soumaré, 2007 : 15). Afin d’installer le Sénégal dans le camp des pays émergents, ces grappes ont été intégrées dans le document de stratégie de réduction de la pauvreté (voir en annexe, la politique de déclaration générale de l’ancien premier ministre). La grappe est composée de Téléservices fonctionnels pour les services de prestations à distance des entreprises comme la télésaisie (télédactylographie, saisie de données), le

télésecrétariat, télétraduction, téléinterprétariat, le téléconseil etc., la

téléinformatique (téléingénierie, téléassistance technique, télédéveloppement de logiciels, téléinstallation, télémaintenance, télégestion de parcs micro-informatiques, télésauvegarde, téléarchivage), télégestion, télésurveillance d’équipements ou de réseaux (télésurveillance et télégestion des équipements de chauffage et climatisation ; télésurveillance des ascenseurs, télésurveillance sécuritaire, etc. ; téléenseignement, télémédecine, téléservices d’information et de médiation, téléservices aux particuliers (téléachat, téléassistance aux personnes). C’est

60Dièye Mamadou Lamine, 2007, Utilisation des NTic dans l’administration. L’Adie et la douane primées, Dakar, Sud Quotidien (27/06/07). Http://www.osiris.sn/article2825.html. Date de la dernière consultation le 24/03/08.

61 Agence de régulation des télécommunications et des postes, Les Tic au Sénégal. Date de la dernière consultation : le 12/12/08.

108 en s’appuyant sur l’expertise avérée de l’opérateur historique des télécommunications, la SONATEL, qui avait déjà mis en place les télécentres devant pallier l’accès à la téléphonie fixe des populations rurales et isolées. Il est vrai que ceux-ci ont aujourd’hui atteint leurs limites de rentabilité avec la concurrence de la téléphonie mobile et c’est pourquoi l’État, par le biais de l’ADIE, compte les redynamiser avec la collaboration de la firme américaine Microsoft, les banques et bien sûr les gérants de télécentres. 18 500 locaux ont été créés depuis 1992 avec un chiffre d’affaires avoisinant les 50 milliards de F.cfa, témoignant de la vitalité de ce secteur qui, à ce jour, a généré plus de 30 000 emplois. Le projet américain, Digital Freedom Initiative, articulé autour du renforcement de la capacité des populations à utiliser les Tic, aurait permis à plusieurs gérants de cybercafés et télécentres, souvent illettrés, parmi lesquels les femmes du monde rural, de se former aux outils numériques pour l’envoi de fax ou la réception de courriels, etc. Dans cette optique de relance de l’économie par le biais des Tic, le gouvernement sénégalais, avec le concours des partenaires étrangers comme la France, le Canada, le Royaume-Uni, les États-Unis d’Amérique, a initié des projets comme Le RESAFAD (Réseau francophone de formation à distance), CATIA (Catalysing Access to ICT in Africa) du gouvernement britannique, qui a vu la création du CIPACO (Centre international sur les politiques des Tic pour l’Afrique Centrale et de l’Ouest), l’agence internationale de la Francophonie avec les projets @frinet et @friweb qui auraient permis l’installation de serveurs à la primature et la mise en ligne du quotidien national Le Soleil depuis 1997. Les actions et les initiatives pour la promotion des Tic sont considérables, mais en l’absence de stratégie nationale et de cadre bien défini, la plupart des projets n’atteignent que rarement leurs objectifs :

« À l’exception des activités menées dans le cadre du programme Acacia et des actions de modernisation de l’administration conduite par l’Adie, la plupart des projets a été élaboré à l’initiative des bailleurs fonds et des organismes d’aide au développement. Dans un contexte caractérisé par l’inexistence d’une stratégie nationale, la multiplicité des initiatives, les rivalités entre bailleurs de fonds, la modestie des moyens engagés, le manque de synergie entre les actions menées voire les philosophies contradictoires les sous-tendant, l’impact de ces initiatives a été des plus faibles sans parler de leur non-durabilité. Elles ont cependant contribué à vulgariser les Tic dans divers secteurs de la société et à appuyer l’intervention de la société civile dont l’attention s’est portée sur la dimension sociale et sur les processus d’appropriation de ces technologies par les groupes sociaux souvent marginalisés (femmes, jeunes, ruraux, handicapés, analphabètes, etc.) » (Sagna, 2008 : 30).

