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Quand les quotidiens sénégalais prennent d’assaut le Net : panorama et analyse de sites de presse

La plupart des journaux africains ont adopté l’internet dès son apparition et c’est au cours de l’année 1998 que les premiers ont été mis en ligne. L’étude de Thomas Guignard (2007 : 255) portant sur le référencement de 283 journaux africains en ligne disposant d’une version papier est éclairante :

« Si la progression apparaît significative, la proportion des journaux africains en ligne sur le web demeure minime. Aujourd’hui, s’il est hasardeux de comptabiliser le nombre de journaux en ligne dans le monde, on peut toutefois raisonnablement penser que l’Afrique concentre moins de 1 % d’entre eux. À titre d’exemple en France, l’AFP dénombrait plus de 296 sites de journaux en ligne en 2005 soit plus que l’ensemble du continent africain ».

Le développement de la presse en ligne africaine est aujourd’hui dans une phase d’expérimentation qui se limite pour le moment à des tentatives timides. La possibilité d’être visible sur le Net et de toucher une audience plus large était la seule raison de leur présence sur le Web. La pratique du "copier-coller" du support papier vers le support numérique est de rigueur dans la plupart des sites de presse africaine, rares sont ceux qui acceptent de sortir des sentiers battus, en proposant des informations adaptées au support Web et qui ne soient pas la réplique du papier. Abdoul Ba (2003 : 240) ne manque pas de remarquer que : « généralement les groupes de presse, guidés par l’aspect marketing et l’effet de prestige ont envahi internet en se préoccupant plus, à des degrés divers, à livrer une version électronique de leur support papier qu’à produire des contenus au tour d’un projet éditorial ».

L’aspect commercial de l’internet et du Web est timidement exploité et la présence du moteur de recherche Google Adsense qui fournit des annonces publicitaires aux sites, commence à attirer les producteurs de contenus africains qui s’intéressent aux retombées financières. M. W., administrateur d’un site en ligne symbolise la jeune génération de journalistes qui pensent

157 que le Net offre des opportunités financières très intéressantes. Journaliste permanent dans un autre quotidien, il n’a pas hésité à se lancer dans l’aventure du journalisme en ligne en créant avec d’autres amis journalistes, un journal exclusivement consacré à la diffusion d’informations en ligne :

« Je suis salarié dans un journal, mais avec mon journal en ligne, grâce à la collaboration avec

GoogleAdsense et d’autres annonceurs sénégalais (Keurtech, Bicis etc.) et étrangers, je gagne

pratiquement en une semaine le double voire le triple de mon salaire »112.

Cependant, l’engouement pour les Tic est réel pour la plupart des journalistes qui ne mésestiment pas cette particularité, surtout avec l’avènement du journalisme participatif

comme les blogs. Comme le constate l’ONG Reporters sans frontières (RSF) sur son site113 :

« Dans les pays où la censure est reine, lorsque les médias traditionnels vivent à l’ombre du pouvoir, les blogueurs sont souvent les seuls véritables journalistes. Ils sont les seuls à publier une information indépendante, quitte à déplaire à leur gouvernement et parfois au risque de leur liberté. Les blogs passionnent, inquiètent, dérangent, interpellent. Mais une chose est sûre : les blogs ne laissent plus indifférent ».

Les blogs apparaissent ainsi comme des réponses aux obstacles de la liberté d’expression, mais en même temps interrogent, l’identité professionnelle des journalistes.

« Cette identité professionnelle, simultanément prescrite et acquise, est issue d’une trajectoire historique et politique spécifique qui se construit au travers des interactions continuelles que le groupe peut avoir avec l’ensemble des pairs, du public, des sources et des institutions publiques. Elle se manifeste principalement par une production discursive particulière qui fonde le caractère spécifique de l’identité d’un groupe professionnel ».

Mais pour autant, suffit-il de disposer d’un tel outil pour diffuser des informations censurées par les autorités ? Il semble que cette condition est nécessaire, mais pas suffisante, ce qui fera dire à Abdoul Ba (2003 : 245) que « les journalistes africains ont désormais la possibilité de contourner les obstacles et les tentatives des États. Mais les États conservent un moyen de contrôle qui est l’accès au réseau ».

