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Cadre conceptuel de l’étude

1. Prolégomènes à l’appropriation des Tic

1.2. Entre individualisme et communautarisme : quel modèle pour l’Afrique ?

L’appropriation est un terme délicat à définir. Selon le dictionnaire (Larousse, 2008) il revêt deux sens : c’est d’abord rendre propre à une destination, adapter, conformer, ensuite se donner la propriété de, faire sien, s’attribuer. On comprend aisément que l’usage est le

46 premier acte d’appropriation qui va s’inscrire dans la temporalité grâce à la pratique et devenir dans le second acte une véritable propriété. Josiane Jouët (2000 : 502-503) propose cette définition : « L’appropriation est un procès, elle est l’acte de se constituer un soi ». L’usager n’est plus passif, il s’active selon ses propres préoccupations. L’appropriation comporte une dimension subjective –l’usager est seul à pouvoir juger de l’utilité du dispositif technique par rapport à ses centres d’intérêt, soit pour consulter son courriel, soit pour effectuer ses transactions en ligne, …– cognitive –qui regroupe l’ensemble de connaissances mobilisées sur le mode de fonctionnement de l’objet technique– et empirique –usages confirmés et avérés de l’objet technique qui témoignent d’une certaine maîtrise et d’un savoir-faire–. L’appropriation met en relief non seulement l’identité de l’usager, mais participe également de l’élaboration d’une identité sociale collective. L’internaute qui s’intéresse au chat et en use révèle, par cette pratique, son adhésion personnelle à cette forme de communication et s’identifie aux membres de son réseau grâce aux échanges en ligne (forums de discussion, courriel, etc.), en révélant son moi, même si, paradoxalement, celui-ci est occulté. Marcienne Martin (2006 : 32) le nomme à juste titre nomen falsum ou fausse nomination sur l’internet par le biais des pseudonymes qui cachent en réalité l’identité des internautes. L'individu se construit une nouvelle identité (personnelle ou professionnelle) en utilisant un pseudonyme et, pour reprendre les propos de l’auteur, « masquer son nom ou simplement occulter son identité véritable » (ibid. : 32).

En faisant le procès de l’appropriation, la division sociale s’instaure de fait puisque les degrés ou niveaux d’usages font ressortir une certaine catégorisation des utilisateurs dans le cadre sociotechnique. Des questions d’appartenance sociale, de genres ou générationnelles, voire même culturelles, liées à l’usage de l’objet technique apparaissent.

L’Afrique présentée comme un continent où se concentre la plupart de calamités naturelles, économiques et sociales (Courade, 2006 : 399), s’adapte en dépit de tous ces maux à la société de l’information ou sociétés en réseaux (Castells, 2001 : 109-205) en développant des stratégies de survies conformes à ses intérêts. Aux yeux de certains observateurs, l’adaptation de l’Afrique est une nécessité dans le contexte de la mondialisation. En témoigne l’engouement réel de sa population pour les Tic, en particulier le téléphone portable : « Le

47 marché cellulaire africain est celui qui a augmenté le plus rapidement depuis cinq ans par

rapport aux autres régions du monde »18.

La question sous-jacente à ce constat est donc : comment l’Afrique compte-t-elle s’impliquer dans cette économie globale (où la performance est le gage de toutes les réussites, malgré les facteurs négatifs qui empêchent son développement) ?

Comme le rappelle une responsable du CRDI basée à Dakar, Khoudia Ndiaye, chargée de l’information publique : « Les nouvelles technologies sont une chance pour l’Afrique. Nous avons raté la révolution agricole et la révolution industrielle, il ne faut pas rater la révolution

de l’information »19. Jacques Bonjawo (2002 : 18 ; 24 ; 55 ; 134 ; 145) partage également le

même point de vue. D’ailleurs, le titre significatif de son livre Internet, une chance pour l’Afrique, évoque l’optimisme partagé d’une technologie à saisir. Ces discours chargés d’optimisme sont récurrents dans les propos concernant les Tic. Mais que penser de ces propos encenseurs quand on sait que l’accès aux informations nécessite d’abord un minimum de ressources énergétiques, de ressources matérielles pour les connexions, mais aussi il fait appel à des ressources intellectuelles ? N’est-ce pas confondre les hiérarchies des besoins que de vouloir satisfaire des besoins informationnels alors que même le minimum vital, à savoir le réseau électrique, n’est pas correctement approvisionné, ni même le réseau routier (qui est encore impraticable et inégalement développé) ?

