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Avec l’arrivée des hommes d’affaires dans le milieu de la presse et de la communication comme le groupe Lagardère en France, Bertelsmann en Allemagne, le groupe News Corp de Rupert Murdoch ou Berlusconi en Italie, propriétaire de nombreuses chaînes privées d’information, on assiste un peu partout dans le monde à l’émergence de grands groupes de communication. Ceux-ci ont pour particularité d’investir le marché porteur de l’information. De la télévision à la presse en passant par l’internet, ces groupes se distinguent par la diversification de leurs activités. Ils rayonnent bien sûr un peu partout dans le monde, et couvrent rarement l’Afrique. Le chanteur sénégalais Youssou Ndour –parmi d’autres investisseurs nationaux comme Cheik Tall Dioum, Bara Tall– a sans doute flairé ce créneau en décidant de créer son groupe de communication après un investissement de plus de 200 millions de FCFA. Après ses premiers déboires dans la presse avec le groupe de COM 7 qu’il avait mis sur pied, Youssou Ndour persiste et se lance dans l’édification d’un groupe de communication (Paye, 2002 : 486-487). Ainsi décida-t-il d’enrichir le paysage audiovisuel sénégalais avec la naissance de sa station de radio diffusant en FM (frenquency modulation) qui fut l’héritage de Sport FM (chaîne radiophonique consacrée au sport, initiée par Youssou Ndour avec la coupe d’Afrique des Nations de Football organisée à Dakar). L’exploitation de la bande FM jusqu’alors vierge, va redémarrer avec la démocratisation de l’accès à la FM, conformément au plan de Genève 84 de l’UIT123 (qui gère l’attribution de fréquences radioélectriques) afin de doter la radio d’un nouveau plan, puisque celui de 1961 était caduc. Ce plan visait à donner un accès équitable sur les fréquences, éviter les brouillages et conserver des possibilités d’évolution. Cette démocratisation de la bande FM ouvre des perspectives dans le paysage audiovisuel sénégalais. C’est ainsi que des professionnels comme Mame Less Camara avec la radio commerciale Océan FM et des groupes de presse (Avenir Communication) ont saisi l’occasion pour créer leurs propres stations de radio. Cette ouverture n’a pas seulement profité aux professionnels ou hommes

122Nelly, Fualdès, « Les Afriques » signe un partenariat avec le groupe Avenir Communication, Les Afriques. Http://www.lesafriques.com/actualite/les-afriques.com/actualite/les-afriques-signe-un-partenariat-avec-avenir-communic-2.html?Itemid=89. Date de la dernière consultation : le 21/09/08.

123 UIT, Conférence administrative régionale pour la planification de la radiodiffusion sonore en ondes métriques, Genève, IUT, 1984. Https://www.itu.int/dms_pub/itu-r/opb/act/R-ACT-RRC.5-1984-PDF-F.pdf.Date de la dernière consultation : le 10/08/09.

169 d’affaires sénégalais, les politiciens aussi ont lorgné dans cette direction pour essayer de mieux capter leurs électeurs, et espérer par conséquent, attirer de nouveaux adhérents ou sympathisants (le parti au pouvoir du président Abdoulaye Wade pourrait commencer à émettre d’ici peu avec sa station Sopi FM). L’attribution des fréquences étant du ressort du ministre de l’Information, l’ARTP est juste chargée de la vérification des lignes et de s’assurer de la bonne marche de celles-ci tout en donnant son avis au ministère. Le risque est de voir le contrôle de la bande FM par les politiciens qui pourraient s’attirer des faveurs et créer ainsi des déséquilibres dans l’octroi des fréquences.

C’est d’abord l’ancien Maire de Dakar, Pape Diop, figurant parmi les personnalités politiques du régime le plus en vue, qui se lance en inaugurant sa radio Ocean FM (après avoir mis en place la radio municipale), il est aussi le propriétaire de deux sites internet (JA, 2008,

49-50)124. Ensuite, Alioune Diop un ancien conseiller du président avec Le Messager ou Annur

FM de l’ancien ministre déchu Farba Senghor, Abdoulaye Baldé (Zig FM), Oumar Sarr (Walo FM), Habib Sy (Aida FM à Dagana son fief localisé dans la région de Saint-Louis qui se

trouve à Dagana)125. Aussi est-il fréquent d’observer une certaine gêne des auditeurs qui ont

du mal à entendre parfois les émissions, du fait de la saturation sur la bande FM. L’ARTP (qui a comme principales missions de réguler les télécommunications et d’attribuer de nouvelles fréquences) a décidé de se moderniser pour contrôler de manière digitale celles-ci. Dans son rapport annuel de 2008126, 13 radios commerciales ou associatives viennent de recevoir leur habilitation.