Le projet de construction d’un centre de travail des handicapés, initié par le président de la république, devrait permettre par exemple de réduire les disparités d’accès aux Tic. Ce projet qui entend reconditionner des ordinateurs de seconde main, afin de former les handicapés à la surveillance vidéo, est bon en soi. Encore faudrait-il que ce projet soit pérenne et lève les

109 obstacles liés aux déchets numériques en provenance du Nord. En effet sous prétexte de lutter contre la fracture numérique, l’Afrique et le Sénégal en particulier, reçoivent souvent des ordinateurs de seconde main et qui souvent, nuisent à l’environnement écologique et à la santé des populations. Aucune mesure de sensibilisation n’est prise en amont par les pouvoirs publics pour alerter les populations sur les risques encourus dans la manipulation de ces appareils même si en aval, des services sont créés pour endiguer ce fléau. L’ONG internationale ENDA Tiers Monde, par le biais de sa filiale sénégalaise ENDA Ecopole (qui est un espace de rencontres et d’échanges sur les dynamiques populaires), a lancé des alertes à l’opinion publique sénégalaise sur les méfaits des déchets électroniques. Elle recommande des mesures de prudence et, comme le constate le responsable de la structure de coordination à Dakar,

« Beaucoup de pays en développement font du commerce des déchets électroniques à cause de la pauvreté, mais les bénéfices monétaires à court terme sont de loin contrebalancés par les impacts à long terme sur l’environnement, les risques pour la vie, la santé et l’habitat des populations affectées. Les pays qui n’ont pas la technologie ou le savoir-faire technique pour manipuler ces déchets en sécurité et les entreposer devraient se concentrer sur d’autres activités génératrices de revenus62 ».

L’analphabétisme et le prophétisme qui entourent les Tic seraient les facteurs qui encouragent ces pratiques heureusement prises en compte par le pouvoir public sénégalais avec la mise en

place d’une cellule au niveau de la présidence de la République dénommée Senclic63, dont

l’une des missions est d’évaluer les situations nationales concernant la gestion des déchets (e-waste) afin de favoriser les mécanismes de transfert de connaissances en matière de technologies et de circulation de l`information sur les déchets dangereux, les autres déchets et les produits chimiques pour leur gestion écologiquement rationnelle. Selon le responsable de cette cellule, Ibrahima Diaby Gassama, qui se désole de cette pratique :

« Un ordinateur qui arrive en fin de vie, une fois ouvert, contient au moins 21 produits chimiques toxiques différents, fait-il savoir. Pour lui, le problème est que beaucoup de pays pauvres ne disposent pas de la technologie et de l’expertise technique pour détruire ou entreposer ces déchets en toute sécurité. Il existe des règles internationales qui interdisent la décharge ou le mouvement illicite de déchets dangereux et toxiques, pourtant leur commerce explose » (Walfadjiri, du 05/03/09).

62 Quotidien national sénégalais Wal Fadjiri. Http://www.walf.sn. Traoré Paule Kadja, « Gestion des déchets électroniques. Le danger des ordinateurs, frigos, téléviseurs…venant d’Europe », in Walf Fadjiri (05/03/09). Http://www.osiris.sn/article4250.html. Date de la dernière consultation : le 20/03/09.

63 Http://www.seneclic.com/html/seneclic.php?xx_rubrique=Objectif&xx_texte_id=1015. Date de la dernière consultation : le 22/03/09.

110 Dans le souci de prendre en compte cette problématique, le Sénégal vient de lancer, à l’instar des pays comme le Kenya, le Maroc et l’Afrique du Sud, le projet e-dechets en partenariat avec le Fonds de solidarité numérique (FSN) sous l’expertise technique d’Empa, Institut Fédéral de Technologies de l’Université de Saint-Gall en Suisse.