C’est pourquoi la diversification des activités des groupes de presse africains paraît importante pour permettre d’acquérir une autonomie qui puisse libérer les journalistes des dépendances de la puissance publique. Pouvoir se connecter au réseau sans contrôle étatique est le gage d’un journalisme en ligne débarrassé de toutes entraves. Cette possibilité de contrôler, surveiller les informations en ligne est sans doute à l’origine de la localisation de plusieurs serveurs africains hors du territoire national.

112 Entretien réalisé : le 30/07/08.

113 Pain Julien, Les bloggers, nouveaux hérauts de la liberté d’expression, RSF.

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« Dans la plupart des pays africains (Cameroun, Éthiopie, Angola, etc.), les échanges d’informations en ligne que ce soit les courriels ou les informations contenues dans des sites, les diffusions sont étroitement surveillées et filtrées par l’État, directement par l’intermédiaire des fournisseurs d’accès qui sous la pression délivrent certaines confidentialités comme les mots de passe ou les identifiants etc. (BA, 2003 : 247-249).

L’émergence des sites de presse africains, outre la lisibilité à l’échelle mondiale, permet de développer des contenus africains sur la Toile ce qui est une forme de participation à l’information mondialisée. Cependant, l’écriture numérique n’est pas la seule composante présente sur le Net africain, à côté de l’écrit, la radio numérique ou Web radio et la télévision en ligne se développent de plus en plus.

Plus que réels, les avantages de la présence des sites africains devraient répondre à un impératif qui est la bataille des contenus. Dans ce domaine et pour la première fois dans l’histoire des découvertes techniques, l’Afrique a pratiquement les mêmes chances que les pays du Nord en ce qui concerne la production de contenus. Mais comme le rappelle Seydou Sissouma (2001, 2002 : 202),

« la puissance du médium (Internet en l’occurrence) n’est qu’un atout technique. Le défi à relever sera celui des contenus à travers une production quantitativement et qualitativement à la mesure des enjeux. Un tel choix stratégique passe par une redéfinition des politiques éditoriales. Le site internet ne doit plus se réduire à une vitrine sur le réseau mondial ou à une reproduction des supports traditionnels, mais s’affirmer comme un produit autonome à forte valeur ajoutée et conçue aux normes d’un public autre que national. Il n’est pas rare qu’un internaute malien se retrouve dans l’incapacité de décoder un article d’un journal ivoirien à cause des référents culturels qui structurent le texte préalablement destiné à un lectorat local ou "titrologue", puisque les citoyens par manque de moyens pour acheter le journal se contentent de parcourir les titres de la presse locale exposée par les marchands de journaux dans les villes africaines]. On peut multiplier à l'envi les exemples à l’échelle du continent. Que dire alors du lecteur canadien ou japonais ? "Écrire pour le Net" devient dès lors un passage obligé pour le succès de la presse africaine en ligne. Le second impératif qui commande la bataille des contenus est celui de la rentabilisation des supports en ligne. La création et la gestion de sites Internet, plus globalement l’accès aux nouvelles technologies de l’information, ont un coût que les entreprises de presse ne peuvent supporter éternellement en l’absence de toute perspective pour les produits en ligne de générer des ressources ».

La matière ne fait pas défaut et la production de dossiers thématiques devrait inciter les journalistes en ligne à exploiter ce créneau afin de valoriser leurs expertises. Cela pourrait se traduire par la production de l’historique des médias en ligne, une source indispensable pour les chercheurs et étudiants africains de la diaspora comme pour les nationaux. Rares sont aujourd’hui les sites de presse qui proposent en ligne la genèse et le développement de leurs quotidiens. La rubrique "Qui sommes nous" ? », que l’on retrouve dans la plupart des sites de presse est rarement documentée, ce qui est un avatar pour les internautes qui souhaiteraient disposer de ces précieuses informations. Le quotidien sénégalais Le Soleil est l’une des rares

