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THEORIE DES INTERSTICES ET ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE :

La théorie des économies d’échelle ne peut rendre compte à elle seule de l’importance du phénomène des PME – PMI. Certaines explications peuvent être cherchées en dehors des entreprises elles-mêmes dans l’influence exercée par l’environnement sur les PME – PMI.

Cet environnement est en perpétuel changement : - Croissance de la population.

- Hausse des revenus et accumulation de l’épargne. - Changement des goûts des consommateurs. - Progrès technologiques.

- Développement de nouvelles ressources et de nouveaux produits.

Ces changements représentent autant d’occasions de marchés affectés aux entreprises. Rationnellement, grâce à leur avantage de la taille les grandes entreprises seraient les plus à même de saisir toutes ces opportunités et d’en tire les meilleurs partis. Or, un grand nombre de ces opportunités ne sont pas exploitées par les entreprises de grandes tailles parce que ces dernières ne les ont pas perçus ou parce qu’elles ne veulent pas les exploiter.

Ainsi, la grande entreprise est contrainte de délaisser un certain nombre d’opportunités, lesquelles représentent autant de chances pour les PME. PENROSE1 appel ces opportunités non saisies par les grandes entreprises les interstices de

marché. Cette théorie fournit l’explication suivante : Les PME plus souples sont plus

capables de répondre relativement rapidement à un déséquilibre entre l’offre et la demande. Une forte pression de la demande sur la qualité des produits, nécessite de par les entreprises d’importants efforts et laisser le champ ouvert à la spécialisation. Pour

1 PENROSE

peu qu’une petite entreprise dispose d’une quelconque supériorité, elle peut arriver à se spécialiser dans une activité bien définie jusqu’à exceller et occuper alors une position dominante dans ce créneau. L’existence de tels avantages comparatifs de la PME vis-à-vis d’une plus grande entreprise se retrouve dans certains types d’activités tels la production de pièces détachées, le travail de haute précision, le montage, la finition ou la réparation.

En effet, comme le souligne N. IBN ABDELDJALIL1 « les relations de sous-traitance existent entre firmes de dimensions inégales, elles supposent une coopération technique basée sur un division des tâches, en principe liées à l’existence d’avantages comparatifs. L’existence de ces avantages pour la PME fait qu’elle subsistera au coté de la grande entreprise dans des créneaux plus ou moins spécialisés indépendants ou non, fonctionnels ou permanents. »

IBNABDELDJALIL ajout que « Grâce à un produit différencié ou une avance technique, la PME craindra d’autant moins la concurrence des grandes entreprises que sur un taux de pénétration sur le marché sera élevé et lui confèrera une puissance relative similaire à celle d’une grande entreprise. ».

Donc de tout ce qui précède, on peut dire qu’il n’est pas exceptionnel qu’une petite entreprise dispose d’un pouvoir de quasi monopole sur un marché restreint, régional, national, voire international. Certains auteurs dont HOUSSIAUX2, font remarquer à juste titre que contrairement à l’opinion courante, les petites entreprises spécialisées ont souvent une meilleure connaissance des opportunités d’un contrôle effectif de marché que les grandes entreprises diversifiées.

PARAGRAPHE 3 : THEORIE DES OBJECTIFS DE L’ENTREPRISE LIEE A LA PME – PMI :

Selon la théorie économique néo-classique, l’entreprise cherche avant tout à maximiser son profit, le profit constitue son seul objectif et la condition même de sa survie. En effet, les forces de marché en concurrence obligent le dirigeant à maximiser son profit, et en conséquence à minimiser les coûts à défaut de quoi son entreprise serait contrainte de se retirer du marché.

1 N. IBN ABDELDJALIL

La PME se caractérise par une confusion entre pouvoir et propriété. Les objectifs de l’entreprise se réduisent souvent à ceux du dirigeant. De ce fait, on ne peut en déduire que la PME ait un objectif de maximisation du profit au contraire des grandes entreprises.

En pratique on constate que le propriétaire-dirigeant va généralement s’efforcer de poursuivre à travers son entreprise ses objectifs propres qui ne se limitent pas aux seuls profits mais englobent souvent d’autres aspirations plus personnelles telles que l’indépendance, le pouvoir, la réalisation individuelle …etc. Ainsi, il nous parait dont que les objectifs poursuivis par les PME peuvent être multiples. Ils dépendent avant tout de la personnalité de l’entrepreneur et des contraintes spécifiques au marché dans lequel les PME évoluent.

La fonction d’utilité de l’entrepreneur inclue divers éléments liés à sa personnalité et exprimés par des paramètres tels que : le chiffre d’affaire, la croissance, l’indépendance financière, le prestige, la sécurité, le loisir ou le bien-être. Les dirigeants ont donc la possibilité de maximiser une fonction d’objectif dans laquelle le profit n’apparaît que comme un élément parmi tant d’autres ou comme une contrainte destinée à assurer un revenu satisfaisant au dirigeant et à sa famille.

SECTION 3 : DEFINITIONS ET CARACTERISTIQUES DE LA PME – PMI :

En abordant l'étude de la PME la première question que l'on doit se poser est celle de sa définition. Le vocable aujourd'hui communément utilisé "Petites et Moyennes Entreprises" est loin d'être précis et recouvre en fait des conceptions fort différenciées. Nombre d'auteurs s'accordent aujourd'hui à reconnaître que la PME est un concept flou dont les définitions varient1.

Parmi ces auteurs PA Julien et B Morel estiment que la diversité est une première caractéristique des petites et moyennes entreprises.

- Diversité par la dimension d’abord car sous cette appellation sont regroupées des entreprises de tailles fort différentes de 10 à 500 travailleurs

Tableau 01 : Classification des Entreprises par tranches d’effectifs et par pays

Pays entreprises Micro entreprises Petites entreprises Moyennes entreprises Grandes PME - PMI Part des

Allemagne 1 à 5 6 à 20 21 à 100 100 et plus 90% U.S.A 1 à 9 10 à 199 200 à 499 500 et plus 99,6% Japon 1 à 9 10 à 299 300 et plus 99,3% U.E 1 à 9 93% 10 à 99 5,9% 100 à 499 0,9% 500 et plus 99,8%

- Diversité au niveau du marché et du produit (environnement protégé et environnement concurrentiel) Les PME de type artisanal inscrites dans un marché local limité diffèrent des entreprises hautement spécialisées jouissant d’un créneau international.

- Diversité de la technologie adoptée

* Activité à technologie simple (Low tec) * Activité à technologie complexe (High tec)

- Diversité du profil de l’entrepreneur (entrepreneur artisan et entrepreneur manager)

- Diversité du statut juridique adopté, à coté du statut de l’indépendant se retrouvent divers statuts juridiques qui vont de la société unipersonnelle à la société anonyme.

Ces définitions peuvent se subdiviser en deux approches distinctes selon les critères de référence utilisés : d'une part les définitions utilisant les critères qualitatifs dénommés "Critères théoriques" et d'autre part celles utilisant des critères quantitatifs appelés aussi "Descriptifs".

PARAGRAPHE 1 : APPROCHE QUALITATIVE ET QUANTITATIVE