Premier actionnaire du groupe de communication, le chanteur en homme d’affaires bien avisé a investi ce créneau pour non seulement rentabiliser ses affaires, mais aussi marquer sa volonté citoyenne afin de permettre aux Sénégalais et aux Africains de pouvoir offrir au reste du monde, des informations produites sur son continent. L’éternel débat sur le NOMIC tant prôné par l’UNESCO au début des années 70, devient on ne peut plus actuel. En effet, le constat plus qu’alarmant est récurrent à savoir que les chaînes audiovisuelles africaines reprennent quasiment l’ensemble des informations issues du Nord et les véritables problèmes africains semblent ne pas être pris en compte, à cause d’une inégalité dans le traitement de l’information. Conscient de ce facteur, Youssou Ndour a décidé de mettre son argent au service de cette cause. La radio qui demeure l’outil de communication le plus usité au Sénégal

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Seck, C. Y. 2008, le mystère Pape Diop, in Jeune Afrique n° 2493-2494 (19/10/08 au 01/11/08). 125Ibrahima, Ruée vers la création de radios. Le mode chez les libéraux, Dakar, quotidien l’As, 27/07/09.

126 ARTP, 2008, Rapport annuel d’activité. La gestion des fréquences, Dakar, ARTP, p.20. Date de la dernière

170 a été la première création du groupe qui, dans un premier temps, s’érige en société unipersonnelle à responsabilité limitée (SURL). Très vite, les audiences de RFM enregistrent des records grâce aux talents de ses animateurs (la défunte Eva Mbaye, Boubs, Ahmed Aïdara, etc.) et journalistes (dont Mamadou Ibra Kane –le premier directeur de la station qui anime l’émission Grand Jury permettant au directeur d’interviewer des personnalités politiques–, ayant été formé au CESTI), de ses techniciens et commerciaux, recrutés parmi les meilleurs professionnels sénégalais, mais aussi à la qualité des programmes diffusés en langue française et pour beaucoup en langue wolof. Des émissions religieuses en wolof comme Guddi Ajuma ou la nuit du vendredi, Kaddu l’islam ou la voix de l’Islam, pas seulement en direction des musulmans, mais aussi des chrétiens avec Ganu Kër l’Abbé, une manière de renforcer le dialogue islamo-chrétien. La politique n’est pas en reste avec une large part accordée aux auditeurs qui peuvent s’exprimer directement à l’antenne en posant des questions surtout en wolof aux invités. Cette remarque mérite d’être soulignée puisque cela a permis à de nombreux Sénégalais analphabètes en français de comprendre et de prendre part aux débats citoyens. Ce qui fera dire au professeur Moussa Daff (2004 : 32) qu’au :

« Sénégal par exemple, l’utilisation de ces deux langues par des radios privées comme première langue de l’information a favorisé une importante activité métalinguistique permettant l’expression de nouvelles réalités contemporaines avec des stratégies discursives très proches, parfois, du génie propre à la langue. Le fait, aussi, que ces deux langues partagent au Sénégal le même espace culturel autorise une démarche comparative dans la description morphologique et l’approche terminologique à envisagée ».

Selon un sondage de l’Agence Dakaroise de Recherche Stratégique (ADESR)127), la Radio

Futur Média occupe la seconde position des stations les plus écoutées. Ce succès, elle le doit à sa politique éditoriale qui privilégie l’information de proximité avec l’utilisation du français et du wolof. Saïdou Dia (2002 : 10) fait ainsi ce constat :

« L’apparition de ces radios de proximité élargit l’espace concurrentiel entre les médias audiovisuels et induit la nécessité, pour la radio officielle, de s’adapter dorénavant, à une cohabitation forcée avec des stations concurrentes, largement autonomes vis-à-vis de l’État. De plus, les radios privées introduisent une nouvelle approche de la production radiophonique, en inaugurant une véritable communication « de proximité », grâce à l’utilisation systématique des langues nationales, et, surtout, des NTIC, en particulier le téléphone et la programmation digitale ou Digital Automatic Tracking (DAT). Par ailleurs, grâce à Internet et à travers la radiodiffusion numérique et satellitaire symbolisée par le prototype WorldSpace, les radios privées explorent de nouvelles possibilités en matière de diffusion transcontinentale et s’inscrivent dans une perspective de mondialisation de la communication ».