159 exceptions parmi les sites sénégalais, qui présente l’historique du quotidien. La direction du journal aurait pu aller plus loin en mettant à jour, par exemple, l’historique du quotidien en ligne, proposé une présentation de l’équipe du journal et éventuellement un aperçu sur les perspectives. Si, en amont, la bataille des contenus est primordiale, en aval la perspective de pouvoir générer des revenus devrait requérir une plus grande attention. Cela pose le problème de la viabilité du marché et au regard de la pénétration assez faible de la publicité –qui représente une partie très importante des revenus en ligne des journaux–, dans les journaux en ligne africains, peu d’espoirs subsistent pour faire de cette presse en ligne, un secteur dynamique et rentable. Un blog, facilité par les outils technologiques peut-être un espace de tribune et de liberté pour les journalistes, un moyen de se familiariser avec ces outils de communication. Cependant, peu de journalistes africains s’adonnent à cette pratique. Aussi, la valeur ajoutée fait-elle souvent défaut. Lookman Sawadogo, journaliste freelance déclare à ce propos que

« les quelques blogs ouest-africains créés par les journalistes ne sont pas forcément différents des journaux version papier ou autres émissions radiophoniques et télévisées. Il n’y a pas de rupture qui fait penser à une échappatoire vis-à-vis de la ligne éditoriale. Peut-être parce qu’ils risquent d’être en porte à faux avec leur patron, ce qui peut conduire à perdre son emploi ou s’attirer la répression des tenants du pouvoir » 114(IPAO, 2008 : 45).

C’est sans doute pour pallier ces insuffisances que Reporters sans frontières a mis en ligne un

guide pratique du Blogger et du cyberdissident115. Tous ces outils disponibles sur le Net par le

biais de nombreuses ressources en ligne, concourent à donner aux journalistes toutes les bases nécessaires pour s’adapter au contexte du numérique. Le professionnel n’a plus d’excuses, sa polyvalence est plus qu’interpellée par les nombreux rapports des sites institutionnels qui constituent des ressources pour son activité.

En outre, ce secteur de la presse en ligne peu développé ne dispose pas de suffisamment de

ressources bibliographiques en dehors des ouvrages et publications.116

114Panos, 2008, Usages innovants des Tic en Afrique. La presse au cœur de l’analyse, Dakar, Panos, 208 p. 115Reporters sans frontières, 2005, Guide pratique du blogger et du cyberdissident, Paris, RSF, 46 p. Http://www.rsf.org/IMG/pdf/guide_blogger_cyberdissident-FR.pdf. Date de la dernière consultation : le 13/07/08.

116Rapport en ligne dans le cadre du programme de recherches de la MSHA (Maison des Sciences de l’Aquitaine) sur Internet en Afrique. Acteurs et usages. Les médias africains et internet de 2001, les articles d’Olivier Sagna, « La Lutte contre la facture numérique en Afrique. Aller au-delà de l’accès aux

infrastructures », Pierre Jean Loiret sur « L’université virtuelle africaine » ou celui de Camille Roger

Abolou « L’Afrique des langues et la société de la connaissance. Fractures dans la société de la connaissance », in Hermès n°45, 2006 : 165-171), des mémoires de Misse Misse : Recherche sur l’appropriation sociale du média internet en Afrique subsaharienne (Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Sénégal) en 2003 et thèses

160 Cyriaque Paré (2007) a analysé dans sa thèse près de 110 sites médias ouest-africains et a dressé un bilan très critique de cette presse en ligne. En l’absence de professionnels suffisamment formés dit-il, celle-ci tarde à se développer, malgré la volonté et le souhait des directeurs de publication convaincus des bénéfices, de l’utilité du Web et de l’internet.

D’autres117 commencent à s’intéresser à cette problématique, notamment en ce qui concerne

les mutations dans la pratique du journalisme. Ces journaux en ligne, même s’ils sont des copies conformes du support papier, demeurent des espaces de communication assez significatifs (la participation des expatriés dans les forums de discussion qui apportent leurs contributions aux débats démocratiques en est une parfaite illustration).