Face à la rigueur de la vie quotidienne, l’internet est devenu pour beaucoup de jeunes Africains, un moyen de s’évader, de rêver à une vie meilleure dans les pays développés, qui semblent devenus si proches par la magie du village planétaire et pourtant si inaccessibles par les barrières à l’immigration qui ne cesse de se multiplier (Paré, 2003 : 191). En remontant un peu dans l’histoire de ce continent, nous comprenons aisément que les conditions draconiennes imposées par les instances internationales au nom du libéralisme économique ont déréglé le fonctionnement des pays africains. Du tout État dans la gestion publique, l’Afrique s’est retrouvée avec des programmes d’ajustement structurels (PAS), à une privatisation tous azimuts des sociétés publiques et une libéralisation du secteur de la télécommunication. Ce secteur stratégique pour la promotion des Tic est aux mains des grandes firmes occidentales ayant des succursales locales, qui contrôlent ce secteur dans la plupart des pays africains. Le groupe France Télécom en particulier est devenu aujourd’hui le

18

Rapport UIT, Indicateurs des Télécommunications Africaines, (UIT, 05/04).

Https:/www.itu.int./itunews/manager/display.asp?lang=fr&year=2004&issue=05&ipage=africaMobile&xt=htm. Date de la dernière consultation : le 12/02/09

48 principal fournisseur de bande passante en Afrique avec, à son actif, plus de vingt pays africains dans son réseau. Ce redéploiement des activités vers le continent africain est empreint de néo-colonialisme, de pouvoir de domination, qui continue d’accentuer le sentiment de dépendance des pays africains. Cette situation est aussi la source de nombreux heurts entre l’opérateur historique public national et les opérateurs privés. Le litige ayant opposé au Sénégal la SONATEL (Société nationale des télécommunications du Sénégal) et le Métissacana –qui, en 2000, avait reçu le prix "Urban Hero" de la Fondation Prince Claus20, et en 2001, le prix RFI Internet–, est édifiant quant à la situation de monopole des filiales nationales de télécommunications. Créé en 1996, le Métissacana (Ba, 2003 : 167) fut contraint de cesser ses activités après deux années de fonctionnement du fait de l’abus et du monopole de la SONATEL qui avait décidé de limiter la bande passante à tous les opérateurs et fournisseurs d’accès nationaux, anéantissant du coup tous les efforts déployés par Oumou Sy, Alexis Sikorsky et Michel Mavros qui étaient les promoteurs de ce projet internet. De fait, cette concurrence déloyale limite toutes les initiatives privées. En même temps s’installent des organes de régulation indépendants, autonomes vis-à-vis des États africains. Ceux-ci sont chargés de surveiller et d’arbitrer les conflits, de résoudre les litiges entre l’État et les citoyens au sein même de ce secteur. Ces organes sont nommés par les gouvernements et leur fonctionnement est souvent décrié par les usagers qui, lors des conflits avec l’autorité publique, éprouvent des sentiments de frustration. Ces organes régulateurs, telle l’Agence des régulations des télécommunications (ARTP) du Sénégal, produisent du droit (Baudrier, 2007 : 93) qui peut aller à l’encontre du droit public national. Censés arbitrer la concurrence déloyale, ils sont souvent sous les ordres de l’État et ne jouent toujours pas le rôle d’équilibre pour l’attribution des licences –par exemple lorsqu’il s’est agi au Sénégal d’attribuer une licence globale de télécommunications en juillet 1994, aucune information officielle ne fut publiée concernant le cahier des charges, il aura fallu qu’un site web nettali.com révèle

l’information, pour que le public s’en aperçoive21.