L’émission Remue-ménage animée par l’actuel directeur de la radio, Alassane Samba Diop (par ailleurs correspondant au Sénégal de la radio Voix de l’Amérique), est très prisée

127Sud Quotidien (22/04/08). Http://www.sudonline.sn/spip.php?article10552. Date de la dernière

171 des auditeurs sénégalais. La radio disponible gratuitement sur l’internet s’est élargie localement avec la présence de stations régionales à Thiès, Kaolack, Ziguinchor, etc.

Après la radio, le quotidien Observateur fut le second produit du groupe, ce journal qui, actuellement, demeure le journal le plus lu au Sénégal (le plus grand tirage de quotidien) en raison non seulement de son prix modique (100 FCFA ou 0,15 euros) mais aussi de la qualité de ses analyses. En revanche le journal en ligne, outre la transposition du papier à l’écran, gagnerait à plus de suivis, puisque la mise à jour des articles n’est pas assurée régulièrement. D’autres initiatives viendront renforcer le groupe Futurs Médias avec la création d’une imprimerie, les projets de la création du journal la Tribune, dédiée à l’actualité sportive et aussi d’un magazine people dénommé Open. Récemment l’achat du groupe multimédia African global News créés par d’anciens journalistes de Sud Quotidien, éditant l’hebdomadaire panafricain la Sentinelle et propriétaire du portail d’information africanglobalnews.com témoigne encore une fois de l’intérêt qu’accorde le chanteur au développement de la presse au Sénégal. Ainsi le groupe changea-t-il de statut pour devenir une SARL (Société à responsabilité limitée) avec l’élargissement du personnel.

Le projet d’implantation d’une télévision est actuellement dans sa phase de démarrage en attendant la signature du cahier des charges par les autorités. La TFM (Télévision Futurs Média) promet selon ses initiateurs d’observer une véritable rupture dans le paysage audiovisuel, en renforçant la démocratie. Le groupe est actuellement côté en bourse et il entend jouer les premiers rôles dans l’univers audiovisuel sénégalais et par extension dans l’univers africain. D’autres groupes non moins importants feront leur apparition comme le groupe Tandian Multimédia, éditeur du quotidien Le Matin dirigé par l’imprimeur.et homme d’affaires, Baba Tandian, le groupe Excaf Télécommunication, de M. Ben Bass Diagne avec la RDV (Radio Dunyaa Vision) et disposant d’une Télévision. L’effervescence notée dans le paysage audiovisuel sénégalais avec en plus l’arrivée de nouvelles stations télévisuelles comme 2STV, Canal Info, témoigne de la vivacité de ce domaine qui continue d’attirer de plus en plus d’investisseurs, si bien que l’État sénégalais, en créant le CNRA (Conseil national de régulation de l’audiovisuel) par la loi Nº 2006 du 4 janvier, entend éviter les conflits qui pourraient survenir.

172

2.2. Radiographie des sites de presse

Avec une dizaine de Web radio et de WebTV disponibles dans les sites de presse, le Sénégal entend participer à l’avènement du multimédia. Parmi la cinquantaine de sites d’information

recensés128, 13 sont relatifs à des groupes de presse, 21 à des portails d’informations

généralistes, une dizaine concerne les portails d’informations locales, 8 représentent des portails spécialisés, et enfin 5 seulement sont exclusivement en ligne (nettali.net, ferloo.com, le peuple-sn.com, kanal150.com, pressafrik.com) en plus de l’aps.sn, qui dans le registre des dépêches fonctionne comme une presse en ligne. Le portail seneweb.com, les sites exclusivement en ligne (aps.sn, ferloo.com et nettali.net) ainsi que les sites de journaux sudonline.sn, walf.sn, lequotidien.sn et lesoleil.sn, sont intéressants à étudier. Ils sont les plus consultés (voir classement des internautes dans les questionnaires en annexe) et témoignent de l’intérêt pour la publication en ligne. Tous ces sites d’information peuvent être considérés

comme des "Swapie129«. Comme les décrivent Roselyne Ringoot et Jean-Michel

Utard (2005 : 167) :