L’IPAO a, depuis 1997, organisé un séminaire à Dakar dans le but de réfléchir à cette problématique de la presse africaine face au défi du numérique. L’intitulé « Internet, une chance pour les médias et la démocratie en Afrique » avait permis aux séminaristes de se pencher sur la place de l’internet dans les stratégies de développement des médias africains. En dix ans, la situation de la connectivité des États africains a évolué, laissant la place à des expérimentations souvent maladroites, mais nécessaires dans l’édification d’une presse en ligne africaine forte de ses valeurs. Certains migrants africains, éparpillés dans la diaspora, ont été les innovateurs de celle-ci, en apportant la technologie et l’expertise qui font défaut aux nationaux. La création de sites tels que www.opays.com (créés par des Béninois installés en France), du site www.abidjan.net (avec des Ivoiriens qui vivent aux États-Unis), celui de seneweb.com (administré par un Sénégalais installé aussi aux États-Unis) et même quelques

journaux en ligne du Sénégal comme www.ferloo.com, www.nettali.net, tous basés à l’étranger.

Ils représentent, selon les thèses de Patrice Flichy (2003 : 250), les acteurs stratégiques qui font tester l’expérimentation aux acteurs sociaux, réalisant ainsi la réussite de l’utopie projet.

d’étudiants en Sciences de l’information et de la Communication de Cyriaque Paré soutenue en 2007, sur les : Médias ouest africains et société de l’information. Enjeux, discours et appropriations, également celle de Thomas Guignard, Le Sénégal, les sénégalais et internet : médias et identités, celle plus récente de Christine Chemin-Jovet soutenue en 2008 à l’école des Hautes études en sciences sociales de Paris sur Internet, innovation sociale et développement durable. Lee cas de la société sénégalaise. Fin du modèle de rattrapage et influence des technologies de l'information et de la communication sur l'essor de sociétés contemporaines multi-locales et de Ndeye Binta Beye sur, Le Podcast de sites sénégalais, exemple de xalima.com soutenue à l’université de Nice-Sophia Polis. Wamé Baba aborde la même problématique dans un autre pays africain, Internet au

Cameroun : les usages et les usagers. Essai sur l’adoption des technologies de l’information et de la communication dans un pays en voie de développement (Lenoble-Bart, Tudesq, 2008 : 160).

117

Tshimbulu Raphaël Ntambue, (2001 : 350), L’internet, son Web et son e-mail en Afrique. Approche critique, Abdoul Ba, (2003 : 281) sur Internet, cyberespace et usages en Afrique, Olivier Sagna (2006 : 15-24), « La lutte

contre la fracture numérique en Afrique. Aller au-delà de l’accès aux infrastructures, Abdou Latif Coulibaly,

161 L’analyse des statistiques de connexions aux médias sénégalais révèle à la fois une multidirectionnalité des flux et une forte représentation des migrants. En effet, l’ensemble des données fournies par les webmasters souligne qu’une très large partie des connexions se réalise à l’extérieur du Sénégal. Par exemple, le site sudonline.sn touche un lectorat différent de celui de la version papier (Guignard, 2007 : 314).

2.1. Groupes de presse sénégalais à l’heure de la convergence

numérique

L’année 2003, qui est une période charnière pour le Sénégal, puisqu’elle marque l’accès à la technologie ADSL, a vu une prolifération de sites et de portails sénégalais, qui témoignent de l’intérêt des Sénégalais pour cette presse en ligne. Face à cette situation, des modèles économiques sont mis en œuvre partout dans le monde. Ils se répartissent en 3 grandes tendances : les médias traditionnels qui acceptent de jouer le jeu en intégrant la dimension de participation des cyberlecteurs non sans réticence comme le constate Laurent Mauriac (2009 : 88-89),

« la possibilité de faire participer les lecteurs existait déjà à travers l’exemple du courrier des lecteurs, mais de manière très encadrée, puisque cette rubrique à part n’interfère pas avec le contenu du journal ni avec sa manière de travailler ; ceux qui prennent en compte l’apport des "non-journalistes" en valorisant les articles dignes de publication et enfin ceux qui ont opté d’homogénéiser les rédactions en organisant les journalistes et les ‘non-journalistes" dans un pôle éditorial sous la responsabilité de journalistes. Sous le modèle de la gratuité ou du tout payant ».