Face à cette situation, le constat est que la libération du secteur de la télécommunication en Afrique, contrairement aux pays occidentaux qui l’ont adoptée en toute souveraineté, ne s’est

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La Fondation hollandaise Prince Claus pour la Culture et le Développement initie et soutient des activités culturelles novatrices de personnes et d’organisations en Afrique, en Asie, en Amérique latine et dans les Caraïbes. Ces processus de création aboutissent à des productions artistiques dans le domaine du théâtre, de la musique, des arts plastiques, de l’architecture, de l’art audiovisuel et du design.

21Top, Amadou, 1997, va le Sénégal ? In : Batik, 97, Dakar, Osiris.

Http://www.osiris.sn/arTicle2995.html#O%C3%B9%20va%20le%20S%C3%A9n%C3%A9gal%20 ? Date de la dernière consultation : le 12/02/09

49 pas faite avec la volonté des gouvernements. Ce chantage des institutions financières, lié à la libéralisation du secteur de la télécommunication, était assujetti à un déblocage des fonds nécessaires aux plans d’ajustement structurel. Il est vrai qu’au cours de cette période, l’Afrique très endettée n’avait pas le choix et voyait, à travers cette politique, un moyen de résoudre ses difficultés. Cette déréglementation du marché de la télécommunication en Afrique explique, pour une grande part, son entrée dans la société de l’information, même si, pour l’instant, les retombées attendues de cette entrée ne sont pas encore perceptibles. Mais de quelle société parlons-nous, celle qui permet à l’Afrique d’accentuer ces inégalités ou celle qui prône un partage équitable de toutes les richesses ? Il convient donc de spécifier cette notion de société de l’information que les discours promotionnels continuent de valoriser. Société de l’information et/ou société de la communication, à n’en point douter, ces notions contribuent à modifier les modes de production : « Les technologies de l’information et de la communication se sont répandues sur le continent africain, beaucoup plus rapidement que la paix, la démocratie, l’accès à l’eau potable et les soins les plus élémentaires » (Ba, 2003 : 26). Que ce soit dans la sphère privée, professionnelle, publique, les relations sociales, des mutations profondes sont à l’œuvre. Si L’UNESCO (Organisation des Nations-Unies pour l’éducation et la culture) a pris le soin de redéfinir cette notion de société de l’information, c’est parce que cette institution a compris que ce modèle de fonctionnement où prime la performance technologique, exclut les populations défavorisées. Par conséquent, les ignorer reviendrait à nier la diversité culturelle et linguistique qui permet de se reconnaître dans les changements en cours. Sociétés des savoirs, dirons-nous pour mieux impliquer les laissés-pour-compte que la société de l’information ignore, puisque n’ayant pas la culture numérique nécessaire pour participer à l’économie globale. Le déterminisme technologique ne saurait expliquer la différence entre les tenants du tout numérique suffisamment armés et le reste du monde confronté à des difficultés d’ordre matérielles. Les espoirs placés dans la diffusion des Tic peuvent être bénéfiques au monde entier si l’on évoque l’édification d’une société fondée sur une mutualisation des savoirs. Par savoirs, il faut entendre non seulement les savoirs sociaux qui permettent de faire des échanges et de communiquer avec autrui, mais les savoirs cognitifs qui permettent d’établir des brevets :

« Le cybermodèle économique procure maintenant une solide rentabilité et une forte croissance pour les grandes compagnies américaines que sont Google, Yahoo ! Amazon, AOL. L’internet étant une des principales infrastructures de réseaux de communication dans le monde, ses modalités de régulations concernent et modifient toutes les activités informationnellesi » (Arnaud, 2007 : 50).