« Ces sites impliquent, de la part de leurs concepteurs et animateurs, une démarche active, intentionnelle, rationalisée et construite, de contribution à l’espace public. En ce sens, ils diffusent des informations (d’actualité ou non), suscitent débats et discussion, incitent les lecteurs et co-animateurs potentiels à faire usage de leur raison. Le souci essentiel de ces animateurs de sites demeure le partage et la diffusion la plus libre possible d’une information éthique, c'est-à-dire diffusée dans une perspective de participation individuelle ou collective, à la définition et à la recomposition de la chose publique ».

Cependant à la différence de ces "Swapie", les sites d’information du Sénégal semblent souffrir d’un manque de professionnalisme puisque l’équipe rédactionnelle chargée de son animation est presque inexistante et si elle existe, elle est peu associée à la réalisation globale du site.

128En 2008.

173

- Portails d’information généralistes :

Seneweb, premier portail en ligne

Deux étudiants férus d’informatique sont à l’origine de la création de Seneweb, Il s’agit de M. Abdou Salam Madior Fall et Daouda Mbaye. À l’heure des balbutiements de l’internet, ces deux étudiants ayant migré aux États-Unis pour des études, ont eu le réflexe de faire entrer le Sénégal dans la géopolitique du Web. En 1999, le portail est présent sur le Net avec comme objectif d’informer la diaspora sénégalaise qui éprouvait des difficultés à se procurer les nouvelles du pays puisque, l’accès aux journaux papiers du fait de l’éloignement constitue un handicap. La formule du portail était tout indiquée pour présenter un panorama de la presse sénégalaise. D’abord, avec un condensé d’articles de presse sur l’actualité sénégalaise, puis d’articles audiovisuels. À cette époque, le Web et l’internet n’étaient pas assez connus des Sénégalais, à part les immigrés qui étaient en contact avec la technologie et, par conséquent, s’imprégnaient de celle-ci. Le mérite du portail seneweb.com est justement d’être le précurseur en ce domaine où n’existent pratiquement pas de concurrents. Durant cette période, le portail assurait une lisibilité aux journaux sénégalais qui, par ce biais, élargissaient leur audience. Cette présence en ligne, ne manquera pas de susciter des réactions de la part des journaux nationaux qui commencent timidement à comprendre les intérêts d’une telle présence. En l’absence d’une réglementation nationale pour la diffusion en ligne des journaux, seneweb.com, qui ne disposait pas de compétences en matière de journalisme, continuait d’offrir aux Sénégalais un panorama de l’actualité nationale, avec de fréquentes

174 mises à jour et une diversification des offres à travers la publicité. Ainsi furent mises en place, sur le portail, des informations ponctuelles permettant aux nombreux immigrés de s’impliquer directement dans l’économie du pays. Les procédures de transferts d’argent, la téléphonie sur l’internet, les transactions immobilières constituaient la valeur ajoutée du portail permettant aux Sénégalais de l’extérieur de renouer avec la patrie.

Dix ans déjà pour le premier portail sénégalais qui totalise plus de 100 000

visiteurs (uniques) par jour, générant mensuellement plus de 120 000 000 de hits130.

En 1999 la mise en ligne du portail d’informations Seneweb consacré à l’actualité sénégalaise fut un évènement majeur dans la production intellectuelle des citoyens sénégalais aux débats démocratiques nationaux, plus particulièrement les Sénégalais de l’extérieur qui se sont

exprimés en ligne. Avec des thèmes aussi décisifs comme la loi Ezzan131 du 18 février 2005,

sur l’impunité des crimes commis entre 1993 et 2004 ou les élections présidentielles et législatives de 2007, qui suscitent de l’intérêt pour les internautes qui réagissent à travers les forums de ce site. Cette autre forme de communication enrichit les débats dans la mesure où les frontières géographiques sont (apparemment) abolies permettant surtout aux Sénégalais éparpillés sur les cinq continents de donner leurs points de vue sur la gestion de la cité. L’étude du forum de discussion du site témoigne de l’intérêt des cyberlecteurs qui utilisent cet

130Impact web (fichiers chargés par le navigateur à chaque connexion).

131 Loi du nom du député sénégalais relative à l’amnistie politique. Ce texte offre l’impunité à tous les crimes politiques commis entre 1993 et 2004 dans le cadre des élections.