L’ampleur est telle que l’organisation internationale Greenpeace est montée au créneau en commanditant des enquêtes pour décrier ce phénomène des temps modernes. Dans ce rapport, certains pays africains comme le Nigéria et certains pays de l’Afrique de l’Ouest (entre autres pays le Sénégal) sont épinglés et présentés comme des pays à risque. Dans la synthèse de ce rapport64, il est dit que

« cette forme de recyclage peu coûteuse stimule l’exportation des déchets électroniques depuis les pays développés tels que les États-Unis et l’Union européenne, et ne fait qu’aggraver le problème croissant des e-déchets dans les pays n'appartenant pas à l’OCDE, tels que l’Inde, la Chine et les pays de l’Afrique de l’Ouest. L’augmentation du marché domestique des équipements électriques et électroniques dans ces pays devrait également entraîner une augmentation des déchets. La présence de composants toxiques dans ces équipements associée aux méthodes actuelles de récupération des matières premières risque d’entraîner des problèmes en termes environnementaux et sanitaires, en particulier au recyclage » (Cobbing, 2009 : 5).

L’analphabétisme numérique est la cause de ces problèmes de déchets numériques puisque le mode d’emploi est souvent en langue anglaise (maîtrisée par peu de Sénégalais). C’est pourquoi, explique le responsable de ENDA Ecopole65 (avec sa cellule Cyberpop/Bombolang, un programme d’appui aux dynamiques populaires, œuvre pour l’utilisation et l’appropriation des Tic par les organisations populaires :

« Les produits chimiques toxiques devraient être indiqués dans la langue locale. On doit faire plus pour expliquer aux femmes et aux enfants les risques sanitaires qu’implique le fait de travailler dans des industries polluantes ou de fouiller les décharges pour récupérer des matériaux à recycler et à vendre ».

Ce problème du transfert de technologie est récurrent et mérite la plus grande attention des pouvoirs publics qui doivent lutter contre le mimétisme technologique qui ne fait qu’accroître la dépendance vis-à-vis des pays développés.

64Cobbing Madeleine, 2008, Déchets électroniques pas de ça chez moi, Amsterdam, Paris, Greenpeace, 12 p.

Synthèse du rapport Greenpeace, Déchets électroniques pas de ça chez moi.

Http://www.greenpeace.org/raw/content/france/presse/dossiers-documents/dechets-electroniques-pas-de-ca-chezmoi.pdf. Date de la dernière consultation : le 20/05/08.

65Enda (environnement et développement du tiers monde) est une organisation internationale à caractère

associatif et à but non lucratif, fondée en 1972 à Dakar se trouve son siège.

111 Au regard des nombreuses initiatives autour de l’insertion sociale des Tic, comme la Caravane multimédia (initié en 2001-2002 en collaboration avec Worldspace et qui, à terme, devrait permettre la vulgarisation des Tic dans les populations rurales), force est de constater l’absence d’une réelle volonté politique. Les pouvoirs publics, après l’euphorie de lancement,

ont eu du mal à soutenir financièrement cette initiative émanant d’Osiris. Olivier Sagna66 qui

assure le secrétariat général de l’observatoire, n’avait pas manqué de tirer les enseignements de cet échec, en attirant l’attention sur le fait que

« des problèmes d’intendance faisaient jour au fur et à mesure que le compteur kilométrique des véhicules défilait. Une dizaine de personnes accompagnaient la caravane dont des électriciens, des animateurs, qui évoque aussi l’achat de matériel de couchage, de nourriture. À cause de cet impair, la Casamance, des localités de la région de Saint-Louis et le Sénégal oriental ont été mises en veilleuse par les organisateurs. Le coût estimatif était de 12 à 18 millions de FCFA par mois, révèle le secrétaire général d’Osiris qui émet des doutes sur la pérennité de cette expérience. Les pouvoirs publics brillent par leur absence. Aucune allocation financière n’a été attribuée aux initiateurs. Seuls les opérateurs de Sentel et de la Sonatel ont daigné répondre aux sollicitations de ces hommes et de ces femmes qui ont bien voulu mettre leur expertise au service des couches les plus défavorisées ».