50 En observant de près les discours, principalement ceux concernant les conditions de l’annonciation de la société de l’information, nous constatons des variantes qui semblent ancrées dans l’imaginaire social. Comme le stipule Éric Neveu (2001 : 51) : « L’annonciation de la société de la communication s’articule autour de cinq promesses : abondance, démocratisation, autonomie des individus, mondialisation, contraction de l’espace-temps ». Ces promesses relèvent-elles d’un mythe, ou sont-elles réellement présentes dans les faits ? Le thème de l’abondance est permanent dans les discours sur les Tic : elles élargiraient la vision des pays en développement ; elles regorgeraient de potentialités ; et leur utilisation serait un moyen d’éradiquer la pauvreté … Une litanie de promesses qui fait référence à l’abondance des informations sur le Net, à l’accès à de multiples services et sources. Les offres diversifiées des fournisseurs d’accès témoignent du nombre de possibilités à l’endroit des usagers qui, devant un tel éventail, ont l’embarras du choix. Cette attirance créée par l’abondance est la conséquence directe du problème de la démocratisation, dès lors que les biens sont à la disposition des usagers, il faut penser à faciliter l’accès, afin de leurs permettre de faire prévaloir leur liberté d’expression. Ce flux d’informations généré par les Tic, oblige les États à prendre en compte la dimension virtuelle de celles-ci. En investissant ce champ, les États modernes s’érigent en tant que protecteurs des libertés démocratiques et sont garants de l’environnement juridique lors des interactions entre les usagers sur le plan local. L’internet étant un bien commun –même si la mainmise des États-Unis sur le fonctionnement de l’internet par le biais de l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers)

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ou numéro d’identification de chaque ordinateur utilisant le réseau informatique–, est réelle. Sa gestion dépasse parfois le cadre étatique du droit public et se retrouve dans l’espace de régulation du droit international. D’importants enjeux sont liés au fonctionnement de l’internet et le monopole du Départment of Commerce du gouvernement américain, qui est de plus en plus décrié par la communauté internationale, appelant à une gestion commune et démocratique de cet outil. Les deux sommets mondiaux sur la société de l’information, tenus respectivement à Genève en 2003 et à Tunis en 2005, étaient l’occasion de débattre de cette problématique pour la gouvernance de l’internet et surtout de la nécessité de décentraliser cette gouvernance afin de l’élargir aux autres États. L’absence de consensus sur le financement de la fracture numérique et le monopole américain sur la gestion de l’internet a permis aux participants d’adopter des solutions intermédiaires qui, en fait, ne résolvent pas entièrement l’inquiétude partagée des autres nations dans le processus d’équilibre et de

22Organisme américain créé en octobre 1998, chargé de la gestion des numéros IP (Internet Protocol) et des noms de domaines.

51 partage des biens informationnels. Sous l’égide de l’ONU (Organisation des nations-Unies), il a été créé deux organismes chargés de la résolution du problème de la fracture numérique d’une part la Task Force on Financial Mechanism (TFFM) et d’autre part le Working Group on Governance (WGIG), groupe de travail chargé de la gouvernance de l’internet.

Dans cette quête d’information, l’usager ou le citoyen est seul face à un réseau pour interagir avec le dispositif technique. Il est autonome et seul responsable des éventuelles interactions qu’il est susceptible de provoquer. Il est donc libre de naviguer sur les sites web qui, souvent, sont sous le contrôle des autorités étatiques. Mais, certains logiciels contenus dans les programmes informatiques sont introduits dans les systèmes d’exploitation pour surveiller cette navigation dans ce contexte de la société numérique. Une redéfinition de la notion de liberté est à penser, puisque cette notion épouse tout le concept libéral qui sous-entend la domination des États nantis sur les États les plus défavorisés. De même, les problèmes de la protection des données à caractères personnelles, les droits de la propriété intellectuelle, et surtout la nécessité de sécuriser les réseaux, sont à revoir au regard du monopole américain. L’une des particularités du dispositif technique est de permettre une interaction individuelle dans un réseau d’échanges et de communautés virtuelles réunies autour du concept de la mondialisation ou de la globalisation des échanges communicationnels. Grâce à la connexion des réseaux, il est possible d’agir, de communiquer, d’échanger des sources et biens d’informations, à la condition d’avoir les moyens nécessaires pour se relier au réseau. Cela pose le problème de la démocratisation culturelle, afin de permettre aux usagers potentiels du réseau d’avoir accès à l’ensemble des ressources du Net. Ce marché de biens et services propice à l’exportation et à l’importation, attire les investisseurs et les entreprises qui y trouvent les moyens d’accroître leur productivité, en touchant surtout les pays en voie de développement. Le secteur des Tic, principal bénéficiaire de ce marché, affiche une croissance forte même si le constat est évident que se sont les pays les plus développés qui en tirent le maximum de bénéfices. Comme le stipulent les conclusions du rapport de l’OCDE23 :