175 espace de communication pour faire passer leurs messages ou donner leurs points de vue sur certains thèmes de l’actualité sénégalaise.

Par exemple, après l’émission "Capital" du 24 mai 2009132, diffusée sur la chaîne française de

télévision M6 qui avait proposé un reportage sur « la multinationale des vendeurs à la sauvette », de nombreux internautes sénégalais ont réagi par rapport à l’auteur de ce reportage

qui présentait le mouridisme133 sous un angle mercantile, comme une multinationale dans le

cadre d’une économie de l’informel, négligeant la dimension spirituelle de cette confrérie religieuse. La chaîne M6, en rediffusant ce reportage à deux reprises –un reportage sur le même thème avait été réalisé le 13 janvier 2002 sur "l’or des Marabouts" et récemment le 15 novembre 2009– a permis non seulement à des Sénégalais de réagir directement en ligne, mais il aurait permis à la chaîne qui n’avait pourtant pas bénéficié de campagne de communication particulière de réaliser son meilleur score d’audience de la saison

2008-2009 (2,7 millions de téléspectateurs134).

132Richard Michael, 2009, « la multinationale des vendeurs à la sauvette », in enquêtes exclusives, Paris, M6. Http://www.m6.fr/emission-enquete_exclusive/emission-24052009-emission-54692.html. Date de la dernière consultation le 12/08/09.

133

Confrérie musulmane, issue de l’une des branches mystique de l’islam, largement présente au Sénégal et en

Gambie, fondée au début du XXe siècle par Cheikh Ahmadou Bamba.

134JA, 2009, « Quand les mourides font recette », in Jeune Afrique n° 2525, Paris, JA (01/06/09). Date de la dernière consultation : le 12/08/09.

176 D'abord, c’est le représentant spirituel du mouridisme qui monte au créneau pour clarifier certains points du reportage qui présentaient les Mourides comme des marchands ambulants rebellés qui refusent de s’insérer économiquement. Dans l’édition du 2 juin 2009, le portail

seneweb.com a enregistré plus de 394 internautes sénégalais135 qui ont réagi. Ce message d’un

internaute répondant au pseudonyme de Pape en appelle à plus de clairvoyance :

« Sachez Sénégalais que ce reportage vise tout simplement à rendre plus difficile l’existence des Sénégalais à l’étranger et particulièrement des Sénégalais de France. N’avez-vous pas remarqué comment le reporter s’est focalisé sur l’existence d’une milice (les soldats de Cheikh Modou Kara) pour essayer de stimuler le gouvernement français à adopter une politique restrictive vis-à-vis de ces gens qui selon le but recherché, peuvent conquérir la France entière ?

Ce n’est pas un hasard si ce reportage vient trouver sa place en pleine crise financière mondiale donc chômage en hausse et par conséquent xénophobie vis-à-vis des étrangers (Sénégalais de France. J'appelle juste les gens à faire preuve de réflexion avant de se lancer dans des faux débats sur une quelconque confrérie. Ce qui me met en mal c'est que c'est tout le temps nous qui nous faisons manipuler par les Toubabs136. Bon sang réfléchissons! »

Cet autre qui s’indigne de l’attitude de certains marabouts :

« Je me demande juste tout cet argent, l'or que cette famille met dans cette mosquée alors que des êtres humains meurent dans nos hôpitaux, des familles n'ont pas de quoi manger comment ceci peut être accepté par notre religion de partage de tolérance cette religion qui nous recommande la simplicité telle la simplicité du fondateur du mouridisme lui-même Cheikh Ahmadou Bamba ».

Un autre sous le couvert du pseudonyme Jamil, joue de la provocation en faisant de l’amalgame : « Coïncidence me diriez-vous ? Reportage du M6, vol Air France 447, 4+4+7=15 c'est-à-dire 1+5= 6 M6 ». Repris aussitôt par un autre internaute qui est sceptique par rapport à l’argument évoqué :

« Nous voyons bien. Très bien d'ailleurs. Comprenons bien aussi. Savons bien également. Connaissons bien le symbolisme du chiffre 6 ! Mais d'où vous sortez-vous la lettre M. Elle aussi, elle a un symbole, une valeur, d'ailleurs chiffrable. Que faites-vous de la lettre M ? Pas