Le Sénégal, pour sa part, est dans une phase de découverte où l’émergence d’une presse en ligne se fait timidement et le modèle économique des sites est fondé pour l’instant sur la gratuité.

L’année 1998 a vu l’accélération des initiatives et l’apparition de la publicité comme une manne, tous les grands groupes de presse ont investi ce créneau en se lançant sur les investissements technologiques. Le Sénégal a également saisi cette opportunité avec l’émergence de sites de presse en ligne avec sudonline.sn, qui a été le précurseur dans ce domaine. Depuis, les sites ne cessent d’augmenter (plus de 24 titres sont aujourd’hui répertoriés). Cela a été possible avec l’avènement des groupes de communication sénégalais qui cherchent à diversifier leurs activités à l’image des grands groupes de communication européens (Vivaldi, Lagardère, Bertelsmann etc.) ou internationaux (Disney, Viacom, Newscorp, etc.). Bernard Poulet (Poulet, 2009 : 10) fait le constat que :

162 « Les groupes de presse de la plupart des pays européens sont d’abord nationaux, et à y regarder de près, on constate que leur internationalisation ne leur a pas toujours réussi Finvest, l’empire de Silvio Berlusconi, garde un souvenir cuisant de son expédition française au temps de la cinq. L’allemand Bertelsmann, premier groupe de médias européens et troisième mondial, a écarté en 2002 son P.D.G, Thomas Middelhoff, qui l’avait endetté par une politique d’acquisitions trop lourdes, notamment aux États-Unis ».

Toutes ces stratégies mises en œuvre par les groupes de communication sénégalais visent à élargir leurs clientèles, mais, surtout, constituent un moyen de prendre en compte l’environnement audiovisuel où la convergence numérique imprime sa marque. Les Tic occupent désormais une place dans le milieu journalistique sénégalais où des quotidiens ont tenté de couvrir cette actualité par le biais de suppléments paraissant sous la forme de cahiers multimédia, ce qui fera dire à Alain Just Coly (2005 : 19) :

« Il y eut, en effet, entre 1997 et 2001 une sorte de période d’effervescence sur les informations relatives aux TIC. Des quotidiens comme Wal Fadjiri, Sud Quotidien et Le

Soleil, ont alors consacré, à des degrés divers, de nombreux numéros ou cahiers à ce thème. Le Soleil, en particulier, de 1998 à 2001, a eu ses cahiers multimédia qui ont largement contribué

à vulgariser, au sens plein du terme, les Nouvelles technologies de l’information et de la communication et singulièrement la branche Internet. Sud Quotidien a publié 7 numéros de son Sud NTIC, de juin 2000 à janvier 2002. Wal Fadjiri ne semble avoir publié qu’un ou deux numéros. La période de grâce est aujourd’hui révolue, aucun de ces trois journaux n’ayant conservé son cahier ou ses pages multimédia. Les rédactions sont revenues, pour ainsi dire, à des choses plus "terre-à-terre" et plus "vendables". Il faut noter, malgré tout, que ces quotidiens se sont dotés de sites web, prolongeant ainsi leurs contenus sur papier pour le mettre à la portée du monde entier ».

En dehors du groupe Le Soleil, l’un des premiers groupes africains à se lancer dans l’édition en ligne, quatre grands groupes de presse se partagent actuellement le paysage médiatique :

- Le Soleil

Le quotidien créé le 14 février 1970 est issu du journal Paris-Dakar (1933-1961) qui assurait la liaison avec la métropole française et celui de Dakar-Matin (1961-1970) qui prit le relais au lendemain de l’indépendance du Sénégal, en épousant les contours des réalités nationales. Cependant, le quotidien reste toujours la propriété de l’éditeur français Michel de Breteuil – ayant hérité de son père Charles de Breteuil, le premier groupe de presse francophone– qui