Les exemples de projets qui ont échoué sont très nombreux et les initiatives gouvernementales sont concernées par ce manque de suivisme (la lettre de politique sectorielle 2005-2008 des Tic publiée en janvier 200567, en jetant les bases d’une nouvelle réorientation, met l’accent sur les objectifs à atteindre dans les prochaines années. Parallèlement à ce développement des Télécentres qui permettaient aux opérateurs privés sénégalais de saisir quelques opportunités du Net, des entreprises fournisseurs de services internet se développent, donnant ainsi naissance aux premières entreprises fournisseurs d’accès internet comme : Métissacana, Sud Informatique, ENDA Tiers Monde, l’UCAD, ATI (Alliance technologie informatique), l’AUPELF-UREF (Association des universités partiellement ou entièrement de langue française-Universités des réseaux d’expression française), etc. en plus de la filiale de la SONATEL Telecom-Plus. Actuellement, ce nombre s’est considérablement accru et atteint aujourd’hui la barre des vingtaines. Le monopole de la SONATEL sur l’ensemble des services de télécommunications est toujours actuel et pèse de tout son poids sur l’échiquier des fournisseurs de services nationaux. Avec sa filiale devenue SONATEL Multimédia (premier fournisseur d’accès à l’internet et titulaire d’une licence de télécommunication globale qui lui permet d’exploiter tous les réseaux et services de

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Panos, Sénégal, 2002, La barrière du monopole, Dakar, Panos.

Http://www.panos-ao.org/ipao/spip.php?article2983. Date de la dernière consultation : le 08/12/08.

67Ministère des Postes et Télécommunications et NTIC. Politique sectorielle des Tic, Dakar, MPTTIC, 2005. Date de la dernière consultation : le 21/06/07.

112 télécommunications), beaucoup de fournisseurs de services qui avaient vu le jour ont disparu puisque ne pouvant plus supporter la concurrence de l’opérateur historique qui détient la plus grande part des marchés.

Avec près de 70 % de part de marché de la téléphonie mobile et malgré la concurrence de deux autres opérateurs présents sur le marché comme Sénégal-TIGO et SUDATEL – compagnie soudanaise de téléphonie qui, avec sa nouvelle marque commerciale Expresso Sénégal–, a obtenu la troisième licence de téléphonie, opérationnel depuis mars 2008 –, la SONATEL domine le marché des télécommunications. D’après l’ARTP (ayant la mission de réguler et d’observer le marché des télécommunications), elle détient une position dominante sur les segments de marchés comme : la terminaison de trafic sur les réseaux fixes, la collecte de trafic sur les réseaux fixes, transit national et international, terminaison de trafic sur les réseaux mobiles, transmission de données, location de capacité, transit IP, Services de

signalisation nécessaire au roaming68 international, accès aux services spéciaux (voir la

décision portant approbation du catalogue de la SONATEL par l’ARTP pour l’année

2008-2009). Depuis 2003, l’ADSL69 est disponible au Sénégal par le biais de la SONATEL,

permettant l’accès des usagers à l’internet haut débit avec une bande passante de près de 3,5 gigabits par seconde. Cela permet d’avoir la télévision en se passant des antennes et de la vidéo sur demande, pour le moment l’offre de connexion de l’internet qui se compose d’une ligne d’accès ADSL 512/128 kbit/s, d’un compte orange (depuis novembre 2006, la société a adopté la marque commerciale Orange), 4 boîtes à mails de 500 Mo chacune, 4 Mo d’espace de stockage gratuit avec un système de contrôle parental et enfin d’un modem USB ( (Universal serial Bus ou média amovible) ou Ethernet Wifi en option. L’abonnement au service de l’internet semble trop cher par rapport au niveau de vie des Sénégalais (18 000Fcfa pour la redevance mensuelle soit 39 0000 de frais d’accès pour un débit ADSL de 512 mégawatts, ce qui fait l’équivalent de près de 60 euros). L’enquête participative de RFI confirme cela, puisque la connexion à l’internet en Afrique est la plus

chère au monde, plus chère en Asie, en Europe et aux États-Unis70. La solution viendrait à en

croire celle-ci à la technologie du Wimax71 ou à l’internet sur le mobile, cependant des

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Service proposé par les opérateurs de téléphonie mobile pour permettre l’accès à leurs services depuis l’étranger.

69Offres internet de la SONATEL/orange.sn.

Http://www.orange.sn/djoumtouwayyatu,33,8,ay,894f314e22ee798. Date de la dernière consultation : le 22/08/09.

70Anne Laure Marie, 2008, Pourquoi l’internet est-il si cher en Afrique, Paris, RFI (08/07/08).

Http://www.rfi.fr/actufr/pages/001/page_320.asp. Date de la dernière consultation : le 20/09/08. 71 Un système de connexion à haut débit, utilisant les voies hertziennes.

113 problèmes subsisteraient comme le manque d’investissement de l’État dans ce domaine, mais