« Grâce aux progrès rapides des Tic, les possibilités d’échanges de services se sont multipliées et il est devenu possible de fournir à distance de nombreux services fondés sur les Tic. Bien que la majeure partie des activités et des échanges de services revienne encore aux pays de l’OCDE, de nombreuses économies non membres affichent une croissance très rapide en ce domaine. L’Inde et la Chine comptent déjà pour environ 6.5 % des exportations et pour

23 Rapport de l’OCDE, 2006, Perspectives des technologies de l’information 2006 : principales conclusions, 03/10/06, 357 p. Http://www.oecd.org/dataoecd/27/58/37487613.pdf. Date de la dernière consultation : le 20/08/07.

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près de 5 % des importations de services informatiques et d’information et d’autres services aux entreprises. Certains pays d’Europe orientale et de la Baltique voient également augmenter leur part dans l’offre de nouveaux services fondés sur les Tic et ce sont souvent ces pays qui connaissent la croissance la plus rapide ».

Les Tic en Afrique sont l’objet également de nombreux espoirs, ils sont présentés comme des possibilités de combler la disparité entre le Nord et le Sud, plus connue sous l’appellation de fossé numérique et d’impliquer davantage ce continent dans les échanges internationaux de la nouvelle économie. Même au niveau des presses du Sud, les espoirs placés dans les Tic occupent une place importante, mais

« On oublie souvent que ces dernières opérant dans un environnement sociologique et technologique différent celui des pays industrialisés courent le risque de s’approprier des innovations juste comme des gadgets ayant très peu de répercussions sur la diversification de leur production et sur l’élargissement de leur diffusion » (Dragbo, 2001 : 26).

Le NEPAD est une réponse au problème de la globalisation pour emmener l’ensemble des pays africains à la croissance économique, afin de tirer les plus grands bénéfices créés par l’apparition des Tic. Les initiatives africaines élaborées dans le document final du NEPAD apportent de nouvelles visions sur la société de l’information avec des projets visant à renforcer les capacités des populations et leurs permettre d’user des Tic pour améliorer leur quotidien. Tous ces échanges informationnels par le biais du numérique, témoignent d’une certaine facilité qui réduit le monde grâce à un clic de souris, l’espace-temps étant quasiment réduit grâce à la vitesse de transmission des données informatiques.

Dès 1996, la commission économique africaine a élaboré un programme d’appropriation des Tic approuvé par l’ensemble des ministres chargés de la communication et approuvé par le sommet des huit pays les plus développés à Denver (USA) en 1997. Une structure dénommée Initiative Société Africaine à l’ère de la Communication (AISI) fut mise sur pied, sous l’égide

de la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies (CEA) 24afin de suivre

l’évolution des Tic à l’échelle continentale. Ce programme n’eut pas le succès escompté par manque de financement puisque le G8 n’approuva pas cette initiative même si, paradoxalement, ce programme fut reconduit par le sommet mondial de l’information en 2000 avec le GEANT (Digital Opportunity Task Force), un groupe d’experts chargé de mener à bien la conduite du progrès. Des mesures ont été prises pour l’appropriation de ces Tic et elles se traduisent pour les pays africains par un certain nombre de changements sur le fonctionnement même des systèmes de télécommunication qui doivent s’adapter aux

24Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies, 1996. Initiative Société africaine à l’ère de l’information (AISI). Cadre d’action pour l’édification d’une infrastructure africaine de l’information et la communication, CEA, Addis-Abeba, 67 p.

53 exigences du G8. Entre autres solutions, les Africains doivent libéraliser le marché de la communication et procéder à la privatisation des sociétés nationales détentrices du marché de